7° DIMANCHE – B – 2024

Monde et laïcité

Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique… »
 » la lumière est venue dans le monde » [Jn 3,19] et les ténèbres ne l’ont pas reconnue…
 » je ne suis pas venu pour juger le monde mais pour le sauver »
 » Père saint… le monde les a pris en haine parce qu’il n’appartiennent pas au monde »
 » tu m’as envoyé dans le monde.. les ai envoyés dans le monde »
 » je ne te prie pas pour le monde »…
Dans l’évangile selon saint Jean nous pourrions rebondir ainsi 78 fois sur le mot  » monde  »
Le monde qui est aimé
Le monde créé
Le monde sous le pouvoir du Mauvais, (du Prince de ce monde). Le monde haineux
Le monde terrain de mission.
Et Saint Jean est génial.
Parce qu’il reste réfractaire aux analyses de texte.
Les savants, vont essayer de décortiquer son Évangile en cherchant le sens des mots.
Mais ils n’arrivent à rien de concluant.
Et le mot ‘monde’ leur résiste tellement il a de nuances.
L’Évangile, tout particulièrement l’Évangile selon saint Jean, il faut le vivre pour le pénétrer.
Saint Jean est génial.
Parce qu’il a compris, par grâce, 2000 ans avant l’heure, la dégénérescence de notre esprit humain.
La dégénérescence de la philosophie politique.
Il y a un mot très à la mode depuis 100 ans, en politique.
C’est le mot  » laïque »
Et ben… tout simplement le mot ‘laïque’ correspond au mot ‘monde’ de l’Évangile selon saint Jean.
Attention ! le mot ‘laïque’ dans son sens actuel.
Parce que au départ le mot laïque était beaucoup plus noble et plus défini.
Il était clair.
Au commencement, le mot laïque donnait une distinction dans un monde religieux. Le monde était religieux.
Dans un monde religieux il y a des actes qui ne sont pas proprement religieux.

Être laboureur, crémière, garde champêtre ou postier, élever ses enfants, jouer au rugby ou étudier la position des astres…
Participer à la politique de son village ou de sa nation n’est pas proprement religieux.
Et donc, toutes ces activités étaient attribuées à des laïcs.
Ceux qui rendent à César ce qui est à César….
Ces hommes et ces femmes n’en étaient pas moins de grande vie intérieure et attachés au Christ.
Et puis d’autres, religieux, religieuses, se dégageaient dans la mesure du possible des affaires du monde, des affaires laïques pour ne se consacrer qu’à la recherche de la vie avec Dieu.
Tous rendaient à Dieu ce qui est à Dieu.
Cela c’était le premier et vrai sens, le sens strict, du mot laïque.
Et maintenant la politique s’est réappropriée le mot ‘laïque’ pour qu’il devienne synonyme de ‘opposé à religieux’.
Espace neutre, mais d’une neutralité vindicative, qui devient combattante. Combattante contre…
Et bien c’est exactement le sens du mot « monde » tel que Jésus l’a utilisé, et tel que Saint Jean l’a fort bien repris dans son Évangile.
« Je suis la Lumière du monde », dit Jésus.
« Je suis la lumière de la laïcité », aurait pu dire Jésus…
Le paradoxe, c’est que le monde et la laïcité sombrent dans l’incohérence si l’un et l’autre n’accueillent pas la lumière du Christ.
Et lorsqu’ils pataugent dans l’incohérence, inévitablement ils deviennent haineux vis-à-vis de tout ce qui ne leur appartient pas.
Le monde et la laïcité veulent se préserver une neutralité qui n’est légitime que dans un régime religieux de foi.
Et pas de n’importe quelle foi, mais de la foi en Jésus-Christ, Sauveur du monde et Sauveur de la laïcité.
Il est nécessaire d’avoir une hiérarchie des vérités.
Personne ne veut condamner la laïcité, mais elle doit être sauvée par la grâce du Dieu incarné, du Verbe fait chair, et donc par l’Église catholique.
Le monde en soi, la laïcité en soi, ne sont ni mauvais ni bons, s’ils acceptent la lumière du Christ.
S’ils ne l’acceptent pas, ils tombent, par le fait même, dans l’obscurité, dans l’obscurantisme, marionnette du démon.
Le Christ n’appartient pas au monde tout comme l’Eglise n’appartient pas au monde, mais il met en évidence par sa vérité tout comme l’église met en évidence par sa vérité, la bonté ou la malice de ce monde.

 » je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine  »
Mais, bien sûr ! puisque le monde, qui veut garder mordicus sa neutralité, ne veut pas entendre la Parole de vie.
Ne voulant reconnaître qu’il ne se suffit pas, il devient méchant.
Il devient persécuteur.
Il n’aime pas la joie de la cohérence, de l’Esprit de vie, de l’esprit de paix, et à plus forte raison de l’Esprit Saint.
Pour garder sa neutralité, il prend une position d’opposition, d’idéologie, qui est justement contraire à sa neutralité.
Contradiction dans les termes.
On ne s’en sort pas.
Le monde, la laïcité, n’ont de sens que s’ils accueillent dans leur cœur l’énergie créatrice du Christ et la parole de vérité de l’Église… catholique.
Par conséquent, on ne peut parler de laïcité que dans une société chrétienne qui garantit la vérité de la laïcité.
Prenons une image.
Si vous avez un chien, et que vous ne clôturez pas votre terrain, le chien s’enfuira et vous ne le retrouverez plus.
Si vous clôturez votre terrain, un beau terrain de 1 ha, ( et la clôture ce sont les vérités de l’Église, la lumière du Christ ), le chien sera tout heureux de courir et de japper et de renifler le tronc des arbres chaque matin.
Mais si vous enlevez la clôture des vérités de l’Église, et de la présence du Christ, si vous ne voulez pas perdre votre chien, vous êtes obligé de l’attacher à sa niche. Et là il deviendra méchant.
C’est ce qui arrive dans notre monde actuel, qui devient méchant.
Alors l’esprit du monde, ce fameux esprit du monde qui conduit à notre perte, on le comprend mieux maintenant…
C’est l’esprit qui ne demeure pas dans le Christ.
« Demeurez dans mon amour »
La seule façon de se libérer de cet esprit du monde c’est de demeurer dans l’amour, et de proclamer que Jésus est Seigneur, du profond de notre cœur. Alors, Dieu demeure en nous et féconde le monde, féconde notre esprit qui est dans le monde..
Tout se tient…
Quand nous prions, que nous accueillons la grâce de Dieu, l’esprit du monde, à ce moment-là, revit de l’Esprit de Dieu, l’Église resplendit de l’Esprit du Christ, et nous sommes en communion les uns avec les autres.
Le monde retrouve sa cohérence, son sens, et sa joie.
Il retrouve ses solutions.

ASCENSION 2024

Le jeu de Dieu ( le plan divin )
En fait le grand problème dans une relation, c’est de se mettre sur la même longueur d’onde.
Et c’est le problème de notre grand Dieu vis-à-vis des hommes.
Il nous a fait à son image, mais nous ne nous mettons pas sur la bonne longueur d’onde.
Et donc on ne capte pas.
En tout cas c’est pas très net.
On a un tuner hyper sophistiqué et on ne sait pas régler les boutons…
Alors qu’est-ce qui se passe ?
Et bien, Dieu essaie par tous les moyens, – ou plutôt non, pas par tous les moyens, mais par un chemin très simple et très précis – de rejoindre l’homme. En fait, Dieu n’a qu’un souci, c’est de rejoindre l’homme pour que l’homme le rejoigne.
Tout le reste, pour Dieu, coule de source, c’est limpide, c’est tout simple, ça baigne, dans la lumière…
Mais la seule chose qui coince c’est l’homme.
C’est de brancher ce pauvre être qui lui embête la vie, à son bonheur..
‘ qui lui embête la vie’ façon de parler…
Parce que Dieu, génial et tout-puissant, s’amuse, par sagesse, à mener son jeu jusqu’à la victoire qu’il a assurée …
Il aimerait bien laisser l’homme gagner, pour notre joie et pour sa joie à lui.
Il nous donne toutes les cartes, il nous explique les règles du jeu, et nous, comme les petits enfants nous jetons les cartes dans tous les sens après les avoir barbouillées avec des crayons de couleur qui n’ont rien à voir avec le jeu.!
Bon alors, je vais essayer de vous réexpliquer la règle du jeu, mais ça ne sert à rien si on ne joue pas le jeu…
Petit un :
Dieu infini, pure perfection.
Amour, feu, vérité totale parce que source de vérité et d’amour. Plénitude.
Petit deux :
Il crée l’homme.
Capable de participer à cette plénitude.
Le cœur de l’homme, son âme, formés à la forme de la joie d’amour de Dieu. Avec un corps, qui, lui, participe à la joie de l’âme.

C’était improbable, mais Dieu l’a fait.
Petit trois :
C’était trop simple pour l’homme… trop beau. Trop top, comme dirait les jeunes…
Alors l’homme a inversé les choses.
L’homme a tout déformé.
Il s’est déformé…
La forme c’était d’être tendu vers son bonheur, vers l’union à Dieu.
L’homme s’est refermé, non plus tendu vers Dieu, mais tendu sur lui-même.
La maladie de l’humanité… :
Être tendue sur elle même.
Le corps ne veux plus prendre sa place.
Mais il veut prendre la première place.
Quant à son esprit, un peu vexé de s’être trompé, il veut tout simplement prendre la place de Dieu.
Rien de moins.
Résultats : le délire.
On est tout simplement dans un monde de délire.
Petit 4 de notre jeu :
Ça n’amuse pas spécialement Dieu, mais ça ne l’inquiète pas.
Il a la solution.
Dieu sait que l’homme est un animal très progressif.
Par conséquent Dieu va prendre son temps pour préparer cette solution.
Puisque l’homme a voulu mettre son corps comme premier influenceur, Dieu va prendre ce chemin pour récupérer l’homme.
Dieu a bien essayé de donner quelques règles pour l’esprit, des règles morales. Ça c’est Moïse.
Mais ça n’a pas marché.
L’esprit s’entrave dans ses règles et dans sa logique.
Alors Dieu prend le chemin du corps. Du corps et du cœur.
De l’affectif.
De l’amour.
Puisque l’homme ne comprend rien.
Ne comprends plus rien…
Dieu va lancer son hameçon dans l’affectif. Dans l’attirance de la chair.
Dieu va prendre son temps.

1500 ans à peu près.
Et il va s’incarner.
Il va prendre chair.
Pour rejoindre l’homme dans sa chair. C’est Jésus.
Comme ça l’homme n’a plus de raison de dire qu’il n’y comprend plus rien. Dieu lui prouve dans sa chair qu’il est un Dieu d’amour.
Qu’il aime.
Dieu se fait proche, très proche.
Il va prendre cher…
Règle six :
Jésus va utiliser tous les moyens visibles pour provoquer l’homme à se retourner sur lui-même.
C’est-à-dire mettre son corps au service de l’Esprit.
Ça ne marchera pas, en tout cas pour le grand nombre, mais ça sera proposé à tout le monde.
Donc Jésus va se faire homme, va parler comme un homme, va produire des signes sensibles et assumer tout le sensible des hommes pour les rejoindre dans la totalité de la nature humaine.
Ça c’était déjà génial.
Règle septième :
On se rappelle que le but de Dieu n’est pas de faire jouir l’homme dans son corps, mais de rétablir la primauté de l’âme qui lui donnera bonheur.
C’est par son âme que l’homme doit jouir…
Donc règle septième :
Une fois le corps interpellé, Jésus doit effacer le poids du corps.
C’est le moment charnière où Jésus, homme en chair et en os, devient Jésus ressuscité.
Sa chair est spiritualisée par la grâce de la vie éternelle.
Donc l’homme doit comprendre qu’il ne tend pas vers sa chair matérielle, mais vers sa chair éternelle.
Résurrection de Jésus.
Ouverture du chemin de l’homme vers sa résurrection.
Sans la résurrection de Jésus, sa mission n’a aucun sens.
Petit huit :
L’homme veut toujours s’accrocher à sa perception sensible.
Et cela pose comme un voile devant la beauté de son âme.
Au lieu d’élever notre âme notre perception sensible trouble notre esprit.

Donc…
Pour que Jésus ne soit pas récupéré par la faim sensible de l’homme, il doit se faire distant.
Il doit réduire la voile sensible.
Et c’est l’Ascension.
 » heureux, Thomas, ceux qui croiront sans voir… »
L’Ascension libère l’homme de sa gourmandise sensible.
Ça nous fait mal, ça nous frustre, mais c’est parce que nous sommes tordus.
Le but de notre chemin spirituel n’est pas d’accumuler des signes sensibles mais au contraire de les diminuer.
Jusqu’où les diminuer ?
C’est simple, saint Paul nous le dit aujourd’hui, par sa lettre aux Éphésiens : « les dons que le Christ a faits,
ce sont les Apôtres,
et aussi les prophètes, les évangélisateurs,
les pasteurs et ceux qui enseignent. »
C’est l’Église.
Notre belle et pure Eglise…
Les seuls signes qui nous restent de Jésus nécessaires, ce sont les apôtres de notre temps, ce sont e les vérités de tous les temps exprimées par l’Église.
Ce sont les sacrements, canaux abondants de la grâce.
Et c’est la charité des fidèles qui donnent vie à l’Eglise.
Par son unité et par sa charité, la communauté témoigne de sa bonne santé, de son équilibre, de la présence surnaturelle de Dieu qui lui donne toute sa force devant les poisons et devant les maladies.
Donc, le sensible qui reste après Jésus disparu à l’ascension, c’est le signe de l’Église en toutes ces dimensions.
Règle neuvième du Grand Jeu de Dieu :
( on arrive presqu’à la conclusion du jeu)
Jésus, après avoir accroché l’homme par sa chair, son corps, va maintenant le suspendre avec l’Esprit Saint.
L’Église, c’est l’Esprit Saint, qui forme le corps mystique du Christ.
Jésus, en appelant l’Esprit Saint sur ses apôtres fait basculer le mauvais plan de l’homme dans la lumière de Dieu.
Le premier principe du jeu de Dieu tout au départ, reprend sa place.
Ce n’est plus par son esprit humain que l’homme va dominer, mais par l’Esprit Saint, principe intérieur que ne doit plus encombrer le corps.
Le corps est toujours là, mais quels que soient ses états, par l’Esprit Saint, l’homme retrouve le désir de Dieu, premier, source, nourriture et rassasiement.

Dernier article de la règle du jeu…
Dixième…
Dieu, enfin, à ouvert la porte de l’Esprit Saint, de la grâce intime, infuse, en nous. En fin, pour ceux qui n’ont pas jeté les cartes en l’air, Dieu nous envahira, corps et âme, de son fleuve de joie et de beauté et d’amour quand il reviendra en gloire, – donc, cette fois-ci sans aucun intermédiaire – en abattant son jeu : Béatitude, intimité infinie, union béatifique, chant éternel de l’Église en extase. Mais cela c’est la dernière carte.
On l’attend.
Maranatha, viens Seigneur Jésus.
…. quand tu voudras.
Quand le Père, ton Père et notre Père, a prévu la fin du jeu.

Sixième Dimanche de Pâques – B – 2024

  •  Amour…
    Amour…!
    Que de beauté en ce nom…
    Que de morts, aussi, en ce nom.
    Il y a l’amour qui regarde le Ciel, les sommets.
    Il y a l’amour retourné sur soi.
    Comment les appeler pour les distinguer ?
    Parce que justement, le monde préfère les confondre.
    Bon… je vais les appeler :
    L’amour-étoilé, pour le premier. La beauté.
    Et l’amour-couleuvre pour le second, qui ne vole pas très haut.
    Mais comment les distinguer ?
    ‘tu aimeras de tout ton cœur, de tout ton esprit, de toute ta force.’
    Sur l’intensité, on ne trouve pas de différence.
    L’amour étoilé peut être riche et enflammé. Mais il n’est pas rare qu’il soit pauvre et terne.
    L’amour couleuvre peut être ardent et dévorant, mais aussi dépressif. Impossible de distinguer l’un de l’autre par l’intensité.
    « Tu aimeras ton prochain comme toi même… »
    L’amour-étoilé n’a pas spécialement l’avantage sur l’amour-couleuvre ici non plus.
    Parce que, dans l’amour égoïste, l’autre est aimé comme soi-même. Simplement on veut qu’il devienne comme nous-même en le dévorant.
    La grande différence entre l’amour-étoilé et l’amour-couleuvre, c’est que dans le premier on prononce le nom de Jésus, pour s’aimer et pour aimer son prochain.
    On ne cesse d’invoquer Jésus et les autres amours se purifient de cette invocation.
    « Tu aimeras ton Dieu de tout ton cœur… »
    Mais quel est ton Dieu ?
    Si ce n’est pas Jésus, il sera de ta fabrication, n’en doute pas.
    « Tu aimeras ton prochain comme toi même… »
    Si tu ne t’aimes pas de l’amour de Jésus, sous le regard de Jésus, tu aimeras ton prochain selon ton désir… vicié. Inévitablement.
    L’amour-étoilé, il est dans l’obscurité L’amour-couleuvre aussi, mais pas la même obscurité… L’amour-étoilé passe par la mort.
    L’amour-couleuvre aussi.

Mais pas la même mort.
Une mort dans une lumière excessive, en regardant, dans l’espérance, le Ciel. Ou bien une mort dans le néant de la chair qui brûle.
L’amour-étoilé demande des efforts, d’ascèse. D’ascèse pour offrir, s’offrir et s’oublier.
L’amour-couleuvre peut être héroïque aussi, mais d’un effort de malice et de profit, la plupart du temps camouflé, effort de résistance, fermé sur lui-même.
L’amour-étoilé se laisse attiré. Il se reçoit d’un autre. L’amour-couleuvre attire à lui. Il enserre et ligote.
L’amour-étoilé prends le chemin du don.
On pourrait dire du sacrifice, mais le mot ‘don’ est plus doux, plus amoureux. Mais c’est la même chose.
Quel don.
Mais le don le plus précieux. Le Don est à la mesure de l’amour qu’on porte à quelqu’un.
Par exemple : Le don de notre temps.
Pour l’homme, c’est peut-être le plus manifeste.
« Je te donne du temps. »
C’est la signature de l’amour, pour l’homme.
Pas pour les anges. Pas pour Dieu.
Dieu, lui, donne de l’éternité. c’est bien plus noble.
Mais pour l’homme, l’expression la plus immédiate de l’amour, c’est de donner de son temps.
Parce que le temps est précieux et le temps est mesuré.
Quand on aime quelqu’un ou quelque chose on lui donne du temps.
Gratuit.
On lui donne d’être près de lui. On pense à lui. On travaille pour lui.
On lui donne de la fidélité et parfois on lui donne le temps de sa vie, de toute sa vie.
Mais de toute façon, c’est du temps.
Notre Pape François disait que ‘le temps prime sur l’espace.’
Comment offre-t-on le sacrifice de notre temps ?… ça, c’est plus secondaire. On ne doit pas négliger la qualité, mais c’est Dieu qui donne la qualité.
Un temps rempli de silence, pour quelqu’un, c’est la plus belle qualité.
C’est la prière.
C’est l’oubli de soi.
C’est la joie d’un cœur qui bat paisiblement dans l’amour.
Mais cela c’est par grâce.
L’amour de charité commence par donner du temps et se mettre en écoute.
Le premier cadeau c’est celui du temps, qu’il soit dans l’effort, qu’il soit dans

la difficulté ou dans la lumière… pour l’homme.
Donc, notre premier amour, c’est celui qui aura pris le plus de temps en notre vie.
Une autre expression de l’amour, qui est première pour Dieu, mais qui est deuxième pour l’homme, c’est une partage de connaissance.
Permettre de se faire connaître.
« Je t’aime, donc je me donne, donc tu dois me connaître… Je me laisse connaître. »
« tout ce que mon Père m’a fait connaître, je vous l’ai fait connaître », c’est le Christ qui le dit. « C’est pour ça que je vous appelle ‘mes amis’. » [Jn 15, 15] Voilà le second signe de l’amour. Pour l’homme.
Pour Dieu c’est le premier, l’union parfaite.
Et au Ciel, ce sera pour nous la plénitude de l’amour.
 » Nous connaîtrons comme nous sommes connus.  » [ 1 Cor 13, 12]
Le deuxième cadeau pour l’homme, c’est une communion dans un mouvement de connaissance de l’âme.
Je te dis tout, parce que je veux me dire à toi.
Et cela, c’est le signe de mon amour pour toi.
Au contraire, si je ne te dis pas tout, c’est que je crains que tu ne m’aimes pas vraiment.
Dieu est venu nous dire tout, par Jésus-Christ. Il s’est livré.
C’est l’amour-étoilé en plénitude.
Et si je te dis tout de moi, je ne retiens rien de moi.
Cela est facile pour celui qui comprend et qui répond à l’amour par l’amour. Lorsqu’il y a réciprocité, amitié.
Un amour-couleuvre dissimule. Et il n’y a rien de plus triste qu’un apour-étoilé qui se donne sans prudence à un amour-couleuvre qui ne comprend pas, qui se détourne, se retourne sur lui-même et résiste.
Ou parfois devient amour-vipère.
À ce moment-là l’amour… don de soi, prends la couleur de la croix.
’Je me donne à toi, je donne mon temps, ma vie, mais tu ne comprends pas’ : cela s’appelle la Croix.
Jésus qui pleure devant Jérusalem : « ah ! si tu avais compris ! »
Tu ne comprends pas l’appel que je te fais et la réponse que tu devrais me faire.
La croix c’est une amitié offerte qui est rejetée.
La Croix n’est pas n’importe quelle souffrance; c’est l’amitié rejetée. Soit cette amitié abîmée par le premier péché originel.
Soit une amitié trahie, par nos péchés personnels.

Mais un amour qui enflamme le cœur, qui fait frémir nos entrailles, qui reste vigilant le jour et la nuit, peut-il se suffire de donner du temps ?
Peut-il suffire de communier dans une connaissance intime ?
Vous êtes dans un bateau… Et si on vous dit : ‘plus vous allégerez votre bateau, plus sûrement vous arriverez au pays ruisselant de trésors et de joie. Est-ce que vous ne feriez pas passer par-dessus bord tout ce qui s’y trouve, dans ce bateau ?
Hé bien, pour grandir en amour, c’est la même condition.
Simplifiez ! Donnez tout ! Donnez tout ce que vous avez, donnez tout ce que vous aimez, tout ce que vous êtes !
Et puisque tout en nous est abîmé par le péché originel, nous avons besoin de tout donner au Seigneur pour qu’il rende limpide ce qui est trouble.
Notre liberté… offerte par l’obéissance, pour être rendue claire et pure. Notre sensibilité exultante ou douloureuse… offerte à la tendresse de Dieu pour que le Seigneur la rende paisible et harmonieuse avec notre âme.
Nos pensées, nos désirs… offerts, mis en lumière pour vivre de la lumière du jour.
L’amour de soi… offrez ! Pour devenir oubli de soi dans le cœur de Dieu.
Le temps… je l’offre !
Mes blessures… je les offre !
Mes prisons… Je les offre !
Et pourquoi cela est possible, et qu’avec nul autre que Dieu nous pouvons tenter cette aventure de l’amour ?
Parce que tout simplement, Dieu nous chérit et nous le rend au centuple.
Le temps, il nous le rend en éternité
Les blessures, en pardon et en guérison, au centuple.
Les persécutions et les souffrances pour son nom, il nous les rendra en joie éternelle.
Tous nos sacrifices, Dieu nous les rendra en centuple d’intimité d’amour.
Alors pourquoi ne pas aller jusqu’au sacrifice ultime. Celui de notre existence.
Dieu donne l’existence, je lui donne alors mon existence. Et Dieu répond .
Il oublie nos fautes passées. Il oublie le péché.
Et Dieu donne son existence.
Comme le dit Sainte Élisabeth de la Trinité :
« C’est là, tout au fond dans le ciel de mon âme que j’aime le trouver puisqu’il ne me quitte jamais. Dieu en moi, moi en lui. »
« Quand une âme renonce ainsi à toutes choses, qu’elle arrive à être vide et désappropriée – et c’est tout ce que pour sa part elle peut faire – il est

impossible que Dieu de son côté ne se communique pas à elle, au moins en secret et silencieusement.
Cela est plus impossible qu’il ne l’est aux rayons du soleil de ne pas donner sur un endroit bien découvert.
Dieu communique son être surnaturel [Jean de la Croix Vive flamme III, 46 ]
« Celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu. »
Pauvre maigre couleuvre qui ne revient qu’à l’amour de soi et se condamne à manger la poussière.

Quatrième Dimanche de Pâques – B -2024

Quelle assurance !
Quelle paix en nos cœurs…
Quelle tranquillité profonde en nos corps et en nos âmes.
Et quelle clarté en nos esprits…
Chers frères et sœurs, nous avons une espérance.
Donc nous avons une étoile qui nous guide, tellement lointaine et pourtant qui rassure chacun de nos pas.
Nous avons la foi en quelqu’un qui nous aime.
Et s’il nous aime et nous donne d’exister c’est qu’il lui a plu que nous exultions d’une joie sans fin, de sa joie à lui… éternelle.
Avec cette espérance et cette foi, on oublie une chose. C’est que le monde ne connaît pas Dieu.
Et s’il ne connaît pas Dieu, il n’a pas d’assurance.
Et tout ce qu’il cherche, c’est de sauver sa peau.
Sa peau d’aujourd’hui, parce que sa peau de demain ne vaudra pas cher.
Et quand on veut sauver sa peau, on se fait la peau du voisin.
Un monde sans espérance est un monde qui s’autodétruit en voulant survivre. C’est un monde à la Kafka, ou à la Ionesco.
Ou un monde sartrien.
Les grands prophètes des ténèbres et de notre malheur.
Pour celui qui a la foi, pour nous, on n’arrive pas à concevoir que celui qui n’a pas d’espérance ne vit que pour essayer de se débarrasser d’une vision d’horreur ; d’une vision de vide; de solitude avec soi-même.
Je viens de nommer entre autres Franz Kafka, Eugène Ionesco, Jean-Paul Sartre. Qu’est-ce que disent ces prophètes du non-sens qui est le sens actuel de notre monde.
Nous ne pouvons pas les comprendre vraiment puisque nous avons la foi :
Alors… Kafka :
“La vie est une perpétuelle distraction qui ne vous laisse même pas prendre conscience de ce dont elle distrait.”
[ Préparatifs de noce à la campagne]
Eugène Ionesco – [Amédée ou comment s’en débarrasser.]
Vous savez, dans cette pièce de Ionesco, c’est un cadavre qui grandit dans l’appartement; qui ne cesse de grandir et de prendre toute la place.
Et voilà ce que dit Madeleine à son époux Amédée : (elle parle du cadavre)
« S’il nous avait pardonné, il ne grandirait plus. Puisqu’il grandit toujours… il n’a pas fini de nous en vouloir. Les morts sont tellement rancuniers » (Pléiade, p. 277).

Sartre – [le Diable et le bon Dieu ] – j’avais 15 ans quand j’ai fait connaissance de Sartre – Il écrit :
« Dieu n’existe pas… Plus de Ciel, plus d’Enfer ; rien que la terre.. Si Dieu n’existe pas, plus moyen d’échapper aux hommes. »
Ce qu’il ne dit pas, parce que Sartre est un menteur, c’est que les hommes dont ils parlent ne sont plus des hommes.
Un monde sans Dieu, qui lutte contre Jésus-Christ et contre l’Église, est un monde qui a perdu son âme et qui se mange lui-même pour survivre dans la nausée.
Marguerite Duras qui a nourri mes 14 ans de quelques mois de lecture…
Elle va encore plus loin.
Par exemple dans son roman,  » le camion » :
 » Plus la peine de nous faire le cinéma de la peur. De la révolution. De la dictature du prolétariat. De la liberté. De vos épouvantails. De l’amour. Plus la peine. (…) On croit plus rien.
Plus la peine de faire votre cinéma. Plus la peine.
(…)
Que le cinéma aille à sa perte, c’est le seul cinéma.
Que le monde aille à sa perte, qu’il aille à sa perte, c’est la seule politique.  »
J’arrête là avec ce monde qui ne nous connaît pas, le monde qui n’a pas la foi. Qu’on ne peut pas comprendre vraiment.
Nous avons la foi.
Et si nous avons la foi, nous avons une espérance.
Ça veut dire une sortie de ce monde.
Nous sommes attendus. Même si c’est au loin. Et ça change tout.
Notre corps et notre âme sont destinés à vivre dans un espace sacré.
Aimés, respectés, complétés et comblés de lumière, d’une présence qui nous fait exister.
Ça c’est déjà pas mal.
Malheur à ceux qui ne peuvent pas recevoir l’existence de quelqu’un qui les aime et les appelle…
Mais ça ne suffit pas…
Parce que si je suis aimé, quelqu’un a un projet pour moi.
Dieu m’a fait avec un projet.
Je suis un projet pour Dieu.
Un projet d’amour.
Mais pas un projet particulier, parmi d’autres, comme dans un immense chantier. Dieu m’a fait moi, avec une vocation, ma vocation, ce que je dois être pour être louange de gloire, pour coïncider à ma sainteté.
Je suis destiné à ma sainteté, je suis destiné à comprendre que je suis aimé.

Une inspirée me disait : ‘le sens de notre amour pour nos enfants, c’est de voir en eux leur vocation à la sainteté, par dessus tous les autres avantages immédiats’. Et oui…
Alors c’est vrai que ça pourrait être plus simple.
Que cette sainteté, j’aurais pu tomber dedans étant petit.
Mais Dieu a voulu que je sois plus grand, et m’a demandé de choisir ce que je dois être.
Être moi… en ramant dans le sens de la grâce.
Ou ne pas être moi…
Je sais, c’est ridicule, c’est même absurde, de ne pas vouloir être ce qu’on doit être, ça tient de la maladie – le péché – de vouloir faire grandir notre cadavre… Mais si je peux le faire, cela prouve que Dieu m’aime et me respecte.
Il veut que ma vocation, qui m’est offerte, je la choisisse.
Dieu veut que je demande parmi les obstacles et parmi les désirs contraires :
 » Seigneur, Toi qui m’aime, qui m’aime comme un Père, quelle est ma vocation – pour que je puisse vivre de la joie du Ciel qui m’est réservée ? »
Mais il manque une chose, frères et sœurs…
Si je suis aimé et prédestiné à vivre de cet amour infini qui me fait vraiment moi. Si Dieu se met à mes pieds pour me permettre de choisir son offrande de bonheur éternel…
Il me donne inévitablement tous les moyens pour que je puisse pressentir, comprendre, avancer, et même reprendre le chemin perdu, pour vivre en fin de compte dans son cœur de lumière.
Dieu sait, bien sûr, que je suis abîmé et que le monde est abîmé.
Alors il nous donne l’Évangile d’aujourd’hui.
 » je suis le Bon Pasteur »
Ma vocation, la vocation de chacun de nous, c’est de suivre le bon Pasteur.
Et alors, la première conséquence merveilleuse de ce chemin de lumière qui nous est proposé, c’est l’amour d’une personne qui nous apprend tout.
En nous prenant par la main.
Pardon… En nous prenant par le cœur.
Si on lui ouvre notre cœur bien sûr.
Et la deuxième conséquence, c’est qu’une vocation ce n’est pas quelque chose qui se construit.
C’est une personne qui est choisie.
Et donc le geste principal de celui qui veut répondre à sa vocation, c’est de mettre de côté tout ce qui brouille cette vocation.
En fait, tout ce qui ne nous correspond pas totalement.
Comme c’est simple !
On laisse le monde, on laisse l’esprit du monde. On se simplifie pour un amour.

On laisse tomber ce qui peut être très distrayant mais qui ne coïncide pas avec notre cœur et avec la relation profonde avec Jésus.
Seule la relation avec Jésus coïncide avec notre cœur.
On laisse tomber…
Pour se rassembler, se recueillir dans une amitié pure.
Le monde fait tout pour nous disperser.
Pour nous provoquer à la dispersion.
Provoquer nos émotions, notre intelligence, nos choix à la dispersion.
Notre cœur est affamé du projet personnel et unique de Dieu pour notre vie. Notre cœur est affamé d’une amitié si simple, si profonde, si quotidienne. Vocation au Ciel.
Vocation à l’union avec Jésus pour qu’il harmonise chacun de nos pas aux dons qu’il nous a prédestinés.
Vocation à vivre le chant de l’Église, Épouse du Christ, déjà, maintenant, sur terre et ensuite dans l’intimité de Dieu, éternelle, au Ciel.

Troisième Dimanche de Pâques – B – 2024

Présence de Jésus pour une communauté chrétienne
Qu’est-ce qu’on constate pour les apôtres juste après la mort de Jésus, mais de façon encore plus évidente après la Pentecôte ?
C’est que Jésus est omniprésent.
Pendant les 3 ans où il marche avec les apôtres, il prend toute la place par sa personnalité immense.
Tout ce qu’il fait et dit a un impact énorme; sans pratiquer aucun média, mais en parcourant simplement les campagnes et les déserts.
Je peux simplement reprendre une ou deux scènes :
Par exemple quand les soldats viennent l’arrêter, Jésus dit simplement :
 » qui cherchez-vous ? »
Les soldats tombent à la renverse. Immense présence…
 » pour qui te prends-tu ? » demandent les pharisiens à Jésus.  » tu n’as pas 30 ans et tu te crois plus grand qu’Abraham… »  » Avant Abraham, je suis » … Immense…
Juste après la mort de Jésus les apôtres se cachent, mais ils ne pensent qu’à lui, ne parlent que de lui.
Et quand Jésus réapparaît, ressuscité, toute la vie des apôtres va s’illuminer de sa présence. Leur vie orientée du matin au soir et du soir au matin, et jusqu’à leur mort, par la présence lumineuse et aimante de Jésus.
Quand on fait connaissance avec Jésus, toute notre vie est transformée.
Je dirais que notre cœur bat d’un autre rythme..
On l’a vu, dimanche dernier, chaque seconde mais aussi chaque choix des apôtres et des premiers chrétiens dépendent de la personne de Jésus ressuscité.
Ils vont jusqu’à tout vendre, ils ne cessent d’annoncer la bonne nouvelle.
Ce n’est pas un message ou une campagne électorale, c’est un amour qui enveloppe toutes leurs journées et qui jaillit du profond de leur cœur, d’un horizon à un autre.
Jésus est là, et ça y est notre cœur trouve sa paix.
On passe les doutes.
Son amour devient source efficace de notre vie.
Et nos limites, nos erreurs, nos fautes ne sont pas un obstacle, mais au contraire un terrain d’amour et de pardon pour celui qui habite notre cœur.
C’est de l’intérieur que Jésus se manifeste.
Seulement, nous devons prendre conscience d’une chose…
C’est que la présence de Jésus pour les apôtres est différente de celle que nous concevons. Les Juifs, du temps de Jésus du moins, n’ont pas la même perception du temps et de l’histoire que nous avons.
Et c’est très important.

Pour nous, l’Histoire se déroule d’événements en événements successifs, dont on peut prendre des tranches,
800 Charlemagne sacré empereur – 732, bataille de Poitiers – 1530 concile de Trente, à peu près – etc… 21 juillet 1969: premiers pas de l’homme sur la Lune.
Or, le peuple hébreu, la Bible, vit dans un éternel présent de Dieu.
Ça change tout pour une manière de vivre.
Les apôtres par exemple, ne rencontre pas Jésus ressuscité au coin d’une rue pour aller ensuite s’intéresser à autre chose.
Se caler devant la télé pour les infos, ou aller jouer au golf…
Ils vivent Jésus, dans chacune de leurs pensées, à chaque respiration…
C’est à dire ‘qu’ils marchent humblement avec Dieu’ (Michée 6, 8)
Seul change pour eux la densité de l’existence divine, mais elle est partout.
Elle surgit du passé prophétique et des Écritures saintes pour intensifier et certifier la présence du Ressuscité.
Depuis Abraham, et même avant, l’ultime et excellent désir de l’homme c’est de s’abandonner à quelqu’un qui nous aime.
Nous sommes loin, vous voyez frères et sœurs, d’une pratique de religion épisodique et d’une foi écrite en trait d’union qui cherche des signes de la présence de Dieu…
Mais tout est signe !
Depuis la première lueur de l’aurore dans le ciel jusqu’à la plus forte présence de Jésus dans le sacrement de la communion.
Cela veut dire que ceux qui cherchent des signes n’ont pas compris que Dieu est toujours là et qu’il nous attend.
Ce n’est pas nous qui devons attendre Dieu, c’est Dieu qui nous attend.
Saint Paul dira : ‘ ce n’est plus moi qui vit c’est le Christ qui vit en moi’
Et on pourrait dire en écho…
‘ ce n’est pas l’Histoire qui se déroule dans le temps, c’est le Christ qui vit dans l’histoire’
Il s’agit simplement pour nous de coller notre oreille à l’Histoire du monde pour découvrir la présence de Jésus-Christ.
Ce n’est pas ce que je dis ou ce que je fais qui compte, mais c’est la vie de Jésus dans ce que je dis et dans ce que je fais.
Dans ce que je comprends et dans ce que je ne comprends pas.
Et on en arrive à ce qui fait pleurer le monde depuis sa création : l’absence de Dieu quand nous sommes dans le péché.
Le problème principal et premier de toute l’histoire du salut c’est celui du péché et du pardon. Or la personne de Jésus apporte la solution, simple et définitive.
Le péché n’est plus le problème.
Il est pardonné.
C’est-à-dire que la présence de Dieu qui nous aime vient nous chercher dans notre péché là où justement il y a un manque de vie. Le péché est diminution d’existence.
C’est cela la merveille.
Reconnaître Dieu à l’endroit même où on refuse Dieu.

Les données du problème alors changent.
Ce n’est plus le péché qui est un problème qui est un problème. C’est d’admettre notre péché. Celui ou celle qui ne se confesse pas n’a pas compris le cœur de notre foi.
Car Jésus est venu pour pardonner.
Il est venu pour les pécheurs.
Il est venu pour ceux qui reconnaissent leurs insuffisances.
C’est la raison première de sa mission.
C’est la raison première de la vie de tout homme.
Jésus est venu pour guérir l’âme malade, du péché.
On peut se détourner de la mission de Jésus en s’intéressant à des tas d’autres choses… collatérales et peut-être très captivantes.
Mais bien souvent ce sera pour éviter de se reconnaître limité et pécheur.
On pourra faire de Jésus tout ce que l’on veut : un faiseur de miracle, un guérisseur, un ami des pauvres, un pur, un prophète, mais ça ne suffit pas; c’est une solution à bon marché pour éviter qu’il touche notre cœur, qu’il vienne habiter notre cœur.
Dieu ne refuse aucun combat en nous.
Au plus fort de nos angoisses, de nos solitudes, au plus fort de nos refus, de son apparente absence, Dieu attend que nous nous ouvrions à sa présence.
Et pour cela, il prend la place du perdant.
‘ Seigneur, que s’illumine ton visage,’
Si Dieu n’a pas peur de prendre la place du perdant dans notre cœur, c’est qu’il sait qu’il a gagné.
Sa victoire c’est sa présence de partout.