13° DIMANCHE – B – 2024

Dans la conjoncture actuelle le livre de la Sagesse peut sembler lourd. Lourd de lumière.
Le livre de la Sagesse exalte Dieu. Et il exalte la vie.
Notre Dieu est Dieu de vie.
Plus on est émerveillé de la vie, même si tout n’est pas bien réglé, plus on est disposé à vivre de la lumière divine.
Dieu rectifiant les faiblesses.
Mais plus on collabore avec la mort, plus on s’éloigne de Dieu.
Plus on fait équipe avec le diable.
Le diable c’est l’entreprise de réduction de la vie et de notre âme.
La nature cherche toujours l’expansion, la créativité, à l’image de son Créateur. Tous les efforts du diable sont dans le camouflage pour cacher son intention, et se faire accepter.
Il est expert pour dire des vérités et des louanges qui cachent la dégringolade.
Le démon c’est celui qui dit « regarde vers le ciel »… au moment où l’on arrive au bord de la falaise…
Le démon c’est celui qui dit :  » réfléchis un peu »… pour nous faire rater le choix du moment présent.
Et puis il est un expert en psychologie de l’émotion.
Il se sert de nos peurs, de nos ambitions ratées, nos désirs de confort et d’assurance pour réduire notre faim de la grâce.
Or notre Dieu est le Dieu d’une vie supplémentaire.
Jésus n’a pas dit au centurion :
 » peut-être faudrait-il mieux euthanasier ta fille pour qu’elle ne souffre pas… » Jésus prend la situation désespérée et franchit la ligne rouge pour ouvrir à davantage de vie.
Pour ouvrir même à une autre vie.
C’est le grand jeu d’un chrétien.
C’est de prendre chaque situation désespérée, situation de désert lunaire, pour y planter le drapeau de lumière victorieuse.
Là où la nature dit avec sa logique, sa logique légitime d’ailleurs :
 » on ne peut pas aller plus loin  »
La grâce de la foi et de l’espérance nourrie de l’amour de Dieu, invite dans le silence à attendre de plus loin.
À recevoir sa liberté.
Il y a quelque chose de magnifique, – magnifique, je veux dire d’admirable et de grand en même temps – à recevoir sa liberté.
Et quand on l’a perdu à recevoir sa libération.
On est grand quand on reçoit sa liberté de quelqu’un; on devient grand, on redevient grand, quand on reçoit sa libération.

On pourrait dire encore quand on la reçoit dans le pardon.
Mais ce qui compte c’est le verbe recevoir.
Celui qui ne sait pas recevoir, qui ne sait pas écouter, qui ne sait pas obéir, qui ne sait pas demander – demander le discernement, demander la lumière de l’Eglise et du Christ, de l’Esprit Saint – celui-là reste dans sa petitesse.
Et réduit sa vocation, détruit même l’idée de vocation.
Quand on ne sait pas recevoir, ou plutôt… quand on refuse de recevoir de Dieu… on devient relatif; on perd la noblesse d’être aimé comme unique.
Et donc on devient relatif à quantité de désirs, de passions, de circonstances qu’on n’arrive plus placer à leur juste place.
On épie les autres, on épie les situations, on se nourrit d’informations, on devient curieux ou curieuse, on veut tout savoir et on devient brûlant, brûlante de jalousie. C’est le signe du démon.
C’est étonnant comme le démon a voulu se rendre indépendant du Tout et est devenu dépendant de tout.
Elle est très intéressante cette petite phrase du Livre de la Sagesse :
« C’est par la jalousie du démon que le péché est entré dans le monde. »
Pourquoi très intéressante ?
Parce que le démon en refusant l’autorité naturelle et surnaturelle de Dieu, en voulant se suffire, est entré dans une inquiétude sur lui-même.
Il est entré dans l’inquiétude de la comparaison. Mais de quelle jalousie parle t-on ?
C’est très clair, le démon avait deux jalousies. La première la plus absurde…
La jalousie de Dieu, de Dieu comme Créateur et Père. Bien sûr c’est la plus ridicule.
Être jaloux de son père.
C’est le plus ridicule et c’est le plus tragique.
Car être jaloux ou jalouse de son père tourne inévitablement à la haine du Père. Mais cela d’une certaine façon ça ne me regarde pas.
Que le démon règle ses affaires de jalousie avec Dieu.
Cependant il y a une deuxième jalousie..
C’est la jalousie du démon vis-à-vis de l’homme et de la femme.
Parce que le démon est comme fasciné par l’image de Dieu qu’il y a dans l’homme et la femme.
 » l’image de la propre identité de Dieu dans l’homme » est il dit.
L’homme ou la femme reflète dans son âme l’infini amour de Dieu.
L’infinie supériorité de Dieu.
L’infinie noblesse divine.

Le démon pourrait ne se venger que de Dieu.
Bien qu’il soit un ange, il peut vouloir sauter, comme une puce pour piquer Dieu, mais comme cette révolte est vouée à l’échec, il se rabat sur le plus petit.
Il se rabat sur l’homme et sur la femme…
Parce qu’il sait que l’homme et la femme peuvent participer à la divinité s’il restent dociles à recevoir de Dieu l’esprit de Jésus-Christ.
Il sait que l’homme et la femme, s’ils s’attachent à Jésus Sauveur, peuvent ne plus s’occuper de lui pour faire leur chemin libre de lui, des démons, du monde et de tout. Le démon rage contre cette créature, si minable en fait, mais destinée à participer à la beauté souveraine du Christ ressuscité.
Et ça il ne peut pas le supporter par jalousie…
Voilà pourquoi il s’amuse, il s’amuse de son rire grinçant – parce que vraiment pour lui c’est un divertissement malsain – à favoriser dans le monde les divisions, les désobéissances, et toutes les obéissances fausses, les désobéissances cachées derrière des obéissances, ce sont les pires…
Il s’amuse de la dégénérescence des hommes et des femmes, dégénérescence qu’il provoque.
Il s’amuse – c’est si facile – à semer la haine et la division, les incompréhensions. Parce qu’il est devenu relatif il passe son temps à provoquer les zizanies.
Tous les coups sont bons pour lui.
Sauf celui de faire confiance à Dieu.
L’homme sans la grâce, la femme sans la grâce, c’est-à-dire qui tend l’oreille au démon, prends le même chemin de jalousie et de comparaison.
Inévitablement.
Une seule issue, de libération, est celle de recevoir la lumière de l’Eglise, qui énerve tant le démon et ses disciples, parce que les portes de sa maison ne peuvent pas s’ouvrir du côté de notre pure et belle Église et de son Époux, le Christ ressuscité.