« L’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, vous enseignera tout. Il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.
Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ;
ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. »
Donc, frères et sœurs, l’Esprit Saint doit nous donner le sens de cette paix.
La paix que le monde veut donner et recherche n’est pas la même que la paix du Christ.
C’est la paix du Christ que nous recherchons.
La paix du monde ne nous intéresse pas.
Bien souvent, nous nous complaisons dans une confusion qui s’introduit souvent dans les prières universelles :
On prie pour la paix mais ce n’est pas la paix du Christ.
On glisse de la paix du cœur, de notre conscience et de notre âme, à la paix du monde qui est une paix de tranquillité à toutes les sauces.
« laisse-moi tranquille ! », voilà la paix du monde.
C’est la tranquillité qui n’est pas mauvaise en soi mais qui tolère les compromis et toutes les lâchetés.
J’aimerais à partir de la paix du Christ, et avec l’aide de l’Esprit Saint, pénétrer dans cette tranquillité empoisonnée de confusions pour laquelle vont voter les représentants de la nation : la tranquillité de fin de vie.
Cela est triste, d’assister au crépuscule d’une société.
Mais c’est surtout pénible d’être agressé dans notre conscience.
Nous portons les souffrances que s’infligent nos frères, aveugles ou déviés.
Nous les portons dans notre conscience et dans notre corps.
Le chrétien c’est celui qui a conscience de toutes ces souffrances et qui les porte jusqu’à la croix pour les offrir en pleurant à celui qui ne sait que aimer jusqu’au bout.
Alors ?
L’euthanasie… ce mot que notre monde moderne a renversé.
Il signifiait la grâce d’une mort paisible.
Il signifie maintenant une mort donnée dans un péché mortel partagé. Le suicide est un très grave péché contre Dieu.
Il faut bien se rendre compte que les philosophies ou les politiques qui oublient les fondamentaux de l’Église et de la foi n’empruntent pas les mêmes chemins, ni les mêmes codes, qu’une pensée éclairée par l’Esprit du Christ.
Nous sommes dans des chemins de pensée qui ne se croisent pas.
Le problème, c’est que pour se rendre compte des grandes erreurs idéologiques, et les reconnaître, il faut attendre les retombées de leurs massacres.
Nous le constaterons pour toutes les grandes idéologies éthiques, comme la culture wok, la libération de la paternité, de la maternité, de la sexualité.
Tous ces efforts de déconstruction des stéréotypes naturels.
D’où partent les pensées du siècle ? : D’un désir de tranquillité.
Un désir de plaisir immédiat.
D’un désir de confort social ou personnel.
Un désir de ‘ c’est pour ma pomme. Laisse-moi tranquille !’
Le plaisir, la tranquillité, le confort, butent sur les grands mystères de notre vie : la souffrance, le mystère de la vie et de la mort, le mystère du bien et du mal.
Un esprit qui ne respecte pas ces mystères en est irrité.
Il veut s’en délivrer. À tout prix.
C’est la ‘culture de mort’ que montrait du doigt Jean-Paul II, pour la honte de nos sociétés.
Et pour dévier les consciences, il n’y a pas mieux que de désigner une victime qui de préférence ne dira rien et qui sera même consentante à son rôle de victime.
Les plus faibles, les plus souffrants, ceux qui n’ont pas la parole: les nouveaux nés ou ceux qui n’ont plus la parole: les vieux et les isolés, feront bien l’affaire.
Tellement facile…!
La paix du Christ, c’est la correspondance de notre cœur à la vérité.
Ça ne veut pas dire une paix naïve.
Le chrétien ne se cache pas les yeux sur les difficultés et sur la souffrance.
Or, pour bien vivre et pour trouver la paix, le chrétien reconnaît d’abord sa nature.
Et voilà un mot qui est très dangereux pour tous les faussaires militants de notre siècle.
« La nature…! »
La nature des choses, la nature de l’homme et de la femme.
C’est un mot que les grands faussaires de l’esprit tentent au minimum de contourner, et au maximum de nier.
Ils vont multiplier les mots comme ‘ tolérance’, ‘respect’, ‘bien vivre’, ‘diversité’, ‘communication’, ‘responsabilité’, ‘autonomie’, ‘dignité’, que de verbiage !
Mais les idéologies modernes se bouchent les oreilles sur le mot ‘nature’.
Pour une première et bonne raison ( enfin, une très mauvaise raison…!)
C’est que si l’on admet qu’il faut correspondre à notre nature pour être en paix et heureux, on est obligé d’admettre qu’il y a un Dieu qui a fait notre nature.
Et qui peut faire notre bonheur, notre jouissance éternelle.
On est obligé de se soumettre à une sagesse supérieure.
Et on est obligé de découvrir et d’accueillir l’amour de Dieu.
Jusqu’à reconnaître que, sans la foi, il n’y a pas de salut, c’est-à-dire de bonheur, en dehors de la lumière du Christ que nous donne l’Église.
Et ça, c’est insupportable pour tous les idéologues de notre temps.
Ils préfèrent – ils aimeraient mieux trouver une autre solution, mais il y en a pas d’autres – ils préfèrent imposer une pensée absurde, qui ne tient pas debout.
Ils préfèrent déconstruire – que ce mot est vil et faux ! – déconstruire l’évidence plutôt que de reconnaître que Dieu les aime dans la nature qu’il a créée.
Le grand et premier clivage, il n’est pas dans les considérations de compassion, de diversités de genres et de sexualités, ni dans les inégalités, dans la lutte pour les opprimés, il n’est pas dans un faux respect d’autrui jusqu’à l’accompagner dans son suicide…
Ça, ce sont des sophismes, de la fumée pour cacher un malaise beaucoup plus profond.
Le malaise profond c’est que l’on ne veut pas reconnaître qu’il y a Dieu.
S’il n’y a pas de Dieu on en arrive à tout déconstruire parce qu’on veut faire croire que tout est construit et fictif.
Et quand on aura tout déconstruit, on déconstruira ceux qui ont déconstruit.
C’est le coup classique. C’est le train de Satan, en première classe.
S’il y a Dieu, il faut le rechercher et se donner à Lui.
Ça ne veut pas dire que c’est facile, mais ça donne une toute autre orientation à notre vie.
Et ça donne un tout autre sens à la souffrance, à la mort, à la peine.
Si la souffrance et la mort n’ont pas de sens dans la lumière du Christ sur la Croix, elles n’ont pas de sens du tout et on ne sait pas comment s’en dépêtrer.
Il faut les fuir, jusqu’au suicide.
Assisté ou pas…
Si l’on croit en Dieu, on croit en notre nature, bonne, mais blessée, et on croit en celui qui vient sauver notre âme : Jésus-Christ.
On croit en l’Église, une, sainte, catholique et apostolique.
On croit alors à l’amitié avec le Seigneur qui nous révèle la beauté profonde de notre être, même dans la vieillesse et la maladie.
On en arrive à légitimer ce qui n’a pas de sens.
Simplement pour le fait de refuser de façon catégorique au fond de soi, quoi?… la rencontre avec Dieu.
Oui, il est vrai que l’on peut être déçu de notre monde, déçu de nous-même, déçu de toute cette souffrance qui provient de nos détachements forcés, de nos échecs et de toutes les morts que nous vivons.
Mais le croyant ne donne pas une solution par la logique, il donne sa solution par l’amitié de charité.
Et cette solution il la trouve comment ? où ?
Il la trouve dans le recoin secret où il peut se mettre à genoux et prier.
L’homme ne trouvera une solution à la souffrance et à la mort et à toutes les diminutions de ses possibilités, qu’en tendant les mains vers Dieu.
Dans la foi, avec obstination.
Alors, parce que Dieu aime les profondeurs de notre âme, et de notre corps, nous pouvons trouver la paix.
Et je peux rejoindre mon frère blessé dans les profondeurs de son âme, parce que Dieu veut le rejoindre dans les profondeurs de son âme blessée, comme la mienne.
Alors, oui, on entre dans une culture de vie, une culture de vraie amitié, une culture de la beauté, dans la vérité de l’autre.
Même si cet autre est souffrant ou diminué.
En voulant soulager des souffrances sans Dieu, on rajoute des tortures à l’homme.
Les tortures de conscience crieront beaucoup plus fort et provoqueront des dégâts physiques supplémentaires.
Si on ne veut pas demander le pardon de Dieu, alors on demande l’euthanasie des consciences qui crient trop fort leur malaise.
La conscience religieuse peut seule venir à bout de toutes les souffrances.
Tant qu’elle sera ignorée et combattue, par stéréotype et par principe, la culture de mort sera le seul échappatoire.
Bien sûr, la conscience religieuse compose avec la misère humaine.
Le fanatisme et le pharisaïsme sont ses grandes déviations.
Il faut toujours être aux aguets pour nous-mêmes et pour notre communauté de ces deux écarts pervers de la religion.
Mais ce n’est pas parce que la religion est toujours dans un équilibre fragile, qu’il faut choisir la solution du suicide de toute une société.
Ce n’est pas parce que l’homme est pollué par le fanatisme ou par le pharisaïsme qu’il faut lui arracher son cœur et sa conscience.
Solution pire que le mal à combattre.
Soit l’homme se met à genoux, écoute la parole de vérité qui sort de la bouche de Dieu et qui est portée par l’Église. Alors il embrasse la croix du Christ qui le sauve. Et il trouve la paix du cœur.
Soit l’homme veut rester debout, fier, toujours fier, (!) avec son jugement seul, se croyant Dieu et prenant sa place, et il devient ridicule et il se fait hara-kiri.
Il trouve alors la tranquillité du néant.
Ou plutôt, le vacarme de l’enfer.