HOMELIE DE LA PENTECÔTE

  • Messe avec premières communions de Marine, Léa, Mathias –
  • baptême de Méline
  • Profession de foi de Florine

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Je pense que tout le monde ici a déjà joué au ping-pong…
Et si vous n’avez pas joué déjà au ping pong je vais vous expliquer.

Parce que aujourd’hui, fête de la Pentecôte, c’est le jour de l’invention du ping-pong divin.

Dieu a dit :  » qu’est ce qu’il me faut pour un nouveau jeu ?
Allez…. une table –  une balle –  deux raquettes –  et deux joueurs.
Je n’aime pas les choses compliquées. »

Ainsi a été créé le ping-pong surnaturel.
Assez jeune, je m’y suis essayé, et voici ce que j’ai découvert…

La table, c’est notre vie… disons, l’histoire de notre vie.
La balle ? elle ne pèse rien.
On la voit à peine.
Et c’est elle qui fait tout.
Elle fait les allers-retours, sans se fatiguer.
Elle touche près du bord de la table, elle rebondit en plein centre, elle part en l’air et file à la vitesse de l’éclair.
Vous avez deviné…
La balle, c’est la grâce de Dieu qui ne cesse de rebondir sur tous les événements de notre vie.
Et je vous dis… Depuis que je le connais, hé bien… Dieu ne s’est jamais essoufflé…! C’est un pro…
Je suis sûr même qu’il arrivera à battre les chinois qui sont vainqueurs du monde depuis 20 ans  !
En tout cas, la balle, c’est elle qui fait le plus de chemin. et pourtant elle ne pèse rien.
Le but ce n’est pas de l’attraper, mais de la renvoyer.
C’est ça une relation d’amour…
Quelqu’un nous appelle, nous attire – Dieu nous appelle – et on renvoie cet appel par une réponse.
Jamais on doit laisser tomber l’appel.
C’est le jeu de notre vie.
Il surprend souvent, l’appel de Dieu.
Il touche l’histoire de notre vie, la table… selon des angles multiples, à des vitesses toujours différentes.
La grâce peut-être liftée, venir d’un coup franc, d’un smash, ou amortie, coupée, etc…
Mais il faut lui répondre.
En moins d’une seconde.
Pas le temps de réfléchir.
Comme on peut. D’instinct.
Nous serions mauvais joueur si nous ne répondions pas à un appel d’amour.
Dieu appelle,
Qu’est ce qu’il dit ?
« je t’aime » ;  » tu fais ma joie… « .
 » Je veux ton bonheur  »
 » Regarde ma lumière, accueille-la dans ton coeur ».
Dieu a mille façons de nous dire « je te chéris ».
Et nous, on doit lui renvoyer son appel.
Par un désir, par une prière.
Et ça lui montre que l’on veut jouer avec lui.
Qu’on veut jouer le jeu de l’amour avec lui.
C’est ça la Révolution par le ping-pong.
Alors, évidemment, on ne doit pas renvoyer notre réponse n’importe comment.
Il y a un minimum.
On renvoie la balle sur la table…

Et les raquettes ?
Les raquettes se sont nos vertus, nos dons, c’est évident…
C’est toujours à peu près pareil : vertu de patience, de force, d’intelligence, vertu de compassion, d’humilité, de tempérance, de pureté, de prudence…
À chaque fois que l’on répond à Dieu, c’est par un petit coup de vertu qui peut aller chercher la balle très bas, ou la frapper avec force.
Et plus elle est précise, plus elle s’appelle ‘charité’!

Et puis… il y a les joueurs.
Et voilà la fête presque complète…
Parce que le joueur principal, ne croyez pas que ce soit vous ou moi.
Nous, nous sommes la table, la raquette,
La balle, c’est la grâce de Dieu.
Mais les joueurs, en fait, le joueur principal…. c’est le Saint-Esprit.
On entre dans le jeu du Saint-Esprit.
Le Saint-Esprit c’est l’intuition qui mène tout.
Quand vous jouez au ping-pong, vous ne mesurez pas à quelle vitesse file la balle.
200km heure.
Vous estimez instinctivement.
Et ce qui se fait par instinct, ça vient du Saint-Esprit, surtout quand il s’agit de renvoyer un appel amoureux.
Dieu lance son appel, et au plus profond de notre âme, le Saint-Esprit l’accueille et l’illumine.
Il l’illumine par un réflexe.
C’est pour ça qu’il est si difficile d’attraper le Saint-Esprit.
Parce que sa spécialité c’est de nous donner des réflexes.
Des réflexes d’amour.
Le Saint-Esprit nous place à la bonne distance de notre vie, de la table de ping-pong,
Il est la présence de Dieu qui harmonise nos mouvements, qui fait battre notre coeur, nous fait fléchir le genou, rebondir sur nos pieds, et anticiper le retour de la balle.
C’est lui, ce feu divin, intérieur, qui fait monter en nous le désir d’union avec le cœur de Dieu et qui pose sur nos lèvres les mots de la prière.
C’est la flamme qui oriente notre âme vers le Ciel.
Le Saint Esprit, c’est le sourire de Dieu qui rend le jeu aimable et joyeux.

J’ai oublié une chose.
C’est le filet.
Le filet, c’est l’obstacle à franchir.
C’est le petit démon qui veut attraper la balle pour la stopper dans son élan..
Même quand la relation avec Dieu semble facile, et peut-être même surtout à ce moment-là, on ne se méfie pas toujours du filet qui veut arrêter la balle.
Il reste comme aux aguets pour nous faire perdre le point, au milieu de la table.

Mais alors, qu’est-ce que dit la balle à chaque fois qu’elle vient sur ma raquette :
Que dit la grâce de Dieu à chaque fois qu’il l’envoie, c’est-à-dire en fait à chaque instant de mes journées, tout au long de ma vie.
Dieu me dit :
‘Tu comptes pour moi…’
Il dit aussi :
 » écoute mon fils, ma fille, tends l’oreille de ton cœur;
Réagis .
Il suffit de découvrir ma tendresse, ma tendresse divine.
Évidemment, au début, la voie du salut est toujours découverte avec maladresse, avec des hésitations, parfois des doutes…
Mais qu’importe ! Plus on avance dans la foi, plus le cœur se dilate, les réflexes deviennent plus justes et c’est avec une douceur d’amour qu’on court dans la voie des commandements de Dieu ». (RB Prol 48-49) …

Et plus on entre dans l’intimité de Dieu, plus il y a des réponses précises et simples.
Ce sont les dons du Saint-Esprit.
Réflexes de sagesse, d’intelligence, de science, des réflexes de piété, de crainte et de force, de conseil…

Et ces réflexes ont toujours la même direction.
Ils ont la direction de Jésus-Christ.
Le Saint-Esprit nous murmure, toujours et toujours…
 » Regarde Jésus-Christ. »
 » Écoute Jésus-Christ. »
 » Recherche une union d’amour avec Jésus-Christ. »
 » Où est-ce que tu vas trouver Jésus-Christ ? »
Le Saint-Esprit pose la question et y répond…
 » Tu le trouveras dans l’Église.
Tu le trouveras – et ça tu peux en être certain – dans la communion.
Et tu le trouveras dans tous les autres sacrements. »
Jésus-Christ est venu pour habiter notre cœur, pour guérir nos blessures profondes.
Il est venu nous montrer le chemin, la vérité et la vie.
Et le Saint-Esprit, il adore répéter cela.
Il adore nous dire que Jésus-Christ est adorable.
Il est adorable et il est abordable.

Marine, Léa, Mathias, Florine, même si la balle de jeu tombe quelquefois, dites-vous bien que si le Saint-Esprit met dans votre cœur le nom de Jésus-Christ, s’il met sur vos lèvres quelques mots de la prière, et surtout à chaque fois que vous viendrez recevoir le Corps de Jésus-Christ notre Sauveur, pendant la messe, dites-vous bien que vous aurez gagné votre partie de ping-pong.
Et que la grâce, toute légère, est en train de faire danser votre cœur au rythme du cœur de Dieu.

Si un jour, vous ne savez plus dans quel monde vous vous trouvez…
Si vous ne comprenez pas pourquoi les événements se développent si de travers (ça peut venir de quantité de causes, autour de vous ou même en vous) vous pourrez bien chercher des solutions, mais votre génie intime peut vous souffler un chemin de solution qui sera le vrai chemin :
Le Saint Esprit comme vraie solution.
Et c’est l’amitié avec Jéswus, reçu sous la forme d’un petit morceau de pain et de quelques gouttes de vin, – c’est rien, c’est le poids d’une balle de ping-pong… ! –
Et bien cette amitié réjouira votre cœur dans une lumière de vérité, de pureté, de grandeur aussi.
C’est cette lumière qui réjouit le nôtre ce matin.

Mais…. je ne me suis pas adresser à Méline…!
Pourquoi ? vous le devinez..
Parce que de sa hauteur, Méline ne voit que le dessous de la table de ping-pong.
Elle est encore trop petite, la petite dernière.
Hé bien, Dieu n’oublie personne.
Et il a un jeu qui est adapté pour les tout-petits.
Il n’y a pas de raquette mais il y a une petite balle.
Et la petite balle, pour Méline, c’est un grand sacrement.
La trajectoire de cette petite balle c’est un sentier, un tout petit sentier qui va toucher le cœur de Méline de la lumière de Dieu.
Dieu va murmurer à Méline aujourd’hui :
 » toi aussi tu comptes pour moi.
Et je veux venir demeurer dans ton cœur. »
C’est étonnant, parce que nous, quand on veut faire passer un message on le crie très fort, et puis ensuite l’écho va le porter très loin.
Dieu ne fait pas comme cela.
Dieu murmure, presque incognito, aux tout petits :
 » Aujourd’hui, je vais te faire visiter, Méline, le Royaume des cieux. »
Il le murmure et puis, ensuite, il le répètera tous les jours de la vie de Méline.
Jusqu’à ce qu’elle puisse jouer avec le Saint-Esprit son match de ping-pong…

7° DIMANCHE – B – 2024

Monde et laïcité

Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique… »
 » la lumière est venue dans le monde » [Jn 3,19] et les ténèbres ne l’ont pas reconnue…
 » je ne suis pas venu pour juger le monde mais pour le sauver »
 » Père saint… le monde les a pris en haine parce qu’il n’appartiennent pas au monde »
 » tu m’as envoyé dans le monde.. les ai envoyés dans le monde »
 » je ne te prie pas pour le monde »…
Dans l’évangile selon saint Jean nous pourrions rebondir ainsi 78 fois sur le mot  » monde  »
Le monde qui est aimé
Le monde créé
Le monde sous le pouvoir du Mauvais, (du Prince de ce monde). Le monde haineux
Le monde terrain de mission.
Et Saint Jean est génial.
Parce qu’il reste réfractaire aux analyses de texte.
Les savants, vont essayer de décortiquer son Évangile en cherchant le sens des mots.
Mais ils n’arrivent à rien de concluant.
Et le mot ‘monde’ leur résiste tellement il a de nuances.
L’Évangile, tout particulièrement l’Évangile selon saint Jean, il faut le vivre pour le pénétrer.
Saint Jean est génial.
Parce qu’il a compris, par grâce, 2000 ans avant l’heure, la dégénérescence de notre esprit humain.
La dégénérescence de la philosophie politique.
Il y a un mot très à la mode depuis 100 ans, en politique.
C’est le mot  » laïque »
Et ben… tout simplement le mot ‘laïque’ correspond au mot ‘monde’ de l’Évangile selon saint Jean.
Attention ! le mot ‘laïque’ dans son sens actuel.
Parce que au départ le mot laïque était beaucoup plus noble et plus défini.
Il était clair.
Au commencement, le mot laïque donnait une distinction dans un monde religieux. Le monde était religieux.
Dans un monde religieux il y a des actes qui ne sont pas proprement religieux.

Être laboureur, crémière, garde champêtre ou postier, élever ses enfants, jouer au rugby ou étudier la position des astres…
Participer à la politique de son village ou de sa nation n’est pas proprement religieux.
Et donc, toutes ces activités étaient attribuées à des laïcs.
Ceux qui rendent à César ce qui est à César….
Ces hommes et ces femmes n’en étaient pas moins de grande vie intérieure et attachés au Christ.
Et puis d’autres, religieux, religieuses, se dégageaient dans la mesure du possible des affaires du monde, des affaires laïques pour ne se consacrer qu’à la recherche de la vie avec Dieu.
Tous rendaient à Dieu ce qui est à Dieu.
Cela c’était le premier et vrai sens, le sens strict, du mot laïque.
Et maintenant la politique s’est réappropriée le mot ‘laïque’ pour qu’il devienne synonyme de ‘opposé à religieux’.
Espace neutre, mais d’une neutralité vindicative, qui devient combattante. Combattante contre…
Et bien c’est exactement le sens du mot « monde » tel que Jésus l’a utilisé, et tel que Saint Jean l’a fort bien repris dans son Évangile.
« Je suis la Lumière du monde », dit Jésus.
« Je suis la lumière de la laïcité », aurait pu dire Jésus…
Le paradoxe, c’est que le monde et la laïcité sombrent dans l’incohérence si l’un et l’autre n’accueillent pas la lumière du Christ.
Et lorsqu’ils pataugent dans l’incohérence, inévitablement ils deviennent haineux vis-à-vis de tout ce qui ne leur appartient pas.
Le monde et la laïcité veulent se préserver une neutralité qui n’est légitime que dans un régime religieux de foi.
Et pas de n’importe quelle foi, mais de la foi en Jésus-Christ, Sauveur du monde et Sauveur de la laïcité.
Il est nécessaire d’avoir une hiérarchie des vérités.
Personne ne veut condamner la laïcité, mais elle doit être sauvée par la grâce du Dieu incarné, du Verbe fait chair, et donc par l’Église catholique.
Le monde en soi, la laïcité en soi, ne sont ni mauvais ni bons, s’ils acceptent la lumière du Christ.
S’ils ne l’acceptent pas, ils tombent, par le fait même, dans l’obscurité, dans l’obscurantisme, marionnette du démon.
Le Christ n’appartient pas au monde tout comme l’Eglise n’appartient pas au monde, mais il met en évidence par sa vérité tout comme l’église met en évidence par sa vérité, la bonté ou la malice de ce monde.

 » je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine  »
Mais, bien sûr ! puisque le monde, qui veut garder mordicus sa neutralité, ne veut pas entendre la Parole de vie.
Ne voulant reconnaître qu’il ne se suffit pas, il devient méchant.
Il devient persécuteur.
Il n’aime pas la joie de la cohérence, de l’Esprit de vie, de l’esprit de paix, et à plus forte raison de l’Esprit Saint.
Pour garder sa neutralité, il prend une position d’opposition, d’idéologie, qui est justement contraire à sa neutralité.
Contradiction dans les termes.
On ne s’en sort pas.
Le monde, la laïcité, n’ont de sens que s’ils accueillent dans leur cœur l’énergie créatrice du Christ et la parole de vérité de l’Église… catholique.
Par conséquent, on ne peut parler de laïcité que dans une société chrétienne qui garantit la vérité de la laïcité.
Prenons une image.
Si vous avez un chien, et que vous ne clôturez pas votre terrain, le chien s’enfuira et vous ne le retrouverez plus.
Si vous clôturez votre terrain, un beau terrain de 1 ha, ( et la clôture ce sont les vérités de l’Église, la lumière du Christ ), le chien sera tout heureux de courir et de japper et de renifler le tronc des arbres chaque matin.
Mais si vous enlevez la clôture des vérités de l’Église, et de la présence du Christ, si vous ne voulez pas perdre votre chien, vous êtes obligé de l’attacher à sa niche. Et là il deviendra méchant.
C’est ce qui arrive dans notre monde actuel, qui devient méchant.
Alors l’esprit du monde, ce fameux esprit du monde qui conduit à notre perte, on le comprend mieux maintenant…
C’est l’esprit qui ne demeure pas dans le Christ.
« Demeurez dans mon amour »
La seule façon de se libérer de cet esprit du monde c’est de demeurer dans l’amour, et de proclamer que Jésus est Seigneur, du profond de notre cœur. Alors, Dieu demeure en nous et féconde le monde, féconde notre esprit qui est dans le monde..
Tout se tient…
Quand nous prions, que nous accueillons la grâce de Dieu, l’esprit du monde, à ce moment-là, revit de l’Esprit de Dieu, l’Église resplendit de l’Esprit du Christ, et nous sommes en communion les uns avec les autres.
Le monde retrouve sa cohérence, son sens, et sa joie.
Il retrouve ses solutions.

ASCENSION 2024

Le jeu de Dieu ( le plan divin )
En fait le grand problème dans une relation, c’est de se mettre sur la même longueur d’onde.
Et c’est le problème de notre grand Dieu vis-à-vis des hommes.
Il nous a fait à son image, mais nous ne nous mettons pas sur la bonne longueur d’onde.
Et donc on ne capte pas.
En tout cas c’est pas très net.
On a un tuner hyper sophistiqué et on ne sait pas régler les boutons…
Alors qu’est-ce qui se passe ?
Et bien, Dieu essaie par tous les moyens, – ou plutôt non, pas par tous les moyens, mais par un chemin très simple et très précis – de rejoindre l’homme. En fait, Dieu n’a qu’un souci, c’est de rejoindre l’homme pour que l’homme le rejoigne.
Tout le reste, pour Dieu, coule de source, c’est limpide, c’est tout simple, ça baigne, dans la lumière…
Mais la seule chose qui coince c’est l’homme.
C’est de brancher ce pauvre être qui lui embête la vie, à son bonheur..
‘ qui lui embête la vie’ façon de parler…
Parce que Dieu, génial et tout-puissant, s’amuse, par sagesse, à mener son jeu jusqu’à la victoire qu’il a assurée …
Il aimerait bien laisser l’homme gagner, pour notre joie et pour sa joie à lui.
Il nous donne toutes les cartes, il nous explique les règles du jeu, et nous, comme les petits enfants nous jetons les cartes dans tous les sens après les avoir barbouillées avec des crayons de couleur qui n’ont rien à voir avec le jeu.!
Bon alors, je vais essayer de vous réexpliquer la règle du jeu, mais ça ne sert à rien si on ne joue pas le jeu…
Petit un :
Dieu infini, pure perfection.
Amour, feu, vérité totale parce que source de vérité et d’amour. Plénitude.
Petit deux :
Il crée l’homme.
Capable de participer à cette plénitude.
Le cœur de l’homme, son âme, formés à la forme de la joie d’amour de Dieu. Avec un corps, qui, lui, participe à la joie de l’âme.

C’était improbable, mais Dieu l’a fait.
Petit trois :
C’était trop simple pour l’homme… trop beau. Trop top, comme dirait les jeunes…
Alors l’homme a inversé les choses.
L’homme a tout déformé.
Il s’est déformé…
La forme c’était d’être tendu vers son bonheur, vers l’union à Dieu.
L’homme s’est refermé, non plus tendu vers Dieu, mais tendu sur lui-même.
La maladie de l’humanité… :
Être tendue sur elle même.
Le corps ne veux plus prendre sa place.
Mais il veut prendre la première place.
Quant à son esprit, un peu vexé de s’être trompé, il veut tout simplement prendre la place de Dieu.
Rien de moins.
Résultats : le délire.
On est tout simplement dans un monde de délire.
Petit 4 de notre jeu :
Ça n’amuse pas spécialement Dieu, mais ça ne l’inquiète pas.
Il a la solution.
Dieu sait que l’homme est un animal très progressif.
Par conséquent Dieu va prendre son temps pour préparer cette solution.
Puisque l’homme a voulu mettre son corps comme premier influenceur, Dieu va prendre ce chemin pour récupérer l’homme.
Dieu a bien essayé de donner quelques règles pour l’esprit, des règles morales. Ça c’est Moïse.
Mais ça n’a pas marché.
L’esprit s’entrave dans ses règles et dans sa logique.
Alors Dieu prend le chemin du corps. Du corps et du cœur.
De l’affectif.
De l’amour.
Puisque l’homme ne comprend rien.
Ne comprends plus rien…
Dieu va lancer son hameçon dans l’affectif. Dans l’attirance de la chair.
Dieu va prendre son temps.

1500 ans à peu près.
Et il va s’incarner.
Il va prendre chair.
Pour rejoindre l’homme dans sa chair. C’est Jésus.
Comme ça l’homme n’a plus de raison de dire qu’il n’y comprend plus rien. Dieu lui prouve dans sa chair qu’il est un Dieu d’amour.
Qu’il aime.
Dieu se fait proche, très proche.
Il va prendre cher…
Règle six :
Jésus va utiliser tous les moyens visibles pour provoquer l’homme à se retourner sur lui-même.
C’est-à-dire mettre son corps au service de l’Esprit.
Ça ne marchera pas, en tout cas pour le grand nombre, mais ça sera proposé à tout le monde.
Donc Jésus va se faire homme, va parler comme un homme, va produire des signes sensibles et assumer tout le sensible des hommes pour les rejoindre dans la totalité de la nature humaine.
Ça c’était déjà génial.
Règle septième :
On se rappelle que le but de Dieu n’est pas de faire jouir l’homme dans son corps, mais de rétablir la primauté de l’âme qui lui donnera bonheur.
C’est par son âme que l’homme doit jouir…
Donc règle septième :
Une fois le corps interpellé, Jésus doit effacer le poids du corps.
C’est le moment charnière où Jésus, homme en chair et en os, devient Jésus ressuscité.
Sa chair est spiritualisée par la grâce de la vie éternelle.
Donc l’homme doit comprendre qu’il ne tend pas vers sa chair matérielle, mais vers sa chair éternelle.
Résurrection de Jésus.
Ouverture du chemin de l’homme vers sa résurrection.
Sans la résurrection de Jésus, sa mission n’a aucun sens.
Petit huit :
L’homme veut toujours s’accrocher à sa perception sensible.
Et cela pose comme un voile devant la beauté de son âme.
Au lieu d’élever notre âme notre perception sensible trouble notre esprit.

Donc…
Pour que Jésus ne soit pas récupéré par la faim sensible de l’homme, il doit se faire distant.
Il doit réduire la voile sensible.
Et c’est l’Ascension.
 » heureux, Thomas, ceux qui croiront sans voir… »
L’Ascension libère l’homme de sa gourmandise sensible.
Ça nous fait mal, ça nous frustre, mais c’est parce que nous sommes tordus.
Le but de notre chemin spirituel n’est pas d’accumuler des signes sensibles mais au contraire de les diminuer.
Jusqu’où les diminuer ?
C’est simple, saint Paul nous le dit aujourd’hui, par sa lettre aux Éphésiens : « les dons que le Christ a faits,
ce sont les Apôtres,
et aussi les prophètes, les évangélisateurs,
les pasteurs et ceux qui enseignent. »
C’est l’Église.
Notre belle et pure Eglise…
Les seuls signes qui nous restent de Jésus nécessaires, ce sont les apôtres de notre temps, ce sont e les vérités de tous les temps exprimées par l’Église.
Ce sont les sacrements, canaux abondants de la grâce.
Et c’est la charité des fidèles qui donnent vie à l’Eglise.
Par son unité et par sa charité, la communauté témoigne de sa bonne santé, de son équilibre, de la présence surnaturelle de Dieu qui lui donne toute sa force devant les poisons et devant les maladies.
Donc, le sensible qui reste après Jésus disparu à l’ascension, c’est le signe de l’Église en toutes ces dimensions.
Règle neuvième du Grand Jeu de Dieu :
( on arrive presqu’à la conclusion du jeu)
Jésus, après avoir accroché l’homme par sa chair, son corps, va maintenant le suspendre avec l’Esprit Saint.
L’Église, c’est l’Esprit Saint, qui forme le corps mystique du Christ.
Jésus, en appelant l’Esprit Saint sur ses apôtres fait basculer le mauvais plan de l’homme dans la lumière de Dieu.
Le premier principe du jeu de Dieu tout au départ, reprend sa place.
Ce n’est plus par son esprit humain que l’homme va dominer, mais par l’Esprit Saint, principe intérieur que ne doit plus encombrer le corps.
Le corps est toujours là, mais quels que soient ses états, par l’Esprit Saint, l’homme retrouve le désir de Dieu, premier, source, nourriture et rassasiement.

Dernier article de la règle du jeu…
Dixième…
Dieu, enfin, à ouvert la porte de l’Esprit Saint, de la grâce intime, infuse, en nous. En fin, pour ceux qui n’ont pas jeté les cartes en l’air, Dieu nous envahira, corps et âme, de son fleuve de joie et de beauté et d’amour quand il reviendra en gloire, – donc, cette fois-ci sans aucun intermédiaire – en abattant son jeu : Béatitude, intimité infinie, union béatifique, chant éternel de l’Église en extase. Mais cela c’est la dernière carte.
On l’attend.
Maranatha, viens Seigneur Jésus.
…. quand tu voudras.
Quand le Père, ton Père et notre Père, a prévu la fin du jeu.

Sixième Dimanche de Pâques – B – 2024

  •  Amour…
    Amour…!
    Que de beauté en ce nom…
    Que de morts, aussi, en ce nom.
    Il y a l’amour qui regarde le Ciel, les sommets.
    Il y a l’amour retourné sur soi.
    Comment les appeler pour les distinguer ?
    Parce que justement, le monde préfère les confondre.
    Bon… je vais les appeler :
    L’amour-étoilé, pour le premier. La beauté.
    Et l’amour-couleuvre pour le second, qui ne vole pas très haut.
    Mais comment les distinguer ?
    ‘tu aimeras de tout ton cœur, de tout ton esprit, de toute ta force.’
    Sur l’intensité, on ne trouve pas de différence.
    L’amour étoilé peut être riche et enflammé. Mais il n’est pas rare qu’il soit pauvre et terne.
    L’amour couleuvre peut être ardent et dévorant, mais aussi dépressif. Impossible de distinguer l’un de l’autre par l’intensité.
    « Tu aimeras ton prochain comme toi même… »
    L’amour-étoilé n’a pas spécialement l’avantage sur l’amour-couleuvre ici non plus.
    Parce que, dans l’amour égoïste, l’autre est aimé comme soi-même. Simplement on veut qu’il devienne comme nous-même en le dévorant.
    La grande différence entre l’amour-étoilé et l’amour-couleuvre, c’est que dans le premier on prononce le nom de Jésus, pour s’aimer et pour aimer son prochain.
    On ne cesse d’invoquer Jésus et les autres amours se purifient de cette invocation.
    « Tu aimeras ton Dieu de tout ton cœur… »
    Mais quel est ton Dieu ?
    Si ce n’est pas Jésus, il sera de ta fabrication, n’en doute pas.
    « Tu aimeras ton prochain comme toi même… »
    Si tu ne t’aimes pas de l’amour de Jésus, sous le regard de Jésus, tu aimeras ton prochain selon ton désir… vicié. Inévitablement.
    L’amour-étoilé, il est dans l’obscurité L’amour-couleuvre aussi, mais pas la même obscurité… L’amour-étoilé passe par la mort.
    L’amour-couleuvre aussi.

Mais pas la même mort.
Une mort dans une lumière excessive, en regardant, dans l’espérance, le Ciel. Ou bien une mort dans le néant de la chair qui brûle.
L’amour-étoilé demande des efforts, d’ascèse. D’ascèse pour offrir, s’offrir et s’oublier.
L’amour-couleuvre peut être héroïque aussi, mais d’un effort de malice et de profit, la plupart du temps camouflé, effort de résistance, fermé sur lui-même.
L’amour-étoilé se laisse attiré. Il se reçoit d’un autre. L’amour-couleuvre attire à lui. Il enserre et ligote.
L’amour-étoilé prends le chemin du don.
On pourrait dire du sacrifice, mais le mot ‘don’ est plus doux, plus amoureux. Mais c’est la même chose.
Quel don.
Mais le don le plus précieux. Le Don est à la mesure de l’amour qu’on porte à quelqu’un.
Par exemple : Le don de notre temps.
Pour l’homme, c’est peut-être le plus manifeste.
« Je te donne du temps. »
C’est la signature de l’amour, pour l’homme.
Pas pour les anges. Pas pour Dieu.
Dieu, lui, donne de l’éternité. c’est bien plus noble.
Mais pour l’homme, l’expression la plus immédiate de l’amour, c’est de donner de son temps.
Parce que le temps est précieux et le temps est mesuré.
Quand on aime quelqu’un ou quelque chose on lui donne du temps.
Gratuit.
On lui donne d’être près de lui. On pense à lui. On travaille pour lui.
On lui donne de la fidélité et parfois on lui donne le temps de sa vie, de toute sa vie.
Mais de toute façon, c’est du temps.
Notre Pape François disait que ‘le temps prime sur l’espace.’
Comment offre-t-on le sacrifice de notre temps ?… ça, c’est plus secondaire. On ne doit pas négliger la qualité, mais c’est Dieu qui donne la qualité.
Un temps rempli de silence, pour quelqu’un, c’est la plus belle qualité.
C’est la prière.
C’est l’oubli de soi.
C’est la joie d’un cœur qui bat paisiblement dans l’amour.
Mais cela c’est par grâce.
L’amour de charité commence par donner du temps et se mettre en écoute.
Le premier cadeau c’est celui du temps, qu’il soit dans l’effort, qu’il soit dans

la difficulté ou dans la lumière… pour l’homme.
Donc, notre premier amour, c’est celui qui aura pris le plus de temps en notre vie.
Une autre expression de l’amour, qui est première pour Dieu, mais qui est deuxième pour l’homme, c’est une partage de connaissance.
Permettre de se faire connaître.
« Je t’aime, donc je me donne, donc tu dois me connaître… Je me laisse connaître. »
« tout ce que mon Père m’a fait connaître, je vous l’ai fait connaître », c’est le Christ qui le dit. « C’est pour ça que je vous appelle ‘mes amis’. » [Jn 15, 15] Voilà le second signe de l’amour. Pour l’homme.
Pour Dieu c’est le premier, l’union parfaite.
Et au Ciel, ce sera pour nous la plénitude de l’amour.
 » Nous connaîtrons comme nous sommes connus.  » [ 1 Cor 13, 12]
Le deuxième cadeau pour l’homme, c’est une communion dans un mouvement de connaissance de l’âme.
Je te dis tout, parce que je veux me dire à toi.
Et cela, c’est le signe de mon amour pour toi.
Au contraire, si je ne te dis pas tout, c’est que je crains que tu ne m’aimes pas vraiment.
Dieu est venu nous dire tout, par Jésus-Christ. Il s’est livré.
C’est l’amour-étoilé en plénitude.
Et si je te dis tout de moi, je ne retiens rien de moi.
Cela est facile pour celui qui comprend et qui répond à l’amour par l’amour. Lorsqu’il y a réciprocité, amitié.
Un amour-couleuvre dissimule. Et il n’y a rien de plus triste qu’un apour-étoilé qui se donne sans prudence à un amour-couleuvre qui ne comprend pas, qui se détourne, se retourne sur lui-même et résiste.
Ou parfois devient amour-vipère.
À ce moment-là l’amour… don de soi, prends la couleur de la croix.
’Je me donne à toi, je donne mon temps, ma vie, mais tu ne comprends pas’ : cela s’appelle la Croix.
Jésus qui pleure devant Jérusalem : « ah ! si tu avais compris ! »
Tu ne comprends pas l’appel que je te fais et la réponse que tu devrais me faire.
La croix c’est une amitié offerte qui est rejetée.
La Croix n’est pas n’importe quelle souffrance; c’est l’amitié rejetée. Soit cette amitié abîmée par le premier péché originel.
Soit une amitié trahie, par nos péchés personnels.

Mais un amour qui enflamme le cœur, qui fait frémir nos entrailles, qui reste vigilant le jour et la nuit, peut-il se suffire de donner du temps ?
Peut-il suffire de communier dans une connaissance intime ?
Vous êtes dans un bateau… Et si on vous dit : ‘plus vous allégerez votre bateau, plus sûrement vous arriverez au pays ruisselant de trésors et de joie. Est-ce que vous ne feriez pas passer par-dessus bord tout ce qui s’y trouve, dans ce bateau ?
Hé bien, pour grandir en amour, c’est la même condition.
Simplifiez ! Donnez tout ! Donnez tout ce que vous avez, donnez tout ce que vous aimez, tout ce que vous êtes !
Et puisque tout en nous est abîmé par le péché originel, nous avons besoin de tout donner au Seigneur pour qu’il rende limpide ce qui est trouble.
Notre liberté… offerte par l’obéissance, pour être rendue claire et pure. Notre sensibilité exultante ou douloureuse… offerte à la tendresse de Dieu pour que le Seigneur la rende paisible et harmonieuse avec notre âme.
Nos pensées, nos désirs… offerts, mis en lumière pour vivre de la lumière du jour.
L’amour de soi… offrez ! Pour devenir oubli de soi dans le cœur de Dieu.
Le temps… je l’offre !
Mes blessures… je les offre !
Mes prisons… Je les offre !
Et pourquoi cela est possible, et qu’avec nul autre que Dieu nous pouvons tenter cette aventure de l’amour ?
Parce que tout simplement, Dieu nous chérit et nous le rend au centuple.
Le temps, il nous le rend en éternité
Les blessures, en pardon et en guérison, au centuple.
Les persécutions et les souffrances pour son nom, il nous les rendra en joie éternelle.
Tous nos sacrifices, Dieu nous les rendra en centuple d’intimité d’amour.
Alors pourquoi ne pas aller jusqu’au sacrifice ultime. Celui de notre existence.
Dieu donne l’existence, je lui donne alors mon existence. Et Dieu répond .
Il oublie nos fautes passées. Il oublie le péché.
Et Dieu donne son existence.
Comme le dit Sainte Élisabeth de la Trinité :
« C’est là, tout au fond dans le ciel de mon âme que j’aime le trouver puisqu’il ne me quitte jamais. Dieu en moi, moi en lui. »
« Quand une âme renonce ainsi à toutes choses, qu’elle arrive à être vide et désappropriée – et c’est tout ce que pour sa part elle peut faire – il est

impossible que Dieu de son côté ne se communique pas à elle, au moins en secret et silencieusement.
Cela est plus impossible qu’il ne l’est aux rayons du soleil de ne pas donner sur un endroit bien découvert.
Dieu communique son être surnaturel [Jean de la Croix Vive flamme III, 46 ]
« Celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu. »
Pauvre maigre couleuvre qui ne revient qu’à l’amour de soi et se condamne à manger la poussière.

HOMELIE CINQUIEME DIMANCHE DE PAQUES

Ces textes sont très clairs, frères et sœurs… Ça coule comme de l’eau de source Et pourtant, est ce que ça coule jusqu’à notre cœur ?

Imaginez…
Nous sommes sur un bateau.
Au loin, mais pas si loin, on pourrait voir les plages au sable d’or.
Mais pauvre capitaine que nous sommes, on monte sur le pont, on prend la lunette de vue.
Et au lieu de distinguer les fruits bien mûrs (de l’Esprit Saint) et les grappes abondantes (de charité) que nous promet ce pays neuf, nous poursuivons notre cap vers d’autres îles … pourquoi ?
Parce que, tout simplement, nous avons utilisé la longue-vue à l’envers !
Et on n’a rien vu !

Est ce que notre foi, notre religion, n’est pas comprise à l’envers.
On n’a pas toute assurance.
On s’étonne d’être si poussif.
Mais bien sûr… nous abordons notre foi par le gros côté de la lunette d’approche.

Voilà un exemple.
Une perle.
Jésus dit :
 » frappez et on vous ouvrira…
Demander tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous… »
Et on prie.
On prie avec feu et flammes.
Chapelet après chapelet, cierge après cierge, invocation après invocation.
Parfois, aucun fruit espéré. Dieu ne bouge pas.
Bon, on n’est pas à ça près. On se dit que ça ne peut pas marcher à tout coup…
Parfois derrière un petit frémissement de feuillage, on croit voir une tempête de Dieu. Un miracle.
Il faut bien se consoler. On se fabrique quelque illusion. On sauve la face.
Mais une autre fois, notre souhait se réalise.
Dieu nous a obéit ! le petit chat a guéri, ou on a retrouvé les clés que grand-mère avait égarées…
On a quand même l’impression que cela n’est pas vraiment à la dimension de Dieu.
Qu’on ne comprend pas tout.
Est ce que Dieu s’est incarné, est mort sur la croix, pour guérir le petit chat ou nous aider à trouver une place libre au parking ?

Frères et sœurs, et si nous essayions de regarder par le petit bout de la lorgnette, c’est-à-dire par le bon sens de la grâce de Dieu ?
Relisons l’Evangile.
 » celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruits. »
Autrement dit sa prière à celui là, porte du fruit.
Du fruit de vie éternelle et de gloire de Dieu.

Mais alors si on regarde par le bon côté de la lorgnette est ce que notre foi, ce n’est pas ‘de demeurer en Dieu’ ?
Jésus insiste pourtant.
Comme un sarment attaché au pied de la vigne, vivre de la sève de l’amour de Dieu.
Par quel phénomène ne l’écoutons-nous pas ?
Et nous reprenons nos prières, pour la guérison du petit chat, pour que le voisin fasse taire sa musique, pour que la belle fille enfante sans douleur…
Pour qu’il y ait moins de souffrance dans le monde.
Ou pour retrouver les clés de la porte du hall d’entrée !
Et Jésus nous dit :
 » je suis venu pour vous apprendre à mettre vos lunettes dans le bon sens… »
 » demeurer en moi, comme moi en vous »
Commencez par ça.
Continuez par cela.
 » si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous…. »
Y a-t-il plus clair que ce message ?
Pourquoi nous, braves chrétiens, mais des peuples entiers en fait, s’obstinent-ils à discuter de tout, à faire la morale de tout, à prier dans tous les sens, et même à courir dans tous les sens, sans vouloir commencer par ‘demeurer en Dieu’ ?
En 15 lignes, Jésus le recommande 10 fois.
Notre foi, notre charité, deviendra une grâce miraculeuse, quand nous l’aurons écoutée une seule fois, vraiment, en notre cœur.
Si on ne prend pas la lunette par le bon bout, il y a quiproquo.

 » demeurez en Jésus-Christ « .
Qu’est-ce que ça veut dire ?
Voilà une bonne question.
Et bien, ça veut dire que, avant même d’ouvrir les yeux le matin, votre cœur vous brûle du regard de Jésus sur vous.
Cela veut dire, qu’avant d’ouvrir les yeux à votre réveil, vous avez dit deux ou trois invocations amoureuses.
Que vous avez appelé l’Esprit Saint pour la journée.
Et puis, jusqu’au soir, que vous vous laissez envahir par la tendresse de Dieu.
Par 10000 petits cris et élans du cœur, même maladroits.
Que vous désirez entre deux courses aller vous réfugier près de la présence silencieuse de Jésus au tabernacle, à l’église.
Que vous faites tout pour ne pas manquer de communier au Corps du Christ.
Que, pour telle imperfection qui vous a échappé, vous demandez la bienveillance du pardon de Dieu. Pureté de cœur.
Qu’une fois par jour vous vous délectez de quelques phrases, ou de plusieurs pages de l’Écriture sainte.
Que vous suppliez Jésus de purifier votre volonté pour ouvrir votre cœur à la volonté de notre Père des Cieux.
Alors oui… vous expérimentez, comme un goût délicieux, la sève qui vient de la vigne divine.
Et vous touchez à l’accomplissement de votre foi.

 » celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruits, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire »
Voilà les mots de toute une vie.
Les mots d’une communauté chrétienne.
Qui nous font appartenir à la vérité.
Qui nous font ‘vivre vrai’ .

Je voulais aborder deux autres perles des textes de ce dimanche.
Pour prendre la lorgnette par le bon bout.
Mais je crois, en fait, que cela suffit pour aujourd’hui…
On pourra voir cela au partage d’évangile.