HOMELIE TREIZIEME SEMAINE ORDINAIRE A

‘ Quidquid recipitur ad modum récipientis recipitur ‘…

En fait, tout est là… Dans cet axiome énoncé par Aristote. Jésus le traduit ainsi, en son langage imagé :

‘ De la façon dont vous recevez vous serez reçu. ‘ Si vous percevez le prophète dans celui que vous accueillez, vous serez accueilli vous aussi en votre dimension de prophète. Autre traduction : ‘ Vous êtes comme vous jugez ‘. Autrement dit : ‘ si vous voyez dans celui à qui vous ouvrez votre porte, ou simplement celui que vous croisez
dans la rue, un descendant des singes, vous êtes vous-mêmes pas loin du singe…’

Mais si à chaque fois que vous ouvrez votre porte vous attendez un ange, les anges vous
accueilleront dans leur louange de gloire, devant Dieu.

Autre exemple : ‘ si quand vous regardez une femme, même si elle a le short ras les fesses et le visage de la
Joconde, si vous la regardez comme un fruit désirable, vous serez jugé comme un fruit tombé
à terre. ‘ Votre jugement est habité d’un ver qui gâtera vos amours.

Autre exemple : ‘ si tu reconnais dans le pauvre son désir d’amour, tu seras reconnu en ce qu’il y a de plus
précieux en toi : la grâce qui attend l’amitié de Jésus.’

En fait, plus on se met à l’écoute de la vie intérieure, des profondeurs de la vie silencieuse de notre cœur, plus nous nous apercevons que nous sommes destinés à grand.

À un amour grand.

À un esprit grand qui peut recevoir et s’unir à l’infini. Notre vie est grande.

Mais notre vie est grande que si elle reçoit du grand. D’abord il faut recevoir. Ce qui n’est pas évident.

Notre monde nous apprend à tout fabriquer par nous-mêmes. L’ambition ultime !

Et surtout, suprême qualité (!… ) à tout critiquer de ce qu’on a reçu. En ce sens, nous sommes dans un monde adolescent qui ne se sort pas de ses crises. Orgueil que de vouloir être source.

Mes maîtres m’ont appris à d’abord recevoir.

Et ensuite à recevoir ce qui nous grandit.

Et pour recevoir il faut aimer et se donner à celui qui nous donne.

Vous voyez, frères et sœurs, tout le jeu, le jeu très riche de notre vie, que Dieu a voulu inscrire dans notre nature.

On peut le nier, on se diminuera.

Mais si on entre dans le jeu, on reçoit, on aime et on choisit son amour. Alors, on donne et on se donne.

Et la foi grandit à l’infini l’amour que l’on a choisi.

Quidquid recipitur ad modum recipientis recipitur… Voici quand même la traduction littérale :

 » Ce qui est reçu et reçu selon le mode de celui qui reçoit.  »

Si en ce que vous recevez vous voyez la main de Dieu, c’est selon le mode de la grâce que vous recevrez et vous grandirez à la dimension de l’amour de Dieu.

Si vous recevez Dieu selon un mode rétréci de votre cœur, on le critiquant ou en le mettant à l’épreuve, vous resterez sur votre frustration parce que vous resterez sur vous-même. Et Dieu s’éloignera.

Tout ce que l’on fait, tout ce que l’on pense, tout ce que l’on aime, nous appelle à nous élever dans la vie plus intense de Dieu.

Tout ce que l’on vit de délicieux ou d’amer, nous invite à accueillir notre vraie dimension qui se trouve dans la dimension de la Providence divine.

Quand Dieu aura changé notre regard, alors le trésor de Dieu sera en nous et pour nous.

Mais recevoir le regard de Dieu c’est d’avoir tout perdu de notre regard…