FETE DIEU 2025

Quand on aime quelque chose,
Par exemple son chien…

Normalement on s’occupe de lui. Promenades et bons petits plats.

On lui parle aussi. Et s’il n’ est pas content, on essaye de lui faire plaisir.

Quand on aime quelqu’un, Par exemple on aime notre meilleur(e) ami(e) Hé bien on va rester 2 heures avec lui ou avec elle au téléphone.

Et on va lui envoyer des selfies et plein de messages . Si on aime faire les courses (ce nest pas rare d’ aimer faire les courses) hé bien

on va choisir le meilleur moment, tranquille pour faire les courses :

Le dimanche matin, cest l’idéal. On se prend un petit café, on flâne, et on achète. Il faut bien s’occuper de soi et prendre du temps pour soi….

Si on veut être quelquun de cultivé, alors le choix, cest de se mettre devant la télé ou internet.

Quelle ivresse d’informations au bout de 3 heures de culture d’écran…!

On peut aussi s’ occuper de notre corps. Et de notre âme… en pratiquant des techniques de relaxation anti-stress. Il est important de se détendre pour

profiter de notre corps en utilisant une bonne application, sur notre portable.

Notre vie est basée sur des priorités que les autres décodent vite.

Et il y a beaucoup de choix qui signent nos priorités.

Priorités de séduction et d’affectif – priorités de réussite, de travail, d’image, de respect, de créativité, Certains posent leur priorité dans le confort et d’autres dans l’intelligence… ou dans leur chien, qui comprend tout.

Si vous avez l’ une de ces priorités, très bien, c’est possible, mais vous pouvez vous dire que vous navez pas grande raison de vous trouver à cette messe du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ.

Venir communier et laisser sa place à une autre priorité, c’est assez curieux…

Vous avez le droit de suivre des choix qui vous plaisent, mais le mettre sur le même plan que la communion au Corps du Christ, ça cest absurde et ne peut que nuire à notre âme. Communier au Christ, cest dire : ‘je te choisis au-delà de tout. Je choisis le Sacrifice. Je choisis l’ amour qui guérit mon âme et la nourrit. Sinon, on se moque du Christ.On ne peut pas communier au Corps du Christ sacrifié pour nous et lui dire en même temps : « mais en fait, j’ai une autre priorité. Si aujourd’hui je suis là, tu as de la chance, parce que rien d’autre ne s’est présenté».

Ca ne peut pas s’accorder, sinon cela crée en nous des malaises et des maladies.Et pourtant cest tellement courant d’être faussé en profondeur.

Voilé en profondeur. On met notre priorité sur n ’importe quoi d’ailleurs, noble ou vil, et on va communier tranquillement au Corps du Christ. Si Jésus nest pas considéré à sa place unique et première dans notre vie, inévitablement nous serons en porte à faux. Si votre téléphone est volontairement premier sur le temps de prière, à quoi ça sert d’aller communier; vous insultez Jésus. Votre âme ne s’en sortira pas indemne. Si vous passez 3 heures par jour à adorer votre écran et les messages inutiles qui vous farcissent la tête. (et combien d’heure de prière donnez vous à Jésus ? par jour … ) pensez-vous que votre communion puisse être juste et efficace et bénéfique ? Avouez simplement qu ’il y a moquerie pour celui qui vous appelle à son admirable silence et unité. La communion, cest de choisir l’option de l’amour d’amitié avec un Homme-Dieu.

Pauvrement, soit, mais c’est quand même de choisir cette option.

Si nous refusons, habituellement, par des contre choix, cette option, ne nous étonnons pas de nos malaises et de nos insomnies.

Un sacrement, c’est fait pour nous doner une dose de grâce et d’amour de Dieu.Ce n’est pas un temps de remise en forme pour notre tranquillité.C’est un temps de réforme de notre corps et de notre âme pour une union à la mort du Christ, à Celui qui s’est sacrifié pour chacun de nous.

Et union à une nouvelle alliance dans le sang versé pour nous.

Union diamétralement opposée aux excitations de notre monde.

Je ne conseille pas habituellement de se priver du Corps sacré du Christ quand nous avons fait des choix ou des actes contraires à la priorité de l’amour du Christ .

Si bien sûr nous avons l’intention de nous en confesser. Mais communier, en acceptant de ne pas mettre le Christ premier dans les priorités de notre vie, c’est provoquer une distorsion dans notre âme. Notre âme fragile ne supportera pas la contradiction.

Bonjour les dégâts. Corps et âme.

Par contre, si nous demandons, même faiblement d’être transformer d’une étincelle de grâce à chaque communion, alors, dans la foi, nous savons que leChrist vient répandre sa tendresse de pardon au plus intime et nous toucher de sa Gloire.

Non seulement nous retrouvons une unité des profondeurs avec nous même et avec Dieu, mais nous invitons le monde au Salut qu’il recherche dans ses brouillards.

A chaque communion reçue en état de grâce, nous rendons notre cœur et le monde plus lumineux de l’amour du Christ et de Dieu.

Et un maigre désir de prendre le Christ en priorité pour les choix de notre âme, suffira à soulever notre cœur et notre corps et l’Eglise, et le monde lourd de ses aveuglements, dans une nouvelle tendresse et unité avec Jésus.

Et puis, comme nous ne sommes jamais vraiment glorieux, cette flamme surnaturelle retombera.

Elle retombera mais pour nous redonner son impulsion à chaque nouvelle communion. Ouragan d’ amour divin qui ranime le plus précieux de notre coeur.

« Seigneur je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai à Toi, je serai guéri.»

SAINTE TRINITE 2025

Aïe… ! La Trinité…Le truc spécial des chrétiens.Le truc sur lequel délire les théologiens pour nous faire croire qu’un carré c’est rond…En fait, il n’y a pas besoin de la Trinité pour délirer.La moindre lumière de foi ou la plus courte parole de Jésus nous projette dans le mystère.Et pourtant, tout est accroché à la Trinité. Tout respire de la Trinité.C’est comme les couleurs dans le tableau d’un peintre impressionniste.Si on enlève les couleurs, il n’y a plus rien.Eh bien, si on enlève la Trinité de n’importe quelle réalité, il ne reste rien. Plus aucune couleur, le néant.Parce qu’elle donne son empreinte jusqu’au plus petit moineau ou à la graine de violette que le vent emporte au loin.Même nos âmes, surtout nos âmes, ont besoin de la Trinité.De son amour et de sa lumière.Pas trop, sinon on est grillé.Mais pas moins, sinon on est des momies.Malheureusement, il y a tellement de momies qui courent les rues.Enfin maintenant, elles ne courent plus les rues, elles courent les écrans d’Internet.Internet est le grand mouroir des esprits.Les images d’internet sont comme les lampadaires qui attirent les papillons de nuit.Ils ne savent pas que des lampadaires ne sont pas La source de la lumière.Et les intelligences s’y brulent les ailes.La Trinité, c’est une unité.Le mot unité se comprend vraiment pour ceux qui ont vécu un vrai amour.Un vrai amour, parce qu’il y a des faux amours…Ceci dit, même les faux amours peuvent nous donner un pressentiment de la Trinité.De l’unité de la Trinité.Un pressentiment très lointain, mais c’est ce qui nous permet de vivre.La Trinité c’est l’unité d’un Père qui est infini, et qui est l’Amour.Avec un Fils, qui est aussi parfait que son Père, et qui a un amour tout autant infini, qui ne ressemble pas à son Père comme deux gouttes d’eau, mais comme une seule goutte d’eau ressemble à elle-même.Ça, ça n’existe pas et on ne peut pas l’imaginer.Parce qu’une goutte d’eau ne se parle pas.Tandis que l’infinie perfection du Père parle, et se dit, par l’infinie perfection du Fils, sans aucune perte ou diminution.Et le Fils, on dit aussi le Verbe, répond au Père en étant sa parfaite image.Quand je dis parfaite image, c’est pas une reproduction, c’est que le Père voit dans le Fils exactement ce qu’il est, lui, le Père.Et ça on peut pas se l’imaginer.Parce que, parmi les hommes, il y a toujours dégradation.Il n’y a jamais un père qui se reconnaisse absolument et parfaitement dans son fils.En Dieu, oui.Si on les voyait l’un à côté de l’autre on ne verrait pas de différence…Et puisque l’un et l’autre ne sont pas le même, il faut bien qu’il y ait un lien entre l’un et l’autre.Et ce lien c’est un élan d’amour.D’un Amour pur et infini.Comme le Père, il est Amour. Et comme le Fils, il est Amour.

Amour donné et Amour reçu,Eh bien, le Saint Esprit il est la disposition d’Amour de l’un pour l’autre.Le Saint Esprit, il est dans le Père et il est dans le Fils et il est l’unité entre le Père et le Fils.Eh bien, il y a un intérêt à tout cela.C’est que ça nous donne le fond de notre nature.Nous recherchons l’unité qui existe dans notre Créateur. Voilà l’intérêt.En fait, sans qu’on s’en aperçoive, tout ce qui nous approche, n’importe quoi, on cherche à devenir ‘un’ avec lui…N’importe quoi (sauf le mal), n’importe qui,  que ce soit une orange, un papillon, le soleil ou l’océan, un tableau ou une symphonie, ou plus adapté, notre amoureux ou notre amoureuse, le premier désir de tout notre être, c’est de vivre une unité avec cela, celui-là ou celle-là.Dans la mesure du possible.Le possible pour une orange n’est pas le même que pour un époux ou une épouse.Mais d’où vient cette tendance à l’unité omniprésente dans les fibres de notre être ?Tout simplement que nous sommes un produit de la Trinité qui est la plus formidable unité qui existe de trois personnes infinies.C’est notre nature.A notre niveau naturel, on trouve sa plus belle expression dans une sympathie d’amitié qui peut être très profonde.Nous recherchons cette unité d’âme constamment pour qu’elle enveloppe notre cœur de sa douceur et de sa paix. Et nous ouvre à la fécondité.Parce que ça nous correspond.On se sent bien lorsqu’on est en unité avec quelqu’un.C’est toujours imparfait.Ce ne sera pas la Trinité, mais c’est un reflet.Désir excitant d’abord notre âme, et ensuite notre corps.Parce que le corps est comme l’ombre de notre âme, il la suit dans ses désirs.Normalement… parce que souvent, mais par erreur, il veut la précéder.

Et c’est là que ça blesse…Le corps désire exprimer l’union que l’âme désire.Tous les mouvements de sympathie, de compassion, de curiosité, de faim ou de croissance, d’admiration ou de respect, naissent d’un désir d’unité au profond de notre nature.Même de se brûler l’esprit contre un écran d’ordinateur…Et comment appelle-t-on cette tendance profonde?Tiens… ! Voilà encore un petit air connu de la Trinité…Elle s’appelle ‘l’amour’.Il n’y a pas un acte en nous qui ne porte pas au minimum une étincelle d’amour.Pas uniquement en nous, mais en toute créature.Seulement, en nous, homme ou femme, tout mouvement d’amour à une ambition.L’ambition d’une plénitude et d’une fécondité.Tant qu’on n’a pas cette plénitude, il nous reste un certain goût de frustration.Et cette plénitude, c’est d’être uni à la Source de notre vie.A la sagesse primordiale.Nous ne désirons rien tant que de nous noyer dans l’amour infini.Et ça ça ne peut se faire qu’avec la grâce.Si Dieu nous aide à nous laisser saisir par celui qui nous aime.Parce qu’on est déglingué.Il n’y a que la grâce de Dieu qui peut nous apprendre à aimer à fond.Aimer… à fond.Se donner à l’Amour, à fond.Et comprendre alors que le mystère de la Trinité n’est pas à des années-lumière de notre âme, mais qu’elle est transformante.Quand vous mangez une orange, est-ce que vous savez combien de vitamines elle vous apporte, combien de minéraux, de fibres et d’antioxydants ? Non…Et pourtant l’orange agit en votre corps.Eh bien, la Trinité quand vous lui laisser sa place dans votre cœur par la prière, par l’amour du Christ, par l’appel de l’Esprit Saint, imperceptiblement, elle augmente le feu de votre désir, et vous fait succomber à sa perfection.Comment vous nourrit-elle de son mystère ?C’est comme pour l’orange, vous n’en savez rien, mais elle nous permettra de dire en extase, un jour de vie éternelle : » Père « … Dans un total abandon et en vérité. » Fils « …  Bien Aimé de mon âme. Et ce sera vrai ! » Saint Esprit « … beauté d’amour, pure.Je communierai à la fécondité jaillissante de Dieu.

Père, Fils, Saint Esprit.. jouissance éternelle, qui pourtant m’environne de partout dès maintenant, mais que je ne connaîtrai en vérité, d’union intime, que derrière le voile de la foi qui, pour l’instant, me préserve de griller de ta splendeur. 

PENTECOTE 2025

​​Parler en langues

Frères et sœurs, si vous êtes là pour cette messe de Pentecôte, c’est que, d’une certaine façon, vous cherchez l’excellence.

Noël, c’est la fête de l’admiration, de l’étonnement; notre monde est percé par une lumière pure brillante comme une petite étoile.
C’est l’oeuvre du Père qui envoie le Fils.
Pâques, c’est la fête de la libération, ( pas celle de telle ou telle guerre, mais la libération de la fin des temps) fête de la grandeur.
‘Enfin ! ça y est ! on peut respirer par la Résurrection.
On peut sortir de l’air vicié de notre monde.
C’est l’œuvre du Fils qui entre pour nous dans la Gloire.
Pentecôte, c’est l’excellence… c’est le silence juste après la dernière note de la symphonie et juste avant l’explosion des applaudissements.
L’instant de plénitude et d’harmonie. Tout est accompli.
L’Église sort de sa chrysalide…
C’est l’œuvre du Saint Esprit, de la circulation d’amour entre l’Amour et l’Amour…
L’amour Père et l’amour Fils.
Entre l’Amour qui engendre et le même Amour qui répond et se donne dans une joie infinie d’être aimé.
Et bien c’est lui ! cette plénitude jaillissante de lumière et d’amour qui vient communiquer son éternité… à notre terre.
Dans nos pauvres âmes.

On a le droit, frères et sœurs, de goûter à l’excellence.
Évidemment, ça nous fait un frisson.
Par le Saint Esprit , notre image  de Dieu, dans notre âme très intérieure, trouve sa correspondance.
Disons, son éclosion.
Et c’est pour ça alors que tout notre être peut être activé dans ses meilleures possibilités.
Mais cela c’est une œuvre que nous ne pouvons pas fabriquer, que nous ne pouvons pas imaginer.
C’est l’inspiration créatrice uniquement de Dieu qui vient pénétrer et enveloppé notre cœur embué, ’emboué’ ( ’emboué’,  c’est-à-dire lourd de la boue de la nature humaine et du péché humain..)
De la Pentecôte vont jaillir toutes les œuvres qui viennent couronner l’oeuvre du Christ.
Mais il ne s’agit pas d’œuvres bonnes et pieuses.
Nous comprenons que nous sommes fils…! C’est une autre affaire.

Être fils, c’est quand même d’une autre mouture que de faire des ‘œuvres bonnes’.
Le serviteur ou l’esclave cherche à faire des œuvres bonnes; le fils il attend la tendresse du Père.
C’est une caresse pour notre cœur abîmé, une caresse qui sauve tout, même si notre cœur reste blessé.
C’est quand même fou…
l’Esprit, le Saint Esprit, attendrit, c’est-à-dire ‘rend tendre’ notre cœur. Et pur …
Ce n’est pas étonnant qu’il fasse couler des larmes, douces.
On pourrait penser qu’une rencontre sentimentale fasse fondre notre cœur, hé bien, non, c’est l’Esprit Saint qui fait fondre.

« Mais il est trop haut le Saint Esprit  ! il est trop perché! » diront certains.
En fait, ceux qui n’ont pas le Saint Esprit pensent ainsi?
Parce que l’Esprit Saint il est l’esprit de vérité, et la vérité de notre cœur c’est qu’il est pauvre et qu’il a besoin de pleurer de pardon et de désir de communion.
Sa vérité, c’est qu’il a besoin, non pas de faire de ‘bonnes choses’, mais d’appeler un Père.
De trouver son père.
Ne l’oublions pas, l’Esprit Saint est le lien d’amour entre le Père et le Fils.
Si on touche l’Esprit Saint ou plutôt si on se laisse toucher par lui, pénétrer, on entre dans la reconnaissance de la tendresse du Père, nécessairement; et cette tendresse, elle va couler, c’est le psaume ( 133 ) qui le dit comme un parfum qui descend sur la barbe d’Aaron, elle va couler sur nos frères.

Tant que le chrétien n’est pas fini par le Saint Esprit , c’est un chrétien très fragile.
C’est un chrétien qui toutes les 5 minutes n’est plus chrétien.
Mais le Saint Esprit  peut venir finir un cœur qui n’est pas fini.
Un cœur blessé.
Il peut donner la joie à un cœur qui pleure.
Ou plutôt il vient ouvrir la voie à  un cœur qui ne refuse pas la tendresse du Père.
La tendresse du Père c’est la grâce qui fait battre notre cœur sur des accords d’éternité.
Ce qu’on attend tous en fin de compte.
Ça c’est le génie du Saint Esprit .
Il peut donner la force à un cœur qui va comme il peut avec ses extrasystoles et ses silences inquiétants et qui ne peut même pas mettre un pied devant l’autre sans trébucher.
Il peut donner la lumière, comme une aurore boréale, à une âme qui navigue dans les ténèbres.
Il peut donner de la douceur à un cœur qui a peur de tout ou qui est violent de tout, même contre lui-même.
À quelqu’un qui croit tout savoir, c’est-à-dire à quelqu’un qui n’a pas de jugement, parce qu’à quelqu’un qui croit tout savoir manque inévitablement de la noblesse d’esprit..
Et bien à quelqu’un qui n’a pas de jugement, le Saint Esprit  peut donner l’intelligence,  c’est-à-dire l’humilité.
C’est l’humilité qui est la plus belle des sciences.
Alors nous est révélé que tout ce qui n’est pas Dieu, c’est du vent.
Il y a rien de plus difficile pour Dieu que de donner  l’intelligence à quelqu’un qui n’a pas l’intelligence, c’est-à-dire qui se croit intelligent.
Le Saint Esprit peut y arriver !
Et puis le Saint Esprit, en même temps, il peut rendre claire notre foi. Il peut effacer nos doutes.
Pas par nos logiques fumeuses, mais en engageant notre être dans la communion à Celui qui est Vérité.
C’est complètement inédit.
Inutile de chercher des similitudes dans le monde.
Le monde il est largué avec le Saint Esprit .
Le Saint Esprit emprunte toujours l’itinéraire du cœur pour pénétrer l’intelligence.
Il n’y a que lui qui peut faire ça.
Et enfin, à celui qui cherche dans tous les sens quelques satisfactions, l’Esprit Saint enveloppe son cœur d’une saveur qui est la présence de Dieu.
Et qui comble toute frustration.
Il n’y a que l’Esprit Saint qui nous donne le goût de l’amour de Dieu.
Ce goût qui nous rend affamé de l’intimité éternelle.
Vous les avez reconnus, frères et sœurs, je viens d’évoquer les sept dons du Saint Esprit qui nous ouvrent le Ciel pour nous permettre de communier à un bonheur qui est plus grand que nous.

Vraiment, la Pentecôte c’est la fête qui réveille notre pauvreté, qu’on pourrait nommer plus justement de la misère, pour nous dire intimement :« tu es choisi(e). le Seigneur te veut dans son intimité d’un amour privilégié. »
C’est un peu comme si une bourrasque qui vient du ciel découvrait à la toute petite fourmi qui ne pèse rien, qu’elle a la puissance de déplacer la montagne au pied de laquelle elle vit.
En fait de déplacer la lourde montagne de son cœur dans la case bonheur.
Et bien ça, il n’y a que le Saint Esprit  qui peut le faire.
Ouvrir un cœur qui n’a jamais été ouvert.
Mais pas l’ouvrir pour une demi-heure, et puis s’en va…
L’œuvre du Saint Esprit elle se fait tellement en profondeur que tout ce qu’il fait c’est pour l’éternité, d’une œuvre qui demeure.
Cependant, des trois, le Père le Fils ou le Saint Esprit, c’est ce dernier qui passe le plus ni vu ni connu.
 » quand le Saint Esprit  nous a donné sa carte d’invitation, le Père et le Fils peuvent établir leur demeure dans notre âme.
Évidemment, comme nous sommes très maladroits, ils cachent leur présence pour qu’on ne salisse pas tout.
Ils la cachent dans l’obscurité de la foi, et ils la cachent dans l’éblouissement de la grâce.

Ça a l’air peut-être incompréhensible ce que je dis, mais ne sommes nous pas le jour où l’on peut parler en langues …?
Alors si vous n’avez pas bien compris, chers frères et sœurs, dites-vous simplement que le curé il a parlé en langues.
Ça paraît très curieux, mais aujourd’hui c’est possible, c’est un effet aussi, surérogatoire, du passage du Saint Esprit …..
Un petit luxe !
Vous pourrez donc dire que, une fois dans votre vie, vous avez véritablement entendu quelqu’un parler en langue……. !

Mais si vous voulez retenir quelque chose, j’arrête de parler en langue..
Dites-vous que le Saint Esprit n’attend qu’une chose :
Que nous soyons décidé à nous convertir, à changer, et que nous lui demandions avec insistance.
Il se charge du reste.
Sinon, les dons du Saint Esprit  :
‘ niet ‘! 

SEPTIEME DIMANCHE DE PÂQUES 2025

« viens! », « oui, je viens…»
«   viens, Seigneur Jésus ! »
On dirait qu’il y a comme une obsession.
Et Jésus… veut qu’on devienne parfaitement un…» Là-dessus, je crois qu’il souffre toujours.
Étienne, lui, a trouvé le chemin…

« voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu »
Mais qu’est-ce qui nous apparaît dans tous ces textes, en perspective ?
Et bien justement, il apparaît que notre vie ne se suffit pas, et que le dernier cri de l’homme c’est  : « viens » !
Au terme de notre vie, au terme de notre monde, au terme de nos désirs, nous attendons un accomplissement.
Au terme de sa vie, notre chien, le lapin des champs, le rossignol ou le moustique, n’attendent rien.
L’homme, lui, attend, au-delà…
Ces textes qui nous ouvrent a une beauté finale.
Il y a quelque chose en nous qui est avide, comme une nostalgie, d’une beauté parfaite, d’une jouissance sans fin.
Nos petites jouissances d’un moment, même si elles durent 30 ans, sont toujours insatisfaisantes, surtout quand elles sont basées sur des abrutissements.
Ce désir qui brûle dans les profondeurs c’est ce qui fait l’homme.
Si l’homme ne va pas jusqu’à lui, il n’existe pas à sa hauteur d’homme.
Il devient animal, avec une vie de poussière parmi les autres poussières des astres et du vent.
Mais il y a en nous une faim, une faim d’être infini, en permanence.
Comme une vague de fond qui vient du secret de notre âme.
On ne la voit pas, mais c’est elle qui fait les grands remous de surface.
Parfois elle signe, mais le plus souvent elle ébranle les profondeurs de notre personnalité, sans donner son nom.
Et on a de cesse de plonger dans cet océan de joie.
Voilà pourquoi l’homme est si mal quand il regarde le bout de son nez, le bout de ses intérêts ou le bout de ses souffrances.
Parce qu’il refoule la vague de fond.
Et refouler la vague de fond de nos désirs, ça demande des énergies démesurées, et ça provoque maladies et souffrances.
Et voilà pourquoi l’homme est si bien quand il goûte quelqu’avant-goût de la vie éternelle.
Quand une étincelle de grâce le fait frémir jusqu’au fond de lui-même.
Il sait qu’il ne peut pas bénéficier de la vague de fond immédiatement, mais il la rejoint par une étincelle, un avant-goût d’éternité, qui est en fait une expérience d’union avec la divinité.
C’est pour ça que l’homme est fait.
Et quand il fait cette expérience, tous les remous de surface ne lui font plus peur parce qu’il devient obsédé par le désir de la vague de fond.
« viens »
Un chrétien c’est celui qui dit « viens ».
Et rien d’autre ne l’intéresse.
Tout le reste c’est de la paille qui brûlera au feu.

Ce « viens », on peut le décliner de nombreuses façons.
Quand on demande pardon, on dit  « viens Jésus ».
Quand on va communier, par le fait même, on dit « viens ».
Quand on se marie, c’est pour dire à Jésus : « viens en lui, viens en elle ».

Et il y a 3 degrés, 3 façons de dire « viens ».
Il y a la façon : ‘ fais-moi plaisir.’
C’est-à-dire ‘calme mon désir’.
Et toute notre vie nous essayons de calmer nos désirs.
Parce que le désir fait mal.
Le désir peut même nous faire perdre la tête de douleur.
Généralement, on veut le calmer.
J’ai faim… je mange.
J’ai envie… de boucles d’oreilles, de chaleur, de découvertes, alors je m’achète des boucles d’oreilles, je vais à la plage, j’achète un billet pour les Caraïbes.
C’est ce que la Bien-aimée dans le Cantique des Cantiques appellent ‘les petits renards’. (2, 15)

Ils peuvent même être des grâces sensibles. Ils peuvent nous évoquer Dieu.

Ils nous occupent un instant, ils nous soulagent, et puis d’autres désirs se creusent. Et on aura besoin d’autres petits renards.

C’est le premier degré.
« viens », « viens », et 100 fois par jour le désir se creuse et trouve, ou ne trouve pas, sa satisfaction.

Il y a un deuxième degré de désir qu’on peut nommer par son nom ‘d’amour’.
C’est celui qui cherche une permanence.
Et la permanence elle ne se trouve qu’au fond de notre âme.
Une âme éprise d’amour cherche un repos durable.
Je devrais plutôt dire une paix durable.
C’est la paix du Christ tout simplement, que le monde ne connaît pas.
La paix du Christ c’est le vide de la solitude en nous qui est comblé par une Présence.
Comblée par un amour qui est toujours dans un mouvement de croissance.
Or, pour atteindre cet amour qui est autrement plus nourrissant que les petits renards, il faut accepter de ne pas combler les désirs de la chair.
Pas uniquement notre sensibilité, nos sentiments, nos pulsions, mais aussi notre psychologie et nos curiosités de tous les jours.
Quand on accepte de rester insatisfait, inassouvi, alors on peut ouvrir la porte des profondeurs de notre âme qui sera comblée de paix.
C’est très difficile d’ouvrir cette porte, surtout quand on est jeune, et surtout si l’on prête attention à toutes les sirènes si séduisantes de notre société.
C’est un signe que l’on entre dans la paix profonde de l’esprit, que de porter nos désirs sans les assouvir.
C’est un signe de la grâce, de maturité spirituelle.
Avant que la présence de Dieu pénètre notre âme, il y a toujours les grands remous des frustrations.
Si l’on essaye de tenir la barre vaille que vaille dans les grands remous des désirs inassouvis alors Dieu nous fera goûter la paix très douce de sa présence lumineuse.
Il restera toujours cet appel : « viens » mais il sera une douce plainte comme une musique de fond paisible.

Et enfin, il y a le troisième degré.
Parce que notre âme ne se suffit pas de cette plainte.
Elle veut l’union avec son Dieu, avec celui qui est source de son être.
L’union éternelle.,
Et cette union elle ne sera qu’au retour du Christ.
C’est le cœur à cœur avec Dieu que l’on attend en tant que chrétien dans l’espérance.
Ou tout autre désir sera oublié.
C’est le  « viens » du texte de l’Apocalypse d’aujourd’hui.
C’est aussi le  « viens » de Saint Étienne qui contemple les cieux ouverts.

On retrouve ces différents degrés d’attente et de joie chez les artistes.
Par exemple dans la poésie de Jules Supervielle.
« être homme ou minéral, d’air pur ou de tourment c’est attendre quelqu’un qui tarde à s’éveiller. »
C’est le deuxième degré,  « où l’âme vient à la lumière.»
Et puis dans un autre poème, il écrit :
« un instant dont l’homme est maître, au point le plus secret du cœur, noue et dénoue l’éternité ».
J’ajouterai, quand l’homme a trouvé le sentier de la prière..
Alors oui, Dieu se plaît à venir, à le rassasier de sa grâce et de sa paix.  

ASCENSION 2025

Première lecture : les Actes des Apôtres.
L’Évangile : l’Évangile selon saint Luc.
Tiens… qui a écrit les Actes des Apôtres ?
Il ne s’en cache pas. C’est Luc.
C’est le même Luc.
Qui nous donne une leçon.
Une leçon de lecture de l’Ecriture Sainte et d’Esprit Saint.
Luc, le médecin, historien, méticuleux.
Compagnon de Paul, mais ça c’est une autre affaire.
C’est Luc, et lui seul – ça montre l’application qu’il a mise dans sa recherche – lui seul qui relate l’enfance de Jésus.
Donc… Luc conclut son Évangile par le récit de l’Ascension.
Dernier acte de l’Évangile selon saint Luc :
‘ Jésus prend les apôtres. Il les emmène sur la colline en direction de Béthanie, à l’est de Jérusalem. Il leur parle. Les bénit. Et disparaît pour toujours. Ou presque, puisqu’il reviendra. Mais enfin, il y a encore un peu attendre, puisque c’est à la fin des temps.
Il les bénit et ils repartent tout joyeux annoncer la Bonne Nouvelle, l’immense nouvelle, la nouvelle de la fin des temps et de la lumière divine sur le monde.’
Voilà comment se termine l’Évangile écrit par Luc.

Et puis Luc a envie de raconter ce que lui-même a vécu de près, lui et ce que lui a raconté Paul.
Et il fait une introduction aux Actes des Apôtres.
Et il reprend le même épisode.
Le départ de Jésus.
L’introduction des Actes des Apôtres c’est la conclusion de son Évangile.
Mais il l’écrit différemment.
Sa conclusion était toute simple.
Son introduction des Actes des Apôtres est plus douloureuse. Et plus travaillée.
Avec des nuances qui vont rebondir sur ce que sera le vrai départ, c’est à dire la fête de la Pentecôte.
Et là, le tuilage entre les deux textes ne se fait pas complètement.
La petite promenade vers Béthanie, elle n’existe plus.
C’est au cours d’un repas que Jésus va partir.
La joie chez les apôtres, elle n’existe pas non plus.
Il va falloir attendre plusieurs jours, la venue très spéciale de l’Esprit Saint, qui va être le baptême de l’Église.
Au contraire, les apôtres sont inquiets, et même, ils ne comprennent pas.
Et même, dans les Actes des Apôtres, les disciples ne sont pas encore ajustés à la grâce de Dieu.
Qu’est-ce qu’écrit Luc dans l’Evangile … ?
« il les bénit. Ils se prosternent devant lui,
puis ils retournent à Jérusalem, en grande joie. Et ils étaient sans cesse dans le Temple à bénir Dieu. »
Très bien, et dans les Actes ? :
« Seigneur, demandent-ils, est-ce maintenant le temps
où tu vas rétablir le royaume pour Israël ? »
Jésus leur dit: « ce n’est pas fini.
Vous ne comprenez pas encore, mais ça va pas tarder. »
Et puis deux hommes, deux anges, finissent de les secouer en leur disant :
« bougez-vous ! c’est bon… il n’y a plus rien à voir, retournez chez vous »
Le même événement, traité très différemment par le même témoin, Saint Luc.
En raccourci pour l’Évangile. Tout en finesse psychologique dans les Actes des Apôtres.
Ce qui nous intéresse ce n’est pas l’analyse, c’est le passage de la grâce de Dieu à travers ces textes.
Et le passage de la grâce de Dieu à travers ces textes, c’est le passage de l’Esprit Saint à travers nos yeux et à travers notre cœur qui nous le garantit.
Ça c’est beau, c’est grand.
Ça nous indique comment lire la Bible.
On lit la Bible en étant aux aguets non pas du sens logique, mais du passage de Dieu.
( ça veut pas dire que le sens logique est absurde, mais il permet simplement la respiration de l’Esprit, jusqu’aux poumons de notre intelligence )

Et c’est à ce moment-là que l’Esprit Saint peut envelopper et irriguer notre cœur, notre cerveau.

Alors je voudrais simplement rebondir sur la question des apôtres à Jésus ressuscité.
« Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir le royaume pour Israël ? »
Les apôtres ont encore dans la tête une conception qui n’est pas finie, une conception erronée de la mission et de la personne de Jésus.
Alors qu’ils ont vécu plusieurs années avec lui !..
Erronée parce qu’ils cherchent quelque chose d’établi.
‘Rétablir le royaume’…
Ils n’ont pas compris que le royaume, il est déjà là.
Que le Royaume des cieux ne ‘s’établit’ pas.
Que le Royaume des cieux, c’est un flot qui inonde invisiblement les cœurs.
Première erreur.
Et deuxième erreur :
‘Pour Israël’…
Ils n’ont pas compris, et ce sera la douloureuse et bienheureuse découverte de Paul, que la grâce de Dieu est devenue universelle.
Elle est pour toutes les nations.
Et que la Bonne Nouvelle du pardon des péchés, de la Résurrection glorieuse du Christ, de l’union à Dieu, elle n’est pas pour Israël, en tout cas elle n’est pas pour Israël d’aujourd’hui, elle est pour tous les pauvres de toutes les nations. Pour les pauvres uniquement, et certainement, pour Israël, quand il sera devenu pauvre… à la récapitulation de l’Histoire.
La Bonne Nouvelle, elle est pour tous ceux qui demandent pardon.
Et bien ça, les apôtres, ne l’ont pas compris.
Et Jésus une nouvelle fois avec douceur, leur dit qu’ils sont trop petits, trop courts dans leur vision.
Et que le baptême de l’Esprit Saint, ( la confirmation, c’est un baptême d’Esprit Saint), que les dons du Saint Esprit vont achever en eux la compréhension du mystère divin, la beauté de la présence de Dieu pour l’Église, et la grandeur du souffle de la grâce.

Et c’est pour ça que le départ de Jésus doit ouvrir à une nouvelle joie, qui n’est pas immédiate dans les Actes des Apôtres.
Parce que, vivre avec Jésus, c’était un premier baptême, mais les apôtres ont encore le nez dans le guidon.
Retrouver Jésus par l’Esprit Saint, c’est la dernière libération.

Et cela nous donne une leçon à nous, aujourd’hui.
On n’est pas chrétien parce qu’on est chrétien.
On peut être un chrétien qui n’a pas encore tout compris.
Un chrétien qui s’accroche.
À quoi ?
À une grâce dont nous ne voulons pas nous déposséder, qui devient une grâce fossile.
À une image de chrétien que nous pensons avoir ‘acquise’, ‘établie’.  (!)
Acquise par nos dévotions.
Acquise par les sacrements.
Ou même par notre fidélité.
Acquise par notre savoir de certaines vérités.
Acquise tout simplement parce que nous faisons partie, – en tout cas nous le croyons – de l’Église.
Et en fait nous n’avons rien compris.
Il nous faut perdre nos sécurités pour que l’Esprit Saint vienne enflammer nos cœurs du don de son amour.
Le moment où les apôtres voient Jésus s’en aller au Ciel, c’est le moment le plus triste, où ils perdent tout.
C’est le moment où ils doivent mourir de tout ce qu’ils ont vécu pour que ressuscite la joie de l’Église naissante.
Notre vie chrétienne, notre vie d’Eglise aujourd’hui, à nous, bons chrétiens qui venons à la messe le jour de l’Ascension, on peut se dire qu’elle n’est achevée dans la joie de l’Église, que si on admet de faire l’expérience de la perte de quelque chose dans notre vie.
Si on a fait l’expérience d’un échec, d’une mort, l’expérience du mystère de l’incompréhension pour un amour qui nous était promis ou cher.
Mais ça ne suffit pas…
Cette expérience doit être illuminée par l’Esprit Saint.
Alors oui, nous sommes l’Église… si nous sommes sortis de cette conception figée de la vie chrétienne, qui est une tentation à la stérilité, pour être vacciné par l’Esprit Créateur, l’Esprit Défenseur, l’Esprit de liberté et de force, l’Esprit de la joie de l’amour.
Ce fut peut-être le plus constant message de notre Pape François.
De libérer l’Église par l’abandon de ses rôles établis.
Quand l’Esprit Saint frôle notre cœur de sa pureté d’amour, alors notre cœur est blessé et brûlé, mais il est devient force et lumière de l’Église du Christ pour toutes les nations.
Nous devenons alors de véritables témoins.