DIX-NEUVIEME DIMANCHE ORDINAIRE 2025

Aujourd’hui, nous fêtons saint Romain, protecteur du village de Villecroze

Reprenons un peu la petite histoire.
En fait, la grande histoire.
Saint Romain c’est la grande histoire.
Je replace un peu les événements.
Nous sommes en 258.
L’empereur romain s’appelle Valérien.
Depuis un an, il a lancé une persécution contre les chrétiens.
Il interdit leurs réunions, et donc le culte chrétien, il leur demande de sacrifier aux dieux de l’empereur; si les chrétiens ne respectent pas cela, ils sont condamnés à mort et chose juteuse, leurs biens sont confisqués au profit de l’État.
Le Trésor public va se renflouer pendant quelques années.
Nous sommes en août 258.
Valérien accentue la persécution.
Or, depuis un an, il y a un nouveau Pape : Sixte II. Ce genre d’homme de carrure à affronter les tempêtes.
Il a le même âge que l’empereur, à peu près la soixantaine.
Le 6 août 258, il rassemble ses fidèles, plus ou moins secrètement, pour une messe dans les catacombes.
Les catacombes, ce sont ces souterrains, labyrinthes, qui servent de cimetière pour les chrétiens, et qui pouvait servir aussi de protection lorsqu’ils voulaient prier Dieu quand le pouvoir politique leur cherchait des noises.
Je vous conseille d’aller les visiter, si vous êtes de passage à Rome. C’est émouvant.
En tout cas, en cette matinée du 6 août, tous ceux qui se retrouvent pour célébrer la messe autour du Pape, savent qu’il peut leur en coûter cher.
Le pape le sait plus que tous.
Et c’est alors qu’une escouade de soldats viennent se saisir de cet évêque, de ces diacres. Tumulte … Et après un procès expéditif, Sixte II est ramené dans les catacombes pour être décapité.
Il nous reste la chaise sur laquelle son sang a coulé, comme relique précieuse, à Rome.
Quatre de ces diacres le suivent de près dans le martyre.
Se sont-ils demandé tous ces hommes s’il fallait ménager la chèvre et le chou, faire preuve de prudence politique, de compromis collaborateurs, pour protéger l’Église ?
En fait, ils aimaient le Christ de leurs entrailles, et n’ont eu aucun doute pour le suivre jusqu’au sacrifice.

Mais je poursuis l’histoire.
L’un des diacres principaux de Sixte s’appelle Laurent.
L’empereur est intéressé par les sous.
Il laisse Laurent en vie à condition qu’il ramène les trésors de l’Église.
Laurent joue le jeu.
Il revient le lendemain avec une ribambelle de pauvres, de miséreux, chrétiens à Rome.
Il les présente à l’Empereur :
« César… voici les trésors de l’Église ! »
Laurent est condamné, mis en prison pour son supplice prévu le lendemain.
Le lendemain c’est un 10 août, aujourd’hui même, pour sa fête.
Le supplice d’ailleurs qui sera terrible de torture.
Jusqu’à le griller à petit feu.
Quand la haine est au rendez-vous, l’humanité disparaît.
Bref, Laurent est mis au cachot.
Et il est gardé pour une nuit par quelques soldats.
Parmi ces soldats, l’un s’appelle Romain.
Tiens….!   ça nous dit quelque chose.
Nous sommes dans la nuit du 9 au 10 août.
À Rome, c’est le traumatisme, l’émotion angoissée de toute l’Église.
Vous vous rendez compte, le pape vient de mourir, tué par le pouvoir politique, d’autres chrétiens ont été massacrés et le seront.
La persécution de Valérien visait de préférence la tête de l’Église, son clergé. Et elle visait les biens de l’Église.
Demander le baptême dans ces années-là, c’était pour devenir disciple du Christ.
Ainsi donc, Laurent est enfermé dans un cachot qui n’a rien de confortable, sinon peut-être la fraîcheur à cette période irrespirable de chaleur à Rome.
Et Laurent passe la nuit en prière.
Il chante les psaumes.
Il est paisible parce que sa conscience est paisible.
Et il est paisible parce que la grâce de Dieu lui donne toute la force intérieure, toute la joie de se savoir fidèle au Christ.
Il pourrait s’inquiéter de l’avenir de l’Église. Au delà de sa mort certaine.
Vous savez, l’Église était encore à sa naissance.
Petites communautés ferventes mais qui n’avait pas encore de structures liturgiques, administratives, théologiques, très fournies et très riches comme nous pouvons en trouver tout le bénéfice aujourd’hui.
Tout était fragile, sinon la ferveur des chrétiens et les flots de la grâce divine.
Laurent prie au fond de son cachot.
Romain, ce petit soldat qui fait son boulot… on lui a demandé cette fois-ci un travail de nuit.
Peut-être même était-il un peu méfiant de se demander si d’autres chrétiens n’allaient pas venir libérer, par le coup de force, leur diacre qui était aimé ?
Mais en fait voilà… l’impossible se réalise.
Romain est un homme.
Un homme de cœur.
Un homme de cœur c’est-à-dire un homme de conscience.
Je ne peux pas envisager qu’il n’y ait pas eu auparavant en lui une évolution intérieure, des questionnements sur la vie, sur la mort, sur le bonheur, sur ses relations, sur son métier…
Romain observe Laurent.
Mais ça ne suffit pas.
Il va parler à Laurent.
Il va chercher à comprendre pourquoi on peut préférer la mort à une compromission, si facile, avec la politique.
La politique ne couvre pas tout l’homme. Elle n’est pas un absolu qui peut gérer les consciences.
Mais ça ne suffit pas, cette raison.
Il constate que Laurent est en paix. Que Laurent n’est pas un fanatique obsédé.
Laurent attend une nouvelle vie.
Près de celui à qui il a donné sa vie par amour.
Par un vrai amour.
Par un amour qui ne se renie pas.
Mais ça ne suffit pas.
Romain va s’adresser à Jésus, va demander à Jésus de comprendre cette lumière qui habite Laurent.
Et c’est la réponse de Jésus et de l’Esprit Saint qui va complètement déterminer cette nuit de Romain.
Révolutionner son âme.
La retourner à la lumière dans ces cachots grossiers.
Et c’est là que je trouve le plus merveilleux témoignage.
Vous vous rendez compte, frères et sœurs, que Romain va demander à Laurent d’être baptisé à l’instant même.
En cette nuit d’angoisse où le sang est encore fraîchement versé de ceux qui viennent de mourir parce qu’ils étaient baptisés.
Peut-être même Romain a-t-il assisté au martyr de Sixte et de ses compagnons ?
Il demande à être baptisé !

Comment cela est-il possible ?
Et bien tout simplement parce que la foi, la foi en Jésus, sacrifié, mort et ressuscité, touche les profondeurs de notre âme, ébranle notre âme de lumière, jusqu’à expérimenter quasi une extase de bonheur.
Quand Jésus intervient dans une vie, quand à la fin d’une prière, une prière peut-être très pauvre, très confuse, on saisit la rencontre avec Jésus-Christ, plus rien d’autre ne compte. Éblouissement intérieur.

Ce n’est qu’à cette condition, d’une rencontre inouïe, inouïe de lumière et de paix, qui vient résoudre toutes les questions de Romain, résoudre toutes les objections de sa vie, qu’un homme peut prendre la décision d’être baptisé sous menace de mort.
D’être baptisé ou d’aller à la messe sous menace de mort.
D’être baptisé ou simplement de poursuivre la mission que le Christ nous a donnée, mission de dire la vérité, mission d’administrer l’Église, de servir les pauvres, comme Laurent.
Laurent aurait pu donner quelques vases en or pour contenter son juge et garder la vie sauve pour faire encore plus de bien.
Or Laurent a préféré montrer que l’Église c’est le Corps du Christ, c’est la vérité du Christ, c’est la charité de Dieu sur terre.
Et je pense que Romain en quelques minutes, en quelques heures, à tout compris de la foi chrétienne.
Il a eu une grâce puissante, illuminative, qui a décidé de sa vie et de sa mort, en quelques instants.
C’est cela la vie chrétienne en sa vérité, en sa liberté et en sa puissance d’impact.

Laurent baptise Romain.
« Romain, je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit  »
Une vie change.
Si cela amène les larmes aux yeux ce n’est pas parce que Romain risque sa vie.
Mais c’est d’abord parce que Romain met en évidence ce qui peut faire la plus grande jouissance de l’homme.
La rencontre avec Jésus et la lumière de l’Esprit Saint dans l’Église.

Romain n’a pas à s’en cacher.
A-t-il simplement été vu par ses collègues ?
L’a-t-il simplement avouer au petit matin, comme premier témoignage de la grâce en lui ?
Il est dénoncé, comme chrétien.
Le lendemain il est mis à mort.
Le lendemain, il reçoit de son Dieu le bonheur éternel.

C’est vrai qu’on fait la fête au village depuis 3 jours.
Villecroze fête la vie éternelle que nous offre le Seigneur au plus profond de notre âme.
Beaucoup, sans le savoir, fêtent la splendeur de l’Église, dans notre petit village de Villecroze. C’est merveilleux !!
L’histoire grande, dans laquelle s’est inscrit Romain…
L’histoire grande qu’a faite Romain, elle n’a dépendu que d’un choix, que d’une parole.
« Oui je veux être baptisé. »

DIX-SEPTIEME DIMANCHE ORDINAIRE 2025

Frères et sœurs,
Il est vrai que pour les préparations au baptême, je ne présente pas le baptême comme saint Paul le présente dans l’épître aux Colossiens d’aujourd’hui.
En fait, comme il le présente dans toutes ses épîtres…
Saint Paul donne une explication qui peut faire avaler de travers les âmes de notre temps.
Et pourtant, il dit dans la première épître aux Corinthiens qu’il ne leur donne que du petit lait ! ‘ .
je vais y revenir.

Et pour l’Évangile…
Le Notre Père… ce n’est pas du petit lait.
Mais est-ce qu’on ne le récite pas comme du petit lait.. ?
Ça peut faire, pour certains d’entre nous, 20 ans, 40 ans, 70 ans qu’on reprend cette prière par excellence, parfois plusieurs fois par jour.
« que ton nom soit sanctifié,
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au Ciel. (…)
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.»
Évidemment, si après 70 ans, on en est encore à vouloir tuer celui ou celle qui nous a offensé… cherchons l’erreur…
Tuer, c’est-à-dire l’éliminer.
L’exclure. L’écraser.
En tout cas on ne peut pas supporter sa présence.
Dans notre tête nous disons charitablement : ‘ quand mon ennemi n’existera plus, je pourrais commencer, peut-être, à l’aimer…’
Et on traduit inconsciemment le notre Père :
« pardonne-moi comme je pardonne à mes amis  »
Là où ça coince c’est pour donner, juste après, un baiser de paix sincère à chacun de nos frères ou chacune de nos sœurs qui vont communier au même Corps ?
Le baiser de paix, qui d’ailleurs, est devenu un geste à la chinoise, le plus lointain possible, comme si notre voisin ou voisine était pestiféré(e) pour qu’on lui tende la main …
Nous pouvons pardonner quand nous admettons que nous avons une poutre dans notre œil, sous le regard miséricordieux du Père de Jésus Christ.

Et puis il y a le premier texte.
J’ose à peine l’effleurer…
Sinon je vais aller en prison rien que d’en parler.
Abraham intercède pour tous les dépravés de Sodome…
Il n’y arrivera pas, d’ailleurs.
Peut-être aurait-il dû courir au devant et crier : ‘convertissez-vous, ça va faire mal !’
Mais il se serait fait massacrer et… prendre sa femme…
On peut prier, nous chrétiens, pour les pervers qui abîment l’intention de Dieu, mais il faut savoir que notre prière tombe sur des terrains blessés, des âmes en souffrance, des personnes qui ruinent leur nature, pour essayer de calmer leur souffrance.
Dieu ne peut pas empêcher une conscience trop tordue, qui n’a pas la foi, de s’autodétruire. Avec tous les dégâts collatéraux qu’elle engendre.
Seule, la foi peut reconnaître la croix et la mort du Christ, et sa résurrection, et découvrir la miséricorde et les bénédictions de la grâce divine.
Mais j’arrête là l’approche de cette belle histoire d’Abraham.
On risquerait de me traiter de ‘sodomie…phobe.’

Je reviens au texte de Saint Paul. Le baptême tel que je n’ose pas le présenter en préparation de baptême.
Et bien tant pis, entre nous, je peux me permettre quelque audace…

Le baptême nous apporte la mort.
‘ par le baptême vous avez été mis au tombeau avec le Christ ‘
C’est pas moi, c’est Saint Paul qui le dit. Et pas qu’une fois, mais à chaque fois qu’il parle du baptême
Par exemple, aux Corinthiens,
‘ Toujours nous portons, dans notre corps, la mort de Jésus’
Comment la portons-nous?
En fait, de plusieurs façons :
D’abord, parce que nous tuons le Christ par nos déviations, nos rivalités, nos jalousies.
Si nous n’admettons pas que nous sommes participants, actifs, des souffrances infligées à Jésus, malgré notre baptême, nous ne pouvons être candidats à la miséricorde.
Mais aussi, par la grâce de notre baptême nous sommes invités à tuer le vieil homme en nous.
Et c’est la deuxième mort dans laquelle nous devons entrer.
Cette mort au péché nous semble une mort de tout nous-même.
C’est la plus ressentie, c’est la plus terrible, et c’est celle dont on ne parle pas aux préparations au baptême.
Surtout pas, elle fait trop peur.
Le baptême nous invite à la conversion, au combat contre le péché originel et contre nos péchés, à mort…
Quelle horreur tout ça…
Il y a une autre façon dont nous portons le Christ mort : c’est le Christ Rédempteur, victime d’amour, le Christ qui s’offre au Père.
Nous devons participer à sa mort rédemptrice.
Parce que si nous nous unissons au Christ c’est au Christ mort, avant d’être ressuscité.
Je le dis quelquefois, rarement il est vrai, pendant les préparations au baptême, quand il fait trop chaud et qu’on commence à s’endormir.
Je dis : « ce bébé qui va recevoir l’onction de l’eau, de l’huile et de l’Esprit, il est destiné au martyr. »
Généralement ça réveille et ça fait sourire. Personne ne sait trop si c’est du lard ou du cochon.
Pour calmer le jeu, je souris aussi….
Tous les sacrements, invitent au sacrifice.
Mais au sacrifice vécu dans la lumière de la grâce qui sauve.
‘ par le baptême, vous êtes ensevelis avec le Christ’.
Mais Saint Paul ne s’arrête pas là, heureusement. Il ajoute immédiatement :
‘ pour être ressuscité avec lui, par la foi en la force de Dieu’.
C’est dire que si on n’a pas la foi, le baptême est une horreur.
Ou au minimum, un truc qui nous coûte un bras pour manger avec les amis.
Saint Paul dit ailleurs :
‘afin que la vie de Jésus soit manifestée dans notre corps’
C’est dire qu’un chrétien n’a rien d’un innocent.
Il provoque la mort en son corps et en son cœur d’abord,
pour rendre plus vive la vie qu’il ne voit pas.
C’est l’homme du contraste.
Et comme le Christ l’a mis en évidence par sa mission, le chrétien, qu’il le veuille ou non, s’il vit en accord avec sa foi, va faire mal par son message de mort et de vie, et va provoquer des conflits.
Le chrétien va soulever les démons qui n’acceptent pas qu’on mette les choses au clair.
Bref, le chrétien est infernal.
Il va provoquer l’enfer dans l’enfer !

Maintenant, pour vous qui m’avez entendu, que ce soit sur Sodome, sur le pardon que vous n’arrivez pas à donner à votre ennemi, ou que ce soit sur votre baptême qui peut-être vous gêne maintenant.. (!) il vous reste trois choses à faire :
Soit à dire que le son de la sono n’était pas bon et que vous n’avez rien compris.
C’est facile, vous pouvez ainsi retourner rapidement devant la télé pour accentuer votre mort cérébrale.
Soit vous pouvez dire que, comme d’habitude, le sermon était trop long et de toute façon incompréhensible.
Que le curé est has-been et qu’il y en a un peu marre.
‘ figurez-vous.. il nous dit même de nous convertir et de mourir ! ‘

Enfin dernière réaction.
Nous pouvons nous demander comment mieux vivre les promesses de notre baptême.
Ça devient intéressant, parce qu’il faut que je vous retrouve mort un jour pour trouver en vous la vie donnée par le Christ.
Notre question alors, elle est de nous demander en quoi nous devons mourir… quelle est notre prochaine conversion ?
Pour pouvoir entrer dans la miséricorde…

SEIZIEME DIMANCHE ORDINAIRE 2025

Simplicité d’Abraham

Frères et sœurs, pour ceux qui ont déjà fait un pèlerinage en Terre Sainte, l’épisode de cette rencontre d’Abraham avec le Seigneur est encore plus parlant.Nous sommes à Hébron, c’est la première ville à la limite du désert qui devient ‘habitable’.Beersheba, Yeruham, Mamshit, cette région où Abraham passa sa vie de nomade, est plus difficilement vivable.Très chaud, très sec pendant l’été..A Hebron, il y a un peu d’air, il y a un peu d’herbe, il y a des arbres.C’est limite, mais c’est vivable.C’est le premier confort, si on peut appeler cet environnement ‘confortable’, qu’Abraham vivra de toute sa vie.Petite précision, mais qui nous fait tellement participer à cette rencontre.Abraham est à l’entrée de la tente, à l’heure la plus chaude du jour.Bon, il fait 35 degrés… Hommes et bêtes se reposent.Nous sommes loin de tout.Les rencontres sont précieuses.Trois hommes se présentent…Trois hommes qui à l’heure la plus chaude du jour, passent. Ils ne craignent rien.Ils viennent de quelque part.Ils vont quelque part.Ce n’est pas précisé, parce que l’important c’est qu’ils sont porteurs d’un message pour Abraham et Sarah.Mais vous voyez, Abraham réagit.C’est incroyable comme il réagit.Ce n’est pas simplement un café qu’il leur offre.Pour les gens du désert c’est un festin de roi.L’accueil majestueux d’un pauvre.Ce qui est beau, c’est la simplicité.Tellement peu de paroles..Mais Abraham fait tout pour le confort de ses hôtes.On n’est pas là pour disserter.Et c’est là que je voudrais approcher la psychologie d’Abraham.Son monde intérieur sur lequel vient se greffer la grâce de la foi.Abraham est quelqu’un de très faible en imagination.Il concrétise.Ses questions ne sont pas métaphysiques.Sa principale question existentielle est celle de sa descendance.Question de chair et de paternité.Isaac son fils, héritera de son tempérament pacifique.Jacob, son petit-fils, sera déjà plus imaginatif, son esprit davantage peuplé d’images, de visions, de suppositions, de calculs.Et en même temps d’angoisses plus compliquées.Esprit qui d’ailleurs aura une tendance à  manipuler (son frère, jusqu’à lui voler sa bénédiction, mais aussi jusqu’à berner son beau père pour obtenir la femme qui lui plaît,…)Enfin Joseph, arrière petit fils d’Abraham, sera un visionnaire, prophète à l’esprit débordant d’interprétations; trop … au goût de certains –  je parle de ses frères.Un grand stratège, mais au cœur pur.Quant à nous, si nous nous mesurons à l’aune de ces grands spirituels ?On ne peut pas ne pas constater que notre esprit est gavé d’images, de stimulations émotives, la plupart du temps sur du fictif.Nous sommes comme ces cultures d’endives qui ne touchent pas terre. On appelle cela ‘hydroponique’..Suspendues, sur des solutions d’engrais, assimilant à haute dose tous les messages empoisonnés.Les partageant aussi, comme les fourmis qui transmettent le poison à toute la fourmilière.Que faire ?Suffit-il de retrouver une posture ‘écologique’ avec la réalité ?C’est la solution des adeptes de culture zen..Auraient ils donc redécouvert le chemin de la santé et du même coup d’un paradis de méditation transcendantale ?Malheureusement pour eux, ils font l’erreur que nous retrouvons à tous les coins de rue.Ils croient que par une expérience corporelle et efforts sur eux mêmes, ils vont modifier leur âme et garantir la santé de leur esprit.Qu’ils soient nudistes, dépravés, ou yogis, mine de rien, c’est la même ambition : se libérer par la chair.Mais…..  ce n’est pas chrétien.Jésus n’a jamais indiqué ce chemin d’illusions.Jésus n’a jamais dit que la chair devait transformer l’âme.Sinon la sienne par la communion à son corps ressuscité.C’est le démon qui suggère de violer l’âme par la soumission du corps.Jésus, lui, a dit que l’âme était le principe de la santé du corps.Et donc, que c’est par l’âme qu’il faut commencer à nous transformer.Seulement notre âme nous ne pouvons pas la transformer par nous-même.Voilà le problème.Il faut tenir compte de deux approches pour retrouver un équilibre personnel.C’est vrai qu’il faut respecter un environnement de vie.Une hygiène de vie.Hygiène de silence.Hygiène de prise sur le réel.Et pour cela Abraham était très au-dessus de nous.Notre pauvre esprit moderne est complètement englué de virtuel.Notre cerveau est une vraie turbine qui ne fonctionne plus au rythme de sa nature.Il n’est pas inutile d’avoir une hygiène de respiration de notre âme, c’est-à-dire des temps anti-stress, de repos, mieux encore de contemplation.Une prise de contact avec la nature.La nature des arbres et des petits oiseauxEt notre nature par une hygiène morale.Si l’on fait n’importe quoi avec notre corps, pour nos passions, pour notre plaisir et notre jouissance, nous créons des tempêtes incontrôlables dans notre esprit et dans notre corps.Mais cela ne suffit pas.Car la nature ne nous garantit plus la réussite de notre vie…C’est la foi qui nous sauve.C’est la foi qui est agissante et efficace par la grâce de Dieu pour illuminer et fortifier notre âme.Et tout ce que nous ferons pour notre âme rejaillira sur notre corps.Si bien que toute cette hygiène de vie, cette ascèse, qui semble être à portée de nos choix, et qui n’est pas inutile, doit être initiée et soutenue par la réception de la grâce de Dieu.C’est-à-dire soutenue par l’amour de Dieu qui vient envelopper et guérir notre cœur.C’est par une vie intérieure de foi que tout démarre et va trouver une place équilibrée.Notre monde moderne développe avec grandes qualités et ingéniosité nos moyens de communication.Mais ces moyens de communication qui devraient simplifier la vie, nous détournent et même nous déracinent de la prise sur le réel.Or Dieu ne se rencontre que dans la prise sur le réel.Parce que Dieu est la première réalité.Nous nous croyons grands en informations, en détails précis sur les événements et sur l’histoire. Nous nous croyons savants de tout !!Mais en fait nous sommes sur orbite… et piégés.Sur orbite et très petits.Très petits en vérité, est très encombrés en mensonge.Fut un temps, je voulais passer mes jours de retraite à garder un troupeau de chèvres…Au moins, je pensais, je toucherais à la nature et à la réalité.Des chèvres… Quel bonheur !Mais j’ai trouvé mieux.L’école de la réalité et de la simplification, elle se trouve par excellence dans les moments silencieux de contemplation devant la présence de Jésus.

La meilleure part.  Plus besoin de chèvres !Présence à Dieu et soi-même vaut 1000 troupeaux de chèvres.C’est moins sympathique, mais c’est tellement plus immédiat comme réalité.Et pour tout dire, je crois que c’est le remède essentiel à notre temps pour nous remettre dans la réalité.Abraham est par excellence, maître de réalité.

Marie, aux pieds de Jésus, c’est une fille d’Abraham. La même veine.Et quand Dieu trouve un pauvre qui embrasse la réalité, et qui est embrassé par la réalité, alors il donne sa grâce.Pour Abraham, tellement réel à l’entrée de sa tente, Dieu lui a permis de rencontrer la Trinité et Dieu lui a donné un fils, du miracle, par la Trinité.À l’heure la plus chaude du jour Abraham a offert un agneau en sacrifice et en présentiel.Il a ouvert son cœur en réel.Et Dieu lui a ouvert le cœur à sa grâce.Sarah a comprise aussi.

Marie aussi, assise devant le Fils de Dieu.Le spirituel, la rencontre, surnaturelle, passe par le concret de la réalité la plus immédiate.Quand nous aurons compris cela en réel, Dieu élèvera notre cœur jusqu’au sien. 

QUINZIEME DIMANCHE ORDINAIRE 2025

Les commandements

Quand on regarde un tableau (d’un vrai artiste, bien sûr) on voit des couleurs qui forment des harmonies, des formes qui suggèrent des mouvements, comme de la vie exprimée en lumière, et tout ça peut provoquer en nous une émotion poétique.Quand on regarde la nature, on voit des paysages.On voit des reliefs et aussi des mouvements qui s’équilibrent, normalement, et qui vont provoquer un sentiment de bien-être. Quelque chose d’habité… il y a aussi de la vie, même dans un désert très dépouillé.Quand on regarde la nature de l’homme et de la femme.Que voit-on ?On voit aussi, normalement, des harmonies profondes.Des mouvements qui sont complémentaires.Des attirances fondamentales.Et tout cela va provoquer un sentiment de paix si c’est vécu selon l’ordre de la nature.Et bien, ces permanences naturelles et très intérieures pour notre âme, qui favorisent l’équilibre de notre corps aussi, on les appelle : des ‘commandements’.Vous comprenez, frères et sœurs, que les commandements dont parle Jésus n’ont rien à voir avec un commandement militaire : dans le genre : ‘garde à vous !’, ‘à vos ordres, chef !’Les commandements bibliques et évangéliques, c’est ce qui colore la vie, c’est le mouvement naturel qui est intégré en chaque personne.Ce n’est pas que les commandements nous imposent quelque chose, mais ils nous proposent d’être en harmonie avec ce qui nous convient.Ce qui nous convient ce sont les commandements.Ce mot ‘commandement’, sur les lèvres de Jésus à quelque chose de profond et de beau, d’harmonieux.

Quelque chose de très intérieur qui nous ordonne à une joie.Reprenons la comparaison du tableau…Dans un tableau, il y a des dominantes.Des gammes de couleurs, des rythmes, qui donnent une unité à l’œuvre.Hé bien, dans le tableau de la vraie vie, ces gammes de couleurs on va les appeler les premiers commandements.La première gamme de la nature humaine, c’est l’amour.Première dominante : l’amour de DieuDeuxième dominante : l’amour du prochain.Pour vivre en harmonie avec notre nature, hé bien, nos actes, nos pensées et nos choix doivent être teintés de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain.Ce n’est pas une option qui nous serait imposée de l’extérieur, c’est la sève qui nourrit chaque mouvement de notre vie.Les commandements sont la sève de nos existences.Comme une dominante bleue va donner au tableau une unité.Le bleu sera dans toutes les touches du tableau.Conséquences pratiques…Quand on rencontre un homme blessé sur le chemin… C’est dans notre nature de tout faire pour prendre soin de lui.C’est le commandement de notre nature.C’est inscrit en nous que l’on aide quelqu’un qui est en péril.D’une certaine façon, quel qu’il soit, il est un autre moi-même.Je me retrouve en lui.Il fait partie de ma grande famille.S’occuper de lui n’est pas quelque chose d’extraordinaire. C’est basiquement normal…Au contraire, si on ne s’occupe pas de lui, c’est qu’on est tordu et en dehors de notre vérité.Si on écoute notre cœur, notre âme, notre conscience, on fait tout pour aider un homme en péril.Si on ne veut pas le voir, c’est contre-nature.On est alors en dehors de la gamme de l’amour, on est dans la laideur… On est mal avec nous-même.Alors vous allez me dire :Mais pourquoi alors tant de mal dans le monde ?Si le mouvement naturel d’un homme ou d’une femme c’est d’aimer notre prochain…Hé bien, en fait, c’est très simple.C’est que notre nature a perdu sa boussole du début.Dans ces cas-là, on dit qu’elle est déboussolée.Les commandements qu’elle devrait savourer naturellement, elle ne les entend plus.C’est un peu comme si un peintre voulait peindre en fermant les yeux.Il se mettrait à barbouiller.Et bien du point de vue moral, c’est exactement ce que nous faisons.Nous faisons de la barbouille.En nous, le radar du bien est faussé.

Pourquoi Jésus demande-t-il uniquement au scribe de respecter les commandements ?Et bien c’est tout simplement parce qu’il sait qu’il ne pourra pas les respecter.Et ce n’est pas du tout tordu de la part de Jésus, bien sûr.D’une certaine façon Jésus dit :« Essaie de respecter le premier niveau de ton âme : les commandements qui sont inscrits dans ta nature »Ça devrait être tellement simple de vivre en harmonie avec ce que nous sommes…La subtilité, c’est que personne n’est capable d’être en harmonie avec sa nature.En nous, il y aura toujours des impasses, des failles, des peurs, des complexes, qui nous feront contourner l’homme blessé sur le chemin.Et lorsque nous aurons l’humilité de reconnaître notre incapacité à vivre notre équilibre tout simplement naturel, – mais il faut d’abord le reconnaître – alors il y a deux mouvements de notre cœur qui peuvent nous libérer de cette incapacité et renouveler notre radar naturel :D’abord… Trouver un regard qui nous aime et demander pardon.Le premier regard, c’est celui de Jésus.Et deuxièmement, demander la grâce de Dieu.Et cette demande passe par Jésus.La réponse aussi.Sans Jésus nous ne pouvons pas rejoindre notre nature qui est trop abîmée.Quelles que soient nos bonnes intentions. (Qui d’ailleurs ne sont jamais bonnes tout à fait.)Seule la grâce peut nous élever à trouver notre équilibre naturel qui s’épanouira dans une beauté qui nous dépasse.Sans la grâce de Dieu, on peut trouver toutes les contrefaçons du bien et tous les camouflages du mal.Jusqu’aux degrés les plus sombres.Il y a ceux qui font le bien, mais il ne faut pas trop gratter leur décor de bonté sinon apparaissent vite leurs limites. (Intérêt pour soi, mise en valeur de soi, enfin bref… On donne de la bonté mais pour en tirer avantage d’une façon ou d’une autre)Ça va, aux pires des cas, jusqu’à montrer une façade hypocrite de bien, pour des intentions perverses, pour aboutir au mal.Et puis il y a ceux qui sont perdus, de l’autre côté…Ceux qui obéissent à leur nature déréglée et même la favorise.Ils sont rendus aux désirs du diable.Jusqu’à ne plus se rendre compte qu’ils fonctionnent en parfaite disharmonie.Le dernier degré de dégénérescence étant celui qui revendique de vivre contre-nature.Celui qui inverse les commandements. Il vit pour son bien à lui, c’est à dire un amour inversé.Jusqu’à faire du prosélytisme pour cet amour inversé et répugnant.Tout cela est trop compliqué, direz -vous, pour qu’on s’en sorte indemne… Oui, le diable se réjouit d’avoir semé la confusion qui déborde de partout, surtout de ceux qui se croient les meilleurs.Que faire ?Une seule issue…Quand le tableau est raté, que le peintre a plein de barbouille sur lui et qu’il s’est assez excité sur la toile, il ne lui reste qu’une solution.Se mettre à genoux et tendre son pinceau à celui qui est le maître de la beauté.« Jésus… Je le reconnais (voilà le verbe qui sauve..). Je le reconnais.. je ne me suffis pas.Alors je te confie mon pinceau.   »Et comme par magie, mais en fait par miracle, disons mieux, par grâce, les commandements s’illuminent et on échappe à la barbouille.On entre dans la beauté de la grâce.

Mais pour aimer Dieu de toute son âme, de toute sa force, il faut prier tout le temps.

Par des invocations invisibles, dix mille fois par jour…

Ce qui ne va pas sans prendre des temps de prière silencieuse et très personnelle, d’adoration devant le tabernacle.

Et sans demander ‘pardon’.

Alors notre âme bascule dans la lumière.

QUATORZIEME DIMANCHE ORDINAIRE 2025

Il y a deux choses qui brûlent l’âme d’un chrétien… et jusqu’à son corps.Deux questions qui lui reviennent sans cesse, en tant que chrétien.La première, c’est de savoir comment brûler davantage de l’amour qui le brûle.Je peux le dire autrement :Comment un chrétien peut-il accueillir la grâce de Dieu jusqu’aux fibres les plus profondes de lui même pour en être transformé ?Et la deuxième question qui prolonge cette inquiétude d’amour, c’est :Comment puis-je dire cette grâce, ce feu qui brûle le cœur ?Car il est dans notre nature, dans notre instinct, de partager ce qui emporte notre cœur.Je ne peux pas vivre la grâce d’amour sans vouloir la partager.La grâce elle-même me traverse pour se communiquer.Jésus le savait bien puisque sa mission consistait essentiellement à communiquer  sa grâce, divine.

Alors première question :Brûler de la présence de Dieu…Brûler, c’est l’ambition de tous les amoureux.Mais là, c’est une ambition à laquelle on peut s’abandonner sans limite.« aime ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme » ́

Ah Seigneur ! Pourquoi tant de retards et tant de pertes d’intensité ?Justement, la réponse se trouve peut-être dans la question.On embrouille tellement les choses.On complique tellement nos relations et notre relation première avec Dieu.La réponse à nos embrouilles et à nos tiédeurs, elle est très simple :Elle est de se simplifier.Toute complication affaiblit la grâce de Dieu.Tout le bruit en nous perturbe les rayons d’amour qui viennent jusqu’à notre cœur.C’est dire que nos curiosités, que nos bavardages, que nos jugements, que nos inimitiés et même parfois pour des chrétiens, nos haines, nos manques de pardon, sont des écrans anti-graces.Le Bon Dieu est fatigué de se faufiler à travers nos complications.Alors il reste un programme spirituel qui concerne absolument tous les chrétiens.C’est un programme de simplification.

Notre monde se plaît avec un malin plaisir à tout compliquer et à accumuler les curiosités et les recherches.Ainsi, pour celui qui n’a pas la foi ou qui a une foi teintée par l’esprit du monde, la simplification du cœur est scandale ou en tout cas handicap.

Jésus ne demande jamais d’ajouter des pratiques, de faire des analyses…

Il fait louange à Marie qui choisit la meilleure part. Silencieuse et accueillante…

Il prend en exemple les petits enfants.

C’est dans le silence que la lumière de Dieu s’installe au creux de notre âme.Solitude…Unification de notre esprit dans l’amour de Dieu.

Oubli de soi dans le désir de Dieu.Désengagement des affaires complexes.Sans oublier de façon très pratique : l’Amour de l’Église.

Le Seigneur ne veut qu’un désir très pur que l’on va chercher au fond de notre cœur, pour se déverser en flots de consolations.

Nous cultivons tellement de préoccupations ou de pratiques qui semblent charitables pour en fait pour fuir notre simplification qui attirerait si fort ‘l’abondance de la grâce et la paix comme un fleuve.’

Dieu est doux au cœur pauvre, au cœur qui désire, pas au cœur qui fabrique…Dieu a des torrents de délices pour nous.

Mais il répand ces sources dans des cœurs assoiffés et humbles.

Pas dans les cœurs qui sont encombrés d’affectif, d’ambition, de divertissements.

Et s’il arrive que Dieu fasse jaillir en nous, souvent après un mouvement sincère d’humilité, une belle lumière sur notre âme, il provoque par le fait même un débordement de joie en nous, et nous désirons la partager pour une joie plus grande.Nous devenons des chrétiens qui ont envie d’exulter leur foi.Alors donc cette deuxième question :Comment exulter notre foi dans ce monde compliqué ?Et là, Jésus parle.Il parle à ceux qui veulent être sincères avec leur foi.Au 72 disciples.

Et son langage est on ne peut plus clair…

« Dites votre foi par le dépouillement de votre vie »Ce dépouillement permet de trouver la note juste pour dire l’amour et la lumière.Ce dépouillement, il vient de la flèche, qui est pour chacun de nous unique, particulière, le plus souvent inattendue, mais qui va transpercer notre cœur.C’est à ce moment-là, ou en tout cas à partir de ce moment-là qu’il est possible de lancer le cri de l’existence sauvée. Qui sonnera juste.Et qui alors deviendra témoignage.Le vrai témoignage.Pas celui de nous-même.Mais le témoignage qui témoigne de Celui qui est plus grand que nous et de Celui qui nous a guéri.

Le vrai témoignage, il est passé par la mort et il est ressuscité par l’amour.

Il n’y a que ceux qui sont passés par la mort qui ont des paroles supportables.

Parce qu’elles sont vraies.S’il n’y a pas cet itinéraire, inutile de parler.Inutile de se la ramener.Inutile de faire son cinéma.Mais si il y a eu cet itinéraire, alors on n’a pas à se demander quel mot il faut dire.Parce qu’en fait le silence suffit et même devient l’excellence de ce témoignage.Quelqu’un qui témoigne par un silence de mort, ressuscité d’amour, il n’y a rien de plus beau et de plus convaincant sur terre.

Car tout en lui nous ramène à la Présence divine, immense de son silence mais tellement douce.Que dit Jésus aux disciples tout frétillants qui reviennent de la mission.Ils ont fait des miracles.Ils ont fait des exorcismes.Et bien, Jésus leur dit :« laisser tomber tous les effets.Réjouissez-vous que vos noms soient inscrits dans les cieux.Réjouissez-vous que la grâce vous habite ! 

Encore et toujours plus de simplification :

Vous avez réussi… alors oubliez-le ! oubliez tout ça !

Votre âme est faite pour la communion silencieuse dans la limpidité de la Présence de Dieu.

Vous ne goûtez pas à Dieu ? alors cherchez le bruit qu’il y a en vous.

Cherchez à réduire le moulin de vos idées, de vos souvenirs, de vos discussions.

Cherchez à apaiser la tension de vos nerfs.

Reconnaissez toutes les fausses raisons (et parfois raisons de piété ou de charité – fausses) que vous fabriquez et qui forment des masques pour éviter d’écouter la douce voix silencieuse de Dieu.

Sa présence.

Seule cette grâce suffit pour goûter la paix du cœur et de tout notre être