HOMELIE ASSOMPTION DE LA TRES SAINTE VIERGE MARIE

L’Assomption, c’est le poste frontière…
Bon c’est pas trop poétique un poste frontière.
Alors, je reprends : l’Assomption c’est l’heure du chant du coq, au moment où paraît la
première lueur du jour nouveau.
La Vierge Marie, à son Assomption, est la première lueur de l’Eglise en gloire.
Le jour est déjà là, qui deviendra plein jour pour l’Eglise à la Résurrection de tous les
vivants.
Mais alors…. est-ce à dire que la Vierge Marie était dans la nuit avant son entrée au
Ciel ?
Hé bien oui…
Écoutez ce que la cousine Élisabeth dit à Marie :
 » Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles.. »
Marie a cru.
Marie a vécu, toute sa vie, dans la foi.
Oh… pas une foi hésitante, trouble ou incertaine, une foi boiteuse, comme la nôtre.
Mais une foi franche, sans aucun doute, dans une nuit totale, la nuit de l’heure juste
avant le chant du coq.
Une nuit pure.
La foi de Marie c’est la Parole de Dieu qui coule doucement en son cœur.
Elle écoute. Elle écoute l’Esprit Saint, puis à son fils, et donne en permanence son
assentiment.
Obéissance sans aucune réticence.
Marie était belle.
Parce qu’il n’y a pas plus parfait qu’une âme dans un acte de foi pure et nue.
Il n’y a pas plus fort qu’un jugement définitif, adhérant à une vérité du Ciel
communiquée par Dieu.
Vous pourriez me dire : « Mais elle n’avait pas que cela la Vierge Marie..! »
Et bien si justement.
Tout vient de la foi de Marie qui fut sans pollution aucune. Sans dérivation, ni détour.
Sa foi fut une flèche dans la nuit noire.
Et ensuite, oui ensuite… Elle fut couronnée des dons du Saint-Esprit.
La foi de Marie fut perfectionné par les dons.
De Sagesse, d’Intelligence, de Science de Conseil et de Force.
Et puis, bien sûr, je finis : De Piété et de Crainte du Seigneur.
Les dons du Saint-Esprit sont venus donner à la foi qu’à toujours vécue Marie,
une finesse, une délicatesse, une profondeur d’amour et de connaissance,
incomparables.

Cela veut dire que quand la maman de Marie lui lisait la Torah, ou plus tard quand Marie
regardait son enfant, elle savait, dans la foi, que Dieu était là.
Son corps même réagissait en délices, mais pas en vision, aux paroles de la Bible ou de
Jésus.
Délices qui s’épanouissaient en charité, infiniment délicate et éclairée.
Vous voyez donc frères et sœurs,
La Vierge Marie avait la foi
Elle était dans la nuit.
Mais sa nuit intérieure avait un air d’une exceptionnelle pureté.  Elle était de cristal.
Et les dons du Saint-Esprit lui donnaient une précision de foi, délicieuse.
Cela veut dire que même dans la nuit, Marie percevait tout ce que Dieu voulait lui
communiquer.
Le moindre mot, la salutation d’un ange, et le moindre petit désir ou message de
Jésus… Marie le recevait.
Et puis ? Que se passait-il ?
Tout cela était transformé en charité et la nuit devenait douce.
La foi de Marie devenait vive d’amour.
La nature toute entière venait boire à l’âme de Marie.
Non seulement la nature, mais Dieu lui-même venait se réjouir dans le cœur de Marie.
La nuit, en silence.
Et puis le chant du coq…
Première lueur.
Nous, avec nos gros sabots, nous ne voyons même pas la première lueur du jour.
Le coq oui…
Et Marie, de sa nuit noire, passe sans aucune hésitation par cette première lueur du
jour à la pleine vision de Dieu.
C’est cela l’Assomption.
Nous, arrivés au Ciel, on se plaindra encore.
On voudra encore se servir de nos lampes de poche.
Ridicule, pourtant, quand nous serons devant Dieu.
Le purgatoire, c’est le ridicule de vouloir se servir de nos lampes de poche alors que
nous serons dans le soleil…
Alors Dieu nous dira :
« Tu jouiras des trésors du Ciel quand je réconcilierai ton corps avec ton âme.
Quand ton âme se réunira à ton corps ressuscité, investi de la vie éternelle.
Mais pour Marie…

Sa nuit intérieure était tellement pure que Dieu était impatient d’expérimenter sur une
fille, enfin belle et réussie, la réconciliation avec son corps ressuscité.
Avec Marie, Dieu a été impatient de lui donner un bonheur complet.
Ce bonheur qu’Il nous donnera dans l’Église glorieuse de la fin de l’Histoire.
Pourquoi Dieu a-t-il été impatient ?
– D’abord parce qu’il avait séparé la mère de son fils.
La mère la plus mère d’un fils qui fut le plus fils de tous les fils.
– La seconde raison, c’est que Dieu était sûr de ne pas rater son coup.
Marie était la plus belle.
Dieu n’a pas voulu laisser incomplète la beauté de Marie, ne serait-ce qu’une seconde.
Et il lui a accordé immédiatement, l’exultation de son âme avec son corps ressuscité,
dans la vision de son Fils ressuscité.
C’est bien cela la beauté : quand l’âme est en consentement avec son corps.
Et cela ne se produit que dans la permanence d’un amour qui se donne.
Dieu n’avait aucune raison de faire attendre Marie.
Mais la raison absolument première de l’Assomption de Marie, c’était que Dieu aime
Marie de toute éternité, et qu’il devait lui faire goûter la victoire qui nous est à tous
promise mais pas méritée.
Marie, elle, l’a méritée parce qu’elle a dit oui à l’invitation d’un ange, et parce qu’elle
n’a rien dit au pied de la Croix, à minuit de sa nuit noire.
Elle n’a rien dit parce qu’elle était fondée sur la foi et l’espérance.
Il n’y a pas de plus grande force lumineuse pour l’homme.
Dieu se devait, par réponse d’amour à son amour qu’avait accueilli Marie, corps et âme,
de lui donner l’accomplissement de son projet :
Le salut corps et âme qui nous est promis en vie éternelle.

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