VINGT SEPTIEME DIMANCHE ORDINAIRE 2025

Les apôtres sont avec Jésus, et ils demandent que leur foi augmente…
Être avec Jésus physiquement, entendre ses paroles, ne leur suffit pas.
Peut-être même est-ce un inconvénient d’être trop proche de lui ?
Parce que l’aspect ‘ beauté morale ‘ et même ‘ beauté physique ‘ de Jésus devait captiver ceux qui l’approchaient.
Et favoriser un plaisir humain, un bien-être trop humain qui nuisait à l’acte de foi.
Remarquons que Jésus prend pour la foi la même image que pour le Royaume des Cieux.
Une graine de moutarde… la plus petite des graines, qui peut donner un grand arbre.

Qu’est-ce que c’est que cette graine dans notre esprit, qui ne pèse rien, et qui peut transporter des montagnes ?
Et surtout comment peut-on la faire grandir ?
On a la foi ou on ne l’a pas ?
Si on avait simplement cette petite graine, dit Jésus, on arriverait déjà à déraciner des arbres…!
Qui, dans cette église, ce matin, a un gramme de foi…?

Bon alors, je vais essayer de décortiquer ce phénomène mystérieux qui s’appelle la foi.
Qui peut augmenter;
Qui peut donc aussi diminuer;
Et qui peut être agissante d’une force redoutable.

La foi qu’est ce que c’est ?
Ça commence comment ?
Certains diront c’est un sentiment qui se rapproche de la confiance.
Peut-être qu’il y a un peu de ça quand on parle d’une relation naturelle qui peut aller jusqu’à l’amitié.
‘ j’ai foi en toi !’. c’est un beau compliment.
Seulement voilà, dans une dimension religieuse, de vie intérieure, la foi ne s’attache pas aux sentiments, ni même à la sympathie.
La foi théologale est une intuition plus profonde que le ressenti sensible.
La foi est une certitude.
Qui surgit d’une vérité reçue ou d’une présence.
La foi théologale c’est une présence qui se fait vérité, certaine, et saisie par une intuition qui est une grâce, c’est à dire qui nous est donnée, indépendamment de nous. On ne sait pas comment, mais ça demande notre accord.

Vous allez me dire :
Pourquoi alors les apôtres parlent de croissance ?
On a la foi ou on ne l’a pas !
On a cette intuition ou on ne l’a pas.
Oui c’est vrai.
Il y a un premier mouvement de foi, surnaturel, qui jaillit du cœur de nous-même dont on ne peut pas douter sur le moment.
De la même façon qu’on ne peut pas douter de notre vie,
ou de l’existence du soleil quand on ouvre les yeux.
Mais qu’on peut refuser et rester athée.
Et là, il n’y a pas place pour du plus ou du moins.
Cependant, ce pur jaillissement d’une lumière qui envahit les profondeurs de notre âme a besoin d’être nourri pour ne pas être feu d’artifice qui se dissipe dans la nuit.

Dans le biberon de la foi, il y a deux ingrédients absolument indispensables.

Imaginons quelqu’un, un garde forestier, qui revient en courant au village, et qui, essoufflé et tremblant, entre chez lui et dit à sa femme :
‘J’ai rencontré un ours !’
S’il décrit simplement un grognement derrière les buissons, son épouse va se moquer de lui.
‘ mais mon brave Gaston. – en fait il s’appelait Gaston effectivement – entendre un grognement dans un buisson ce n’est pas rencontré l’ours !
Il faut avoir vu l’ours pour parler d’une rencontre.

Et si Gaston lui dit : ‘ Mais oui ! il faisait deux mètres de haut, avec des petits yeux, il se léchait les babines, il remuait ses pattes avant comme si j’étais déjà dans son assiette…’
Alors là, Simone – son épouse s’appelle Simone – elle va commencer à le prendre au sérieux.

Quel rapport avec la foi ?
C’est très simple.
Le grognement c’est la première intuition de la grâce qui vient toucher l’oreille de notre cœur.
Mais qui peut disparaître aussi vite qu’elle s’est produite.
Alors, il y a les petits malins qui veulent que l’ours sorte de son buisson. C’est quand même mieux !
Pas pour la tranquillité de Gaston, mais pour la certitude qu’il ferait bien de courir !
Et bien, la foi doit adhérer à des vérités qui sortent de derrière les buissons.
Le jaillissement de l’intuition trouve sa consistance quand on reçoit des vérités qu’elle va illuminer par l’intérieur.
Combien j’ai rencontré de personnes qui me disent :
‘ j’ai la foi ‘…
Très bien !
Mais leur foi est une sorte de nébuleuse sans vie; elles ont le ressenti d’une bonne étoile, d’une Providence protectrice et très générale.
Elles ne vont pas plus loin. Ça risquerait de les engager trop.
Leur foi ne leur donne pas de vérité.
Simplement du ressenti diffus.
Ça leur permet peut-être de dormir une heure de plus chaque nuit, de savoir qu’il y a quelque chose de favorable au milieu de leurs malheurs ou de leurs épreuves.
Ils ont une foi informe et floue qui est souvent un sentiment, rempli d’illusions qui les arrangent, pour se rassurer.

Quand les apôtres demandent : ‘ augmente en nous la foi !’ il ne parle pas de cette foi sentimentale qui peut s’évanouir dans les difficultés.
En fait, la foi que demande Jésus-Christ, la foi chrétienne, peut augmenter, en précisions, en profondeur de vérité, en compréhension des mystères qu’elle révèle comme à travers un voile.

Mais il faut recevoir cette grâce, lumière après lumière, pour clarifier notre esprit qui reste pourtant dans la nuit, la nuit de la foi.
Lumières après lumières doivent être reçues par tout notre être depuis l’intuition jusqu’à notre raison qui n’est pas très contente de rester dans ses limites.

Le pur mouvement de la foi réclame de recevoir de l’Église la vérité des mystères.
Si l’on ne reçoit pas ces vérités de l’Église, nous restons soit dans un flou fragile et nocif, et c’est le fond commun de notre société, troupeau aveugle et manipulé, soit dans les idées fausses, qui peuvent aller de l’ésotérisme empoisonné, aux fantômes un peu débiles, à la superstition, ou un peu plus évoluée mais non moins dangereuse, à l’hérésie qui va amputer notre esprit et notre vie.

Donc nous pouvons grandir dans la connaissance de notre foi.
Mais ce sera toujours en recevant la grâce de Dieu, première, et illuminatrice.
On peut lire la Bible de long en large ou écouter multiples prédications, si l’on n’a pas la grâce illuminatrice, tout cela restera stérile.

Mais je n’en ai pas fini avec la croissance de la foi.
Parce que, Gaston, il peut bien décrire les dents de l’ours, ses yeux, ses griffes, et sa fourrure un peu plus blanche sur le ventre que sur le dos… Simone le croira beaucoup plus s’il a une balafre qui lui descend du visage jusqu’en bas du dos.
Si Gaston s’est battu avec l’ours, alors là, c’est un vrai témoignage.
On peut même appeler Paris Match.

Vous voyez, frères et sœurs… la foi peut augmenter en certitude et en densité.
À quoi correspond cette bataille avec l’ours?
C’est très simple.
C’est que notre foi, ce jaillissement intuitif vers la lumière, vers des vérités, elle ne trouve son achèvement que si elle atteint son objet, qui est Jésus-Christ, Dieu amour, une Personne, qui nous invite à une relation d’intimité.
Et donc… la bataille avec l’ours, c’est l’amour de Dieu qui passe dans nos œuvres. c’est la bataille de Jacob avec Dieu, dans la nuit.
Je ne peux pas croire en un Dieu amour si cet amour ne me transforme pas de sa tendresse, concrètement, et si je ne lui réponds pas par l’amour de mon cœur.
Je dois me laisser griffer par l’amour de Dieu.
Et là, oui, je peux augmenter en foi et en charité, à l’infini.
Jusqu’au don de moi-même.
Au don permanent de moi-même.
Quand j’aurais gardé les bêtes, je veux continuer à servir Celui qui m’aime.
Et le servir, c’est ouvrir mon cœur à sa louange, c’est ouvrir mon cœur à sa rencontre, c’est répondre à son amour par mon amour permanent et fidèle.

Alors oui, la petite intuition de la foi – qui demeure – peu illuminer mon esprit d’un horizon à l’autre de la présence de Dieu.
Et je peux rejoindre Dieu en lui-même, dans une fidélité persévérante, fidélité aux vérités de la foi dans toute sa beauté, avec l’aide de l’Esprit Saint.
Et si je rejoins Dieu par la foi, je vivrai de la force de Dieu jusqu’à la croix et jusqu’à la résurrection.
En fait, jusqu’à la vision jouissive, immédiate, nue, de Celui qui me sauve.

‘ Seigneur, augmente en nous la foi jusqu’à la vision ‘
Fais-moi rencontrer l’ours jusqu’au contact de sa fourrure dense.

VINGT SIXIEME DIMANCHE ORDINAIRE 2025

VINGT SIXIEME DIMANCHE ORDINAIRE 2025

« j’ai cinq frères. Que Lazare aille leur parler…»
Il aurait pu dire : « Permet moi Père Abraham que j’aille parler à mes frères !»
Dans le tragique, il y a comme une note d’humour.
Allez parler à ses frères, … la honte ..il vaut mieux passer par un autre…!

Mais en fait, la question n’est pas là.
La question c’est Abraham qui le pose. La vraie.
Ils ont Moïse et les Prophètes : qu’ils les écoutent !
Elle est où la question ? en fait, tout le propos de Jésus.
Elle est : «qu’ils les écoutent !»
L’attitude d’écoute…
Qu’est ce qui fait la valeur de quelqu’un ?
Comment capter la profondeur de cœur d’une personne ?
Ce n’est pas en fait par ses paroles.
En tout cas, pas en premier lieu.
C’est par son écoute.

D’abord il faut s’entendre sur ce mot précieux : l’écoute…
On peut le prendre à sa surface : ‘je t’écoute, beau merle !’… ou bien l’institutrice en manque d’autorité qui crie à toute la classe agitée : ‘écoutez-moi un peu !
Il y a des mots comme cela, dont on peut effleurer l’écorce ou bien plonger dans la
densité : connaître, aimer, communier…etc…
ha oui, celui-là je le connais… c’est celui que je croise tous les jours en allant au travail
j’aime bien prendre mon petit café avec les copains’.. Mais Abraham ne parle pas à la surface des choses. D’ailleurs, il insiste: « s’ils n’écoutent pas Moïse et les Prophètes ils ne capteront même pas un ressuscité qui passe devant leur yeux. »
Alors plongeons là où l’homme devient homme, où il perçoit son cœur qui bat et la joie
de son âme. Écouter … « Bienheureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent.»
Écouter, ce n’est pas encore entendre. Ce n’est pas non plus comprendre. Ca, ça vient après, quelquefois longtemps après.

Écouter c’est être en disposition favorable d’accueil.
Plus que ça, écouter c’est être en sympathie avec les personnes ou les événements. (On ne peut pas écouter quand on est en position de jugement.)
Je dirais même, c’est être en compassion avec le cœur de celui qui nous délivre un message. Être ajuster, dans notre réception, à son cœur.
Et cette compassion, elle est très difficile, car elle tient de l’amour qui irrigue notre
âme. Et donc elle tient de notre silence intérieur, là où le silence est fruit d’un amour profond. Reçu et reconnu. Quand Abraham préconise l’écoute des prophètes et de Moïse, il entend par là une certaine complaisance amoureuse pour ces hommes de foi. Vous savez, frères et sœurs, cette reconnaissance filiale et familiale. Moïse, c’est ma famille. Les Prophètes, les hommes de Dieu, ce sont mes frères, ce sont mes pères, qui m’appellent aux désirs profonds de mon cœur. Ou disons, je veux être dans la lumière qui émane de leurs lèvres. On ne peut pas être un artiste si on ne tremble pas des frémissements secrets de la
nuit ou d’un rayon de soleil. L’artiste, celui dont le sang est artiste, par prédestination, celui-là sait écouter. Paul Eluard écrit dans l’un de ses poèmes ( Défense de savoir):
‘ Les astres sont dans l’eau. La Beauté n’a plus d’ombres.’ Voilà l’écoute !
Mais tous les poètes :
Van Gogh : « Exprimer l’espérance par quelque étoile. L’ardeur d’un être par un
rayonnement de soleil couchant. » (lettre à Théo, son frère, 1888)
Ou Jules Supervielle : « je ne vais pas toujours seul au fond de moi-même
Et j’entraîne avec moi plus d’un être vivant (…)
J’entasse dans ma nuit, comme un vaisseau qui sombre, Pèle-Mêle, les passagers et les marins, Et j’éteins la lumière aux yeux, dans les cabines. Je me fais des amis des grandes profondeurs.» (Un poète)
Voila les immenses écoutants ! les veilleurs… de vie. Mais il ya mieux… Il y a celui qui écoute, qui va jusqu’au chemin perdu. Celui ou celle qui a laissé le Saint Esprit être l’oreille de son cœur
« En ce lieu, vous me montrerez
Tout ce que prétendait mon âme. O vie ! vous me donnerez
Ce pourquoi mon cœur vous réclame ;

Et que déjà d’un pur amour
Vous me donnâtes l’autre jour.’ (Cantique spirituel de Jean de la Croix)

Évidemment que si les 5 frères du riche avaient écouté avec l’oreille du Saint Esprit, ils auraient joué sur les cordes de la Vie éternelle et ouvert les portes de leur
paradis.
Lazare avait cette poésie cachée derrière ses ulcères et le vide de son ventre. Le portail devant lequel il était formait une frontière pour le riche. Et si ce riche ne pouvait voir et écouter au delà, comment aurait-il pu faire pour écouter le pauvre cœur d’un pauvre
Comment aurait-il pu avoir les paroles de celui qui voit et écoute ?
Comment aurait-il pu goûter aux vibrations du Saint Esprit ?
Il ne pouvait pas reconnaître l’expérience du paradis.
Mais, comme disait l’autre : ‘si vous m’avez compris, c’est que je me suis mal exprimé ’

VINGT CINQUIEME DIMANCHE ORDINAIRE 2025

 

Le chrétien réaliste

Bon alors…

Il semble quon ait affaire à une parabole…

L’homme riche c’est qui ?

Est-ce Dieu lui-même ?

Le gérant c’est qui ?

Est-ce que ce peut être Jésus ?

Ou nous-mêmes, puisqu’on est quand même plutôt mauvais… ?

Habituellement, pour les paraboles on trouve des correspondances entre la vie

spirituelle et les images qui nous sont présentées.

Mais là, frères et sœurs, ça colle pas.

Jésus dans les évangiles est précis au millimètre près.

Dans chacune de ses paroles.

D’ailleurs, toute la Bible est ainsi.

Jésus dans chacun de ces gestes, des moments qu’il choisit pour agir, dans ses explications et dans ces silences, dans le choix des personnes, Jésus travaille dans la perfection.

Or, dans l’évangile d’aujourd’hui ça ne colle pas !

Le gérant est tordu de chez tordu.

Le maître félicite le jeu de malhonnêteté de l’escroc.

Quest-ce que c’est que cette parabole véreuse ?

Saint Luc ne se serait-il pas trompé?

Mais attendez… Jésus n’a jamais dit que c’était une parabole !

à moins que ce ne soit une parabole de panier de crabes.

En fait, là, il fait simplement le constat des relations des fils de ce monde, affaires de duperies et de mensonges.

Jésus parle à ses disciples.

Mais ce qui n’est pas dans l’Évangile aujourd’hui, la phrase qui suit, c’est que les pharisiens entendent ce que Jésus dit.

Et vous allez comprendre..

Jésus, après, s’adresse à eux et leur dit : vous êtes, vous, de ces gérants boiteux, qui se donne pour juste aux yeux des hommes mais vous êtes au service du diable

Vous êtes de ces fils du monde qui sont plus habiles que les fils de lumière.

Plus habiles dans vos manipulations et vos escroqueries.

Effectivement, la spécialité des chrétiens, des hommes de Dieu, peut-être même je dirais de l’Église, n‘est pas l’habileté.

Le monde se rit et profite de cette pauvre Église qui ressemble parfois dans ses enfants, à l’Albatros de Victor Hugo. Maladroite en ses affairesBref, revenons à l’Évangile…

Jésus décrit une situation où tout le monde essaie de tirer son épingle du jeu.

Tous les coups sont permis.

Le gérant est incompétent, il est menteur, paresseux, orgueilleux. Mais il est habile…

Selon les méthodes du monde.

L’homme riche se satisfait de l’entourloupe de son gérant qu‘il met à la porte.

Donc de la part du Christ, cest un constat du mensonge ambiant qui règne.

Mais à un moment donné, il y a un changement de point de vue.

Le Christ prend la parole en son nom :

« eh bien moi je vous le dis…»

Ça y est, là, il envoie la lumière…

« faites-vous des amis avec l’argent malhonnête…»

Autrement dit, cet argent pourri n’en n’ ayez pas peur.

Utilisez-le en l’orientant vers le Royaume des Cieux.

C’est pas celui qui utilise l’argent qui est malhonnête cest l’argent lui-même, qui est trompeur.

Il peut nous servir si nous-même nous ne lui sommes pas asservis.

Quand on le retient ça veut dire déjà qu’on lui est asservi.

Donc, après avoir fait un portrait désastreux des relations des fils de ce monde, Jésus pose ses bases de vertus.

«Celui qui est digne de confiance dans une petite chose sera digne de confiance dans une grande.»

«Celui qui malhonnête dans une petite chose ( qui vole un œuf…) sera malhonnête dans une grande ( il sera capable de voler un bœuf)».

Alors je voudrais revenir sur cette constatation de Jésus, que les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière.

De la part de Jésus ce nest pas une critique cest simplement une constatation.

Que les fils de la lumière ne soient pas habiles dans les affaires du monde, hé bien.. tant pis, faisons avec. Mais qu‘ils ne soient pas habiles dans la vérité et ne soient pas réalistes, ça cest autre chose. Et ça c´est très gênant.

Très gênant pour l’Église.

Que l’Église soit maladroite, qu’elle se emmêle les pinceaux, que parfois elle patauge même…

On peut le regarder avec un doux sourire et compassion.

Parfois avec douleur. Mais que les chrétiens ne soient pas réalistes, c’est un péché.

Je dirais… pire ! C’est un contre témoignage.

Parce que notre Dieu est le Dieu du réel.

Et notre Dieu nous a fait avec des yeux en face des trous, normalement.Or qu’est-ce qu’on constate ?

Que beaucoup de chrétiens ne se suffisent pas de la vérité, de la vraie réalité, qui peut être parfois, et même souvent, abrupte, insuffisante et frustrante.

Quels sont nos défauts fréquents ?

D’un côté il y a les doux.

Les défauts des doux.. Le rêve.

Les doux chrétiens confondent la charité avec la douceur, l’espérance avec une

sorte de rêve idéaliste; vous savez ce rêve de la paix, de la fraternité où tout le monde se tient par la main.

Appuyé tout cela sur un sentiment vague d’une présence qui les protégerait et qu’ils appellent la foi.

Mais ce n’est pas la réalité.

La communion chrétienne n’est pas une caresse de petite fille sur le bras de sa copine. C’est une union avec un Sauveur sacrifié, crucifié par ceux qui sont aux prises avec

le démon.

Le rêve, il est à des années-lumière de la croix.

Frères et sœurs, nous sommes en lutte contre l’esprit du mal qui est le Prince de ce monde.

C’est ça la réalité.

Et nous mourrons sur la croix pour suivre le Christ-lumière jusqu ‘à sa résurrection. C’est ça la réalité.

Elle nous dépasse. Si on na pas la grâce c’est impensable à vivre, mais en tout cas c’est ça la réalité.

Et puis il y a les chrétiens collaborateurs.

Les collabos d’avec le monde.

Ceux qui arrivent à servir à la fois Dieu et l’Argent.

Ou bien Dieu et la gloire.

Certains arrivent même à servir Dieu et la malhonnêteté.

Oui oui cest vrai! on peut y arriver !

On est un escroc, on travaille au noir, on filoute la société ou les impôts, ou on est tout simplement un mafieux, et on prie la Sainte Vierge.

On peut même aller à la messe.

Il y a plus subtil aussi.

On a notre religion mais faut pas quelle freine notre réussite dans le monde. … faut pas quelle nous prive de notre fauteuil et de notre télé et peut-être aussi de notre petit café après le déjeuner.

On va avoir le discours peut-être même l’apparence mais cest pour tromper la réalité.On ne peut pas servir à la fois Dieu et son fauteuil, et sa promotion dans le travail,

et l’abrutissement devant la télé, et les satisfactions du ventre et du bas-ventre.

On ne peut pas servir à la fois Dieu et nos émotions, et nos affections.

Avant de devenir péché c’est un manque de réalisme.

Qui devient péché oui, quand on se met à préserver nos intérêts contre Dieu et contre nos frères.

Mais ça, on ne le dit pas. On ne le montre pas.

Il existe une autre espèce de chrétien qui nest pas réaliste et par conséquent qui réduit de façon désastreuse le témoignage de l’Église.

Cette espèce nest pas si rare que ça.

C’est le chrétien superstitieux.

Le chrétien qui se sert de sa foi pour vivre de piété superstitieuse.

Ça veut dire qu’il va chercher des révélations, ou simplement des

correspondances ou des grâces, pour les posséder à son profit.

Qu’elles soient vraies ou fausses ça ne l’intéresse guère d’ailleurs

Et cela est très néfaste pour une croissance spirituelle.

Il va s’attacher par exemple à tel ou tel objet telle ou telle médaille, il va voir des correspondances dans tel événement, bref il va essayer de se rassurer quelquefois

même de se faire peur, agrémenté de magnifiques prières teintées de superstition

qui nont rien à voir avec la relation intime avec notre Dieu et Sauveur.

Chrétiens souvent inquiets ou irritables, ou encore plus simplement, malades.

On ne peut pas servir Dieu et notre imagination.

Dans ces cas-là, on s’attachera à l’imagination et on vivra dans l’illusion.

Quand je dis imagination je pense aussi à notre sensibilité à nos émotions, à nos souvenirs.

Et puis, il y a les chrétiens agressifs.

Agressifs dans le sens de volontaires , mais qui déplacent le cœur de la foi dans une réalité qui n’est pas celle du cœur de la foi.

Chrétiens idéalistes, qui ne s’attachent pas au Christ, premier servi, mais à une cause.

Une cause très noble, humanitaire, qui nest pas mauvaise mais qui devient la lumière principale de leur vie en cachant la lumière du Christ.

Ils oublient la toute puissance de Dieu.

Chrétiens qui se focalisent sur une amélioration du bonheur terrestre.

Lutte pour la justice sociale.

Et c’est très bien.

Lutte pour la vie, pour l’éducation… et Dieu sait si on a besoin d’être vigilant…

Lutte pour l’égalité, n’importe quel égalité, cest un slogan qui fait bien…

Dieu na rien fait dans l’égalité.

Lutte pour la survivance de notre terre.Et c’est très bien.

Lutte pour mieux manger, pour mieux respirer, pour être mieux logé, pour mieux circuler, pour mieux baiser, enfin pour tous les mieux possibles.

Et c’est très bien….

Mais il se fait une confusion avec ce que nous demande Jésus.

Jésus a dit :

« Chercher le royaume de Dieu et le reste vous sera donné par surcroît.

Or celui qui ne cherche pas le Royaume de Dieu, premier servi, n’»

est pas réaliste. Il est pollué.

Il nest pas réaliste sur son bonheur.

Il va chercher la paix qui ne sera pas la paix du Christ.

Son amour sera un faux amour, pas la charité du Saint Esprit .

Il va chercher à aider son frère et il va le rendre plus mauvais que lui.

Il s’imaginera trouver son salut, mais il ouvrira des chemins de perdition.

Mais alors… Comment reconnaître le chrétien réaliste ?

Facile…

C’est celui qui proclame par ses paroles et par son cœur et par ses actes, Tout autre sacrifice étant valable, que: « il n’y a qu´un seul Dieu. il n’ y a qu’ un seul médiateur entre Dieu et les hommes : un homme, le Christ Jésus qui s’est donné lui-même en rançon pour tous.»

Ce nest qu’à partir de lui que toute prière sera bonne et agréable.

Et que nous libérerons nos intentions des rêves et des déviations..

Quon deviendra plus réaliste et plus témoins de notre foi.

Nous ne serons pas plus habile sur terre mais ajusté à la vie éternelle.

Bon, cette homélie a été un peu longue;

je rêve encore que les mots peuvent changer les cœurs.

Croix glorieuse

En fait on a presque un puzzle avec les textes de cette fête de la Croix glorieuse.
Première carte du puzzle :
un peuple au milieu du désert.
Un peuple qui n’est vraiment pas très spirituel.
Il râle, et plus il râle plus il a de malheurs. Classique…
Le désert le rend obsédé de ses frustrations.
Et puis il y a les serpents.
Non seulement il a faim, ce peuple. il a soif. il a chaud.
Mais en plus il se fait mordre par les serpents.
Ce n’est pas l’enfer mai tout proche.
Autre carte du puzzle :
Moïse, le prophète, fait travailler le bronze et fait fabriquer une image du serpent.
Qu’est-ce que vient faire un serpent de bronze dressé sur une pique ?!
Certainement qu’il y a un intérêt puisque Jésus reprend cette image, et se l’approprie.
Il se compare, lui, au serpent, de bronze, dressé au-dessus de l’Histoire des hommes.
Il va être comme le serpent de bronze une sorte de paratonnerre pour les peuples mordus et périssants par leurs péchés.
Autre élément du puzzle :
Ce n’est pas simplement la guérison de leurs morsures que les hommes vont gagner à regarder le Christ.
Jésus dit à Nicodeme que la croix va permettre le passage à la vie éternelle.

Voilà à peu près les éléments que nous avons.
Comment les mettre en ordre pour que tout cela est un sens ?

D’abord il y a une intuition que Dieu a donné à Moïse avec ce serpent de bronze.
Le serpent est un mal.
D’une certaine façon, tout ce qui est mauvais on pourrait le représenter par un serpent.
Tout ce qui nous rend malade et qui va même jusqu’à provoquer notre mort.
Si on considère le serpent physique son venin provoque la mort physique.
Si on considère le serpent comme l’expression du Mal, il provoque la mort de l’âme.
C’est ce qui s’est passé avec Adam et Eve.
Il y a une chose de très vrai que quand on veut vaincre un danger pour notre corps ou pour notre âme, la meilleure solution n’est pas de fuir ou de nier ce danger, c’est de le mettre en évidence.
Le pire pour une personne, une famille, une société entière, c’est le non-dit, c’est de cacher le mal qui le ronge.
C’est de vivre sur du pourri, mais attention… il ne faut pas le dire ! le ver est dans le fruit, mais on ne l’admettra que quand le fruit sera tombé et immangeable. Il sera trop tard.
Le pire mal c’est de ne pas vouloir mettre en évidence les racines du mal.
Et on va lutter contre tous les inconvénients qui se présentent, faire des programmes p, mais on ne va pas nommer la racine du mal.
Pour vaincre le mal il faut commencer par le dire.
Il faut le montrer, le dresser à la lumière.
Et souvent, cela suffit comme contre poison.

Pourquoi un serpent de bronze ?
Et bien tout simplement parce que ce procédé utilisé par Moïse, s’appelle ‘un rite.’
Le rite porte la réalité, toute la réalité, en gardant un aspect inoffensif.
Le rite est une espèce de théâtre de la réalité.
C’est ce qu’adopteront beaucoup les Juifs, notamment par le rite du bouc émissaire.
Tout au long de l’histoire de l’humanité, l’homme empruntera le rite pour vivre plus profondément la réalité sans se détruire.
L’animal ne sait pas faire cela. Jamais.
Le rite utilise des symboles, des paraboles, un langage imaginé, ou encore selon sa plus parfaite expression : des sacrements.
Seul le Christ, et l’Église, porte à sa plus parfaite expression le rite, au niveau du sacrement.
Le rite nous épargne la violence destructrice d’une communauté.
Par exemple, à la messe, la mort du Christ qui est toujours bien réelle est signifiée et portée par le pain rompu. Et pourtant c’est bien la mort du Christ que nous vivons à chaque messe.

Mais je reviens au serpent, de bronze.
Moïse le fait dresser au-dessus du peuple, sur un mât.
Chacun peut le voir.
Tout le monde est concerné.
Chacun peut conserver sa vie menacée.
Et voilà que Jésus, Jésus-Christ, s’identifie au serpent de bronze.
Mais en fait c’est l’inverse.
Le serpent de bronze était une préfiguration du Christ sur la croix.
Parce que le Christ ce n’est plus un rite qu’il traduit.
C’est l’inverse.
Il est la réalité qui donne un sens à ce serpent de bronze.
S’il n’y avait pas eu Jésus-Christ mort sur la croix, ce serpent de bronze aurait été complètement ridicule et sans aucun intérêt. Presque absurde.
Il y a certaines confréries, comme la franc-maçonnerie pour ne pas la nommer, ou certaines cultures primitives, qui se suffisent de l’explication du rite.
Elles fonctionnent par symbolisme; elles s’arrêtent aux symboles et à la signification.
Elles ne gardent que l’écorce du fruit sans atteindre la réalité qui produit le symbole.
On dessine un triangle, on met un œil au centre, on se met un chapeau sur la tête, on se serre la main avec le petit doigt tordu ou l’index relevé et on croit qu’on a touché à la vérité… !
En fait on en reste à cacher les choses, à vivre dans le non-dit, on en reste à la surface de la réalité sans s’engager jusqu’au cœur.
Et si ce n’était pas mauvais et tordu, ce serait au minimum ridicule.
C’est un mode d’esprit superstitieux.
La superstition s’arrête à l’apparence pour manipuler l’imagination et la sensibilité.
Notre religion catholique va tellement plus loin !
Elle va jusqu’à la réalité première, la seule vraie qui est le Christ.

Alors qu’est-ce qui se passe pour le Christ en croix ?
Le Christ ce n’est pas le serpent.
Le Christ n’a rien à voir avec le mal.
Et pourtant, il met en évidence sur la croix le mal des hommes.
La croix au-dessus de Jérusalem le jour où le Christ a été crucifié montre tout le mal que les hommes peuvent faire à un innocent.
Ce n’est plus un rite, c’est le cœur de la réalité que le Christ élève en lumière sur la croix.

Alors que se passe-t-il?
Le même phénomène que voulait signifier Moïse :
Par le mal exposé, mis en lumière non plus par une image mais par un innocent, nous avons le contre-poison… par cet innocent.

C’est absolument magnifique !
Nous avons une clé du mystère du mal et du bien, et surtout sa guérison.
Parce que le Christ nous a donné le sens, en présentiel, en réel, de ce que Moïse a pressenti en vision.
Et non seulement le Christ nous a permis de comprendre le désert purificateur, non seulement le Christ a la puissance de guérir nos corps, mais il a avant tout la puissance de guérir nos âmes en leur redonnant accès à la vie éternelle, c’est-à-dire à la vie divine qui seule peut nous donner le bonheur et la joie.

Donc vous voyez frères et sœurs, comment nous pouvons lire maintenant les textes de ce dimanche.
Il faut partir de la réalité accomplie par le Christ.
Quand Jésus dit qu’il n’y en a qu’un qui est descendu du Ciel pour remonter au Ciel,
Il signifie par là qu’il est le cœur du monde.
Il n’est pas simplement un symbole, ni même un ressenti.
Il est la réalité qui est le cœur du monde.
Et à partir de cette réalité qui est un sommet d’amour, sur la croix, tout s’explique.
Tout ce qui l’a précédé était de l’ordre du rite, prophétique.
Et maintenant le rite a changé de sens.
Maintenant le rite, c’est-à-dire principalement les sacrements, mais en fait tout ce que l’on vit au long de nos journées, tout devient le signe porteur de la réalité du Christ.
Tout prend du sens.
Tout est mis en lumière jusqu’à la fin des temps à partir du moment où le Christ est mort sur la croix à cause de nos péchés.
Chaque chrétien qui prie, qui souffre et peut-être même qui meurt dans la grâce de Dieu, est à la fois celui qui nous relie au Christ sur la croix et il est à la fois ressuscité avec le Christ.
Si l’on comprend cela frères et sœurs – et seul le chemin de l’amour nous permet de le comprendre – si l’on comprend cela, nous avons accès à la vie éternelle et nous sommes déjà ressuscités avec le Christ.
Et nous le serons dans la gloire du cœur à cœur avec Dieu.
Si nous comprenons cela le puzzle est complet.

Jésus nous révèle notre mal.
Sur la Croix.
Jésus nous regarde avec amour.
Sur la Croix.
Et alors, cela me rend capable de reconnaître mon péché.
Oui, je suis coupable !
Et je peux demander pardon.
Parce que je sais que mon péché peut être emporté dans le pardon et la résurrection du Christ.
Si je crois au Fils de l’homme qui m’aime, je peux croire à mon péché, je peux le reconnaître, et je peux croire à ma résurrection.
Je peux croire que je vivrai éternellement dans la vie éternelle ma plus grande joie !
Libéré.
Glorieux, avec toute l’Église, glorieuse.

VINGT TROISIEME DIMANCHE ORDINAIRE 2025

Être disciple
Le chemin de la pensée de Jésus dans sa tête semble clair.
D’abord, il y a un combat.
Pour fonder une vie spirituelle, il y a un combat.
Car la tour à construire, dont il parle, c’est bien le château de notre âme qui doit s’élever en vie éternelle.
Jésus parle pour les disciples.
Mais il le dit aux foules.

Bon… Alors , frères et sœurs, le sujet d’aujourd’hui, c’est d’être disciples du Christ.
Si l’un ou l’autre d’entre vous ne voulez pas être disciple,
Si vous ne voulez pas de vie spirituelle.
Si en plus vous refusez d’engager un combat…
Vous pouvez allez un moment sur le parvis de l’église, parce que cette homélie ne va pas spécialement vous correspondre. (…)

On a le droit de ne pas vouloir être disciple du Christ.
Rester parmi les disciples sans vouloir être disciple, c’est pas très bon.
Ça ne peut que nous faire monter la tension.

Bon, je reprends le propos de Jésus…
Si on veut être disciple, il faut se préparer au combat.
Celui de l’amour : de se donner par amour et de se laisser aimer.
On sera aidé par la grâce, mais ça reste une lutte acharnée.
L’idée de Jésus est simple :
Le vainqueur, l’homme le plus fort, c’est celui qui se sera détaché de tout..!
Qui n’aura plus rien, sauf…
Sauf… L’amour de Jésus.

Le combat est donc bien dessiné.
C’est un combat de détachement.
De tout ce qui est affection naturelle pour l’amour préférentiel de Jésus.

Bon il est encore temps, chers frères et sœurs, de sortir de cette église, je ne vous retiens pas…!
Je serais même admiratif si vous sortiez…
Toujours pas ?

Alors je poursuis.
Pour bien montrer la difficulté du combat de l’amour préférentiel, Jésus donne quelques exemples de détachement :
 » père, mère, femme,
enfants, frères et sœurs,
et même sa propre vie  »
Avec ça on peut faire déjà quelque chose…!
Si on n’est pas capable de se détacher de son père, de sa mère, frères et sœurs,
et même sa propre vie, on sera perdant. Contre quel ennemi ?
Devinez…
Excusez moi, frères et sœurs, avec ce que nous dit Jésus, on ne peut pas trop tourner autour du pot…
On est là pour être disciple d’amour d’un homme, Sauveur de notre bonheur éternel, et même qui est Dieu, lumière et paix, et qui permet chaque battement de notre cœur, et nous invite à une source éternelle de joie dans notre âme et notre corps.
Je veux gagner ce combat !
Avec lui.
Je lâche tout ?
Hé bien, je lâche !
Tout.
Jusqu’à laisser sa peau et le reste, pour le Christ.
Le reste c’est quoi ?
Sa vie, dit Jésus.

S’il vous plaît frères et sœurs, qu’il y en ait parmi vous qui sortent !
Pour montrer que vous comprenez la difficulté de l’enjeu.
Que vous ne dormez pas…

Bon, je poursuis.
Être chrétien, c’est de pouvoir sacrifier ses biens matériels pour un meilleur bien.
Ça fait drôle, et même pour certains ça crée des angoisses insurmontables.
Vous vous rendez compte, lâcher sa télé, ou son portable pendant une demie journée !
Ou lâcher un billet de 50.
C’est presque la mort !

Un jour, le père Sérapion rencontra à Alexandrie un pauvre transi de froid. *
Il se dit en lui-même : « comment moi qui passe pour être quelqu’un de bien, je suis vêtu d’une tunique alors que ce pauvre, ou plutôt le Christ, se meurt de froid ? je
ne veux pas être condamné pour cet homme au jour du jugement. »

Et se dépouillant il donna au pauvre le vêtement qu’il portait.
Il s’assit avec le petit évangile qu’il portait toujours dans sa main.
Vint à passer un gardien de la paix. Lorsqu’il le vit nu, il lui dit : « dis donc père, qui t’a dépouillé ? »
Et lui montrant le petit évangile lui dit : « c’est celui ci qui m’a dépouillé ». Se levant de là, il vit quelqu’un qu’on embêtait pour une dette pour laquelle il n’avait pas de quoi payer.
Quand il rentre dans sa cellule, son disciple le voit nu et lui dit :
« père où est ta tunique ? »
L’ancien répond : « mon enfant, je l’ai envoyée là où j’en aurai besoin le jour du jugement . »
_ « et ton petit évangile ? »
« ah.. ! il m’a dit : vends ce que tu possèdes et donne-le au pauvre, je l’ai vendu pour réduire une dette. Je suis plus en paix devant le regard de Dieu . »

Mais en fait c’est le petit début, cela.
Un rodage pour un combat bien plus sérieux.
Disciple ou pas disciple ?
En fait, le pire, c’est de se contenter d’un milieu, boiteux.
Croire qu’on aime Jésus et se réserver d’autres amours tellement difficiles à sacrifier.

Bon allez, je fais un pas supplémentaire.
« renoncer à tout ce qui nous appartient », dit Jésus… Il y a deux choses qui nous appartiennent intimement.
Il y a d’abord nos passions.
Qui ne peuvent être purifiées que si la Passion du Christ brûle notre cœur.
Un jour, un ami de Dieu se rendit chez un autre ami de Dieu.
Ce dernier fait cuire quelques lentilles et lui dit « faisons une brève prière. »
Et il récite jusqu’au bout les 150 psaumes.
Et l’autre ouvre la Bible et lit le prophète Jérémie et le prophète Isaïe.
Le matin venu le visiteur s’en alla. et ils oublièrent la nourriture…
Quand un amour nous brûle, ce n’est pas qu’on rejette les autres amours, mais on les oublie. Ils prennent une autre place. Nos affections naturelles en font partie.

Quand vous aurez donné votre chemise et votre pantalon ou votre robe, quand vous aurez oublié de manger pour rester à l’Église devant le Seigneur… Quand vos affections avec vos proches seront illuminées de la Présence du Christ. Il restera un dernier dépouillement..

Celui de votre jugement.
Un homme de Dieu disait :
« croyez-vous que Satan veuillez infiltrer toutes vos pensées ? il n’en est rien, parce que c’est au moyen d’une seule pensée empoisonnée ou perverse qu’il veut tuer votre âme et l’amener à sa condamnation.
Il abandonne cette pensée en vous, vous n’en démordez pas, et c’est suffisant pour
que votre âme court à sa perte.
Une seule mauvaise pensée que nous cultivons avec complaisance nous ligote avec l’esprit mauvais. »

Et ça nous ouvre sur le combat de l’humilité de l’esprit qui est le plus difficile. Qui réclame beaucoup d’amour et de prière, et qui réclame l’obéissance..
Un ancien disait :
« après que tu aies lavé tes chemises, si tu les laisses dans la machine à laver, elles vont s’abîmer et devenir inutilisables.
Pour qu’elles soient nettes et sentent bon, tu dois les étendre au soleil.
Ainsi tes pensées.
Tu peux bien essayer de les purifier, mais si tu ne les présentes pas au
discernement d’un père spirituel, elles ne seront jamais lumineuses de la grâce du Christ.
Le père spirituel est comme le fil sur lequel tu accroches les pensées et les grâces que tu viens de laver, pour qu’elles deviennent saines »
Alors, tu as une chance de recevoir le pardon de Dieu.

En final
« les richesses sont la glue du diable. On met de la glue sur la baguette et on prend les oiseaux. C’est ainsi que les richesses sont la glue du diable ». Quelles richesses ?
Richesses matérielles ( on se plaint d’être pauvre, mais on ne se prive de rien), richesses de la chair, des passions et même de nos dons, et les richesses de l’esprit, des pensées et des grâces que l’on garde au chaud sans vouloir rien lâcher.

Et quand nous sommes libéré de tout cela, c’est la fête intérieure.

Est-ce que quelqu’un peut aller avertir ceux qui sont dehors qu’ils peuvent rentrer…

Voilà le programme de la vie spirituelle d’un disciple…