Tous ces jours après Pâques bien sûr ils sont consacrés à la résurrection du Seigneur. Mais l’Église brouille un peu les cartes.
Quand Pierre parle à ses frères juifs, ça fait deux mois que Jésus s’est levé d’entre les morts. La rencontre des pèlerins d’Emmaüs, a lieu, elle, quelques heures après l’apparition du Christ à Marie-Madeleine.
En tout cas dès sa première évangélisation, Pierre insiste, comme Paul le fera aussi, sur l’annonce de la Résurrection .
Un chrétien vit du phénomène de la Résurrection. C’est capital.
Mais de plus, notre foi, notre vie tout simplement, prend racine dans un mouvement qu’on ne peut pas contourner sans abîmer notre esprit et notre âme.
Pierre met en évidence une relation sans laquelle notre monde devient un vaste asile d’aliénés, en tout cas de déséquilibrés.
Et Pierre, c’est l’Eglise.
Que dit-il ?
Il dit : ‘je vais vous parler de Jésus de Nazareth, qui a accompli sa mission, soutenu et approuvé par Dieu ‘
Et il répète : Dieu l’a ressuscité.
Il l’a élevé à sa droite, ce qui veut dire quasiment pareil que ressuscité.
Mais regardez la dernière phrase :
‘ il a reçu du Père l’Esprit Saint qui était promis, et il l’a répandu sur nous’
C’est le mouvement, frères et sœurs, d’une source qui se répand.
Il y a une origine : le Père, qui se donne en son Fils, et par ce Fils, nous donne notre bonheur, notre liberté.
Dans sa première lettre Saint Pierre insiste presque lourdement :
‘ c’est bien par lui que vous croyez en Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts’ Par lui….
Nous ne pouvons pas avoir d’évolution, ni d’équilibre, ni de fécondité tout simplement, pas de joie, si nous n’avons pas un père. Je veux dire une source.
Quelqu’un de plus grand qui nous donne. Nous donne de lui-même. Et qui nous permet de nous construire. D’être soi-même.
Depuis des siècles, des philosophes, des artistes, des scientifiques, et peu à peu des éducateurs essaient de nous persuader que nous sommes grands tout seuls… ! Mensonge derrière lequel se cache le démon.
Quand j’étais petit, je pensais trouver le mouvement perpétuel. Drôle d’idée ! un mouvement rattaché à rien qui se prolongerait à l’infini et s’alimenterait sur lui-même. J’ai eu une période comme cela où je rêvais du génie.
C’est raté.
Mais heureusement que c’est raté ! parce que j’ai compris que la nature se rattache toujours à une origine qui donne l’impulsion.
Et la vie de la grâce ne fait pas exception.
La vie spirituelle, la vie de foi est fondée sur un désir de recevoir.
Et je veux recevoir de Dieu !
‘ vous avez été rachetés… c’est-à-dire libérer de la conduite superficielle héritée de vos pères’ c’est encore Saint Pierre qui dit cela….
Parce que vous buvez à la source d’eau vive qui est le Christ.
Mais le Christ n’est pas la source, c’est Dieu le Père qui est la source.
Chers frères et sœurs, à quelle source buvez-vous ?
Sans mère, on ne peut pas naître. Si on refuse le père, on disparaît dans une solitude stérile.
Quelle est notre père ?
A tous les niveaux, on a besoin d’un père.
Notre monde est fou de nier la place du père !
Au niveau de la Foi : notre Père qui est aux Cieux.
Au niveau biologique : notre père naturel.
Au niveau de notre vie spirituelle : avons-nous un père spirituel ?
Au niveau de n’importe quelle œuvre que nous faisons : qui nous l’a appris ?
Au niveau d’une famille : quel est son modèle éducatif ? quels sont ses maîtres à penser ? et quelle est sa foi ? Les enfants ont besoin de le savoir.
Au niveau d’une communauté : quelle autorité reconnaît-elle ? quelle spiritualité fait son unité ?
S’il manque une réponse à ces questions, il y a comme quelque part un malaise. Quelque chose de fragile.
Ça, c’est le premier mouvement.
Quelqu’un qui n’a pas de racine spirituelle n’est pas intéressant.
Il est vide et il bluffe. Même s’il est intarissable….
Toute la Bible, la vie de Jésus, le don de la grâce, l’histoire des hommes, est suspendue à une première lumière qui pénètre l’Histoire et les cœurs.
Le reconnaître emplit notre cœur d’un baume bienfaisant.
Et puis il y a un deuxième mouvement, primordial et très important.
Ce n’est pas une source , c’est plutôt un port d’attache.
En tant que chrétien, nous devons jeter notre ancre dans la Sainte Écriture.
Pierre use et abuse des citations de la Bible.
Parce que Dieu a tout disposé, petit caillou par petit caillou dans les textes de la Bible. Toute la Bible est un livre prophétique qui s’enfonce dans la nuit de la foi pour découvrir le soleil qui est le Christ.
Un chrétien qui ne lit pas la Bible est un bateau qui erre sur les flots.
L’Écriture Sainte c’est le repos du chrétien. C’est son intelligence.
‘…Esprits lents à comprendre et cœurs sans intelligence. lisez donc la Bible…!’ dit Jésus aux pèlerins d’Emmaüs.
1 Notre Père des Cieux.
2 Un père spirituel, qui nous relie à l’Eglise catholique et à Jésus ressuscité qui nous accompagne sur le chemin.
3 Et la Sainte Bible dont tous les mots contiennent l’infinie tendresse de Dieu.
Là, nous avons déjà du solide.
Mais il manque encore une petite chose que Jésus a partagée avec les deux pèlerins d’Emmaüs.
Pas du tout inoffensive.
‘ ils racontaient comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.’
Ce qui achève de former leur âme, leur illumination c’est … le Sacrement.
Le monde se rebelle contre tout cela.
La place du Père, il la refuse.
De Jésus-Christ qui donne lumière à nos cœurs, il s’en détourne.
La Bible, le monde s’en moque, ou cherche à la contredire.
L’accompagnement de l’Église, le monde préfère le souiller, parce ce qu’il ne connaît pas l’Esprit Saint.
Enfin aux sacrements, le monde préfère les systèmes superstitieux ou ses désespoirs. (Surtout depuis Voltaire et ses pauvres critiques)
Frères et sœurs, nous sommes là ce matin parce que nous avons la clé de la vie. Je parle, d’abord, de la vie éternelle.
Jésus-Christ ressuscité nous a ouvert les portes de la vie éternelle.
Et mon Credo, c’est-à-dire ce qui nourrit mon âme, qui lui permet de respirer.
Mon credo, peut-être même depuis mon jeunesse, le voici :
Je crois au Père qui est mon Dieu et qui m’aime.
Je crois au Fils, qui est mon Dieu qui est ma lumière, celui qui marche à mes côtés, et qui oriente les battements de mon cœur. Que j’ai découvert au fil du chemin.
Je crois au Saint-Esprit qui nourrit la vie éternelle en tout mon être.
Je crois en l’Église qui me donne la Parole de Dieu à lire et relire. A écouter…
L’Église qui me donne le sacrement de l’union avec Dieu, et qui me rassure totalement de son pardon.
L’Église qui me donne la parole de Pierre, des apôtres, de tous les saints, et par eux, j’entends Jésus-Christ.
Et je voudrais rajouter à mon credo :
Je crois que j’ai eu des parents. C’est pas inutile de le dire.
J’ai eu des ancêtres et j’ai une histoire qui prend racine très loin.
Qui prend racine dans un amour qu’il me reste à découvrir un peu plus tous les jours. Je crois en la Résurrection de Jésus-Christ qui ouvre mes yeux et m’invite à la joie.
Maintenant, frères et sœurs, on ne peut jamais forcer quelqu’un à la joie. Il y a tant de gens loin de l’essentiel de leur vie… Tristesse sur ce monde. Mais que puis-je faire ? :
Continuer mon chemin en fixant Jésus-Christ ressuscité.
Mon cœur n’est-il pas tout brûlant de Le reconnaître ?