VINGT-CINQUIEME DIMANCHE ORDINAIRE A 2023

 » l’histoire de toute société jusqu’à nos jours, n’a été que l’histoire de luttes de classes »
Vous reconnaissez certainement, frères et sœurs, une phrase connue du ‘Manifeste du parti communiste’
Comme beaucoup de jeunes, dans le temps, je m’étais penché sur ce livre pour changer le monde vers son bonheur.
Je dois dire que je m’étais tellement ennuyé avec ses principes faux que j’avais été voir ailleurs, vers d’autres cieux qui puissent faire palpiter mon cœur.
Pour notre rêveur, Karl Marx, la grande histoire du monde doit tendre vers une fin,
vers un apaisement final, qui serait la victoire de l’Homme devenu Dieu sur terre.
Une sorte de Royaume de Dieu dans la matière.
«la force matérielle ne peut être abattue que par la force matérielle», écrit Marx.
[contribution à la critique de la philosophie du Droit de Hegel]
C’est comme cela qu’on fait de la mauvaise philosophie. Géniale mais fausse :
En réduisant la réalité à un seul aspect. Pour Marx, le plus bas de l’Histoire des hommes.
Toute différence doit être nivelée à cet aspect.
Plus de premiers.
Plus de derniers.
Le moteur de sa révolution, c’est une lutte pour le nivellement.
Le grand génie de Karl Marx se trouve dans l’incitation à « la dictature du prolétariat ».
« Pouvoir conquis par la violence que le prolétariat exerce, par l’intermédiaire du parti, sur la bourgeoisie et qui n’est lié par aucune loi ». [ Lénine]
Karl Marx a compris que s’il incitait les masses à la haine, il lâchait dans l’Histoire des forces destructrices gigantesques.
Plus de premiers, plus de derniers, parce que les derniers auront éliminé les premiers… par la violence, inévitablement.
Tous ceux qui se considèrent comme des Caïn pourront tuer les Abel.
Après deux siècles de cette idéologie de mort nous savons combien de massacres cette justification de la violence a engendrés.
Lénine, Staline, combien de millions de morts pour le Paradis égalitaire…? 3 ou 20 millions ?
Des enfants de chœur à côté de Mao : 70 millions de morts.
Pour atteindre la fin bienheureuse de l’Histoire.
De leur Histoire.. de cauchemar..

Et cette conception, cette illusion perdure dans beaucoup de têtes mal placées, et dans pas mal de têtes chrétiennes, que l’histoire s’ouvrira sur un temps lumineux et doux, ressemblant davantage à un encéphalogramme plat qu’à une intense communion. La paix du Christ n’est pas un encéphalogramme plat..!
« Prolétaires de tous pays, unissez-vous … dans la haine !
’Plus de derniers, plus de premiers,’ ça nous dit quelque chose.
Ne serait-ce pas les propos de Jésus, 2000 ans auparavant ?
… pas tout à fait.
Jésus dit que des derniers seront premiers, et des premiers seront derniers. Ce n’est pas tout à fait pareil.
Pour Marx c’est le Parti de l’Homme qui juge..
Pour Jésus, c’est un Maître..
Mais un Maître d’une infinie bonté ( infinie…) lui-même créateur de tous les dons, par amour.
Par surabondance d’amour.
Au-dessus de la nature humaine, au-dessus des calculs humains.
Dieu perturbe les calculs humains de la matière et de l’esprit pour donner sa base : La base de l’amour.
Ce n’est pas une idéologie que vient dévoiler Jésus.
C’est la force d’une relation d’amour, émanant du cœur de notre existence.
Ce n’est pas une violence que vient réveiller Jésus.
C’est la primauté de la liberté d’un cœur qui aime. Qui est invincible.
Comment est constitué la grande Histoire des hommes, pour Jésus ?
Elle est constituée par un fleuve invisible qui est une relation d’amour entre Dieu et les hommes, entre les hommes et Dieu, entre les hommes entre eux..
Et que se passe-t-il dans le concret de l’Histoire ?
Le Seigneur passe dans des petites choses.
Et il repère la réponse, notre docilité à un appel insignifiant.
Quelque chose qui ne sert à rien et qu’on pourrait éviter très facilement, dans le secret de notre cœur.
Si on entend sa voix pour ce rien du tout, il peut déplacer les montagnes et les continents en réponse.
Et si on ne répond pas ( « Seigneur, j’ai quelque chose d’autre à faire, j’ai un meilleur plan à te proposer, mon Dieu… J’ai à te proposer mon plan… » )
Ce sera un torrent de grâces dont on ne saura jamais la teneur, qui restera dans le néant.
Inexistantes.

Parce que on ne sera pas entrer dans ce fleuve d’amour que Dieu nous propose.

Et Dieu poursuivra son Histoire, sa Providence, sans nous, vers un Royaume de joie intense.
Mais alors… pourquoi mon voisin est-il payé de même façon que moi qui aie travaillé avec tellement plus d’efforts ou même de qualité ou même de génie ?
La réponse de Dieu est très claire.
Ce n’est pas la mesure de nos œuvres qui permet de juger.
Le jugement porte sur l’amour seul qui soulève mon cœur.
L’amour ne se paie que par l’amour.
La rétribution de l’amour c’est une grâce d’amour plus grande.
Et, par conséquent au moment même où je regarde mon voisin pour me mesurer à lui, j’oublie Celui qui me donne l’amour qui seul peut combler mon cœur, peut combler mes dons, peut combler ma joie.
Que j’ai un denier de salaire, et déjà ça me suffit, que j’ai mal aux jambes d’avoir fait les vendanges, que j’ai mal de partout d’avoir été au chômage devant ma télévision, ce qui compte au final de l’histoire c’est l’appel d’amour de Dieu dans les grandes choses ou dans les choses absolument insignifiantes.
Ce qui me paye c’est la présence de Dieu qui va en fin de compte me réjouir à travers toutes les différences d’avec mon voisin.
Que je sois premier que je sois dernier.
Mais en fait que je sois dernier de préférence.
Puisque le dernier, c’est celui qui n’a plus rien que l’amour de Dieu dans son cœur.
En fin de compte, le chrétien véritable, uni à Jésus pour la vie et pour la mort est parfaitement libre.
Et le but de l’Histoire, de l’Histoire des sociétés jusqu’à l’Histoire très intime de mon âme, c’est l’union amoureuse avec Dieu.
Comme le disait sainte Thérèse de l’enfant-Jésus :
 » Au soir de cette vie, je paraîtrai devant vous les mains vides, car je ne vous demande pas, Seigneur, de compter mes œuvres. Toutes nos justices ont des taches à vos yeux. »
Elle désire donc être la dernière

Les mains vides…
Mais « en étant l’amour, dans le cœur de l’Église », dit-elle.
Donc première dans l’amour.
Et, en deçà, la caravane des grands génies maléfiques passe. Il n’en restera rien.

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VINGT-QUATRIEME DIMANCHE ORDINAIRE A 2023

Le pardon

Frères et sœurs,
on ne peut pas s’aventurer à juger de la foi de quelqu’un.
Il existe tellement de variétés de chemins de foi, plus nombreux encore que les chemins des eaux souterraines.
Il y a des fois profondes ou de surface, qui peuvent s’étendre sur des kilomètres ou qui sont intenses au millimètre, des fois rigides ou amples, des fois monochrome et certaines d’une richesse harmonique géniale, des fois naines et d’autres explorant les galaxies.
Il y a la foi du clochard, cachée, de catégorie poids lourds et d’autres habillées en veston cravate, davantage dans le genre ballerine sur pointes…
Il existe la foi de dernière extrémité et la foi de persévérance héroïque…
Des fois cuites et recuites, et d’autres saignantes.
Notre Bon Dieu ne s’ennuie pas avec toutes ces merveilles.
Dieu ne s’ennuie pas, mais nous, on s’y perd et c’est belle humilité que de tout remettre cela dans la foi, à la bonté de Dieu.
Et cependant, pour juger d’une vie spirituelle, je pense qu’il y a une petite clairière. Le sentier de la foi nous échappe, mais on peut s’arrêter au milieu de cette forêt vierge dans une petite clairière, que l’on connaît tous, sur la carte.
C’est l’espace du pardon…
Parlons donc ‘pardon’…
Jésus pulvérise la comptabilité de Pierre.
7 fois….? 7, c’est déjà le chiffre de l’infini.
En bien non, pas 7 fois, mais 70 fois 7 fois…!
Autrement dit,  » arrête de compter, Simon-Pierre. Tu n’as pas encore été blessé… » Parce que, quand nous sommes blessé d’un cœur qui pardonne, on ne peut plus compter. On devient incapable de compter..
Je dis : ‘ blessé d’un cœur compatissant’, parce que le pardon est le fruit de la blessure, d’une grave blessure intime, qui s’est réfugiée au creux d’une main de tendresse.
Ce n’est pas une règle théorique que je vous dis là, chers frères et sœurs, c’est une observation pratique.
Tous ceux que j’ai rencontrés, capables de pardon ‘du fond du cœur’ étaient des grands blessés de l’âme, qui avaient dépassé leurs limites, dont le moteur avait cramé, par un viol, une trahison, un crash minable, un écrasement ou une soumission honteuse au démon et à ses ruses.

Ou tout cela à la fois…
Saint Paul est un grand cramé.
Saint Pierre, les apôtres, tous les saints… Aussi..

Mais ça ne suffit pas.
Car j’ai vu aussi de nombreuses victimes qui restaient cambrées dans la révolte.
Je me rappelle de cette fille musulmane qui s’était détruit la vie, bien aidée certes par de bons serviteurs du démon, et qui criait de sa cellule d’isolement, en prison, « comment je peux me pardonner ? Comment je peux me pardonner ? »
Ou encore, ce jeune gars de parents inconnus, William, en foyer de la DASS à l’époque, où je travaillais, qui gémissait sur sa haine de tout, « personne ne m’aime vraiment… « . Et qui tombait de blessures en blessures, et qui accumulait, comme il disait, conneries sur conneries, plus ou moins graves.
Oui, pour pardonner ‘du fond du cœur’, (c’est Jésus qui le demande, ce ‘fond du cœur ‘) il faut s’être pardonné soi-même.
Avoir pleuré sur sa nullité.
Puis ensuite, s’être réconcilié avec elle.
Et pour cela, frères et sœurs, il n’y a qu’une seule porte. Une seule.
Personne ne peut pardonner à son ennemi qui lui a massacré la vie, s’il n’a pas passé cette porte.
Cette porte, elle est toujours, au fond du gouffre, dans les cendres fumantes, un amour d’une infinie tendresse.
Ce que je vous dis là, frères et sœurs, c’est impossible.
Il est impossible d’associer la faute et l’amour, à vue humaine.
Pourquoi ?
Parce que, pour quiconque, la faute nous rend laid ou laide.
Pire, la faute brise le miroir qui nous renvoie notre image, et elle nous crève les yeux. Inévitablement, la faute détruit ce qu’il y a d’aimable en nous.
Aussi bien la faute sur l’on produit nous même, que celle qui nous est infligée. L’ennemi, il est d’abord en nous, le loup qui hurle la haine on ne sait où, au fond de nous entrailles.
Et c’est pour cela que je ne parle pas aux prudents d’entre vous, ni aux hommes de calcul.
Les prudents et les logiciens ne peuvent pas comprendre et ne peuvent pas accéder aux sources du pardon.
C’est comme s’ils avaient un casque sur leur tête de peur d’entendre le hurlement de leur cœur..

Et puis, la blessure provoque aussi une réaction de protection prudente.
Pire que tout.
Piège supplémentaire du malin.
On ne veut plus prendre de risque, tellement la blessure a brisé la confiance en nous.
Alors, c’est à vous que je parle, qui êtes mort un jour (un jour dont vous vous souvenez comme de ce matin, où vous êtes mort dans un accident, la plupart du temps pourri d’une faute, de ce jour où vous avez fait un choix qui vous a dépassé par sa laideur. Personne, peut-être, a vu ce choix de ténèbres, mais à cet instant-là, votre âme est morte. )
Ce jour-là, précis, vous êtes morts du sabre de la faute. Vous avez failli.
Votre jugement à vrillé.
Votre volonté est tombée dans un traquenard.
Même si on vous y a bien poussé, c’est vous.
De tout ce que je dis il n’y a que la Vierge Marie qui fait exception.
Elle arrive par le même chemin que nous, mais dans l’autre sens : de la pureté absolue, à la Croix, et au pardon.
Impossible humainement de vivre la faute et le pardon.
Seul le Saint Esprit peut créer une alliance entre la mort clinique de la faute et l’expérience d’un amour qui re-propose une vie en supplément.
Ceux qui pardonnent sont tous en sursis de vie. Comme Lazare sorti du tombeau, réanimé, à la voix de Jésus.
Pierre a fait cette entrée en réanimation à l’instant de cette nuit où il est devenu traître à l’amitié divine, où le Christ flagellé, tuméfié, l’a regardé.
Pierre a pleuré de toutes ses larmes.
‘je ne le connais pas…’
Trois fois.
La dette incommensurable. Là, il touche le fond.
Et la réponse de Jésus qui avait été anticipée :
 » quand tu seras revenu, affermis tes frères  »
La mort dans l’âme d’un côté, et le gouffre d’amour de l’autre.
À partir de ce moment là, Pierre a vécu le sursis de la grâce du Christ. Dans le pardon profond et, ensuite, jusqu’à son martyre.
Qui y a-t-il de plus vital pour l’homme et la femme ?
Ce n’est pas la vertu…
Alors on pourrait dire : ‘l’amour’…
Ça, c’est une réponse d’enfants du caté dont certains savent qu’à toute question,
quand on répond ‘l’amour’, ça marche…

Oui l’amour, être aimé(e) est vital pour être soi même.
Mais il y a 40000 espèces d’amour, des plus nulles au meilleures.
Et il y en a une qui est le chef d’œuvre de Dieu, et du même coup le plus riche et le plus fondamental bonheur de l’homme et de la femme.
Dieu, notre Dieu – aucun autre -, notre Dieu de l’Église, de Jésus Christ, de l’Église catholique plus particulièrement, a inventé l’amour de pardon.
Ce n’est même pas qu’il l’a inventé, c’est dans son essence même, divine. Sa perle.
Et c’est le plus fondamental pour le cœur de l’homme.
Avoir été une fois pardonné, avoir été ressuscité d’une faute irrémédiable, d’une mort de son âme.
Ce qui fait la grandeur d’une personne, ce ne sont pas ses réussites et ses bonnes oeuvres, c’est la profondeur à laquelle est venu la chercher le pardon.
Celui qui pardonne, d’une disposition profonde de son cœur, pardonne toujours d’une action de grâce qui monte de la résurrection de son âme.
Et voilà, frères et sœurs, pourquoi j’aime Jésus…
Parce que, tout au long de l’Ancien Testament, on n’arrête pas de supplier Dieu de donner son pardon.
Et ce n’est jamais gagné.
Mais Jésus, c’est celui qui enveloppe de sa tendresse mon cœur blessé.
Dans la mesure où je lui ouvre mon cœur, il m’inonde de son pardon.
De son amour si dépouillé sur la Croix, qu’il va plus loin que toutes mes pauvretés. Jésus, seul Sauveur.
Et Jésus ne fait pas que remettre tel ou tel péché,
Il nous remet dans les bras du Père qui déborde de miséricorde.
Et il nous permet, par cet excès de pardon, de tout restaurer en nous.
Il nous permet de ressusciter…!
Il nous permet de poser notre regard dans le cœur de notre frère, de notre sœur abîmée, pour trouver sa source de résurrection.
J’admets que, souvent, il faut aller la chercher très loin, cette source…
Mais Jésus se trouve précisément aussi loin dans le cœur de notre frère, et dans le nôtre.
Il est toujours en train de payer notre dette.
… Si on lui permet d’atteindre notre cœur, nos dettes et nos blessures …

VINGT-TROISIEME DIMANCHE ORDINAIRE A 2023

Frères et sœurs,
 » si deux ou trois d’entre vous demande n’importe quoi, Dieu les exaucera « . Comment parle Jésus ?
Jésus qui est la Parole…
Jésus parle en faisant descendre sa Vérité depuis les sommets jusqu’aux vallées. Comme les neiges éternelles quand elles sont près du ciel deviennent plus lourdes en bas des pentes.
Pour bien entrer dans la grâce de Jésus, la grâce de vérité, nous devons accueillir son message d’abord de sa présence, pour le vivre de la vie éternelle, jusqu’à la grâce qui enflamme notre désir de Dieu au fond de notre cœur.
Et tout devient lumineux.
 » si deux ou trois d’entre vous s’accordent pour demander n’importe quoi, Dieu les exaucera ».
Attention…
Il y a quand même cette mention : ‘d’entre vous…’
Vous, ce sont les disciples.
C’est à eux que Jésus s’adresse –
Les douze, ses fidèles, qui ne pensent, voient, que par l’amitié à Jésus auquel ils ont donné leur cœur.
Alors vous voyez frères et sœurs,
Les paroles de Jésus deviennent plus lumineuses, plus simples même, si on se rapproche de son cœur qui bat de la lumière éternelle.
Il faut laisser Jésus parler, il faut l’écouter jusqu’à la pureté de sa parole, pour accueillir la clé qui permet de descendre jusqu’au détail…
Le sommet :
 » quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux… »
C’est par là qu’il faut commencer, toujours commencer.
Le cœur des disciples, justement parce qu’ils sont « disciples », est tout donné à Jésus.
Il est inévitable alors, cela coule de source, que lorsque deux de ses disciples se mettent en prière sur n’importe quel sujet, ils demandent ce qui est précieux à Jésus.
Parce que, avant même de demander, ils pensent et respirent dans l’amour de Jésus.
Leur demande est inévitablement dans l’intention et dans la respiration de la grâce de Jésus.

Et alors…?
Je peux descendre du sommet…
Ce que ces deux-là auront lié ou délié correspondra inévitablement à ce que Dieu veut lier ou délier.
Puisque ce sera discerné dans l’amour de Dieu.
Et je suis le sentier de lumière…
2 ou 3, des disciples, qui sont dans l’amour de Jésus, qui demandent dans l’amour de Jésus, qui supplient dans l’amour de Jésus, que sont ils ?
Ils sont : l’Église.
Et l’Église, chers frères et sœurs, elle est toujours belle.
Même quand elle est salie par quelques pauvres malheureux, l’Église reste belle. Et de sa beauté, derrière les brumes des pauvres pécheurs qui lui font mal, l’Église propose, toujours, tous les jours, et partout, de la voûte étoilée jusqu’au recoin caché de notre cœur la lumière de Jésus…
L’Eglise propose le resplendissement de la joie de Dieu, de la joie de la vérité et de la charité.
Et vous voyez, personne ne peut prendre la place de l’Eglise. personne…
Parce que l’Église c’est Jésus qui parle à travers ses disciples fidèles, ses disciples amoureux.
Alors j’en arrive aux premières phrases de notre évangile d’aujourd’hui.
Vous voyez je suis descendu de la dernière phrase du texte, qui est la présence du cœur de Jésus, jusqu’à l’événement qui est mon frère dans l’erreur.
 » Si ton frère a péché contre toi…  »
Et maintenant nous pouvons résoudre cette phrase..
 » Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul la seul.  »
Il serait imprudent, téméraire, et même illusoire, de faire un reproche à son frère, si ce reproche n’était pas nourri de la parole de Jésus.
Pourquoi le disciple peut-il aller faire des reproches ?
Pour une seule raison.
C’est que quand notre frère a commis un péché contre nous, il a blessé l’Église. l’Église que nous aimons.
En fait, lui faire des reproches, ce n’est pas être justicier, c’est être un veilleur de l’Église et de la grâce de Dieu.
Quelle jolie et profonde expression du Prophète Ezekiel :  » je fais de toi un guetteur  »
Un guetteur, un interprète, un prophète.
Pourquoi je peux aller faire un reproche à mon frère ?Parce que ce reproche, il le vit déjà dans sa conscience, sous la lumière de l’Église. D’aller dire à mon frère qu’il a fait une faute, et quel que soit sa faute, c’est une faute contre moi, contre l’Église qui est en moi.
Hé bien, d’aller lui dire, à mon frère, s’est exprimer la tendresse de l’Église pour lui.
Jésus ne parle pas d’un redresseur de tort.
Jésus parle d’un guetteur, d’un prophète de la lumière de l’Église et donc de lui-même qui est tête de l’Église.
« Mon frère, tu as tort ».
 » mon frère, tu te trompes « .
Cela veut dire :
 » l’Église t’appelle à sa tendresse, et si je te dis que tu as tort, c’est parce que l’Église te propose son pardon, sa liberté, sa grandeur « .
Je ne suis qu’un interprète, mais quoique tu fasses, l’Église te rejoindra toujours de sa lumière.
Si tu l’acceptes, tu respireras la vie.
Si tu ne l’acceptes pas, c’est toi-même qui te coupes de la communauté et de l’amour de toi.
Frères et sœurs, nous comprenons alors pourquoi tant d’hommes et de femmes se tordent sur eux-mêmes pour fuir la lumière de l’Eglise qui illumine constamment les racines de leur conscience.
Nous comprenons pourquoi l’Église est la plus combattue au monde..
Parce que l’Église porte Jésus, parce que l’Église est toujours annoncée par des prophètes que nous sommes, si nous vivons en vérité et l’Église est notre vérité. Celui qui ne l’accepte pas veut faire taire sa conscience.
Œuvre désespérée des païens et des escrocs, des pervers.
Car le péché à ceci de particulier, qu’il aveugle et qu’il rend imperméable l’âme de celui qui est en faute.
Plus on est dans l’erreur du péché, plus on devient handicapé à accueillir la remarque de son frère et le retour à la paix et à la lumière.
La parole de Jésus dans son Église est comme une délicieuse mélodie qui caresse constamment les fibres de l’homme.
On peut essayer de crier, de faire du tapage, des fausses notes, mais inévitablement dans un recoin, au fond de notre cœur, la mélodie de Jésus et de son Église, de ses disciples, des cœurs qui sont unis au Sien, monte la musique qui fait le fond de la nature humaine.
Là où est l’Église là, notre conscience s’en trouve libre et heureuse. Là où est notre conscience, là l’Église chante sa mélodie.

Dans le monde, il n’y a pas de puissance plus grande que la force de la conscience. Il n’y a pas plus invulnérable qu’une conscience éclairée de la grâce.
 » va trouver ton frère, et chante lui la mélodie de l’Église.  »
Ce n’est pas toi qui va le lier ou le délier, c’est sa conscience elle-même qui va le libérer ou bien le rendre d’abord stérile, ensuite malade.
J’aime beaucoup cette petite phrase du Curé d’Ars, très simple :
 » Le soleil ne se cache pas de peur d’incommoder les oiseaux de nuit « .
Sous le soleil de la grâce de Jésus, notre âme ne peut pas trouver d’ombre où se cacher.
 » va trouver ton frère, et la lumière de l’Eglise inévitablement, si tu es d’Eglise, si tu es disciple, frôlera le mystère de sa conscience.
Tu auras été veilleur.
On ne te demande pas plus. »
Vous voyez jusqu’où descend la Parole de Jésus depuis ses sommets, purs, de vie éternelle…
« … et moi, je serai au milieu d’eux…  » Joie de leur cœur.

VINGT-DEUXIEME DIMANCHE ORDINAIRE A 2023

« Passe derrière moi Satan ! »
C’est quand même fort…
Pierre veut éviter à Jésus l’épreuve.
Il a une bonne intention Simon-Pierre.
Et Jésus dit que c’est Satan qui parle par Pierre.
Là, frères et sœurs, nous sommes vraiment au nœud de notre religion.
Ou plutôt, au point de divergence de notre religion catholique et de l’esprit du monde. Or, derrière l’esprit du monde, il y en a un qui se cache…
Nous sommes à la croisée des chemins même pour des chrétiens, ou les uns prennent à droite, les autres prennent à gauche.
L’épreuve, avec les souffrances qu’elle implique, n’est pas acceptable pour le monde. À la limite on peut imaginer un petit effort, allez, on peut accepter un effort plus conséquent pour un bénéfice juteux.
Mais envisager de souffrir et même de mourir sans tenter d’échapper au massacre… Le monde ne comprend pas.
Il met cela sur le compte de la maladie mentale.
Et même, le monde va obliger à se soigner devant de tels symptômes.. ‘Prend tes cachets’.
Combien j’entends de braves gens, et même des chrétiens qui disent s’être éloignés de Dieu parce que dans leur vie ils ont eu une épreuve qu’ils n’ont pas digérée…
Dieu n’avait qu’à pas me donner cette épreuve…!
Donc, je me venge. Je ne crois plus en lui !
Si Dieu était pour moi, il n’aurait pas permis que je souffre tant.
Alors que quand on y regarde de plus près, nous nous fabriquons si souvent nos souffrances, avec méthode, nous les entretenons… la plupart du temps souffrances tissées d’affectif mal placé.
Ce n’est pas simplement vis a vis de Dieu que l’on se venge.
On se venge de notre incapacité à franchir un passage obligé qu’on n’accepte pas.
Pourquoi, cette erreur d’esprit ?
Frères et sœurs, il n’y a que le chrétien qui puisse comprendre.
Le chrétien, je dis, le disciple du Christ qui veut vivre de l’Évangile.
Le chrétien de nom et de cœur.
En fait, l’homme, la femme qui a compris que Dieu n’est pas le Dieu du confort. Pas plus que le Dieu de la réussite.
Dieu et la souffrance

Notre Dieu n’est pas le Dieu mafieux qui nous fait gagner à tous coups dans nos affaires et dans nos jeux.
Il n’est pas le Dieu qui va nous ‘protéger.
Nous protéger de quoi ?
De la perte de notre emploi ? De la maladie ?
De l’incompréhension de notre conjoint ou de sa mauvaise humeur ou d’une divergence d’appréciation ou de caractère ?
Il n’est pas le Dieu qui va rendre sages les enfants.
Même pendant la messe…
Il n’est pas le Dieu qui garantit le pouvoir.
 » Passe derrière moi Satan !  »
Oui, le démon n’est pas loin de toutes ces conceptions qui n’ont rien à voir avec notre Sauveur Jésus Christ et son chemin de Rédemption.
Alors quel est notre Dieu, à nous chrétiens catholiques dans cette église ? Je proposerais deux approches :
Notre Dieu est le Dieu qui est là et nous aime.
C’est la seule certitude, qui ne garantit aucun succès, pourtant.
Deuxième approche, encore plus existentielle :
Les paroles de Jérémie dans la première lecture :
« tu m’as séduit, et je me suis laissé séduire ;
tu m’as saisi, et tu as réussi. »
Voilà notre Dieu, chers frères et sœurs !
C’est celui qui nous emporte le cœur.
Et après ?
Et bien après, on patauge…
On avance comme on peut, à travers nos pauvretés et celles des autres.
On avance à travers nos échecs et nos réussites, à travers nos souffrances et nos impossibilités, nos déserts et nos erreurs.
Et, inévitablement, à travers les obstacles et les persécutions.
Parce que si Dieu nous a saisi, c’est que la joie de la vie éternelle brûle notre coeur par monts et vallées et au delà des mers.
… Et au delà des gouffres.
 » Je me suis laissé séduire… »
C’est tout ce qu’on peut faire.
Après se présentent les difficultés… : les purifications indispensables, les épreuves communes à tout le monde, et celles spécifiques aux amis de Dieu, en plus…
Parce que si Dieu nous a séduit, quand il frappe à la porte du cœur, il y a une clause dans l’invitation à la séduction :
Il va nous donner envie de participer au Salut du monde – ce Salut que le monde ne veut pas, bien qu’il le désire du fond de sa nature –
Cette participation, elle se fait sur les pas du Christ.

Voilà, chers frères et sœurs, le programme de notre vie chrétienne.
Tout commence en séduction intime, – une petite grâce de rien du tout qui nous frôle d’une plénitude de joie.
Mais attention ! Si on lui dit bonjour, elle nous emmènera à la vie éternelle…! Même si au départ on n’en voulait pas tant.
Quant au reste de notre vie, rien n’est garanti..!
Enfin… si : joie du cœur et épreuves imprévisibles.
Certains diront :
‘mais Dieu ne m’a pas séduit… Snif !  »
Deux solutions :
Vous êtes-vous arrêté cinq minutes dans votre vie ? Arrêtez-vous une demie journée pour l’écouter, lui qui patiente depuis 20, 40 ans.
Et découvrez l’obstacle au profond de vous. Bien souvent l’obstacle qui demande le pardon.
Autre solution : c’est qu’en fait vous êtes déjà séduit, séduite, et vous croyez que ça doit se faire autrement, dans des signes plus évidents que semble avoir votre voisin. Mais non… Allez donc le rencontrer dans la prière silencieuse et vous verrez que votre cœur ne demande qu’à brûler de grâces divines.
Mais, dans un autre sens, si vous ne vous laissez pas séduire, sachez que vous ne pourrez jamais dire franchement :
 » arrière Satan !  »
 » Je vous exhorte, frères, par la tendresse de Dieu,
à lui présenter votre corps – votre personne tout entière –, en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu  »
Voilà ce que dit saint Paul au cœur doux et humble…
Alors, frères et sœurs… Votre choix ?
La tendresse intime de Dieu, ou les acouphènes de Satan ?

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HOMELIE 21° DIMANCHE ORDINAIRE

Jésus promet de donner à Pierre les clés du royaume.

Du royaume des cieux.

Quand Jésus parle, il est toujours très précis.

D’abord parce que Jésus est lumineux. « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire viennent
aisément. »

Et puis ensuite, Jésus ne cherche pas à faire des dissertations sur des sujets. Il exprime ce qu’il est et ce qu’il connaît très bien, le Royaume des Cieux, sa divinité, son union au Père. Ces mots sont donc absolument nets et précis, en tout ce qu’il dit et en toutes circonstances.

 » je te donnerai les clés du Royaume des Cieux »

Devant les autres apôtres, il s’adresse à Pierre.

C’est sans aucune ambiguïté.

 » tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église »

Sans aucune ambiguïté.

Jésus s’adresse à un homme, qui s’appelle Pierre, après qu’il ait lui-même changé le nom de ‘Simon’ en ‘Pierre’…

Et à cet homme, il donne tout pouvoir.

Tout pouvoir spirituel.

Pas d’équivoque.

Jésus institue Pierre à la tête de l’Église.

Pouvoir transmissible à tous les successeurs de Pierre. Pourquoi certains de nos frères chrétiens n’admettent-ils pas une parole aussi évidente de l’Évangile ? mystère…

Car cette parole ne fonde pas uniquement la structure de l’Église, de l’Église catholique, mais elle détermine le cœur de notre vie spirituelle, personnelle.

Si on n’accepte pas une parole de Jésus dans son sens plein, je ne vois pas comment on accepterait toutes les autres paroles de Jésus sans les dévier.

Et puis ensuite, si on n’accepte pas que vienne de Jésus un pouvoir de discernement donner à certains hommes et plus précisément au pape, et un pouvoir sacramentel, alors, je ne vois pas comment on peut vivre une vie spirituelle dans la foi. Oui, on peut vivre certaines observances de la religion, des ‘valeurs’, mais on ne peut pas ouvrir son cœur à la foi – cette puissance de vie insaisissable en nous – et courir sur les chemins impénétrables du Royaume des Cieux.

Impossible sans recevoir le discernement d’un autre, d’un consacré, qui reçoit sa mission et sa garantie de l’autorité unique du pape, qui, lui-même, reçoit sa mission et sa garantie du pouvoir que Jésus a donné à Pierre lui-même.

La pratique n’est pas toujours facile à vivre, soit, mais accueillir la Parole de Jésus ajuste notre foi et nous ajuste à l’Eglise catholique.

Cela c’est une première réflexion.

Et puis j’ai une deuxième réflexion, qui concerne la personnalité de Pierre. Jésus a choisi Pierre.

Mais pourquoi Jésus a choisi lui, et pas un autre ?
C’est le plan divin, bien sûr, mais la sagesse de Dieu grandit sur un terrain particulier de personnalité humaine.

Or, Pierre est un impulsif. D’abord parce que c’est un sanguin, mais aussi parce qu’il se sent en confiance avec le
Christ. Il ne cache rien au Christ.

Pierre ne peut pas cacher. C’est son tempérament.

Et Jésus sait bien que Pierre peut déraper à tout instant, à cause justement de son impulsivité.

Pierre ne dérapera pas par calcul, comme le fera Judas, mais il dérapera par excès d’amour, quand il voudra défendre son Ami, ou bien tout simplement par une peur qui le dépasse.

Et Jésus le sait. Mais il choisit Pierre pour être le premier comme guide vers le Royaume des Cieux.

Parce que Jésus sait que cette spontanéité qui restera périlleuse et pas très équilibrée pour Pierre, jusqu’à la croix, ou plus exactement jusqu’à la Pentecôte, et même encore un peu après… va pouvoir être un formidable ressort lorsque le
Saint-Esprit fera sa demeure dans le cœur de Pierre et l’enflammera de la permanence de sa présence.

En fait, le Saint-Esprit stabilise la fougue de l’amour humain, et il favorise en même temps une spontanéité à celui qui lui ouvre son âme.

Parce que l’amour ouvre le cœur au feu de la foi.

Ce feu va libérer aussi une sagesse qui ne vient pas de nous, mais de la grâce de Dieu.  » tu vois Simon, ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, tes mots viennent de plus loin… » Une dernière question : pourquoi Jésus interdit à ses disciples de dire la réponse de  Pierre ?

« Il leur ordonna de ne le dire à personne »

Tout simplement parce que la réponse de Pierre le dépasse et que tout en disant la vérité il ne connaît pas encore la vérité.

Pour Pierre, Jésus est le Messie, mais son idée de Messie ne correspond pas encore à la réalité. Il faudra que Jésus soit mort sur la croix puis ressuscite pour que Pierre et les autres apôtres connaissent de façon nette la réalité de la mission de Jésus, et son identité.

Et cela, frères et sœurs, nous concerne.

Parce que pour nous la Pentecôte n’est jamais terminée.

On se convertit, enfin on pense se convertir, quelque chose change dans notre vie vis-à-vis de Dieu.

Et on croit alors que nous sommes toute l’Église et que nous sommes toute lumière et que nous pouvons de tout. Il reste en fait une sagesse à acquérir : La sagesse de savoir, dans la foi, que nous ne savons rien dans la profondeur du mystère divin.

Et que même lorsque nous avons goûté un petit avant-goût de la croix et de la résurrection, (ça arrive) il reste encore une distance infinie entre la croix du Christ et la joie qui nous est promise dans le Royaume des Cieux.

L’esprit de mission sera davantage une intimité silencieuse avec le Christ qu’une proclamation des merveilles que nous aurons peut-être expérimentées.

Avançons nous d’abord pour recevoir de l’Église avant de vouloir annoncer l’Église.

Et même lorsque nous aurons reçu de l’Église, attendons donc que l’Esprit Saint nous presse de témoigner. Parce que c’est l’Esprit Saint qui nous donnera une spontanéité juste. Et comment attendre l’Esprit Saint ?
C’est très clair, nous deviendrons chrétien, lumineux et profond en se mettant en position de prière, d’oraison, de longues prières qui feront jaillir de nous un cri d’amour vers celui dont saint Paul dit que « tout est de lui, et par lui, et pour lui ». Et deuxièmement, en utilisant les clés du Royaume que Jésus a données à Pierre :

Les sacrements de l’Eglise. Il faut supplier longuement, péniblement sur nos petits cahiers de classe, pour que
Dieu nous donne la spontanéité d’amour de l’Esprit Saint.

La persévérance dans la prière et la pratique des sacrements sont le signe que la spontanéité de l’Esprit Saint vient réellement purifier et illuminer notre âme.

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