Les foules venaient se faire baptiser par Jean…Ça me laisse toujours rêveur, ce frémissement des peuples dont on ne mesure pas les motivations. Pourquoi les foules venaient elles à Jean ?
Ça reste un mystère… fascination qu’exerçait Jean ou appétit formidable d’un changement de société ?
Jean sortait de nulle part. Oui, bien sûr, c‘était un saint homme.
Un ascète. Un homme vrai. Mais qu’est-ce qui faisait la différence avec nombre de pharisiens, de sadducéens, ou encore des esséniens, ( d’ailleurs Jean fut peut-être un ancien adepte de la communauté essénienne), …? Jean vivait ce qu‘il prêchait, c‘était beaucoup déjà.
Et Jean nous le savons, ne fera pas de compromis avec la vérité, jusqu’à perdre sa tête. Et puis il y a une autre raison, beaucoup plus profonde et beaucoup plus vraie encore…C’est que Dieu a voulu Jean comme précurseur, annonciateur de la venue du Christ. Et ça c‘est la raison la plus sûre.
Parce que, par la Providence, Dieu dispose des moyens pauvres, souvent sans proportion avec la mission qui est demandée.
Les foules venaient se faire baptiser par Jean…
Ça me laisse toujours rêveur, ce frémissement des peuples dont on ne mesure pas les motivations.
Pourquoi ‘les foules’ venaient-elles à Jean ?
Ça reste un mystère… fascination qu’exerçait Jean ou appétit formidable d’un changement de société ?
Jean sortait de nulle part.
Oui, bien sûr, c’était un saint homme.
Un ascète.
Un homme vrai.
Mais qu’est-ce qui faisait la différence avec nombre de pharisiens, de sadducéens, ou encore des esséniens, ( d’ailleurs Jean fut peut-être un ancien adepte de la communauté essénienne), …?
Jean vivait ce qu’il prêchait, c’était beaucoup déjà.
Et Jean nous le savons, ne fera pas de compromis avec la vérité, jusqu’à perdre sa tête.
Et puis il y a une autre raison, beaucoup plus profonde et beaucoup plus vraie encore…
C’est que Dieu a voulu Jean comme précurseur, annonciateur de la venue du Christ.
Et ça c’est la raison la plus sûre.
Parce que, par la Providence, Dieu dispose des moyens pauvres, souvent sans proportion avec la mission qui est demandée.
C’est le cri de Jonas dans Ninive.
C’est Élie qui part tout seul dans le désert.
C’est Jérémie, seul contre tous.
Ce sont tous les prophètes que personne n’a écoutés.
Et qui pourtant ont averti du dessein de Dieu.
Et ont porté l’Histoire jusqu’au Christ.
Que préconise Jean le Baptiste ? : en fait, une justice toute naturelle.
Et aussi… l’attente d’une justice surnaturelle. Mais pas de lui.
C’est exactement une disposition spirituelle favorable à la grâce de Dieu.
Pour mieux comprendre Jean je vais faire un détour par un conte de Grimm qui s’appelle ‘le pêcheur et sa femme’.
Je le résume parce qu’il est assez long…
« … Il y avait un brave pêcheur…
Qui un jour pêche un poisson, c’est normal.. une barbue.
Or, celle-ci se met a parler et le supplie de lui laisser la vie.
En fait, cette barbue est un prince charmant qui peut faire des miracles.
Le brave homme pris de pitié, remet le poisson à l’eau…
Quand le pêcheur revient près de son épouse, il raconte l’histoire.
Ça ne garnit pas leur assiette, mais la femme renvoie son mari au bord de l’eau et lui dit de faire un vœu auprès du poisson:
’Qu’il leur obtienne une maison plus belle que cette vilaine cabane qu’ils habitent au fond de la forêt.’
Son mari obéissant, s’exécute.
Il parle au poisson.
Et quand il revient chez lui, il trouve sa femme dans une belle maison, avec jardin, poules et lapins.
Le lendemain, la femme lui dit de retourner auprès du poisson et de demander un château.
Je résume…
Le vieux pêcheur obéit.
Il parle au poisson et le poisson le rassure.
Quand il revient chez lui sa femme le reçoit sur le perron d’un magnifique château avec servantes et serviteurs.
Quelques jours plus tard, la femme désire être reine…
Le vieux retourne au bord de l’eau, parle au poisson, et quand il revient il trouve sa femme couronnée, sur un trône, presque satisfaite.
Je dis ‘presque’ parce qu’elle n’a pas trop bien dormi, et elle a pensé que ‘impératrice’ serait quand même plus honorifique…
Le brave repart avec le message et la demande de sa femme.
Cet homme tout simple est un peu gêné par la dimension que prend l’affaire.
Mais le poisson magique lui répond : ‘ retourne chez toi, tu trouveras ton épouse déjà impératrice’.
Ainsi dit, ainsi fait.
Et le brave pêcheur dort dans des draps somptueux.
Son épouse dort un peu moins.
Si bien que le lendemain matin, ça ne lui suffit pas.
Elle voudrait commander au soleil et aux astres.
Alors au petit déjeuner, elle ordonne à son brave époux de retourner une dernière fois sur le rivage, et de demander au poisson de la faire devenir Dieu tout-puissant…!
Il ne sait plus trop où il en est, mais il retourne vers sa Barbue.
Mieux vaut obéir à sa femme qu’à sa conscience…
Et, un peu hésitant, il dit simplement :
’Peux-tu faire, gentille barbue, que ma femme devienne Dieu tout-puissant.
Et le poisson lui répond :
Retourne chez toi, tu trouveras ta femme dans sa cabane …
L’homme sans retourna et trouva sa femme dans sa cahute de bois au milieu de la forêt. »
Cette histoire est très belle.
Parce qu’elle nous explique, en négatif, la leçon spirituelle de Jean le Baptiste.
Dans notre vie, il y a une échelle qui monte vers le soleil.
Et de l’autre côté une porte… qui s’ouvre sur la paille.
Mieux peut-être… la porte ouvre sur le désert.
Si nous orientons notre vie sur l’échelle pour aller toujours plus haut, on se retrouvera un jour, et même plus vite que l’on ne le pense, à la fenêtre du Royaume des cieux.
Pour être le maître du lieu.
À la place de qui d’ailleurs ? à la place du bon Dieu.
Il y a des spiritualités comme ça, en rien catholique, de la grenouille qui veut se faire Seigneur de l’univers…
Mais il y a un autre choix, parce que c’est un vrai choix de vie…
C’est de se diriger vers la porte qui ouvre sur le désert.
Celle par laquelle un chameau ne peut pas passer.
C’est le choix de Jean-Baptiste.
Revenons à ce que Jean-Baptiste conseille aux pèlerins qui viennent le trouver :
» tu partages »
» tu essaies de ne pas trop escroquer tes clients »
» et tu es content de ce que tu as. » C’est tout..
Rien de plus basique.
Disons, rien de plus modeste : un chemin de justice.
La vertu principale de Jean-Baptiste c’est la vertu de justice.
‘ tu donnes à celui à qui tu dois’
Jean ne va pas plus loin.
Et c’est là son génie.
Et il indique qu’un autre le dépassera.Il le connaît bien, cet autre, puisque c’est son cousin.
Vertu de justice et génie de l’humilité, voilà le portrait de Jean-Baptiste.
La grâce divine vient toujours ensemencer un terrain d’humilité.
On ne décrochera pas la grâce en gravissant je ne sais quelle échelle qui monte au Ciel.
Mais on se présente à Dieu, par la porte du désert, sur le seuil de notre cahute, et on reste là, ne sachant même pas comment Dieu va passer, ni quand.
Notre foi prend germe sur ce chemin tout banal.
Mais pour rester sur ce chemin tout banal, celui de Jean-Baptiste, ‘le plus petit dans le Royaume des cieux’ dira Jésus… pour le vivre dans sa banalité, nous devons accepter des purifications.
Je veux dire par là que pour vivre un chemin tout modeste, nous devons passer par des efforts soutenus de détachements et de purification, que seule la grâce de l’Esprit Saint nous permettra de vivre.
Pour résumer…
La grâce, elle peut nous élever à l’infini de la joie.
Mais on la cueille au ras des pâquerettes.
Et pour être au ras des pâquerettes nous devons viser à vivre plus bas que pâquerettes, dans le désert, intérieur et extérieur.
Sinon inévitablement, nous désirerons une belle maison, un palais, de la considération et du pouvoir.
Et quand nous sommes dans le désert, nous nous rendons compte que seule la grâce nous y a menés.
Nous aurons rencontré Dieu lorsqu’avec un cœur purifié et limpide et lumineux nous nous contenterons, avec une vraie joie, de notre petite cahute au fond de la sombre forêt.