ASSOMPTION 2025

Qu’est-ce qui s’est passé avec Marie ?
D’abord, Marie il faut la voir dans la lumière de son fils.
Avant même qu’elle existe, qu’elle soit conçue, Marie était dans le dessein de Dieu et dans la lumière de son Fils.
Autrement dit, tout Marie était pour le Fils de Dieu.
Tout le ‘projet Marie’ était pour le Fils de Dieu, incarné.
Vous allez me dire… j’espère :
‘ mais moi aussi !… moi aussi Dieu m’a créé pour le Fils de Dieu.
« Tout est créé par lui et pour lui…
En lui tout fut créé, dans les cieux et sur la terre. » [col 1, 16 ]
Et moi aussi…
La Vierge aussi, mais chacun de nous aussi.
Seulement voilà, la Vierge Marie elle n’a rien perdu, pas une seule miette du projet de Dieu sur elle.
Et Dieu l’a voulu ainsi.
Voilà la différence.
C’est que la Vierge Marie n’a rien laissé perdre.
Elle a eu aucune inattention, aucune déviation, aucun retour sur elle-même.
Et là aucun de nous ne peut en dire autant.
Mais vous voyez il y a une conséquence, importante et même je dirais dramatique.
C’est que la Vierge Marie était comblée… de grâce.
Ça veut dire qu’elle était habitée dès sa naissance, par une joie qui l’a comblée.
Elle était en correspondance parfaite avec la vie éternelle.
Dès sa naissance.
Elle vivait de la vie éternelle.
Et d’une certaine façon, elle effleurait le monde.
Elle baignait dans la vie éternelle, et toute chose, tous ces efforts, toutes ses compréhensions et ses amours étaient comme portés dans la vie éternelle.
Précédés et enveloppés de grâce divine.
Depuis sa naissance jusqu’à la conception de Jésus, elle était comme continuellement surprise par l’Esprit Saint.
Comblée mais dans une succession d’émerveillements surprises.
Dieu s’est régalé de créer pour elle chaque seconde d’une lumière surprise.
Paisible.
Et depuis la naissance de Jésus elle a continuellement été surprise par son enfant.
Tout était accompli.
Marie comprenait son enfant.
Elle méditait comme auparavant ce qui lui arrivait, mais l’intention de Dieu prenait forme, d’instant en instant, de la lumière du Verbe incarné .
Marie n’avait aucune frustration, elle n’avait pas d’attente, parce qu’elle était confiante dans la grâce de Dieu qui lui donnait instant par instant une capacité d’amour toujours plus grande.

Il reste bien sûr le moment du Vendredi Saint.
Marie n’a pas été épargnée au pied de la Croix.
Et nous voyons ce moment comme incompréhensible, parce que nous le voyons de notre objectif qui est teinté du regard du monde.
Mais Marie ne voyait pas l’événement ainsi.
Marie était dans la vie éternelle.
Elle a souffert oui.
Mais sa souffrance était perdue dans un océan de vie Éternelle.
On ne peut pas s’imaginer…
Nous on cherche à nous transformer, à nous laisser transformer par la grâce.
Enfin quelques-uns d’entre nous…
Mais la Vierge Marie elle était divinisée par la grâce.
Elle vivait en Dieu seul, pour Dieu seul.
Elle était un souffle de Dieu sur terre.
Mais rien d’autre.
Tandis que nous, on est toujours autre chose.
On a toujours nos dévotions plus ou moins louches.
Mais la Vierge Marie n’avait pas de dévotion.
Elle était perdue en Dieu.
On a toujours nos projets, très bons, de pastorale, et même de sanctification de nous-mêmes.
Mais la Vierge Marie n’avait pas de projet… elle était d’instant en instant transverbérée par la lumière de l’Esprit Saint, de l’Esprit de son fils, de l’Esprit du Père.
Mais cela ne peut pas être imaginé.
On peut en avoir un petit avant-goût quand une grâce monte à notre cœur pour nous voler tout autre désir, tellement elle peut être douce de vie éternelle.
Mais la Vierge Marie elle était tombée dedans avant même sa naissance.
Aucun besoin pour elle de potion magique.
Je pense que Dieu lui a épargné les extases, mais il l’a mise, toute sa vie, au bord de l’extase, tellement son cœur était gonflé de la grâce et de la bénédiction.

Alors, son passage de la terre au ciel, et en même temps de son corps mortel à son corps ressuscité, (parce que la Vierge Marie est ressuscitée; elle vit selon un mode inédit de vie éternelle en son corps et en son âme)
… Son passage de la terre au Ciel… ce fut l’éblouissement sans surprise ou au contraire un éblouissement de surprise, je ne sais pas, parce que Dieu l’avait tellement portée de surprise en surprise, grâces sur grâces, qu’elle a simplement dû dire en retrouvant son fils ressuscité, – mais pas sous une forme ressuscitée de la terre, son fils ressuscité en pleine gloire à la droite du Père …
En le retrouvant elle a dû dire :
« Merci »
« merci pour l’éternité »
Et ce merci c’est son corps et c’est son âme qu’ils l’ont dit tout entiers.

Alors pour revenir à nous, encore nous… malheureusement…!
Pour revenir à nous, et bien nous ne sommes pas dans la position de la Vierge Marie.
Parce que toute grâce qui nous est proposée nous la transformons en un désir de frustration.
Pourquoi ?
Parce que nous ne saisissons aucune grâce dans sa complétude.
Nous laissons toujours tomber quelque chose du cadeau de Dieu.
Et donc toute grâce nous laisse sur notre faim.
Toute grâce de Dieu, même si nous l’acceptons si nous la vivons du fond de notre cœur, elle a un petit goût de quelque chose qui manque, par notre faute, et il a un petit goût d’attente de la grâce qui vient après.
Notre merci à Dieu quand parfois nous arrivons à le prononcer, il est teinté d’un ‘reviens y’
Ce qui n’était pas pour la Vierge Marie. Parce que la Vierge Marie savait que Dieu créerait toujours une nouvelle grâce surprise.
Nous, on a envie, on a faim, et les meilleurs pleurent sur leur imperfection, mais de toute façon on est toujours en attente.

Voilà la grande différence de la Vierge Marie d’avec nous.
C’est que la Vierge Marie elle vivait dans l’instant présent.
Comme elle a vécu sa dormition dans la simplicité de l’instant présent.
Nous nous sommes toujours inquiets, en tout cas dans une demande de miséricorde, aussi saints qu’on puisse être.
La Vierge Marie n’a même pas embêté le bon Dieu avec des revendications de miséricorde.

La Vierge Marie elle a traversé le temps, sous le voile de la vie éternelle.
Elle a traversé le monde sous la voile de la lumière divine.
Elle a traversé le péché sous la voile de la pureté et de sa virginité d’âme.
Elle a traversé la croix dans l’abandon corps et âme de son histoire et de l’histoire sainte, dans l’abandon de ses passions et de sa douleur.

Nous, nous ne traversons pas le temps.
Nous le gravissons comme une échelle.
Parfois en regardant derrière pour rire ou pour pleurer.
Parfois en suspendant notre échelle à l’espérance.
Nous ne traversons pas le monde, nous portons ses lourdeurs ou, au pire, c’est lui qui porte nos lourdeurs.
Bref, nous nous débattons, tantôt dans le mal, tantôt dans le bien.
Quelques meilleurs combattent pour se convertir.
La Vierge Marie ne s’est jamais débattue.

Alors quand est-ce que nous comprendrons ?
D’abord quand nous comprendrons que nous sommes dans le brouillard et que Marie était en plein soleil.
Et ensuite lorsque nous goûterons au don du Saint Esprit … de Sagesse.
Dans une union savoureuse, nourri en permanence par la présence du Saint Esprit .
Ça ce sera un petit avant-goût.
Mais nous ne comprendrons que lorsque nous jouirons de la victoire de l’Église du ciel, chacun dans sa demeure, mais muets d’émerveillement devant celle qui a gagné devant tout le monde son bonheur éternel.
Celle qui a été la préférée, celle qui a plu à Dieu dès le premier instant.

DIX-NEUVIEME DIMANCHE ORDINAIRE 2025

Aujourd’hui, nous fêtons saint Romain, protecteur du village de Villecroze

Reprenons un peu la petite histoire.
En fait, la grande histoire.
Saint Romain c’est la grande histoire.
Je replace un peu les événements.
Nous sommes en 258.
L’empereur romain s’appelle Valérien.
Depuis un an, il a lancé une persécution contre les chrétiens.
Il interdit leurs réunions, et donc le culte chrétien, il leur demande de sacrifier aux dieux de l’empereur; si les chrétiens ne respectent pas cela, ils sont condamnés à mort et chose juteuse, leurs biens sont confisqués au profit de l’État.
Le Trésor public va se renflouer pendant quelques années.
Nous sommes en août 258.
Valérien accentue la persécution.
Or, depuis un an, il y a un nouveau Pape : Sixte II. Ce genre d’homme de carrure à affronter les tempêtes.
Il a le même âge que l’empereur, à peu près la soixantaine.
Le 6 août 258, il rassemble ses fidèles, plus ou moins secrètement, pour une messe dans les catacombes.
Les catacombes, ce sont ces souterrains, labyrinthes, qui servent de cimetière pour les chrétiens, et qui pouvait servir aussi de protection lorsqu’ils voulaient prier Dieu quand le pouvoir politique leur cherchait des noises.
Je vous conseille d’aller les visiter, si vous êtes de passage à Rome. C’est émouvant.
En tout cas, en cette matinée du 6 août, tous ceux qui se retrouvent pour célébrer la messe autour du Pape, savent qu’il peut leur en coûter cher.
Le pape le sait plus que tous.
Et c’est alors qu’une escouade de soldats viennent se saisir de cet évêque, de ces diacres. Tumulte … Et après un procès expéditif, Sixte II est ramené dans les catacombes pour être décapité.
Il nous reste la chaise sur laquelle son sang a coulé, comme relique précieuse, à Rome.
Quatre de ces diacres le suivent de près dans le martyre.
Se sont-ils demandé tous ces hommes s’il fallait ménager la chèvre et le chou, faire preuve de prudence politique, de compromis collaborateurs, pour protéger l’Église ?
En fait, ils aimaient le Christ de leurs entrailles, et n’ont eu aucun doute pour le suivre jusqu’au sacrifice.

Mais je poursuis l’histoire.
L’un des diacres principaux de Sixte s’appelle Laurent.
L’empereur est intéressé par les sous.
Il laisse Laurent en vie à condition qu’il ramène les trésors de l’Église.
Laurent joue le jeu.
Il revient le lendemain avec une ribambelle de pauvres, de miséreux, chrétiens à Rome.
Il les présente à l’Empereur :
« César… voici les trésors de l’Église ! »
Laurent est condamné, mis en prison pour son supplice prévu le lendemain.
Le lendemain c’est un 10 août, aujourd’hui même, pour sa fête.
Le supplice d’ailleurs qui sera terrible de torture.
Jusqu’à le griller à petit feu.
Quand la haine est au rendez-vous, l’humanité disparaît.
Bref, Laurent est mis au cachot.
Et il est gardé pour une nuit par quelques soldats.
Parmi ces soldats, l’un s’appelle Romain.
Tiens….!   ça nous dit quelque chose.
Nous sommes dans la nuit du 9 au 10 août.
À Rome, c’est le traumatisme, l’émotion angoissée de toute l’Église.
Vous vous rendez compte, le pape vient de mourir, tué par le pouvoir politique, d’autres chrétiens ont été massacrés et le seront.
La persécution de Valérien visait de préférence la tête de l’Église, son clergé. Et elle visait les biens de l’Église.
Demander le baptême dans ces années-là, c’était pour devenir disciple du Christ.
Ainsi donc, Laurent est enfermé dans un cachot qui n’a rien de confortable, sinon peut-être la fraîcheur à cette période irrespirable de chaleur à Rome.
Et Laurent passe la nuit en prière.
Il chante les psaumes.
Il est paisible parce que sa conscience est paisible.
Et il est paisible parce que la grâce de Dieu lui donne toute la force intérieure, toute la joie de se savoir fidèle au Christ.
Il pourrait s’inquiéter de l’avenir de l’Église. Au delà de sa mort certaine.
Vous savez, l’Église était encore à sa naissance.
Petites communautés ferventes mais qui n’avait pas encore de structures liturgiques, administratives, théologiques, très fournies et très riches comme nous pouvons en trouver tout le bénéfice aujourd’hui.
Tout était fragile, sinon la ferveur des chrétiens et les flots de la grâce divine.
Laurent prie au fond de son cachot.
Romain, ce petit soldat qui fait son boulot… on lui a demandé cette fois-ci un travail de nuit.
Peut-être même était-il un peu méfiant de se demander si d’autres chrétiens n’allaient pas venir libérer, par le coup de force, leur diacre qui était aimé ?
Mais en fait voilà… l’impossible se réalise.
Romain est un homme.
Un homme de cœur.
Un homme de cœur c’est-à-dire un homme de conscience.
Je ne peux pas envisager qu’il n’y ait pas eu auparavant en lui une évolution intérieure, des questionnements sur la vie, sur la mort, sur le bonheur, sur ses relations, sur son métier…
Romain observe Laurent.
Mais ça ne suffit pas.
Il va parler à Laurent.
Il va chercher à comprendre pourquoi on peut préférer la mort à une compromission, si facile, avec la politique.
La politique ne couvre pas tout l’homme. Elle n’est pas un absolu qui peut gérer les consciences.
Mais ça ne suffit pas, cette raison.
Il constate que Laurent est en paix. Que Laurent n’est pas un fanatique obsédé.
Laurent attend une nouvelle vie.
Près de celui à qui il a donné sa vie par amour.
Par un vrai amour.
Par un amour qui ne se renie pas.
Mais ça ne suffit pas.
Romain va s’adresser à Jésus, va demander à Jésus de comprendre cette lumière qui habite Laurent.
Et c’est la réponse de Jésus et de l’Esprit Saint qui va complètement déterminer cette nuit de Romain.
Révolutionner son âme.
La retourner à la lumière dans ces cachots grossiers.
Et c’est là que je trouve le plus merveilleux témoignage.
Vous vous rendez compte, frères et sœurs, que Romain va demander à Laurent d’être baptisé à l’instant même.
En cette nuit d’angoisse où le sang est encore fraîchement versé de ceux qui viennent de mourir parce qu’ils étaient baptisés.
Peut-être même Romain a-t-il assisté au martyr de Sixte et de ses compagnons ?
Il demande à être baptisé !

Comment cela est-il possible ?
Et bien tout simplement parce que la foi, la foi en Jésus, sacrifié, mort et ressuscité, touche les profondeurs de notre âme, ébranle notre âme de lumière, jusqu’à expérimenter quasi une extase de bonheur.
Quand Jésus intervient dans une vie, quand à la fin d’une prière, une prière peut-être très pauvre, très confuse, on saisit la rencontre avec Jésus-Christ, plus rien d’autre ne compte. Éblouissement intérieur.

Ce n’est qu’à cette condition, d’une rencontre inouïe, inouïe de lumière et de paix, qui vient résoudre toutes les questions de Romain, résoudre toutes les objections de sa vie, qu’un homme peut prendre la décision d’être baptisé sous menace de mort.
D’être baptisé ou d’aller à la messe sous menace de mort.
D’être baptisé ou simplement de poursuivre la mission que le Christ nous a donnée, mission de dire la vérité, mission d’administrer l’Église, de servir les pauvres, comme Laurent.
Laurent aurait pu donner quelques vases en or pour contenter son juge et garder la vie sauve pour faire encore plus de bien.
Or Laurent a préféré montrer que l’Église c’est le Corps du Christ, c’est la vérité du Christ, c’est la charité de Dieu sur terre.
Et je pense que Romain en quelques minutes, en quelques heures, à tout compris de la foi chrétienne.
Il a eu une grâce puissante, illuminative, qui a décidé de sa vie et de sa mort, en quelques instants.
C’est cela la vie chrétienne en sa vérité, en sa liberté et en sa puissance d’impact.

Laurent baptise Romain.
« Romain, je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit  »
Une vie change.
Si cela amène les larmes aux yeux ce n’est pas parce que Romain risque sa vie.
Mais c’est d’abord parce que Romain met en évidence ce qui peut faire la plus grande jouissance de l’homme.
La rencontre avec Jésus et la lumière de l’Esprit Saint dans l’Église.

Romain n’a pas à s’en cacher.
A-t-il simplement été vu par ses collègues ?
L’a-t-il simplement avouer au petit matin, comme premier témoignage de la grâce en lui ?
Il est dénoncé, comme chrétien.
Le lendemain il est mis à mort.
Le lendemain, il reçoit de son Dieu le bonheur éternel.

C’est vrai qu’on fait la fête au village depuis 3 jours.
Villecroze fête la vie éternelle que nous offre le Seigneur au plus profond de notre âme.
Beaucoup, sans le savoir, fêtent la splendeur de l’Église, dans notre petit village de Villecroze. C’est merveilleux !!
L’histoire grande, dans laquelle s’est inscrit Romain…
L’histoire grande qu’a faite Romain, elle n’a dépendu que d’un choix, que d’une parole.
« Oui je veux être baptisé. »

DIX-HUITIEME DIMANCHE ORDINAIRE C

Deux citations…
La première c’est un témoignage vécu par Raoul Follereau qui a œuvré entre autres combats pour les lépreux.
L’histoire se passe dans une léproserie.
Où, vraiment, l’ambiance n’est pas à la fête …
Des hommes rongés par le mal.
Le corps disparaît rongé.
Les mains, les bras, le nez, le visage, toute la peau.
Immense solitude.
Ceux qui le peuvent encore, tournent en rond…
Raoul Follereau avait repéré une exception.
Parmi ces morts-vivants, un seul gardait les yeux clairs.
il pouvait même sourire et dire merci quand on lui offrait quelque chose. Un seul..
Une religieuse voulue connaître la cause de ce miracle.
Elle surveilla…
Appelons cela ‘sainte curiosité de religieuse…’
Et elle découvre que chaque jour, par-dessus le mur très haut, très gris qui sert de frontière hermétique à la léproserie, un visage apparaît.
Un visage de femme.
Et, tous les jours, elle apparaissait et souriait.
Et tous les jours l’homme est là, attendant de recevoir ce sourire…
Il sourit à son tour et le visage disparaît, pour revenir le lendemain, quelques secondes.
Alors la religieuse, intriguée du manège, va voir le pauvre homme :
« c’est ma femme », dit-il simplement.
Et puis, après un silence :
« avant que je vienne ici elle m’a soigné, en cachette. Elle m’enduisait chaque jour la figure d’une pommade… sauf un petit coin où elle posait délicatement ses lèvres.
Mais le miracle ne s’est pas produit.
On m’a amené ici. Elle m’a suivi.
Et, quand chaque jour, je la vois, je sais par elle que je suis vivant… »

Deuxième citation :
D’autant plus forte qu’elle vient d’une forte tête qui a refusé la foi.
C’est Camus, Albert…
Dans une pièce de théâtre inspirée de Faulkner… William.
‘Requiem pour une nonne.’
Ça se passe en Amérique du temps de l’esclavage.
Nancy, une servante de couleur  a tué l’enfant de sa maîtresse, pour sauver celle-ci de la prostitution. tout ça n’est pas très catholique.
Mais je passe sur l’intrigue.
Nancy est condamnée à mort.
Et sa maîtresse accablée vient la voir en prison. et un moment, elle n’en peux plus.  Elle lui dit
« tais-toi !  »
Et la servante réplique :
Effectivement je me tais. Je m’arrangerai avec notre frère.
_ notre frère ?
Et la servante reprend :
_ le frère des putains et des voleurs, l’ami des assassins. Celui qu’on a tué en même temps qu’eux. Je ne comprends pas tout ce qu’il a dit. mais je l’aime, parce qu’on l’a tué.

Évidemment la maîtresse n’est pas satisfaite de cette remarque.
Et elle fait remarquer à Nancy que ‘ce frère ́ peut bien l’aider à mourir mais il ne lui rendra pas son enfant…
Et la maîtresse refuse l’aide du Christ.
« il n’a jamais sauvé personne. Il ne s’est pas sauvé lui-même. »
Et Nancy reprend :
« même une meurtrière peut être pardonnée. il y a un endroit pour ça j’en suis sûr. je veux y aller. »
J’arrête là parce que la suite est trop fort pour une homélie.
Mais je me demande comment Camus a pu écrire cela sans tomber en larmes devant son Sauveur ?
C’est un mystère effrayant.

Alors maintenant nous avons la base pour accoster sur les propos du Qohelet, ceux de Jésus, et ceux de Saint Paul.
À vrai dire Saint Paul aurait suffit.
Il est encore plus puissant que Camus, bien sûr.

Si l’on a pas la foi, et si l’on a une petite graine de sincérité…  mais ce n’est pas évident d’avoir une graine de sincérité quand on n’a pas la foi.
Si on a pas la foi, tout est vanité. effectivement.
Si on a pas la foi, on vit sur nos héritages.
( je parle de la foi en Jésus-Christ)
Et on s’entredéchire pour des petites cuillères ou pour l’album photo du grand-père.
Si on n’a pas la foi, on cherche à remplir et à agrandir nos granges.
Au meilleur on se fait des soucis pour nos enfants et pour les plus pauvres, ou on combat pour une idéologie qui apparaîtra comme toute idéologie, vaine.
Vanité des vanités.

Mais si le sourire d’une femme fidèle peut réveiller jour après jour la dignité d’un homme sans avenir, le regard du Christ peut illuminer d’un horizon à l’autre notre âme perdue dans ce monde.
La maîtresse de Nancy, la servante noire lui pose une ultime question :
« y a-t-il un seul endroit au monde où l’on puisse enfin cesser de souffrir et de mourir ? »
Et l’esclave coupable et condamnée à mort lui répond :
« oui »

Le seul endroit au monde où l’on puisse cesser de souffrir c’est sous le regard de Jésus.
Jésus, c’est le sourire éternel.
Je n’aime pas trop ces Christ représentés souriants sur la croix.
Parce que le Christ a souffert en tout son être.
Mais cependant, très très au fond, la croix préserve en nous un endroit de sourire, pas de nos lèvres, mais de notre âme.

‘ que reste-t-il à l’homme de toute la peine et de tous les calculs pour lesquels il se fatigue sous le soleil ? ‘
Question du Qohelet…
Réponse que ne pouvait pas donner le Qohelet :
Il reste le sourire du Christ pour ce que l’on aura donné.
Pas ce que l’on aura pris, mais ce que l’on aura donné.
Au soir de notre vie, il restera ce que nous aurons donné.
Au soir de notre vie, il restera le regard du Christ que nous aurons accueilli.
Le mot vanité n’a plus aucun sens pour celui qui a la foi en Jésus.
Parce que la lumière du Christ nous porte dans sa lumière.
Alors, notre espérance, c’est que le Christ soit tout et en tous.
Et l’album du grand-père, son compte en banque, et le service d’argenterie de la grand-mère, je te les laisse.
Je te donne tout, fou que tu es, parce que la foi suffit pour entrer par la porte étroite, dans la vie éternelle.
Non seulement tous les matins,  une fois par jour, mais en permanence le regard du Bon Pasteur, qui est Rédempteur, vient caresser notre âme.

« y a-t-il un seul endroit au monde où l’on puisse enfin cesser de souffrir et de mourir ? » … « oui » !
Mais pourquoi donc Albert Camus a écrit ce ‘ oui ‘ s’il ne le croyait pas ?
Tout ce qui n’est pas accueil dans la lumière transformante du Christ n’est que vanité et trop petit pour le cœur humain.
Le seul programme qui n’est pas vanité, c’est le programme du chrétien :
« Le Christ, tout, et en tous, parce que nous sommes vraiment ressuscités avec le Christ. »

DIX-SEPTIEME DIMANCHE ORDINAIRE 2025

Frères et sœurs,
Il est vrai que pour les préparations au baptême, je ne présente pas le baptême comme saint Paul le présente dans l’épître aux Colossiens d’aujourd’hui.
En fait, comme il le présente dans toutes ses épîtres…
Saint Paul donne une explication qui peut faire avaler de travers les âmes de notre temps.
Et pourtant, il dit dans la première épître aux Corinthiens qu’il ne leur donne que du petit lait ! ‘ .
je vais y revenir.

Et pour l’Évangile…
Le Notre Père… ce n’est pas du petit lait.
Mais est-ce qu’on ne le récite pas comme du petit lait.. ?
Ça peut faire, pour certains d’entre nous, 20 ans, 40 ans, 70 ans qu’on reprend cette prière par excellence, parfois plusieurs fois par jour.
« que ton nom soit sanctifié,
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au Ciel. (…)
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.»
Évidemment, si après 70 ans, on en est encore à vouloir tuer celui ou celle qui nous a offensé… cherchons l’erreur…
Tuer, c’est-à-dire l’éliminer.
L’exclure. L’écraser.
En tout cas on ne peut pas supporter sa présence.
Dans notre tête nous disons charitablement : ‘ quand mon ennemi n’existera plus, je pourrais commencer, peut-être, à l’aimer…’
Et on traduit inconsciemment le notre Père :
« pardonne-moi comme je pardonne à mes amis  »
Là où ça coince c’est pour donner, juste après, un baiser de paix sincère à chacun de nos frères ou chacune de nos sœurs qui vont communier au même Corps ?
Le baiser de paix, qui d’ailleurs, est devenu un geste à la chinoise, le plus lointain possible, comme si notre voisin ou voisine était pestiféré(e) pour qu’on lui tende la main …
Nous pouvons pardonner quand nous admettons que nous avons une poutre dans notre œil, sous le regard miséricordieux du Père de Jésus Christ.

Et puis il y a le premier texte.
J’ose à peine l’effleurer…
Sinon je vais aller en prison rien que d’en parler.
Abraham intercède pour tous les dépravés de Sodome…
Il n’y arrivera pas, d’ailleurs.
Peut-être aurait-il dû courir au devant et crier : ‘convertissez-vous, ça va faire mal !’
Mais il se serait fait massacrer et… prendre sa femme…
On peut prier, nous chrétiens, pour les pervers qui abîment l’intention de Dieu, mais il faut savoir que notre prière tombe sur des terrains blessés, des âmes en souffrance, des personnes qui ruinent leur nature, pour essayer de calmer leur souffrance.
Dieu ne peut pas empêcher une conscience trop tordue, qui n’a pas la foi, de s’autodétruire. Avec tous les dégâts collatéraux qu’elle engendre.
Seule, la foi peut reconnaître la croix et la mort du Christ, et sa résurrection, et découvrir la miséricorde et les bénédictions de la grâce divine.
Mais j’arrête là l’approche de cette belle histoire d’Abraham.
On risquerait de me traiter de ‘sodomie…phobe.’

Je reviens au texte de Saint Paul. Le baptême tel que je n’ose pas le présenter en préparation de baptême.
Et bien tant pis, entre nous, je peux me permettre quelque audace…

Le baptême nous apporte la mort.
‘ par le baptême vous avez été mis au tombeau avec le Christ ‘
C’est pas moi, c’est Saint Paul qui le dit. Et pas qu’une fois, mais à chaque fois qu’il parle du baptême
Par exemple, aux Corinthiens,
‘ Toujours nous portons, dans notre corps, la mort de Jésus’
Comment la portons-nous?
En fait, de plusieurs façons :
D’abord, parce que nous tuons le Christ par nos déviations, nos rivalités, nos jalousies.
Si nous n’admettons pas que nous sommes participants, actifs, des souffrances infligées à Jésus, malgré notre baptême, nous ne pouvons être candidats à la miséricorde.
Mais aussi, par la grâce de notre baptême nous sommes invités à tuer le vieil homme en nous.
Et c’est la deuxième mort dans laquelle nous devons entrer.
Cette mort au péché nous semble une mort de tout nous-même.
C’est la plus ressentie, c’est la plus terrible, et c’est celle dont on ne parle pas aux préparations au baptême.
Surtout pas, elle fait trop peur.
Le baptême nous invite à la conversion, au combat contre le péché originel et contre nos péchés, à mort…
Quelle horreur tout ça…
Il y a une autre façon dont nous portons le Christ mort : c’est le Christ Rédempteur, victime d’amour, le Christ qui s’offre au Père.
Nous devons participer à sa mort rédemptrice.
Parce que si nous nous unissons au Christ c’est au Christ mort, avant d’être ressuscité.
Je le dis quelquefois, rarement il est vrai, pendant les préparations au baptême, quand il fait trop chaud et qu’on commence à s’endormir.
Je dis : « ce bébé qui va recevoir l’onction de l’eau, de l’huile et de l’Esprit, il est destiné au martyr. »
Généralement ça réveille et ça fait sourire. Personne ne sait trop si c’est du lard ou du cochon.
Pour calmer le jeu, je souris aussi….
Tous les sacrements, invitent au sacrifice.
Mais au sacrifice vécu dans la lumière de la grâce qui sauve.
‘ par le baptême, vous êtes ensevelis avec le Christ’.
Mais Saint Paul ne s’arrête pas là, heureusement. Il ajoute immédiatement :
‘ pour être ressuscité avec lui, par la foi en la force de Dieu’.
C’est dire que si on n’a pas la foi, le baptême est une horreur.
Ou au minimum, un truc qui nous coûte un bras pour manger avec les amis.
Saint Paul dit ailleurs :
‘afin que la vie de Jésus soit manifestée dans notre corps’
C’est dire qu’un chrétien n’a rien d’un innocent.
Il provoque la mort en son corps et en son cœur d’abord,
pour rendre plus vive la vie qu’il ne voit pas.
C’est l’homme du contraste.
Et comme le Christ l’a mis en évidence par sa mission, le chrétien, qu’il le veuille ou non, s’il vit en accord avec sa foi, va faire mal par son message de mort et de vie, et va provoquer des conflits.
Le chrétien va soulever les démons qui n’acceptent pas qu’on mette les choses au clair.
Bref, le chrétien est infernal.
Il va provoquer l’enfer dans l’enfer !

Maintenant, pour vous qui m’avez entendu, que ce soit sur Sodome, sur le pardon que vous n’arrivez pas à donner à votre ennemi, ou que ce soit sur votre baptême qui peut-être vous gêne maintenant.. (!) il vous reste trois choses à faire :
Soit à dire que le son de la sono n’était pas bon et que vous n’avez rien compris.
C’est facile, vous pouvez ainsi retourner rapidement devant la télé pour accentuer votre mort cérébrale.
Soit vous pouvez dire que, comme d’habitude, le sermon était trop long et de toute façon incompréhensible.
Que le curé est has-been et qu’il y en a un peu marre.
‘ figurez-vous.. il nous dit même de nous convertir et de mourir ! ‘

Enfin dernière réaction.
Nous pouvons nous demander comment mieux vivre les promesses de notre baptême.
Ça devient intéressant, parce qu’il faut que je vous retrouve mort un jour pour trouver en vous la vie donnée par le Christ.
Notre question alors, elle est de nous demander en quoi nous devons mourir… quelle est notre prochaine conversion ?
Pour pouvoir entrer dans la miséricorde…

SEIZIEME DIMANCHE ORDINAIRE 2025

Simplicité d’Abraham

Frères et sœurs, pour ceux qui ont déjà fait un pèlerinage en Terre Sainte, l’épisode de cette rencontre d’Abraham avec le Seigneur est encore plus parlant.Nous sommes à Hébron, c’est la première ville à la limite du désert qui devient ‘habitable’.Beersheba, Yeruham, Mamshit, cette région où Abraham passa sa vie de nomade, est plus difficilement vivable.Très chaud, très sec pendant l’été..A Hebron, il y a un peu d’air, il y a un peu d’herbe, il y a des arbres.C’est limite, mais c’est vivable.C’est le premier confort, si on peut appeler cet environnement ‘confortable’, qu’Abraham vivra de toute sa vie.Petite précision, mais qui nous fait tellement participer à cette rencontre.Abraham est à l’entrée de la tente, à l’heure la plus chaude du jour.Bon, il fait 35 degrés… Hommes et bêtes se reposent.Nous sommes loin de tout.Les rencontres sont précieuses.Trois hommes se présentent…Trois hommes qui à l’heure la plus chaude du jour, passent. Ils ne craignent rien.Ils viennent de quelque part.Ils vont quelque part.Ce n’est pas précisé, parce que l’important c’est qu’ils sont porteurs d’un message pour Abraham et Sarah.Mais vous voyez, Abraham réagit.C’est incroyable comme il réagit.Ce n’est pas simplement un café qu’il leur offre.Pour les gens du désert c’est un festin de roi.L’accueil majestueux d’un pauvre.Ce qui est beau, c’est la simplicité.Tellement peu de paroles..Mais Abraham fait tout pour le confort de ses hôtes.On n’est pas là pour disserter.Et c’est là que je voudrais approcher la psychologie d’Abraham.Son monde intérieur sur lequel vient se greffer la grâce de la foi.Abraham est quelqu’un de très faible en imagination.Il concrétise.Ses questions ne sont pas métaphysiques.Sa principale question existentielle est celle de sa descendance.Question de chair et de paternité.Isaac son fils, héritera de son tempérament pacifique.Jacob, son petit-fils, sera déjà plus imaginatif, son esprit davantage peuplé d’images, de visions, de suppositions, de calculs.Et en même temps d’angoisses plus compliquées.Esprit qui d’ailleurs aura une tendance à  manipuler (son frère, jusqu’à lui voler sa bénédiction, mais aussi jusqu’à berner son beau père pour obtenir la femme qui lui plaît,…)Enfin Joseph, arrière petit fils d’Abraham, sera un visionnaire, prophète à l’esprit débordant d’interprétations; trop … au goût de certains –  je parle de ses frères.Un grand stratège, mais au cœur pur.Quant à nous, si nous nous mesurons à l’aune de ces grands spirituels ?On ne peut pas ne pas constater que notre esprit est gavé d’images, de stimulations émotives, la plupart du temps sur du fictif.Nous sommes comme ces cultures d’endives qui ne touchent pas terre. On appelle cela ‘hydroponique’..Suspendues, sur des solutions d’engrais, assimilant à haute dose tous les messages empoisonnés.Les partageant aussi, comme les fourmis qui transmettent le poison à toute la fourmilière.Que faire ?Suffit-il de retrouver une posture ‘écologique’ avec la réalité ?C’est la solution des adeptes de culture zen..Auraient ils donc redécouvert le chemin de la santé et du même coup d’un paradis de méditation transcendantale ?Malheureusement pour eux, ils font l’erreur que nous retrouvons à tous les coins de rue.Ils croient que par une expérience corporelle et efforts sur eux mêmes, ils vont modifier leur âme et garantir la santé de leur esprit.Qu’ils soient nudistes, dépravés, ou yogis, mine de rien, c’est la même ambition : se libérer par la chair.Mais…..  ce n’est pas chrétien.Jésus n’a jamais indiqué ce chemin d’illusions.Jésus n’a jamais dit que la chair devait transformer l’âme.Sinon la sienne par la communion à son corps ressuscité.C’est le démon qui suggère de violer l’âme par la soumission du corps.Jésus, lui, a dit que l’âme était le principe de la santé du corps.Et donc, que c’est par l’âme qu’il faut commencer à nous transformer.Seulement notre âme nous ne pouvons pas la transformer par nous-même.Voilà le problème.Il faut tenir compte de deux approches pour retrouver un équilibre personnel.C’est vrai qu’il faut respecter un environnement de vie.Une hygiène de vie.Hygiène de silence.Hygiène de prise sur le réel.Et pour cela Abraham était très au-dessus de nous.Notre pauvre esprit moderne est complètement englué de virtuel.Notre cerveau est une vraie turbine qui ne fonctionne plus au rythme de sa nature.Il n’est pas inutile d’avoir une hygiène de respiration de notre âme, c’est-à-dire des temps anti-stress, de repos, mieux encore de contemplation.Une prise de contact avec la nature.La nature des arbres et des petits oiseauxEt notre nature par une hygiène morale.Si l’on fait n’importe quoi avec notre corps, pour nos passions, pour notre plaisir et notre jouissance, nous créons des tempêtes incontrôlables dans notre esprit et dans notre corps.Mais cela ne suffit pas.Car la nature ne nous garantit plus la réussite de notre vie…C’est la foi qui nous sauve.C’est la foi qui est agissante et efficace par la grâce de Dieu pour illuminer et fortifier notre âme.Et tout ce que nous ferons pour notre âme rejaillira sur notre corps.Si bien que toute cette hygiène de vie, cette ascèse, qui semble être à portée de nos choix, et qui n’est pas inutile, doit être initiée et soutenue par la réception de la grâce de Dieu.C’est-à-dire soutenue par l’amour de Dieu qui vient envelopper et guérir notre cœur.C’est par une vie intérieure de foi que tout démarre et va trouver une place équilibrée.Notre monde moderne développe avec grandes qualités et ingéniosité nos moyens de communication.Mais ces moyens de communication qui devraient simplifier la vie, nous détournent et même nous déracinent de la prise sur le réel.Or Dieu ne se rencontre que dans la prise sur le réel.Parce que Dieu est la première réalité.Nous nous croyons grands en informations, en détails précis sur les événements et sur l’histoire. Nous nous croyons savants de tout !!Mais en fait nous sommes sur orbite… et piégés.Sur orbite et très petits.Très petits en vérité, est très encombrés en mensonge.Fut un temps, je voulais passer mes jours de retraite à garder un troupeau de chèvres…Au moins, je pensais, je toucherais à la nature et à la réalité.Des chèvres… Quel bonheur !Mais j’ai trouvé mieux.L’école de la réalité et de la simplification, elle se trouve par excellence dans les moments silencieux de contemplation devant la présence de Jésus.

La meilleure part.  Plus besoin de chèvres !Présence à Dieu et soi-même vaut 1000 troupeaux de chèvres.C’est moins sympathique, mais c’est tellement plus immédiat comme réalité.Et pour tout dire, je crois que c’est le remède essentiel à notre temps pour nous remettre dans la réalité.Abraham est par excellence, maître de réalité.

Marie, aux pieds de Jésus, c’est une fille d’Abraham. La même veine.Et quand Dieu trouve un pauvre qui embrasse la réalité, et qui est embrassé par la réalité, alors il donne sa grâce.Pour Abraham, tellement réel à l’entrée de sa tente, Dieu lui a permis de rencontrer la Trinité et Dieu lui a donné un fils, du miracle, par la Trinité.À l’heure la plus chaude du jour Abraham a offert un agneau en sacrifice et en présentiel.Il a ouvert son cœur en réel.Et Dieu lui a ouvert le cœur à sa grâce.Sarah a comprise aussi.

Marie aussi, assise devant le Fils de Dieu.Le spirituel, la rencontre, surnaturelle, passe par le concret de la réalité la plus immédiate.Quand nous aurons compris cela en réel, Dieu élèvera notre cœur jusqu’au sien.