Satan
Qu’est-ce que change Jésus ?
Le carême nous annonce une temps nouveau …
On se prépare à un renouveau qui sera consommé à Pâques.
Pâques, c’est une autre vision de la vie, de nos angoisses, de nos impossibilités et de nos limites.
Et puis, Pâques change notre attitude vis à vis du bien et du mal.
Jusques là, jusqu’à Jésus, les hommes se débattaient pour laver leurs péchés. Les juifs prenaient soin de se purifier pour entretenir une bonne relation avec leur Dieu.
C’est déjà pas mal, parce que sans cette démarche de purification les hommes se vautrent et gâchent les possibilités de leur nature.
En fait, depuis le commencement de l’Histoire des hommes, la religion est une histoire de purification.
‘Je veux faire ami avec Toi, mon Dieu, et je suis si impur…’
Tous les jours que le Bon Dieu fait, je m’éloigne davantage de mon bonheur plus que je ne m’en rapproche.
Cependant, pour les meilleurs apparaît un autre défaut: l’obsession, le scrupule.
Comment sortir de cette obsession de purification ?
En fait, Jésus apportera deux solutions .
Mais deux solutions définitives.
La première, c’est que la miséricorde de Dieu est toute-puissante sur notre péché. L’amour de Dieu dépasse notre capacité à faire le mal.
Ce qui va primer sur la purification, c’est l’appel à la miséricorde.
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus l’exprime ainsi :
« Ce qui lui plaît au Bon Dieu c’est de me voir aimer ma petitesse et ma pauvreté, c’est l’espérance aveugle que j’ai en sa miséricorde… Voilà mon seul trésor. »
Cela, c’est la première réponse à la fringale des purifications des juifs.
Et puis, deuxième solution :
Jésus achève et mène à sa perfection le passage de la miséricorde jusqu’aux hommes.
C’est l’épître aux Hébreux qui dit :
« conduit à sa perfection, le Christ est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel »
Avec Jésus, la perfection du pardon est réglée une fois pour toutes. Unique.
Plus besoin de multiplier les tentatives. Jésus sauve en un seul acte.
Alors… quand Jésus a-t-il mené à sa perfection la rachat des hommes ?
Bien sûr sur la Croix. Sacrifié pour chacun de nous, une seule fois…. à l’infini. Mais le combat de la Croix, il était déjà gagné … avant.
Quand ? au désert.
Pourquoi ce passage au désert de Jésus ?
Le désert est le lieu de rendez-vous avec le Diable.
Pas que pour Jésus, mais pour tous ceux qui mettent un pied dans le désert. Parce que l’absence de divertissements dans le désert rend plus claire et immédiate sa présence.
Le combat avec le diable est permanent mais habituellement, il est atténué par des distractions, voulues ou involontaires.
Il se cache derrière nos diversions, nos compromis, et nos dérivatifs qui semblent tout honnêtes.
Jésus vit 40 jours au cœur de l’unique essentiel.
Quand il ne reste plus rien, même plus l’inquiétude de manger et de boire, il reste le dernier combat de l’homme : le combat du bien et du mal.
Très peu s’aventurent dans ce combat terrible.
Seuls, quelques rares fous de Dieu, poursuivent la confrontation avec le Diable, seuls dans un chemin de vérité nue.
Attention, frères et sœurs, je n’ai pas dit que nous devions provoquer le Diable dans un combat personnel. Ce serait présomption, inconscience et voué à l’échec. Il est tellement plus fin que nous.
Nous ne devons pas souhaiter cette rencontre avec l’Ange du mal.
Mais le désert nous promet de le rencontrer si nous voulons atteindre notre joie profonde.
Le démon est partout où se trouve un choix de bien et de mal. Mais, il n’a pas besoin d’être là en personne.
Il ne faut pas être obsédé du démon.
Nous pouvons faire le mal sans lui, sans lui en présentiel.
Bien que ce mal que nous faisons a pour source lointaine la première question du Diable à Ève : (Rappelez-vous dans le premières pages de la Bible…) : ‘tiens… C’est interdit…?
Mais pas du tout ! Essaye donc, tu y trouveras beaucoup plus de joie et un océan de plénitude…. A moindre frais ! ‘
En tout péché, il y a l’écho de ce premier dialogue qui pourrit l’histoire de l’humanité.
Et dans le désert, la question toute crue de cette tentation se fait très vive. Se présenter pour la vérité nue, c’est le combat des forts.
De ceux qui refusent les faux fuyants.
Et le Diable le sait. Il va mettre beaucoup de soin à terrasser ses victimes sur son terrain.
Il sait qu’il ne doit pas se rater.
Parce que le désert c’est sa dernière carte. Le terrain où il lutte à découvert. Après le désert, après la lutte du désert, il n’y a plus de solution pour le Diable.
S’il perd son combat au désert, il a définitivement perdu.
Voilà pourquoi Jésus commence par cette lutte.
Et voilà pourquoi le diable attend 40 jours pour le tenter. Parce qu’il sait que, après, il n’aura plus d’autre revanche. Il attend l’épuisement de Jésus.
Or, la victoire de Jésus est du premier jour.
Et elle sera du dernier jour.
Ce qui veut dire que pour ce combat unique, quelque soit le filet qui nous ligote au mal, nous devons nous blottir dans les bras du Christ. Sur le Cœur du Christ. Tout simplement pour découvrir une règle que le diable essaie de cacher.
Cette règle, la voici :
C’est que le mal attaque ce qui est du rien en nous pour nous détourner de la lumière.
Le mal se nourrit des illusions, des émotions mal gérées, des manques dus aux blocages, des mauvais jugements incomplets…
S’il n’y avait que lumière en nous, le Diable ne saurait plus comment attaquer. C’est le cas de la Vierge Marie.
Car il cherche la faille de l’erreur.
Pour Ève, il a fabriqué un premier semi-mensonge pour l’attaquer et il s’est engouffré dans la brèche quand il a vu que ça marchait.
Mais comme la lumière sans faille se trouve en Jésus Christ, pour nous c’est le chemin de salut auquel il faut s’accrocher.
Et cette lumière, elle est miséricorde infinie si… nous savons la cueillir en demandant le pardon de Dieu.