HOMELIE DU 21° DIMANCHE ORDINAIRE B

Evidemment, frères et sœurs, vous avez été attentifs au conseils de saint Paul : «femmes, soyez soumises à votre mari…»
«Hommes, aimez votre femme jusqu’à vous livrer pour elle…»

Bon… du calme… On va reprendre cela tranquillement…

Évidemment, si on entendait cela sérieusement aui journal télévisé, la chaine risquerait d’avoir des ennuis. D’abord pour le mot ‘femme’ et pour le mot ‘homme’ . Saint Paul est scandaleux et irrespectueux de l’égalité des genres. Ensuite pour le mot ‘obéissez’ – ‘soyez soumises’ –

Ouaahhhhh …… !
Alors là, c’est franchement intégriste, extrémiste, ou pervers… Ca sent le roussi. Le mot ‘mari’ aussi est fautif… Ça tient du mariage, c’est d’une autre époque. ‘conjoint’, ‘compagnon’, c’est pas mal…
‘ Hommes, aimez votre femme jusqu’à vous livrer pour elle’ Alors là, c’est très simple : «… j’comprend pas …»
Et puis si on ajoute :
« comme le Christ se livre pour l’Eglise »… Là on est en plein dans le rêve, c’est certainement de l’idéologie du Moyen-Age pour asservir les hommes par des stéréotypes. On est chez les illuminés … !!!
Bon… on se calme… Ces paroles de la Bible sont quand même aiguisées. Elles son,t contraires à l’évolution actuelle de la libération des couples. « Femmes obéissez à vos maris»», ça veut donc dire qu’on admet un supérieur et une inférieure… Ça veut dire qu’on va contre l’égalité et qu’on favorise la discrimination !
Bref, cela veut dire que l’Eglise qui garde encore un horrible bonhomme comme saint Paul, dans sa liturgie, est complètement obsolète et qu’elle n’a rien compris à l‘évolution des temps. L’Eglise est bien le foyer d’obscurantisme le plus dégoûtant qui soit. A abattre !
Non seulement, ça fait 2000 ans qu’elle asservit les femmes, mais elle continue à vouloir conditionner les rapports sociaux qui pourraient tellement plus sains si chacun se réappropriait ses désirs et son corps. Sans limite. Dans la tolérance que tous les catho haïssent.

Tous des formatés… Heureusement qu’il y a quelques cathos qui veulent détruire l’Eglise, déconstruire la domination de genre. Si on veut y voir plus clair, relisons Pierre Bourdieu qui fut un grand promoteur du monde nouveau, après Simone de Beauvoir ( Sartre n’était pas loin – deux pédophiles mais enfin bon, il y a prescription maintenant pour eux deux…) et avec Christine Delphy, cette dernière je vous le rappelle est sociologue comme Bourdieu et entre autres cofondatrice du mouvement ‘les gouines rouges’. « Notre place, dit Delphine, est à l’intersection des mouvements qui libéreront les femmes et les homosexuels. Le pouvoir que nous revendiquons est celui de nous réaliser. »
Et pour revenir à Bourdieu, il éclairait la situation par une analyse sereine :
« Un des effets de la violence symbolique, écrit-il, est la transfiguration des relations de domination et de soumission en relations affectives, la transformation du pouvoir en charisme ou en charme propre à susciter un enchantement affectif » (Raisons pratiques, p. 165, 189)
Femmes, par pitié, désobéissez ! vous allez vous réaliser.

Je voudrais même innover une nouvelle formule : ‘désobéissez-vous !’ Tout cela est très puissant, surtout quand on considère les fruits de bonheur de ses efforts « pour vivre l’amour libre au grand jour, son corps désirant. »
Bon, frères et sœurs, un peu de sérieux… il me faut bien maintenant donner la parole à l’Eglise pour qu’elle transmette le message de Jésus-Christ. En fait, il faut toujours se demander où se trouvent les racines d’une orientation de vie. Et la racine de l’Eglise, c’est directement et vitalement : Jésus-Christ. Donc, si on parle d’amour, et un peu plus précisément d’amour d’amitié, ou encore plus spécifiquement d’amour conjugal entre un homme et une femme, l’Eglise ne les conçoit que dans une approche de foi, de grâce divine de cœur à cœur avec Jésus-Christ. Ça c’est son point de départ. Donc c’est le point de départ de Saint Paul. Inutile de vouloir lire saint Paul ou de vouloir l’écouter si on ne reçoit pas la lumière de la grâce divine. C’est le premier mouvement. Et c’est ce que je dis aux fiancés : «vous venez demander un sacrement qui vous unit, mais le sens de votre démarche c’est votre relation avec Jésus Christ Sauveur, Image du Père. Votre amour, votre intimité, vos relations homme-femme de couple doivent émaner de votre amour de Jésus-Christ.»
Alors, ce n’est pas tous les couples qui entrent dans ce jeu de la foi et de la charité… mais c’est le seul chemin vrai de libération par l’amour. Et que se passe-t-il quand un couple comprend, même de très loin, que leur amour est l’écho de l’amour de Dieu en eux ?

Il se passe que l’un et l’autre entre dans un mouvement d’écoute et de respect du mystère qui habite en l’autre. Et cela c’est merveilleux. C’est le plus beau de l’homme et de la femme. Saint Paul dit «obéissance» … «Obéissez-vous les uns les autres !»
«Femmes obéissez à vos maris», mais pourquoi ?
Parce ‘obéissance’ signifie justement écoute et respect des profondeurs du conjoint. Et qui va rejaillir sur le bonheur du corps
C’est une qualité exquise d’amour et de relation, quand on arrive à obéir à quelqu’un. Pas parce qu’il est plus savant ou qu’il domine (ceux qui n’ont pas la foi ne peuvent pas le concevoir autrement qu’en termes de rivalités) mais parce que l’autre, l’époux, contient le mystère de Dieu. L’époux est envoyé providentiel de Dieu pour ne faire qu’une seule chair par l’amour. Et c’est à ce mystère que l’épouse ‘obéit’. S’il n’y a pas mystère en l’autre, l’obéissance est impossible et avilissante, bien sûr. Ce n’est que dans la foi que s’illumine l’union de tendresse de deux époux. C’est rare, je l’admets, même dans les familles chrétiennes, mais c’est en cette lumière pure que parle saint Paul. Et du côté de l’époux… comment considère-t-il sa femme dans l’Esprit saint ?
C’est simple : il voit son épouse comme la pure Présence de l’Eglise sainte. C’est à dire exactement comme son épouse le regarde lui-même. L’épouse voit en son mari Jésus-Christ qui est l’Eglise, non pas qu’il soit Jésus-Christ mais parce que Jésus-Christ est en lui. Et l’époux voit en sa femme l’Eglise qui est Jésus-Christ, non pas qu’elle soit toute l’Eglise (la Vierge Marie seule pourrait le dire) mais parce que le mystère de l’Eglise, belle de sa pureté, habite son cœur et l’enveloppe de sa grâce dans la mesure où cette épouse est unie à Dieu. Ainsi, la conception des rapports homme-femme descend du Ciel, par l’Eglise, pour ceux qui ont la foi. Et alors l’union est envisagée et vécue comme magnifique parce qu’elle se donne et se laisse envelopper par un mystère. Corps et âme.

Donc, l’union qui inclut l’obéissance et le grand respect de l’autre, c’est à dire sa compréhension profonde qui se simplifie avec les années de fidélité, l’union ne peut pas être plus intime. Elle est constitué de la grâce divine. Évidemment, l’Eglise n’idéalise pas. Elle sait que c’est un long chemin de purifications, parce que l’homme et la femme aussi saints soient-ils, sont touchés par le péché originel qui introduit la souffrance dans leurs désirs et l’erreur dans leur union. Mais Dieu donne cependant un avant-goût de l’extase éternelle du Ciel au travers des ratés .

Je reviens donc à ceux qui n’ont pas la foi et surtout le revendique. La racine de leurs recherche ne se trouve pas dans le cœur, dans la nature donnée par Dieu, dans la grâce de Jésus, bien entendu ils le refusent ( je ne veux pas mesurer leur responsabilité dans ce refus, ce n’est pas mon propos). Le principe de la relation d’amour ( c’est bizarre quand même, ils reviennent inévitablement à l’amour, ça ils ne le refusent pas… mais un amour-plaisir?)… leur principe c’est la relation sociale, les rapports sociologiques qui viendraient faussés une pure liberté de faire n’importe quoi. En fait pour eux il y a toujours un conditionnement de la la société qui contraint à des habitudes de pensées ou de désirer involontaires. Mais surtout, qu’on ne parle pas d’où viennent ces désirs et ses pensées pures… Il faudrait admettre une source naturelle. En fait, on est en plein dans Rousseau et dans Descartes . Qu’est-ce que c’est ringard comme pensées fausses !
Et on s’enfonce toujours plus dans le délire de la subjectivité qui part en
cacahuètes incohérente… Si on n’a pas la foi de l’Eglise on arrive tôt ou tard, mais en refusant de l’admettre par orgueil, à manger des cacahuètes pourries de sa solitude. Mais comme l’homme et la femme ont une capacité presque infinie à s’enfoncer dans l’erreur, on entendra toujours, avec plus ou moins de hargne prosélyte:
«femmes désobéissez à tous les hommes ! parce que de toute façon vous seriez folle de n’en prendre qu’un… Ni un ni plusieurs, ni tous !
De toute façon, ils n’y comprennent rien et ils n’y comprendront jamais rien. Libérez-vous donc. Libérez votre corps. Libérez-vous de l’Eglise et de votre nature. Et surtout libérez-vous de saint Paul !!!
Soyez des mères de désobéissance. Hommes ! vous êtes tellement maladroits avec les femmes que vous n’arriverez jamais à rien… Soumettez-vous à l’impureté sous toutes ses formes. Vous y
trouverez au moins une consolation momentanée à votre malaise.

« Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi, dit Jésus, si cela ne lui est pas donné par le Père. »…