HOMELIE 30° DIMANCHE ORDINAIRE

Amour…. Amour… Amour..

Amour de Dieu
Amour de soi
Amour des autres.

Ce n’est pas comme si on disait qu’il y a le soleil, les océans, et les montagnes.
Il n’y a pas de circulation entre le soleil, les montagnes et les océans.
Si peu.
Mais on pourrait plutôt prendre comme image un arbre, ses fruits, ses feuilles..
C’est la même sève, le même amour qui nourrit les feuilles et s’épanouit en fruits.
Aimer son prochain, en vérité, c’est aimer de la même sève que Dieu nous aime.
Si on donne un amour qui vient de nous, il va revenir à nous. Fermé.
Si une feuille voulait vivre de son amour propre, elle se détacherait de l’arbre et de sa sève. Et fanerait.

Aimer son prochain pour l’envelopper d’un amour plus grand, dans un amour qui nous brûle, c’est ainsi aimer son prochain comme soi même.

Voici une petite histoire que je n’ai jamais racontée à personne jusqu’à maintenant  :
C’est une histoire vraie qui est un conte.

Un jour, je suis allé près d’une rivière.
Je me suis assis et j’ai vu qu’il y avait une petite fleur tout près.
Elle était petite mais de couleurs ravissantes.
Et figurez vous, la petite fleur m’a parlé.
Elle m’a dit :
‘ Je voudrais que tu m’aimes.’
J’ai été un peu étonné..
Et puis elle a insisté, elle m’a dit :
‘ Coupe moi, emporte moi et tu pourras m’admirer.
Tu me mettras dans un vase avec un peu d’eau de cette rivière.
Je me donne à toi.  »
Vous imaginez que j’ai été perplexe..!
Une fleur qui me parle et qui veut embellir mon séjour…
Je lui ai répondu que c’était tentant mais que je lui donnerai ma réponse le lendemain.
J’ai pas très bien dormi et le lendemain je suis revenu près de la rivière.
Avant même que je lui parle, j’ai remarqué une autre fleur, tout près.
Aucun doute, c’était sa sœur.
Toute aussi jolie.
Mais voilà qu’elle aussi se mit à me parler.
Quelle situation ! J’y croyais pas…
Et elle me dit :
« j’ai une autre proposition pour toi que celle de ma sœur :
Tu viens tous les jours ici, auprès de la rivière, et tu me regardes.
Et moi je te refléterais la lumière du soleil..!
À chaque fois que tu viendras près de cette rivière, je te donnerai plus que ma beauté à contempler. Tu verras le soleil dans mes pétales…
Alors là … C’était encore plus fascinant.
Je lui ai répondu que je donnerai ma réponse le lendemain.
Le lendemain, je suis revenu près de la rivière.
La première fleur n’était plus là.
Sa sœur me dit que quelqu’un était passé et était parti avec elle.
Il l’avait cueilli pour lui.
On ne la reverrait plus.
Il me restait quand même le sourire de cette fleur qui reflétait le soleil.
J’abrège…
Sinon ça ferait trop long.
À ce moment là, un peu étourdi par l’affaire, j’ai regardé le ciel, pour reprendre un peu ma respiration.
Et qu’est que j’ai vu ?
j’ai vu le soleil..
Enfin vu…. :
J’ai été aveuglé par le soleil, mais sa lumière a enflammé mon cœur.
Et j’ai compris qu’il y avait encore une autre façon d’aimer les fleurs ou même son prochain.
En se laissant brûler par le soleil.
Je ne suis plus revenu près de la rivière.
C’est vrai que si on regarde les fleurs, on peut voir le reflet du soleil.
Si on ne cherche pas à les couper pour soi.
Mais si on expose son cœur au soleil, notre regard s’illumine de toutes les couleurs des fleurs et des arbres, des étoiles même, au dedans de nous.

 » Tu aimeras ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces »
C’est le premier commandement.
Et c’est par là qu’il faut commencer.
C’est la porte d’entrée.
Ensuite, deuxième fondement de notre nature, deuxième porte du vestibule.
 » tu aimeras ton prochain comme toi-même »

Tu ne peux aimer ton prochain comme toi-même que si tu es entré dans le tourbillon de feu de l’amour de Dieu pour toi. Si tu as regardé le soleil.

Si l’amour de Dieu ne t’a pas enflammé le cœur, aveuglé l’esprit, tu ne t’aimeras pas suffisamment pour aimer ton prochain comme toi-même.
Tu aimeras ton prochain comme un objet, pas comme toi-même.
Inévitablement, tu l’aimeras un peu, beaucoup, passionnément, mais pétales après pétales tu le plumeras.

Si Dieu n’a pas transformé ton amour en tourbillon de flammes,
Nous ne pouvons pas comprendre ni le premier ni le second miracle de l’amour.

Il faut se jeter dans les flammes.
Qu’il est redoutable de rencontrer le Dieu vivant et véritable.  [Hé 10, 31]

Maintenant.. si vous voulez regardez les couleurs des fleurs des champs, je vous comprends…
Le chemin est tentant.
Elles peuvent même refléter le soleil.