Priorités
Jésus recadre…Nous avons là, un petit tableau de la vie courante de la sainte famille de Nazareth, et un magistral recadrage de Jésus.Hier, pour la fête des saints innocents et le récit de la fuite en Égypte, c’était Joseph qui recadrait.Aujourd’hui, c’est Jésus.Mais c’est la même leçon.Dans notre vie, il y a des priorités.Voilà la leçon.Le principal n’est pas ce que nous faisons de bien ou de mal, ce que nous fabriquons ou ce que nous avons raté.C’est la place que nous accordons à chaque chose.Quel est notre amour de préférence dans notre vie ? …Or, première priorité de Jésus, à 13 ans… ce n’est pas l’affection de ses parents, ce n’est pas je ne sais qu’elle revendication de liberté, le jeu, ou les copains.C’est la maison de son Père céleste.
Il entre dans ses premières confrontations avec les pharisiens.Et il commence sa Mission…
Mais regardez le lien que Jésus a avec ses parents.
Jésus est hypersensible, hyper à l’écoute. Il comprend sa mère comme jamais enfant n’a communié avec sa mère.
Sa maman a vécu une douleur atroce, pendant trois jours.
Son fils unique et chéri, béni au delà de tout… perdu ! Pas de trace de lui !
C’est inimaginable comme douleur. Et elle se plaint délicatement à lui.
Et lui répond….. : par la priorité de son être :
« Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? »
Marie, et elle seule le pouvait, a compris. Elle n’insiste pas.
La priorité de Jésus, c’est son Père.
La priorité de Marie et de Joseph, c’est Jésus.
Et cela est très important, parce que cela nous invite à revisiter nos priorités.
Au moment de la naissance de l’Enfant, il a fallu émigrer en Egypte.
Là encore, choix de priorité pour Joseph.
Joseph a un instinct – qui lui vient de la grâce divine – de la juste place de la politique pour leur famille.Sa famille et l’enfant avant tout.
Et Jésus, pendant toute sa vie, gardera cette position vis-à-vis de la politique.La politique est là.On la reconnaît.On ne lutte pas contre.Mais on la laisse faire sa cuisine, tout en restant très prudent vis-à-vis d’elle.Parce que la politique est du côté du monde.Elle peut faire du bien, du bien terrestre, et virer au gré des vents et des humeurs et faire des massacres.La politique construit et déconstruit.C’est ainsi qu’elle se donne l’illusion de mener le monde, d’être la plus importante.Mais elle ne peut pas faire priorité.Le jeu de ces trois pauvres, Joseph, Marie, Jésus, et très différent.C’est le jeu de la vérité.De la vérité des cœurs.Et ce jeu est un jeu éternel. Permanent et lumineux.Dieu veut donner à l’homme un bonheur qui ne dépend pas des conditions sociales ou politiques, ni même familiales.Dieu veut libérer l’homme du mal de son cœur.Le libérer du péché originel qui gâte tout.Voilà le premier objectif est le premier combat qui rétablira l’homme dans son bonheur.Et qui pourrait rétablir l’homme dans sa politique même.
Si on néglige ce premier combat, rien ne peut aboutir.Si on ne le reconnaît pas, quelles que soient nos bonnes intentions, nous sommes dans le mensonge.C’est le problème de tous les temps, et c’est le grand problème du temps actuel.
La politique ne mènera jamais à rien tant qu’elle ne respectera pas le jeu de la grâce de Dieu assumé par l’Église.Ce n’est pas une option.C’est une obligation.
Et non seulement pour la politique, mais pour les sciences, pour la poésie, pour la morale familiale et les relations dans le couple.Ne pas reconnaître que l’on a besoin de la foi et du pardon de Dieu, c’est vivre en aveugle.Le monde d’aveugles dans lequel nous sommes ne doit pas nous obséder.On doit simplement se préserver pour que tous ces aveugles ne nous rentrent pas dedans.Et poursuivre le vrai combat.La lumière du Christ nous suffit.Cela est difficile de rester dans cette lumière parce que les moyens d’influence des aveugles prennent toute la place.Ils crient, ils courent, ils filment, ils parlent, beaucoup….
Tout cela est ridicule.Un monde qui ne reconnaît pas Jésus-Christ et l’appel de Dieu à la lumière et à l’amour, comme priorité, est un monde malade mental.
« Sans moi, dit Jésus, vous ne pouvez rien faire. »
Voilà notre première priorité.Si nous commencions par cette priorité, nous pourrions alors jouer d’autres jeux sainement : améliorer le sort de nos frères. Découvrir les merveilles de la Création, équilibrer les politiques et les économies, communiquer par les réseaux et écouter les médias.
Mais tant qu’on ne cherche pas à vivre le premier combat de notre vie, celui de la sainteté, du pardon, jusqu’au pardon de nos ennemis, inutile de vouloir engager tout autre combat avant cette conversion.
Ce ne serait que multiplier des relations et des œuvres tordues.Quand Dieu n’est pas premier servi (vous vous rappelez : ‘tu aimeras ton Dieu de ton coeur’…) il devient silencieux et passe.
Mais pour poser Jésus en priorité, il faut le faire dans le détail, frères et sœurs.
Quand vous priez, Jésus habite-il votre cœur comme le plus important désir avant les autres ?
Voilà un signe de priorité pour jauger, au loin, votre vie intérieure. Votre vie tout court.
Quand vous tombez du lit, le matin, votre premier geste ou premier souci est-il de boire votre tasse de café et de croquer votre biscotte, ou de prendre 1/4h de prière ou de lecture de la Bible, avant toute chose ?
Où est la priorité de Dieu et de Jésus et de l’Eglise au cours de nos journées ?
Spirituellement et matériellement ?
En fait, tout tient à ce premier désir que nous demande le Seigneur :
Notre santé, nos relations, notre repos et nos projets, notre famille et nos amis. Et certainement, plus loin les relations entre pays, tout se mettrait en équilibre et en harmonie, si nous commencions par adorer.
« Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? »
Ce n’est pas inoffensif, c’est ce qui dirige une vie, et illuminerait le monde.
Nous devrions commencer par demander pardon pour vivre l’amitié première de Jésus-Christ.
Et nous finirions par exulter de joie.