BAPTEME DU CHRIST 2025

 

Du temps de Jean-Baptiste, il y avait une petite différence d’avec notre histoire contemporaine. Du temps de Jean-Baptiste, on attendait un événement qui changerait l’Histoire. Pour les Juifs, pour la Bible, cet événement était une personne. Et cest là quest toute la différence. Le monde qui nous entoure n‘attend pas de sauveur. Il pense quavec les progrès – n‘importe quel progrès : progrès du savoir, progrès du confort, progrès des moyens mis en œuvre – on arrivera à orienter le monde versun meilleur bien-être. Alors il y a toutes les variantes de réactions. Pour les plus optimistes ils veulent rendre le monde meilleur. Et ils trouvent toujours matière à se réjouir à chaque petite avancée… Même si le changement est absurde.

Pour les plus pessimistes, ce mouvement de l’histoire vers le meilleur est terriblement mis en cause par des mauvais qui menacent le monde. Et puis il y a tout l’ entre-deux : ceux qui poussent dans un sens ceux qui tirent dans un autre.

Et puis ceux qui poussent et qui tirent sans trop savoir vers quoi ni pourquoi. Pour les contemporains de Jean-Baptiste, les contemporains juifs, il y a une autre donnée. Qui change tout.

Et qui est la donnée de notre christianisme. Cette donnée c est que nous sommes foutus.

Par le péché originel. Cette donnée, cest que nous ne pouvons pas nous en sortir par nous-mêmes.L’oeuvre de la Création a été abîmée. D’une certaine façon, cassée en mille morceaux, mais les morceaux restent bons, et avec la grâce de Dieu, grâce obligatoire, elle peut se refaire. Vous voyez donc, frères et sœurs, que nous sommes dans une conception très différente de toutes les autres conceptions qui existent.

Nous sommes dans un monde cassé; notre cœur est cassé, notre jugement est cassé,

tout ce que nous choisissons ou faisons est gangrené par cette brisure provoquée

par le premier péché d’Adam et Ève. Et dont nous héritons. Si c‘était quelque chose d’extérieur à nous, nous pourrions essayer de le réparer.

Mais cette brisure, elle est en nous. On ne peut pas la voir et on ne peut pas la réparer par soi-même. Cela paraît terrible, mais c’est la seule explication du mal persistant dans notremonde, malgré le déploiement de moyens qui semble merveilleux, riche et complexe.

Il y a 3000 ans, certains avaient compris cela. Les Juifs. Et Dieu, par ses prophètes inspirés, a évoqué la solution par des petites touches.

Il fallait un Sauveur.C’est une conception du monde totalement différente de toutes les politiques, de toutes les psychologies, sciences, ésotérismes ou chemins de bien-être que l’onnous propose à longueur de journées, amplifiées à l’infini par les médias.

 » le peuple venu auprès de Jean le Baptiste était en attente. Es-tu le Christ ?  »

Rien que cette petite phrase change toute la vision du monde.

Et Jean va dire : c’est pas moi, c’est luiIl est arrivé. Le Sauveur Et sa mise en efficacité c‘est aujourd’hui, par son baptême.

Par son baptême, Jésus va instituer le premier sacrement de l’Église pour nous.

Au moment du baptême de Jésus, le Ciel s’ouvre.À chaque baptême le Ciel s’ouvrira pour chaque baptisé.Au moment du baptême de Jésus, l’Esprit Saint communique avec la terre.

À chaque baptême l’Esprit Saint vient remplir le cœur de chaque baptisé, pour leguérir et l’illuminer.

Mais alors ? Quel rapport avec le péché originel ? Et bien justement, il fallait Jésus-Christ Sauveur, homme parmi nous, Verbe de

Dieu, Dieu lui-même, pour venir guérir l’enfermement de tous les hommes sur eux-mêmes.

Cette guérison, elle consiste simplement à accepter de recevoir une lumière qui ne vient pas de nous.

Un chrétien qui ne veut rien recevoir des autres n´a rien compris à sa foi. Depuis le péché originel c’était impossible de comprendre la lumière de Dieu, ou presque… Dieu se donnait par quelques lueurs pour maintenir à flot son peuple.

Mais depuis le baptême de Jésus, tout homme, le plus grand pécheur, le plus défoncé dans sa santé, dans sa morale, dans son intelligence ou ses capacités

spirituelles, le plus abîmé, peut bénéficier maintenant de la grâce de Dieu venue parJésus-Christ.

Et comment est-elle opérationnelle cette grâce de Dieu, par Jésus-Christ, mort et

ressuscité, vivant parmi nous ?

Elle est opérationnelle par les sacrements. Par les sacrements de l’Église.

Parce que Jésus a voulu dans son premier acte public commencer sa mission par un sacrement.

Vous voyez, frères et sœurs, notre vision du monde maintenant.

Le monde sera sauvé par l’Église et par les sacrements.

Quand une famille me demande de baptiser leur enfant pour qu

‘il « ait des valeurs… Pour qu’il soit protégé. »

(De quoi ? du diable peut-être, mais certainement pas des épreuves, puisque le

baptême nous place au front du combat de la vie, dans un monde qui est adversaire

et qui donne des coups)

Non ! non !

Le baptême, tout simplement, ouvre le Ciel et nous donne une force divine infinie,

pour vaincre le mal qui a éclaboussé au plus profond de notre cœur.

On fait baptiser un enfant tout simplement parce que Dieu veut qu’on soit baptisé.

Notre cœur serait-il le plus blessé, brisé, perdu, la grâce du baptême nous ouvre la solution à la guérison.

Et par là même à la guérison du monde.

De tous ceux qui nous entourent.

Si l’on baptise son enfant, ou si on se fait baptiser, la raison première et suffisante,’c’ est que Dieu nous demande de prendre le chemin de la vie éternelle par ce sacrement. Il n’est pas pour nous.Il est pour Dieu.

Et à chaque baptême, Dieu vient comme une colombe, par son Esprit Saint, très

doucement, avec beaucoup de pureté, murmurer au cœur du baptisé :  » maintenant,

tu es mon fils, tu es ma fille, bien aimé(e). Maintenant en toi, on peut jouer le jeu de la joie, ensemble. »

Et à partir du moment où il ny aurait qu’une seule personne baptisée du baptême

de Jésus, le monde serait sauvé.

Au moment du baptême de Jésus, Dieu prouve que même si on ne le mérite pas, Dieu

permait à chaque homme, s’il le veut bien sûr, d’atteindre sa perfection et  béatitude qui est de voir Dieu et de jouir de lui.

On est loin d’une conception d’

un meilleur monde qu’on arriverait à atteindre aubout de l’échelle.

Il ny a pas d’optimisme ou de pessimisme, ni même d’espoir pour le chrétien.Il y a l’espérance Et cette espérance elle s’est ouverte le jour où le Christ a été baptisé.

Et quoi que devienne le monde, ce qui nous intéresse guère en fin de compte, nous savons maintenant que nous pouvons vaincre le démon, recoller avec l’

aide du Christ les morceaux cassés de la Création .

Mais que tout cela, et voilà notre bonheur… c’est pour atteindre le Ciel , le Ciel de Dieu, la vie éternelle. C’est par l’Église que chaque homme peut être sauvé.

C’est par les sacrements et en premier lieu par le sacrement du baptême mais qui ne suffit pas… par les sacrements de l’Eucharistie et de la confirmation et de la

réconciliation… que le monde et que chaque homme pourra s’

ouvrir à la joie parfaite.

C’

est une conception très différente du monde et des autres religions.

C’est la seule qui tienne la route.

C’est la seule qui fasse aboutir la route.

C’est la seule qui nous permettra de poser notre cœur contre le cœur de Dieu.

C’était au départ l’intention de Dieu que nous avons compliquée.

Jésus nous la redonne en nous faisant passer par un chemin plus court, plus intime

encore, plus humble, et infiniment plus lumineux.

Le chemin de son cœur qu

‘il a ouvert le jour où il est descendu dans le Jourdain