HOMELIE 20° DIMANCHE ORDINAIRE

Que se passe-t-il, frères et sœurs, quand on ouvre la porte de l’amour ?
Et c’est inévitable qu’on l’ouvre… Parce que l’amour est une source, dans le mystère de notre cœur, à laquelle on ne peut pas faire barrage.

Hé bien, quand on ouvre la porte de l’amour, il y a la petite sœur qui se faufile, et qui va inévitablement revendiquer sa place… Quelle est cette petite sœur ?
On fait vite connaissance avec elle : c’est la petite sœur qui s’appelle  » souffrance ». Pourquoi la petite sœur, elle est toujours là ?
Ça c’est un mystère de plus, mais vouloir du bien à celui celle que l’on aime c’est accepté de souffrir pour lui, pour elle.

Le fait de vouloir porter celui que l’on aime, dans sa croissance, jusqu’à la plénitude de sa joie, s’accompagne d’une souffrance obligatoire.

Qui contient au minimum de l’incertitude.

Et au maximum de la déception.

Ainsi en est-il pour les parents qui ne désirent rien tant que d’élever leurs enfants. Élever dans le sens de ‘faire monter’ leur personnalité jusqu’à maturité, vers leur bonheur. Alors même que l’enfant se détourne du chemin droit et lumineux. Qu’il pourrait faire tellement mieux…

Souffrance permanente. ( on comprend que de nombreux parents laissent tomber. parce qu’ils ne peuvent plus
souffrir par amour… alors, ils laissent tomber. Trop dépassés. Il vaut mieux, pensent-ils, ‘ s’occuper de soi’ que de ramer chaque jour pour l’amour de ses enfants. Ils laissent faire et désarment, mais ils souffrirons d’une autre façon, par retour de boomerang et d’un manque essentiel à leur cœur.

Il y a la souffrance de l’époux pour son épouse dont il a mission, par le sacrement du mariage, à lui ouvrir le chemin de la grâce de Dieu. Et l’épouse reste dans son mystère, souvent, toujours… d’insuffisance. Souffrance de l’épouse pour son époux, qu’elle a pour mission, de par le sacrement du mariage, de sanctifier par sa propre sanctification. Et son homme freine des quatre fers. Tellement classique. Et la souffrance de Saint Paul… harcelé par l’aiguillon de son amour pour ses frères Juifs.

Il a reçu la lumière du Christ, il a compris jusqu’en ses entrailles l’erreur des pharisiens puisqu’il était lui-même pharisien.

Mais ses frères sont restés sur l’autre rive, la rive du refus de Dieu, Sauveur.

À chaque fois que Saint-Paul convertissait un païen, un étranger, un pauvre pécheur, un pauvre homme, (le convertissait par la grâce de Dieu, bien sûr) il devait pleurer sur
tous ses frères invités à la table du Royaume, qui ne voulaient pas entendre parler du Christ, leur Sauveur.

Souffrance de tous ces pauvres gens, dont nous faisons partie, qui rencontrent le Christ, comme la Cananéenne, et qui se considère si loin, si loin de celui qui est la lumière.

Si indigne, si limitée. Elle n’a qu’un cri, le cri de son cœur blessé pour soulager sa souffrance. Un cri qui a eu le courage de passer par derrière sa honte. Parce que la Cananéenne, elle ressemble à 90 % de nos frères :
Elle est ignare en religion. Superstitieuse quand ça l’arrange. Vivant d’une religion très naturiste : arbres, sources, montagnes sacrés… Inculte certainement. Et qui n’avait pour raison de vivre que sa fille chérie, malade du démon. ça arrive…

Oh oui… depuis ceux qui roulent en Porche, jusqu’au pauvre qui cherche quelques euros pour manger à midi, ou la famille qui se traîne le dimanche pour chercher un loisir pour les enfants, et qui font dérivation en passant par le marché, et rament le
reste du temps, la Cananéenne n’en n’était pas loin comme profil…

Combien de nos frères pédalent en ce moment loin de la lumière du Christ lumière de notre monde ?
Combien aujourd’hui profanent le jour du Seigneur pour de maigres occupations ou des intérêts miteux ?
Et nous sommes trop pauvres pour les interpeller… Souffrance… On voudrait crier :  » Seigneur Jésus, fils de David, aie pitié de ce monde tellement pauvre de ta grâce ou
simplement de quelques étincelles de la vie de l’esprit et qui se rend malade de ses dysfonctionnements qu’il ne discerne plus. Qu’il favorise même, comme s’il voulait se faire encore plus mal en se rajoutant des problèmes tordus.

Souffrance…

On voudrait crier avec Saint Paul :  » Seigneur Jésus , fils de David, aie pitié de notre cœur si lourd… Qui s’ouvrirait à tant de joie si ta grâce réussissait à le déverrouiller « .

La réponse de Dieu, elle peut nous étonner, mais elle est du genre :  » je ne vais pas te libérer de la petite sœur ‘la souffrance’. Elle est passée par la porte… elle est passée, c’est ainsi ! on ne revient pas en arrière. Mais je te propose quelques passages, un peu spéciaux, je l’admets, mais qui peuvent
te couvrir de joie, te faire goûter à une autre vie.

Un de mes passages préférés, c’est le passage du désert. Expérience de la solitude et du dénuement. Quand on se retrouve sans appui, sans horizon, sans projet, incompris et ne
comprenant plus grand chose. Cette expérience, qui invite à la difficile fidélité et qui peut durer des années, est un signe que Dieu a un projet pour nous. Voilà un véritable signe.

Expérience de la Samaritaine par exemple qui va à son puits chaque jour, pour puiser.

Et puis, il y a le passage de l’échec. Où tout s’effondre. Ou une partie de nous-même meurt. Invitation forcée à saisir l’espérance au-dessus du vide. L’expérience de la Vierge, à la Croix.

Il y a même le passage du péché. Où le péché nous a mordu le foi, déboussolé l’esprit, gangrené de sa haine et d’une
violence intérieure. Il ne reste alors pour survie que de se jeter dans la lumière.

Expérience du roi David après son adultère et son meurtre.

Expérience de Simon-Pierre après sa trahison contre son Ami Divin.

De l’enfant prodigue vers son père. Expérience tendre du pardon, après la faute.

Il y a aussi le passage d’être soi-même trahi par un intime, dans les mains duquel on avait déposé notre confiance. Alors, derrière la porte, que l’on est même plus capable d’ouvrir, nous attend le Christ. Il y a aussi le passage du démon. Expérience de mort imminente. Frayeur horrible quand on perçoit l’Aile Noire de celui qui est le mensonge et qui veut la mort de notre âme.

Tout cela, ce sont les souffrances de refus. Les plus incompréhensibles et les plus profondes pour le cœur de l’homme et de la femme.
Et que pourtant Dieu permet. Pourquoi, frères et sœurs ?
En fait pour une si belle nouvelle qu’après Jésus, Saint-Paul nous proclame. Et la voici :
D’abord de Jésus… C’est que aussi chien que l’on puisse se considérer, le rayon de la foi qui passe par notre cœur guérit toute souffrance.  » va ma fille, ta foi t’a sauvée. »

Et puis, le message de Saint-Paul ;  » Dieu a enfermé tous les hommes dans le refus de croire pour faire à tous
miséricorde »

Phrase absolument miraculeuse… sublime.

Dieu vient nous chercher dans nos refus.

Et Dieu dépose dans nos refus sa miséricorde.

Mais pourquoi le monde dans les autres et en nous ne court-il pas dans cette voie de libération ?
Parce qu’en fait, il y a une condition.

C’est que du profond de notre refus, doit jaillir le cri d’une prière.

Tout refus sera déverrouillé par, uniquement, le cri d’une prière première.

Quel mystère nous ouvre la remarque de Saint-Paul..! .

« Dieu a enfermé dans le refus de croire, tous les hommes, pour faire à tous miséricorde ».

Cherchons frères et sœurs, notre refus, notre refus de croire, découvrons le, exposons le, et d’aussi loin que nous serons dans le gouffre, blessé de souffrance, Dieu nous offrira la fleur ravissante et tellement douce de sa miséricorde.

Par son Église, Mère de Miséricorde.

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HOMELIE ASSOMPTION DE LA TRES SAINTE VIERGE MARIE

L’Assomption, c’est le poste frontière…
Bon c’est pas trop poétique un poste frontière.
Alors, je reprends : l’Assomption c’est l’heure du chant du coq, au moment où paraît la
première lueur du jour nouveau.
La Vierge Marie, à son Assomption, est la première lueur de l’Eglise en gloire.
Le jour est déjà là, qui deviendra plein jour pour l’Eglise à la Résurrection de tous les
vivants.
Mais alors…. est-ce à dire que la Vierge Marie était dans la nuit avant son entrée au
Ciel ?
Hé bien oui…
Écoutez ce que la cousine Élisabeth dit à Marie :
 » Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles.. »
Marie a cru.
Marie a vécu, toute sa vie, dans la foi.
Oh… pas une foi hésitante, trouble ou incertaine, une foi boiteuse, comme la nôtre.
Mais une foi franche, sans aucun doute, dans une nuit totale, la nuit de l’heure juste
avant le chant du coq.
Une nuit pure.
La foi de Marie c’est la Parole de Dieu qui coule doucement en son cœur.
Elle écoute. Elle écoute l’Esprit Saint, puis à son fils, et donne en permanence son
assentiment.
Obéissance sans aucune réticence.
Marie était belle.
Parce qu’il n’y a pas plus parfait qu’une âme dans un acte de foi pure et nue.
Il n’y a pas plus fort qu’un jugement définitif, adhérant à une vérité du Ciel
communiquée par Dieu.
Vous pourriez me dire : « Mais elle n’avait pas que cela la Vierge Marie..! »
Et bien si justement.
Tout vient de la foi de Marie qui fut sans pollution aucune. Sans dérivation, ni détour.
Sa foi fut une flèche dans la nuit noire.
Et ensuite, oui ensuite… Elle fut couronnée des dons du Saint-Esprit.
La foi de Marie fut perfectionné par les dons.
De Sagesse, d’Intelligence, de Science de Conseil et de Force.
Et puis, bien sûr, je finis : De Piété et de Crainte du Seigneur.
Les dons du Saint-Esprit sont venus donner à la foi qu’à toujours vécue Marie,
une finesse, une délicatesse, une profondeur d’amour et de connaissance,
incomparables.

Cela veut dire que quand la maman de Marie lui lisait la Torah, ou plus tard quand Marie
regardait son enfant, elle savait, dans la foi, que Dieu était là.
Son corps même réagissait en délices, mais pas en vision, aux paroles de la Bible ou de
Jésus.
Délices qui s’épanouissaient en charité, infiniment délicate et éclairée.
Vous voyez donc frères et sœurs,
La Vierge Marie avait la foi
Elle était dans la nuit.
Mais sa nuit intérieure avait un air d’une exceptionnelle pureté.  Elle était de cristal.
Et les dons du Saint-Esprit lui donnaient une précision de foi, délicieuse.
Cela veut dire que même dans la nuit, Marie percevait tout ce que Dieu voulait lui
communiquer.
Le moindre mot, la salutation d’un ange, et le moindre petit désir ou message de
Jésus… Marie le recevait.
Et puis ? Que se passait-il ?
Tout cela était transformé en charité et la nuit devenait douce.
La foi de Marie devenait vive d’amour.
La nature toute entière venait boire à l’âme de Marie.
Non seulement la nature, mais Dieu lui-même venait se réjouir dans le cœur de Marie.
La nuit, en silence.
Et puis le chant du coq…
Première lueur.
Nous, avec nos gros sabots, nous ne voyons même pas la première lueur du jour.
Le coq oui…
Et Marie, de sa nuit noire, passe sans aucune hésitation par cette première lueur du
jour à la pleine vision de Dieu.
C’est cela l’Assomption.
Nous, arrivés au Ciel, on se plaindra encore.
On voudra encore se servir de nos lampes de poche.
Ridicule, pourtant, quand nous serons devant Dieu.
Le purgatoire, c’est le ridicule de vouloir se servir de nos lampes de poche alors que
nous serons dans le soleil…
Alors Dieu nous dira :
« Tu jouiras des trésors du Ciel quand je réconcilierai ton corps avec ton âme.
Quand ton âme se réunira à ton corps ressuscité, investi de la vie éternelle.
Mais pour Marie…

Sa nuit intérieure était tellement pure que Dieu était impatient d’expérimenter sur une
fille, enfin belle et réussie, la réconciliation avec son corps ressuscité.
Avec Marie, Dieu a été impatient de lui donner un bonheur complet.
Ce bonheur qu’Il nous donnera dans l’Église glorieuse de la fin de l’Histoire.
Pourquoi Dieu a-t-il été impatient ?
– D’abord parce qu’il avait séparé la mère de son fils.
La mère la plus mère d’un fils qui fut le plus fils de tous les fils.
– La seconde raison, c’est que Dieu était sûr de ne pas rater son coup.
Marie était la plus belle.
Dieu n’a pas voulu laisser incomplète la beauté de Marie, ne serait-ce qu’une seconde.
Et il lui a accordé immédiatement, l’exultation de son âme avec son corps ressuscité,
dans la vision de son Fils ressuscité.
C’est bien cela la beauté : quand l’âme est en consentement avec son corps.
Et cela ne se produit que dans la permanence d’un amour qui se donne.
Dieu n’avait aucune raison de faire attendre Marie.
Mais la raison absolument première de l’Assomption de Marie, c’était que Dieu aime
Marie de toute éternité, et qu’il devait lui faire goûter la victoire qui nous est à tous
promise mais pas méritée.
Marie, elle, l’a méritée parce qu’elle a dit oui à l’invitation d’un ange, et parce qu’elle
n’a rien dit au pied de la Croix, à minuit de sa nuit noire.
Elle n’a rien dit parce qu’elle était fondée sur la foi et l’espérance.
Il n’y a pas de plus grande force lumineuse pour l’homme.
Dieu se devait, par réponse d’amour à son amour qu’avait accueilli Marie, corps et âme,
de lui donner l’accomplissement de son projet :
Le salut corps et âme qui nous est promis en vie éternelle.

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HOMELIE 19° DIMANCHE ORDINAIRE

Frères et sœurs, Il y a un très grand mystère.

Le plus grand et le plus ténébreux des mystères.

Le mystère du refus de Dieu.

Je me trompe… Ce n’est pas le plus grand…

C’est au contraire le plus petit, le plus étroit.

Ce qui est grand c’est que Dieu, dans sa sagesse, puisse lui permettre de mordre sa lumière.

Et c’est la grande douleur de Saint-Paul pour ses frères Juifs.

Et c’est la grande douleur du prophète Élie, seul, devant sa grotte, pourchassé par le roi Achab.

Et c’est l’immense douleur de Jésus qui n’est pas reconnu en tant que Dieu.

Jésus, seul, dans ses nuits d’intimité avec le Père et l’Esprit d’amour.

Jésus seul dans la nuit de ce monde.

 » Et les ténèbres ne l’ont pas compris…  »
 » le Verbe était la lumière véritable…

Il était dans le monde et le monde fut par lui
Et le monde ne l’a pas connu.

Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu.  »

Jusques là c’est un Dieu révélé qui nous est proposé.

Que l’on peut refuser. En lui tournant le dos.

Mais il y a un Dieu d’évidence, un Dieu saisissable par la raison.

Pas besoin de la foi pour admettre son existence.

Nous sommes dans ce parc agréable pour cette messe en plein air.

Mais qu’est-ce qui nous donne cette nature ?
Et qu’est-ce qui nous donne notre nature qui peut aimer, qui peut comprendre ?
Qu’est-ce qui soutient, en cet instant, l’existence de tout cela ?                                                                                                                                               Pourquoi la beauté, alors qu’il pourrait n’y avoir rien ?

Notre raison, sans la foi, admet naturellement qu’il y a un Être, à l’origine, qui donne tout, la vie, le mouvement, qui nous donne à nous-même et aux autres.

Un sage écrivait : ‘ parfois, on se demande si certains philosophes réalisent qu’ils sont sortis, un jour, du ventre de leur mère, déposés dans l’existence.!…  »

Et on pourrait se poser la question pour beaucoup de scientifiques ou d’autres savants.

Mais le mystère du refus mort jusque-là. Absurde.

Pourquoi ?

Pourquoi tant de ténèbres pour le petit cerveau de l’homme ?
Un Physicien, prix Nobel, (George Thomson) disait :

 » si la Bible n’avait pas révélé depuis des milliers d’années qu’il existe un Dieu créateur, tous les savants croiraient en Dieu créateur, tellement il est évident que l’on ne peut plus éviter cette évidence. Mais puisque la Bible l’a dit, il faut être contre.  »

La science, en effet, depuis 50 ans, a fait tellement de progrès qu’elle est acculée à une certitude.

C’est que l’ordre mathématique de l’univers n’a aucune probabilité de tenir du hasard.                                                                                                                                                                                                                  L’ordre uniquement mathématique crie l’existence d’un Dieu créateur.

Trinh Xuan Thuan, astrophysicien connu, pourtant bouddhiste au départ, affirme que de s’en tenir au hasard pour expliquer le monde et la vie, rejoindrait la probabilité qu’aurait un homme d’atteindre avec une flèche, une cible carrée de 1 cm de côté qui serait placée de l’autre côté de l’univers, à 15 milliards
d’années-lumière.

Un autre chercheur au CNRS en biophysique, Philippe Labrot, donne encore une image pour illustrer l’absurdité de nier un Dieu créateur dans l’apparition de la vie :                                                                                                                                                                                            Il faudrait supposer qu’une tornade, soufflant sur une décharge de ferrailleur, puisse assembler par hasard toutes les pièces d’un Airbus A320, fini, en état de vol.

Et pourtant, le mystère des ténèbres persiste.

Puisque la moitié des savants qui connaissent ces résultats refusent encore d’admettre la certitude d’un être créateur, alors que la raison uniquement mathématique, depuis 50 ans, juge impossible un monde sans Dieu.

Mais ce n’est pas nouveau…

La science a 8 siècles de retard sur la philosophie qui a prouvé l’existence de Dieu au 13 ° siècle.

La science a 36 siècles de retard sur la religion d’Abraham.

Mais là, on ne parle plus de raison, il est vrai, on parle de grâce divine. Chut… Mais pourquoi cette obstination dans le refus ?
Parce qu’à partir du moment où l’on admet un être supérieur, on doit admettre
l’hypothèse d’une relation avec cet être supérieur.

Il y a comme un collier de perles qui s’impose.

On prend une perle, et les autres suivent.

Si on admet qu’il y a un être premier qui donne l’existence, il y a risque d’une relation personnelle avec cet Etre.

Il faut s’engager…

Ça change tout.

Tout notre être crie vers cette relation.

Tout s’harmonise quand on plie le genou en geste de respect ou mieux, d’adoration.

Mais là encore, mystère de résistance… Pourquoi ?

Parce qu’on risquerait de découvrir que l’on est aimé.

Notre cœur de pierre risquerait de se métamorphoser en un cœur de chair.

On risquerait de s’ouvrir à plus grand.

Au-delà de notre raison.

Mais alors… mais alors… Si je suis aimé, celui qui m’aime ne veut-il pas me le dire ?

Nouvelle perle :

Bien sûr que si…. On découvre avec émerveillement que Dieu n’a pas fait simplement la grandeur des ouragans ou des tremblements de terre pour m’imposer sa crainte.

C’est la grande aventure du prophète Élie.

Dieu est là pour me murmurer son amour.

Dieu a aussi fait la tendresse.

Il a aussi fait la douceur du bonheur, le miel très doux et les parfums délicieux, et les pensées subtiles et les affections consolatrices.

Et le collier de perles continue de se constituer.

Dieu a aussi inventé un langage silencieux qui nous parle au cœur.

Le langage de l’amitié, le langage de l’union d’amour.

Et tout cela, Dieu l’a posé, pour nous, hommes et femmes, sur une corde fine qui est notre liberté.

Heureusement, elle même enveloppée de la liberté de Dieu qui peut tout rattraper de nos refus.

Je comprends que certains pressentent que de reconnaître un Dieu créateur les mènerait trop loin dans leur intimité.

Ils devraient accepter, en toute sincérité, jusqu’à la lumière de l’Église.

De l’Église totale. Au bout du collier de perles, ils devraient se donner à Jésus-Christ, à Jésus-Christ par l’Église catholique, la plus belle lumière.

Un homme qui a la conscience droite, c’est-à-dire qui n’est pas encombré de ses blocages psychologiques ou idéologiques, découvre Dieu, découvre les beautés créés par Dieu, par sa raison.

Et découvre, par grâce, une présence qui peut le combler,

Et découvre enfin, qu’avec la grâce de Dieu et la présence de Jésus-Christ, il pourrait marcher sur la mer.

Certains savants voudraient mettre en hypothèse une infinité d’univers différents du nôtre.

Et ils sont bloqués sur la fait d’accéder à un seul autre univers :
Celui de la vie éternelle, par la foi en Jésus-Christ.

Comme cela est curieux, ce mystère de résistance à la lumière… Et nous n’avons pas à faire les gros bras, frères et sœurs,

Parce que, qui de nous a demandé à Jésus-Christ de marcher sur les eaux ?

Homme de peu de foi !

Il reste en nous des régions infinies d’abandon à Dieu et de bonheur qui ne sont pas utilisées.

Marcher sur la mer… Mais aussi risquer l’aventure du pardon, de la guérison de nos angoisses, du miracle de notre cœur qui se donne par amour.

Quel est le mystère de ce refus étriqué de la prière qui nous permettrait de marcher sur tous nos dysfonctionnements et nos peurs, avec joie et pur bonheur ?

« bénis sois tu, Père, qui as caché cela au sages et aux savants, et l’as révélé aux tout-petits »…

 » Pourquoi as-tu douté, homme de peu de foi ?  »

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HOMELIE DE LA TRANSFIGURATION

Excusez-moi frères et sœurs, je vais pour certains d’entre vous, bousculer votre confort.

Patience… Ça va être pénible….

Premier exemple : _ « Mon père… j’ai vu la Sainte Vierge…! »

_ Très intéressant… Et puis ?

_ Et puis quoi mon père ? J’ai quand même vu la Sainte Vierge ! _ Très intéressant… Et puis ?

Autre exemple :

_ ‘ mon père, regardez cette photo, que j’ai prise il y a huit jours.

_ Oui… très jolie. C’est une photo d’un paysage de montagne.

_ Mais, mon père, vous ne voyez rien ?

_ Oui bien sûr… je vois des petits moutons là dans la vallée, et une maison. ça doit être le chalet du berger.

_ Mais mon père… Là, dans le nuage, derrière ce sommet, il y a le visage de la Vierge !

_ Ah….!… Très bien… oui on peut dire qu’il y a deux yeux et l’esquisse d’un voile.

_ Et alors ?…

_ Et bien, mon père, c’est un miracle !

_ Ah bon, si c’est vous qui le dites…

Autre exemple :
Jésus fut transfiguré devant les apôtres, devant 3 apôtres.

‘ses vêtements, blancs comme la lumière.

Son visage brillant comme le soleil’.

Très bien, et alors ?

_ Mais mon père, il est devenu brillant !

_ Ah… Effets spéciaux… Pas mal. Et alors ?

 

Autre exemple :
Moïse voit un buisson qui flambe. Il s’approche, mais le buisson ne se consume pas. Effet spécial, en plein désert.

Et alors ?

_ Mais mon père vous n’êtes pas croyant !

Explication…

Moïse voit un buisson qui brûle sans brûler.

Mais attention, il s’approche. Et quand il s’approche il entend une voix.

Et cette voix lui dit que c’est un espace sacré.

Cette voix va lui révéler le nom de Dieu.

‘Je suis le Dieu de tes pères, Abraham, Isaac et Jacob. Et je t’envoie. Je te donne une mission.’

Et le dialogue naît entre Dieu et Moïse.

Jésus est transfiguré devant les trois apôtres, Pierre, Jacques et Jean. Apparaissent Moïse et Élie.

Quelle est le mode de cette vision, de cette apparition ?
Ce n’est pas précisé, mais il y a un échange entre Jésus, Moïse et Élie.

Et bien plus probant, il y a une voix qui se fait entendre du milieu de la nuée qui enveloppe les apôtres.

 » Celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie, écoutez le ! » Mais cela ne suffit pas.

Le message ne se termine pas ici.

Le message se termine aux dernières paroles de Jésus quand la fulgurance est retombée :

 » Ne parlez pas de cette vision avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts  »

C’est un message complet avec une mission prophétique dans l’avenir. Un message qui sera compris au matin de Pâques, et plus encore au moment de la Pentecôte.

Alors là, mes frères et sœurs, j’y crois.

Il y a un signe. Un signe qui met en relation.

Une relation qui donne un message.

Et ce message est une mission.

C’est une mission qui découvre non seulement l’identité divine de Jésus mais je dirais plus encore, la mission d’amour que le Sauveur est venu accomplir.

Voilà pourquoi l’apôtre Pierre dit qu’il ne se réfère pas à un récit imaginaire.

Parce que nous n’avons rien à faire de récit imaginaire.

Nous n’avons rien à faire d’une photo montage.

Nous n’avons rien à faire d’une impression de lumière, si elle n’est pas accompagnée d’une mission, ou au moins, d’un appel à la sainteté à la prière et à l’union à Dieu. D’un appel efficace qui nous met en position d’humilité et d’obéissance à l’Eglise.

Nous voulons souvent que l’évangélisation consiste en des effets d’émotions, d’exploits retentissants, du jamais vu, même à la télé….

Notre évangélisation se situe dans notre sainteté, presque uniquement.

Parce que Dieu peut dans notre sainteté, c’est à dire notre fidélité profonde et discrète, Dieu peut passer, à flots.

Autre exemple :
Mon père, votre sermon était très beau.

( … Au moins on me dira pas ça pour celui-ci… )

Très bien… mais a-t-il fait passer un message ?

A-t-il fait passer un message efficace ?

A-t-il été canal de la grâce pour vous ?

Par un appel qui a provoqué une décision en vous, par la grâce de Dieu.

Car ce qui compte ce n’est pas la beauté de l’homélie, c’est la grâce de Dieu efficace qui a provoqué une décision, pour vous.

Vous pouvez bien voir 10000 fois la Sainte Vierge, d’une apparition esthétique, la Joconde ou la naissance de Vénus de Botticelli sont aussi pas mal.

Mais si la Sainte Vierge vous a demandé de proclamer le Christ ressuscité, si elle vous a demandé de prier une demi-heure devant Jésus Eucharistie, alors là, on peut en parler.

Et je vous dirai : ‘ très intéressant. je vous trouverai un coussin pour vos genoux et je vous dirai : Dans 10 ans quand vous aurez usé ce coussin par une demi-heure ou deux heures de prière par jour, devant le tabernacle, votre vision de la Sainte Vierge sera à prendre en compte.

 » Vous voyez frères et sœurs, le bon Dieu ne rechigne pas sur les effets spéciaux. Les effets spéciaux qui peuvent être extérieurs comme Jésus transfiguré devant Pierre Jacques et Jean.

Ou les effets spéciaux qui peuvent être intérieurs.

On les appelle des grâces sensibles extraordinaires.

Extraordinaires, non pas parce qu’elles tiennent du grand spectacle, mais extraordinaires parce qu’elles ne sont pas le lot commun et nécessaire pour la foi. Ces grâces sont des portes.

Mais une porte, on ne s’y arrête pas.

On passe la porte pour l’horizon qui s’étend après la porte. Quelqu’un qui cherche des grâces extraordinaires, met Dieu à l’épreuve, et surtout il met plutôt son imagination, fragile et vulnérable, à l’épreuve.

Car il est quasi impossible de distinguer entre une image d’imagination fiévreuse, et une image d’imagination qui provient de la grâce.

Le discernement est possible à partir du message que porte l’image.

Et pas seulement, mais aussi des effets de la grâce, d’une croissance de charité, de foi, de la victime, je dirais, de cette imagination.

Un troisième élément de discernement vaut pour les bénéficiaires de grâces extraordinaires.

C’est la capacité à vivre l’Union au Christ dans les épreuves de la croix.

Avis aux amateurs…

Et c’est exactement ce que Jésus dira à Jacques et Jean :  » serez-vous capables de boire la coupe que je boirai ?
Quand au reste je ne vous le promets pas. »

Un chrétien, qui essaie de vivre sa vie intérieure, c’est-à-dire tout simplement d’être en accord avec sa foi, fait infiniment plus de progrès par sa fidélité à la prière, ou par une patience dans l’épreuve, par son silence dans la contradiction, par une discrète charité pour un plus pauvre, que par des grâces de vision mêlée d’imagination naturelle que raffole le démon.

En fait, rien ne plaît à Dieu comme une âme qui cherche en silence, qui s’ignore elle-même et ne veut plaire qu’à Dieu.

Elle attire le cœur de Dieu.

Elle repousse de préférence le désir des signes sensibles et extraordinaires.

Parce qu’elle sait que Dieu parle bien plus immédiatement et intimement dans ses sacrements et dans la nudité de la foi.

Ce n’est pas l’âme qui voit, qui touche le cœur de Dieu.

C’est l’âme qui se laisse voir par Dieu.

Et qui lui est docile sur le chemin du Christ.

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HOMELIE SEIZIEME DIMANCHE ORDINAIRE

Frères et sœurs, nous côtoyons des mystères profonds et presque effrayants de lumière et de ténèbres avec ces paraboles de Jésus…

La semaine dernière le semeur et ses graines qui poussent ou qui ne poussent pas…

Aujourd’hui, un beau champ de blé abîmé par les mauvaises herbes.

Mystère de la prédestination, mystère du mal, mystère de la présence de Dieu et en même temps de la présence d’un Ennemi invisible… Gouffre de vie et de mort…

Et on n’a pas de solutions à notre dimension humaine. Nous sommes si petits..

Il y a le soleil et il y a les trous noirs… Et on sait que le soleil deviendra, un jour qui nous parait lointain, trou noir.

Dans l’Esprit, il n’en est pas ainsi. Les trous noirs du Démon seront engloutis par un jour…. d’éternité lumineuse.

Mais pour l’instant, nous sommes dans la bataille.

Alors pour approcher ces gouffres je vais me raccrocher à un classique qui a nourri d’une belle métaphysique, mon âme d’enfant.

Allez… Je commence…

Il était une fois…

C’est une belle expression qui est comme une douceur pour tous les enfants. Elle annonce l’émerveillement.

Bon je continue…

« Il était une fois… une délicieuse petite fille que tout le monde aimait, surtout sa grand-mère qui la chérissait tendrement.

Un jour, elle lui offrit une petite coiffe de velours rouge.

Elle plut tellement à la fillette quelle ne voulut plus rien porter d’autre et on la surnomma « le petit chaperon rouge ». C’est tellement gentil tout ça..

Seulement voilà, pour qu’un conte soit vrai, il faut qu’il montre la réalité qui n’est pas gentille…

« Alors, la mère du petit chaperon rouge lui demanda une mission : Porter une galette et une bouteille de vin à sa grand mère préférée qui était malade.

Juste deux consignes.

 » Tu suis le chemin direct, tu ne t’attardes pas et tu n’oublies pas de dire bonjour en entrant dans la maison. »

Et le loup arrive.

Nous, on le connaît tous, le loup, mais le petit chaperon rouge, pas encore…

Que fait il le loup ? Ecoutez bien….

Il suggère à la fille de faire une bonne action.

Comme c’est bien vu !

« regarde la nature… Il y a de si jolies fleurs qui feront tant plaisir à ta mère grand ! Prends ton temps…

et plus les fleurs emmenèrent le chaperon rouge au loin, plus sa cueillette était ravissante.

Mais ce que la petite fille n’a pas vu, c’est que ce qu’elle croyait bonne action était en fait de l’ivraie qu’elle semait dans sa mission.

Le loup, très astucieux, pour la croquer et la grand mère du même coup, et peut-être croquer la maman ensuite, (par le chagrin d’abord perdu sa fille et sa mère…), le loup
en donnant un bon conseil a rempli la robe de la petite fille de graines mauvaises. Comme c’est bien vu !

Le Mauvais conseille une bonne action, que personne ne nous a demandée, pour favoriser l’introduction du mal, de la mauvaise herbe dans le champ de la grâce de
Dieu…

Notre mal, on le fait toujours en voulant faire du bien.

Et on se rend compte que le Mauvais nous a utilisé.

Quand on arrive à la maison, on découvre alors les dégâts qui ont été faits.

Et on finit nous aussi à la casserole, du même coup.

Dans le ventre du loup qui a pris toute la place.

J’entends souvent ce jugement : « oh, un tel, une telle.. Il ou elle a fait tellement de bien ! » et on le canonise soi-même dans le Panthéon des saints …

Ou encore la variante : « il y a des gens qui ne mettent jamais les pieds à l’église et qui sont bien meilleurs que certains chrétiens »

Oui, mais combien ont passé leur vie à cueillir des fleurs pour faire des gros bouquets, pendant que le loup mangeait la grand mère. Ils ont cueilli des fleurs, mais leur mission, celle où Dieu les attendait, ils l’ont délaissé.

Leur champ de blé est rempli de jolis coquelicots inutiles et de mauvaises herbes qui trompent la galerie.

Rappelons-nous que l’ivraie ressemble comme deux gouttes d’eau à du bon blé.

Cependant, Jésus introduit dans sa leçon un personnage qui manque dans le conte du petit chaperon rouge.

Jésus est tellement plus réaliste et tellement plus génial et fin que Charles Perrault ou les frères Grimm.

Pour Jésus il y a un autre monsieur qui permet de mettre à jour le jeu malsain du loup. C’est monsieur ‘le temps’.

‘laissez faire monsieur le temps’, dit Jésus. Il dévoilera la nocivité de l’ivraie qui est indiscernable quand la plante est jeune.

Les soi-disant bonnes actions des tordus se révèlent quand elles rencontrent sur leur chemin Monsieur ‘le temps’.

Et surtout quand elles rencontreront Mister God, c’est à dire Monsieur le Bon Dieu, qui leur dira au jour de la moisson : « En fait, as tu obéi ?
Tes bouquets magnifiques de fleurs sauvages ne m’intéressent pas. Ça c’est ton bien à toi, personne ne te l’a demandé, et cela n’appartient pas à l’Eglise. Je ne te connais pas; Combien tu as favorisé le mal sans t’en rendre compte.. Par tes bonne actions.

Mais là où tu as obéi le bon grain a fructifié.

En cela tu as favorisé la beauté de l’Église; tu as ouvert les portes de la grâce divine et tu es entré dans le Royaume de la vie éternelle. »

Comme elle est belle cette finale… du conte :
« Et le petit chaperon rouge se jura de ne plus jamais désobéir à sa mère et de ne plus parler à des inconnus… »

Jésus, lui, a dit de ne pas jurer.

Mais il a dit qu’il avait à sa maison qui est l’Église, une petite porte où l’on tire la chevillette et où la miséricorde nous ouvre ses bras.

Décidemment, Jésus est toujours plus parfait.

Les contes sont ravissants de sagesse, mais je préfère en fin de compte, l’Evangile resplendissant de grâce.