QUATRIEME DIMANCHE DE L’AVENT

Berger – sacrifice – communion

Pourquoi la Bible est-elle si séduisante, en tout cas si prégnante ?  Il y a plusieurs raisons :

D’abord parce qu’elle touche les plus profonds frémissements de notre cœur.Et on a besoin de sentir que notre cœur peut être compris. Ensuite parce que la Parole de Dieu dans la Bible unifie notre vie. Notre vie c’est-à-dire nos désirs;  elle nous donne une solution à tous les problèmes.Pas plusieurs solutions… une solution. Et par conséquent si l’on plonge dans la Bible on se simplifie.Et on a besoin de se simplifier.Et puis, la Bible est un reflet d’éternité. Je veux dire par là que le langage de la Bible est toujours actuel. Il peut nous provoquer, il peut nous gêner par sa vérité, mais il ne nous laisse pas indifférent. Il est pour l’aujourd’hui de notre âme.Enfin, la Bible enveloppe toute notre personne. Elle ne s’adresse pas simplement à des idées, ou à des lois, mais elle rentre dans notre histoire. Elle permet à notre histoire d’être resplendissante dans sa largeur, dans sa hauteur, dans sa profondeur, dans son extension. Alors je reprends cela avec les simples mots d’aujourd’hui. Le prophète Michée…Regardez comme c’est simple…Le cœur de l’affaire c’est que Dieu va sauver son peuple « au jour où enfantera… celle qui doit enfanter. »Et elle enfantera d’un berger…Voilà, ça c’est notre Bible. c’est notre religion. Aucune politique, aucune idéologie, aucune spéculation, aucune acrobatie d’esprit ou de complication scientifique ou psycho. La solution, c’est un berger qui sera porté bien sûr par la puissance du Seigneur.La puissance et la majesté. Ce berger donnera la paix. Il sera la paix.Ça c’est notre foi. Comme c’est simple !Et puis il y a la lettre aux Hébreux. Qui touche les profondeurs de notre cœur.Elle parle du sacrifice.Car la profondeur de notre cœur est traversée par le sacrifice.Notre nature respire et se développe en passant par des sacrifices –  ça c’est complètement original et ça vient de Dieu.Ce n’est pas spécifique à notre foi, c’est général à la nature humaine, et même à la nature tout court, de tout être, de la  toute petite fleur qui libère son pollen et l’offre à l’abeille et au vent pour faire d’autres petites fleurs… il y a déjà sacrifice. Et tout animal qui protège ses petits, qui mange un autre animal, qui se fait manger par un autre animal… entre dans une dimension de sacrifice. Et nos journées, frères et sœurs, sont un tissage permanent de sacrifices où il nous est demandé, pour aller plus loin, de sacrifier ce que nous venons d’acquérir. Et bien l’épître aux Hébreux nous explique que l’expression du sacrifice ( remarquez le sens du mot : faire du sacré) trouve son plus parfait accomplissement dans la relation avec Dieu. Dieu nous a tout donné, nous devons tout lui sacrifier.Celui qui n’a pas compris cela n’avance pas. Nous ne devons pas retenir, nous devons donner et nous donner. Et bien l’épître aux Hébreux va plus loin. Il dit que tous les sacrifices, petits et grands, manifestes ou secrets, trouvent leur source et leur perfection dans un seul sacrifice, qui est celui de Jésus-Christ.Que le véritable sacrifice qui nous ouvre les délices du ciel, c’est le sacrifice d’amour infini de Jésus-Christ pour nous.C’est la solution.Rien de plus simple même si elle ne nous plaît pas trop.Tous les actes d’amour, d’offrande, ou pour employer ce mot plus âpre, de sacrifice, sont reliés au seul acte d’amour de notre Sauveur Jésus-Christ.Sacrifice qui s’ouvre sur la résurrection.Notre religion, la racine de notre foi se trouve là .C’est-à-dire que tout ce que nous pouvons observer,  rechercher, désirer, trouve son sens plénier, si c’est relié au sacrifice de Jésus-Christ.Et pour nous, le relier au sacrifice de Jésus-Christ c’est le présenter dans un acte d’amour qui est la prière.Et puis, il y a cette rencontre si délicieuse entre Élisabeth et Marie.Une femme âgée, une jeune fille. Et c’est là c’est encore un sommet. Un sommet d’humanité. C’est incroyable parce que ces quelques lignes, sont toutes de retenue et de légèreté. Et pourtant elle produisent une résonance qui se poursuivra jusqu’à la fin des temps. En tout cas jusqu’à la fin de notre vie.C’est quasiment rien : » tu es bénie entre toutes les femmes et le fruit de tes entrailles est béni. »‘ Ton enfant a fait tressaillir mon enfant. ‘Ou plutôt tes paroles puissantes de la joie qui t’habite ont provoqué une onde de vie jusqu’à l’enfant que je porte. C’est vraiment trop délicat…! Pourquoi est-ce le sommet de notre religion ? Parce que dans la rencontre physique, corporelle, sensible, de ces deux femmes passe une communion très pure. Marie, dans sa simplicité de jeune fille, devait être incroyablement puissante d’expression. Et Elisabeth, dans sa sagesse de vie, devait être très réceptive au message et au regard de Marie. Deux femmes hyper sensibles de par leur grossesse et de par la joie qui les habitait. Mais pourquoi cette communion est-elle le sommet d’une vie humaine.? Parce qu’elle était fondée sur les deux enfants je dirais ‘inédits’, que le monde a produit :Un enfant Dieu, divin.Pas très gros, soit, un embryon de quelques jours, mais déjà sauveur du monde.Et un enfant prophète, qui commence ses prophéties alors qu’il a tout juste trois mois de vie. Notre foi, notre religion recherche ce qui est le plus essentiel à notre nature : la communion. Et cette communion ne se trouve en vérité que par la communion au Christ Jésus.Par Jésus-Christ nous sommes un seul corps, une seule communion, nous trouvons notre unité personnelle dans l’unité de l’Église, c’est-à-dire dans l’unité de la communion des Saints. Et voilà, frères et sœurs, nous avons maintenant tous les ingrédients de notre bonheur.Il n’est pas dans l’idéologie ni la sociologie, il est à la suite d’un berger qui s’appelle Jésus-Christ.Notre bonheur et notre paix ne sont pas dans la possession de toujours plus de confort et d’assurance.Mais dans l’union au sacrifice d’amour de Jésus-Christ.Et enfin, notre paix n’est pas dans l’accroissement de thérapies de bien-être, elle est dans la communion à celui qui fait battre notre cœur et qui s’appelle le Fils bien-aimé du Père.C’est tellement simple.Tout autre ambition ou projet nous éloigne de la joie qui nous est promise par celui qui vient à Noël.Berger, sacrifice, communion.