QUINZIEME DIMANCHE ORDINAIRE 2025

Les commandements

Quand on regarde un tableau (d’un vrai artiste, bien sûr) on voit des couleurs qui forment des harmonies, des formes qui suggèrent des mouvements, comme de la vie exprimée en lumière, et tout ça peut provoquer en nous une émotion poétique.Quand on regarde la nature, on voit des paysages.On voit des reliefs et aussi des mouvements qui s’équilibrent, normalement, et qui vont provoquer un sentiment de bien-être. Quelque chose d’habité… il y a aussi de la vie, même dans un désert très dépouillé.Quand on regarde la nature de l’homme et de la femme.Que voit-on ?On voit aussi, normalement, des harmonies profondes.Des mouvements qui sont complémentaires.Des attirances fondamentales.Et tout cela va provoquer un sentiment de paix si c’est vécu selon l’ordre de la nature.Et bien, ces permanences naturelles et très intérieures pour notre âme, qui favorisent l’équilibre de notre corps aussi, on les appelle : des ‘commandements’.Vous comprenez, frères et sœurs, que les commandements dont parle Jésus n’ont rien à voir avec un commandement militaire : dans le genre : ‘garde à vous !’, ‘à vos ordres, chef !’Les commandements bibliques et évangéliques, c’est ce qui colore la vie, c’est le mouvement naturel qui est intégré en chaque personne.Ce n’est pas que les commandements nous imposent quelque chose, mais ils nous proposent d’être en harmonie avec ce qui nous convient.Ce qui nous convient ce sont les commandements.Ce mot ‘commandement’, sur les lèvres de Jésus à quelque chose de profond et de beau, d’harmonieux.

Quelque chose de très intérieur qui nous ordonne à une joie.Reprenons la comparaison du tableau…Dans un tableau, il y a des dominantes.Des gammes de couleurs, des rythmes, qui donnent une unité à l’œuvre.Hé bien, dans le tableau de la vraie vie, ces gammes de couleurs on va les appeler les premiers commandements.La première gamme de la nature humaine, c’est l’amour.Première dominante : l’amour de DieuDeuxième dominante : l’amour du prochain.Pour vivre en harmonie avec notre nature, hé bien, nos actes, nos pensées et nos choix doivent être teintés de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain.Ce n’est pas une option qui nous serait imposée de l’extérieur, c’est la sève qui nourrit chaque mouvement de notre vie.Les commandements sont la sève de nos existences.Comme une dominante bleue va donner au tableau une unité.Le bleu sera dans toutes les touches du tableau.Conséquences pratiques…Quand on rencontre un homme blessé sur le chemin… C’est dans notre nature de tout faire pour prendre soin de lui.C’est le commandement de notre nature.C’est inscrit en nous que l’on aide quelqu’un qui est en péril.D’une certaine façon, quel qu’il soit, il est un autre moi-même.Je me retrouve en lui.Il fait partie de ma grande famille.S’occuper de lui n’est pas quelque chose d’extraordinaire. C’est basiquement normal…Au contraire, si on ne s’occupe pas de lui, c’est qu’on est tordu et en dehors de notre vérité.Si on écoute notre cœur, notre âme, notre conscience, on fait tout pour aider un homme en péril.Si on ne veut pas le voir, c’est contre-nature.On est alors en dehors de la gamme de l’amour, on est dans la laideur… On est mal avec nous-même.Alors vous allez me dire :Mais pourquoi alors tant de mal dans le monde ?Si le mouvement naturel d’un homme ou d’une femme c’est d’aimer notre prochain…Hé bien, en fait, c’est très simple.C’est que notre nature a perdu sa boussole du début.Dans ces cas-là, on dit qu’elle est déboussolée.Les commandements qu’elle devrait savourer naturellement, elle ne les entend plus.C’est un peu comme si un peintre voulait peindre en fermant les yeux.Il se mettrait à barbouiller.Et bien du point de vue moral, c’est exactement ce que nous faisons.Nous faisons de la barbouille.En nous, le radar du bien est faussé.

Pourquoi Jésus demande-t-il uniquement au scribe de respecter les commandements ?Et bien c’est tout simplement parce qu’il sait qu’il ne pourra pas les respecter.Et ce n’est pas du tout tordu de la part de Jésus, bien sûr.D’une certaine façon Jésus dit :« Essaie de respecter le premier niveau de ton âme : les commandements qui sont inscrits dans ta nature »Ça devrait être tellement simple de vivre en harmonie avec ce que nous sommes…La subtilité, c’est que personne n’est capable d’être en harmonie avec sa nature.En nous, il y aura toujours des impasses, des failles, des peurs, des complexes, qui nous feront contourner l’homme blessé sur le chemin.Et lorsque nous aurons l’humilité de reconnaître notre incapacité à vivre notre équilibre tout simplement naturel, – mais il faut d’abord le reconnaître – alors il y a deux mouvements de notre cœur qui peuvent nous libérer de cette incapacité et renouveler notre radar naturel :D’abord… Trouver un regard qui nous aime et demander pardon.Le premier regard, c’est celui de Jésus.Et deuxièmement, demander la grâce de Dieu.Et cette demande passe par Jésus.La réponse aussi.Sans Jésus nous ne pouvons pas rejoindre notre nature qui est trop abîmée.Quelles que soient nos bonnes intentions. (Qui d’ailleurs ne sont jamais bonnes tout à fait.)Seule la grâce peut nous élever à trouver notre équilibre naturel qui s’épanouira dans une beauté qui nous dépasse.Sans la grâce de Dieu, on peut trouver toutes les contrefaçons du bien et tous les camouflages du mal.Jusqu’aux degrés les plus sombres.Il y a ceux qui font le bien, mais il ne faut pas trop gratter leur décor de bonté sinon apparaissent vite leurs limites. (Intérêt pour soi, mise en valeur de soi, enfin bref… On donne de la bonté mais pour en tirer avantage d’une façon ou d’une autre)Ça va, aux pires des cas, jusqu’à montrer une façade hypocrite de bien, pour des intentions perverses, pour aboutir au mal.Et puis il y a ceux qui sont perdus, de l’autre côté…Ceux qui obéissent à leur nature déréglée et même la favorise.Ils sont rendus aux désirs du diable.Jusqu’à ne plus se rendre compte qu’ils fonctionnent en parfaite disharmonie.Le dernier degré de dégénérescence étant celui qui revendique de vivre contre-nature.Celui qui inverse les commandements. Il vit pour son bien à lui, c’est à dire un amour inversé.Jusqu’à faire du prosélytisme pour cet amour inversé et répugnant.Tout cela est trop compliqué, direz -vous, pour qu’on s’en sorte indemne… Oui, le diable se réjouit d’avoir semé la confusion qui déborde de partout, surtout de ceux qui se croient les meilleurs.Que faire ?Une seule issue…Quand le tableau est raté, que le peintre a plein de barbouille sur lui et qu’il s’est assez excité sur la toile, il ne lui reste qu’une solution.Se mettre à genoux et tendre son pinceau à celui qui est le maître de la beauté.« Jésus… Je le reconnais (voilà le verbe qui sauve..). Je le reconnais.. je ne me suffis pas.Alors je te confie mon pinceau.   »Et comme par magie, mais en fait par miracle, disons mieux, par grâce, les commandements s’illuminent et on échappe à la barbouille.On entre dans la beauté de la grâce.

Mais pour aimer Dieu de toute son âme, de toute sa force, il faut prier tout le temps.

Par des invocations invisibles, dix mille fois par jour…

Ce qui ne va pas sans prendre des temps de prière silencieuse et très personnelle, d’adoration devant le tabernacle.

Et sans demander ‘pardon’.

Alors notre âme bascule dans la lumière.

QUATORZIEME DIMANCHE ORDINAIRE 2025

Il y a deux choses qui brûlent l’âme d’un chrétien… et jusqu’à son corps.Deux questions qui lui reviennent sans cesse, en tant que chrétien.La première, c’est de savoir comment brûler davantage de l’amour qui le brûle.Je peux le dire autrement :Comment un chrétien peut-il accueillir la grâce de Dieu jusqu’aux fibres les plus profondes de lui même pour en être transformé ?Et la deuxième question qui prolonge cette inquiétude d’amour, c’est :Comment puis-je dire cette grâce, ce feu qui brûle le cœur ?Car il est dans notre nature, dans notre instinct, de partager ce qui emporte notre cœur.Je ne peux pas vivre la grâce d’amour sans vouloir la partager.La grâce elle-même me traverse pour se communiquer.Jésus le savait bien puisque sa mission consistait essentiellement à communiquer  sa grâce, divine.

Alors première question :Brûler de la présence de Dieu…Brûler, c’est l’ambition de tous les amoureux.Mais là, c’est une ambition à laquelle on peut s’abandonner sans limite.« aime ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme » ́

Ah Seigneur ! Pourquoi tant de retards et tant de pertes d’intensité ?Justement, la réponse se trouve peut-être dans la question.On embrouille tellement les choses.On complique tellement nos relations et notre relation première avec Dieu.La réponse à nos embrouilles et à nos tiédeurs, elle est très simple :Elle est de se simplifier.Toute complication affaiblit la grâce de Dieu.Tout le bruit en nous perturbe les rayons d’amour qui viennent jusqu’à notre cœur.C’est dire que nos curiosités, que nos bavardages, que nos jugements, que nos inimitiés et même parfois pour des chrétiens, nos haines, nos manques de pardon, sont des écrans anti-graces.Le Bon Dieu est fatigué de se faufiler à travers nos complications.Alors il reste un programme spirituel qui concerne absolument tous les chrétiens.C’est un programme de simplification.

Notre monde se plaît avec un malin plaisir à tout compliquer et à accumuler les curiosités et les recherches.Ainsi, pour celui qui n’a pas la foi ou qui a une foi teintée par l’esprit du monde, la simplification du cœur est scandale ou en tout cas handicap.

Jésus ne demande jamais d’ajouter des pratiques, de faire des analyses…

Il fait louange à Marie qui choisit la meilleure part. Silencieuse et accueillante…

Il prend en exemple les petits enfants.

C’est dans le silence que la lumière de Dieu s’installe au creux de notre âme.Solitude…Unification de notre esprit dans l’amour de Dieu.

Oubli de soi dans le désir de Dieu.Désengagement des affaires complexes.Sans oublier de façon très pratique : l’Amour de l’Église.

Le Seigneur ne veut qu’un désir très pur que l’on va chercher au fond de notre cœur, pour se déverser en flots de consolations.

Nous cultivons tellement de préoccupations ou de pratiques qui semblent charitables pour en fait pour fuir notre simplification qui attirerait si fort ‘l’abondance de la grâce et la paix comme un fleuve.’

Dieu est doux au cœur pauvre, au cœur qui désire, pas au cœur qui fabrique…Dieu a des torrents de délices pour nous.

Mais il répand ces sources dans des cœurs assoiffés et humbles.

Pas dans les cœurs qui sont encombrés d’affectif, d’ambition, de divertissements.

Et s’il arrive que Dieu fasse jaillir en nous, souvent après un mouvement sincère d’humilité, une belle lumière sur notre âme, il provoque par le fait même un débordement de joie en nous, et nous désirons la partager pour une joie plus grande.Nous devenons des chrétiens qui ont envie d’exulter leur foi.Alors donc cette deuxième question :Comment exulter notre foi dans ce monde compliqué ?Et là, Jésus parle.Il parle à ceux qui veulent être sincères avec leur foi.Au 72 disciples.

Et son langage est on ne peut plus clair…

« Dites votre foi par le dépouillement de votre vie »Ce dépouillement permet de trouver la note juste pour dire l’amour et la lumière.Ce dépouillement, il vient de la flèche, qui est pour chacun de nous unique, particulière, le plus souvent inattendue, mais qui va transpercer notre cœur.C’est à ce moment-là, ou en tout cas à partir de ce moment-là qu’il est possible de lancer le cri de l’existence sauvée. Qui sonnera juste.Et qui alors deviendra témoignage.Le vrai témoignage.Pas celui de nous-même.Mais le témoignage qui témoigne de Celui qui est plus grand que nous et de Celui qui nous a guéri.

Le vrai témoignage, il est passé par la mort et il est ressuscité par l’amour.

Il n’y a que ceux qui sont passés par la mort qui ont des paroles supportables.

Parce qu’elles sont vraies.S’il n’y a pas cet itinéraire, inutile de parler.Inutile de se la ramener.Inutile de faire son cinéma.Mais si il y a eu cet itinéraire, alors on n’a pas à se demander quel mot il faut dire.Parce qu’en fait le silence suffit et même devient l’excellence de ce témoignage.Quelqu’un qui témoigne par un silence de mort, ressuscité d’amour, il n’y a rien de plus beau et de plus convaincant sur terre.

Car tout en lui nous ramène à la Présence divine, immense de son silence mais tellement douce.Que dit Jésus aux disciples tout frétillants qui reviennent de la mission.Ils ont fait des miracles.Ils ont fait des exorcismes.Et bien, Jésus leur dit :« laisser tomber tous les effets.Réjouissez-vous que vos noms soient inscrits dans les cieux.Réjouissez-vous que la grâce vous habite ! 

Encore et toujours plus de simplification :

Vous avez réussi… alors oubliez-le ! oubliez tout ça !

Votre âme est faite pour la communion silencieuse dans la limpidité de la Présence de Dieu.

Vous ne goûtez pas à Dieu ? alors cherchez le bruit qu’il y a en vous.

Cherchez à réduire le moulin de vos idées, de vos souvenirs, de vos discussions.

Cherchez à apaiser la tension de vos nerfs.

Reconnaissez toutes les fausses raisons (et parfois raisons de piété ou de charité – fausses) que vous fabriquez et qui forment des masques pour éviter d’écouter la douce voix silencieuse de Dieu.

Sa présence.

Seule cette grâce suffit pour goûter la paix du cœur et de tout notre être

FETE DIEU 2025

Quand on aime quelque chose,
Par exemple son chien…

Normalement on s’occupe de lui. Promenades et bons petits plats.

On lui parle aussi. Et s’il n’ est pas content, on essaye de lui faire plaisir.

Quand on aime quelqu’un, Par exemple on aime notre meilleur(e) ami(e) Hé bien on va rester 2 heures avec lui ou avec elle au téléphone.

Et on va lui envoyer des selfies et plein de messages . Si on aime faire les courses (ce nest pas rare d’ aimer faire les courses) hé bien

on va choisir le meilleur moment, tranquille pour faire les courses :

Le dimanche matin, cest l’idéal. On se prend un petit café, on flâne, et on achète. Il faut bien s’occuper de soi et prendre du temps pour soi….

Si on veut être quelquun de cultivé, alors le choix, cest de se mettre devant la télé ou internet.

Quelle ivresse d’informations au bout de 3 heures de culture d’écran…!

On peut aussi s’ occuper de notre corps. Et de notre âme… en pratiquant des techniques de relaxation anti-stress. Il est important de se détendre pour

profiter de notre corps en utilisant une bonne application, sur notre portable.

Notre vie est basée sur des priorités que les autres décodent vite.

Et il y a beaucoup de choix qui signent nos priorités.

Priorités de séduction et d’affectif – priorités de réussite, de travail, d’image, de respect, de créativité, Certains posent leur priorité dans le confort et d’autres dans l’intelligence… ou dans leur chien, qui comprend tout.

Si vous avez l’ une de ces priorités, très bien, c’est possible, mais vous pouvez vous dire que vous navez pas grande raison de vous trouver à cette messe du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ.

Venir communier et laisser sa place à une autre priorité, c’est assez curieux…

Vous avez le droit de suivre des choix qui vous plaisent, mais le mettre sur le même plan que la communion au Corps du Christ, ça cest absurde et ne peut que nuire à notre âme. Communier au Christ, cest dire : ‘je te choisis au-delà de tout. Je choisis le Sacrifice. Je choisis l’ amour qui guérit mon âme et la nourrit. Sinon, on se moque du Christ.On ne peut pas communier au Corps du Christ sacrifié pour nous et lui dire en même temps : « mais en fait, j’ai une autre priorité. Si aujourd’hui je suis là, tu as de la chance, parce que rien d’autre ne s’est présenté».

Ca ne peut pas s’accorder, sinon cela crée en nous des malaises et des maladies.Et pourtant cest tellement courant d’être faussé en profondeur.

Voilé en profondeur. On met notre priorité sur n ’importe quoi d’ailleurs, noble ou vil, et on va communier tranquillement au Corps du Christ. Si Jésus nest pas considéré à sa place unique et première dans notre vie, inévitablement nous serons en porte à faux. Si votre téléphone est volontairement premier sur le temps de prière, à quoi ça sert d’aller communier; vous insultez Jésus. Votre âme ne s’en sortira pas indemne. Si vous passez 3 heures par jour à adorer votre écran et les messages inutiles qui vous farcissent la tête. (et combien d’heure de prière donnez vous à Jésus ? par jour … ) pensez-vous que votre communion puisse être juste et efficace et bénéfique ? Avouez simplement qu ’il y a moquerie pour celui qui vous appelle à son admirable silence et unité. La communion, cest de choisir l’option de l’amour d’amitié avec un Homme-Dieu.

Pauvrement, soit, mais c’est quand même de choisir cette option.

Si nous refusons, habituellement, par des contre choix, cette option, ne nous étonnons pas de nos malaises et de nos insomnies.

Un sacrement, c’est fait pour nous doner une dose de grâce et d’amour de Dieu.Ce n’est pas un temps de remise en forme pour notre tranquillité.C’est un temps de réforme de notre corps et de notre âme pour une union à la mort du Christ, à Celui qui s’est sacrifié pour chacun de nous.

Et union à une nouvelle alliance dans le sang versé pour nous.

Union diamétralement opposée aux excitations de notre monde.

Je ne conseille pas habituellement de se priver du Corps sacré du Christ quand nous avons fait des choix ou des actes contraires à la priorité de l’amour du Christ .

Si bien sûr nous avons l’intention de nous en confesser. Mais communier, en acceptant de ne pas mettre le Christ premier dans les priorités de notre vie, c’est provoquer une distorsion dans notre âme. Notre âme fragile ne supportera pas la contradiction.

Bonjour les dégâts. Corps et âme.

Par contre, si nous demandons, même faiblement d’être transformer d’une étincelle de grâce à chaque communion, alors, dans la foi, nous savons que leChrist vient répandre sa tendresse de pardon au plus intime et nous toucher de sa Gloire.

Non seulement nous retrouvons une unité des profondeurs avec nous même et avec Dieu, mais nous invitons le monde au Salut qu’il recherche dans ses brouillards.

A chaque communion reçue en état de grâce, nous rendons notre cœur et le monde plus lumineux de l’amour du Christ et de Dieu.

Et un maigre désir de prendre le Christ en priorité pour les choix de notre âme, suffira à soulever notre cœur et notre corps et l’Eglise, et le monde lourd de ses aveuglements, dans une nouvelle tendresse et unité avec Jésus.

Et puis, comme nous ne sommes jamais vraiment glorieux, cette flamme surnaturelle retombera.

Elle retombera mais pour nous redonner son impulsion à chaque nouvelle communion. Ouragan d’ amour divin qui ranime le plus précieux de notre coeur.

« Seigneur je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai à Toi, je serai guéri.»

SAINTE TRINITE 2025

Aïe… ! La Trinité…Le truc spécial des chrétiens.Le truc sur lequel délire les théologiens pour nous faire croire qu’un carré c’est rond…En fait, il n’y a pas besoin de la Trinité pour délirer.La moindre lumière de foi ou la plus courte parole de Jésus nous projette dans le mystère.Et pourtant, tout est accroché à la Trinité. Tout respire de la Trinité.C’est comme les couleurs dans le tableau d’un peintre impressionniste.Si on enlève les couleurs, il n’y a plus rien.Eh bien, si on enlève la Trinité de n’importe quelle réalité, il ne reste rien. Plus aucune couleur, le néant.Parce qu’elle donne son empreinte jusqu’au plus petit moineau ou à la graine de violette que le vent emporte au loin.Même nos âmes, surtout nos âmes, ont besoin de la Trinité.De son amour et de sa lumière.Pas trop, sinon on est grillé.Mais pas moins, sinon on est des momies.Malheureusement, il y a tellement de momies qui courent les rues.Enfin maintenant, elles ne courent plus les rues, elles courent les écrans d’Internet.Internet est le grand mouroir des esprits.Les images d’internet sont comme les lampadaires qui attirent les papillons de nuit.Ils ne savent pas que des lampadaires ne sont pas La source de la lumière.Et les intelligences s’y brulent les ailes.La Trinité, c’est une unité.Le mot unité se comprend vraiment pour ceux qui ont vécu un vrai amour.Un vrai amour, parce qu’il y a des faux amours…Ceci dit, même les faux amours peuvent nous donner un pressentiment de la Trinité.De l’unité de la Trinité.Un pressentiment très lointain, mais c’est ce qui nous permet de vivre.La Trinité c’est l’unité d’un Père qui est infini, et qui est l’Amour.Avec un Fils, qui est aussi parfait que son Père, et qui a un amour tout autant infini, qui ne ressemble pas à son Père comme deux gouttes d’eau, mais comme une seule goutte d’eau ressemble à elle-même.Ça, ça n’existe pas et on ne peut pas l’imaginer.Parce qu’une goutte d’eau ne se parle pas.Tandis que l’infinie perfection du Père parle, et se dit, par l’infinie perfection du Fils, sans aucune perte ou diminution.Et le Fils, on dit aussi le Verbe, répond au Père en étant sa parfaite image.Quand je dis parfaite image, c’est pas une reproduction, c’est que le Père voit dans le Fils exactement ce qu’il est, lui, le Père.Et ça on peut pas se l’imaginer.Parce que, parmi les hommes, il y a toujours dégradation.Il n’y a jamais un père qui se reconnaisse absolument et parfaitement dans son fils.En Dieu, oui.Si on les voyait l’un à côté de l’autre on ne verrait pas de différence…Et puisque l’un et l’autre ne sont pas le même, il faut bien qu’il y ait un lien entre l’un et l’autre.Et ce lien c’est un élan d’amour.D’un Amour pur et infini.Comme le Père, il est Amour. Et comme le Fils, il est Amour.

Amour donné et Amour reçu,Eh bien, le Saint Esprit il est la disposition d’Amour de l’un pour l’autre.Le Saint Esprit, il est dans le Père et il est dans le Fils et il est l’unité entre le Père et le Fils.Eh bien, il y a un intérêt à tout cela.C’est que ça nous donne le fond de notre nature.Nous recherchons l’unité qui existe dans notre Créateur. Voilà l’intérêt.En fait, sans qu’on s’en aperçoive, tout ce qui nous approche, n’importe quoi, on cherche à devenir ‘un’ avec lui…N’importe quoi (sauf le mal), n’importe qui,  que ce soit une orange, un papillon, le soleil ou l’océan, un tableau ou une symphonie, ou plus adapté, notre amoureux ou notre amoureuse, le premier désir de tout notre être, c’est de vivre une unité avec cela, celui-là ou celle-là.Dans la mesure du possible.Le possible pour une orange n’est pas le même que pour un époux ou une épouse.Mais d’où vient cette tendance à l’unité omniprésente dans les fibres de notre être ?Tout simplement que nous sommes un produit de la Trinité qui est la plus formidable unité qui existe de trois personnes infinies.C’est notre nature.A notre niveau naturel, on trouve sa plus belle expression dans une sympathie d’amitié qui peut être très profonde.Nous recherchons cette unité d’âme constamment pour qu’elle enveloppe notre cœur de sa douceur et de sa paix. Et nous ouvre à la fécondité.Parce que ça nous correspond.On se sent bien lorsqu’on est en unité avec quelqu’un.C’est toujours imparfait.Ce ne sera pas la Trinité, mais c’est un reflet.Désir excitant d’abord notre âme, et ensuite notre corps.Parce que le corps est comme l’ombre de notre âme, il la suit dans ses désirs.Normalement… parce que souvent, mais par erreur, il veut la précéder.

Et c’est là que ça blesse…Le corps désire exprimer l’union que l’âme désire.Tous les mouvements de sympathie, de compassion, de curiosité, de faim ou de croissance, d’admiration ou de respect, naissent d’un désir d’unité au profond de notre nature.Même de se brûler l’esprit contre un écran d’ordinateur…Et comment appelle-t-on cette tendance profonde?Tiens… ! Voilà encore un petit air connu de la Trinité…Elle s’appelle ‘l’amour’.Il n’y a pas un acte en nous qui ne porte pas au minimum une étincelle d’amour.Pas uniquement en nous, mais en toute créature.Seulement, en nous, homme ou femme, tout mouvement d’amour à une ambition.L’ambition d’une plénitude et d’une fécondité.Tant qu’on n’a pas cette plénitude, il nous reste un certain goût de frustration.Et cette plénitude, c’est d’être uni à la Source de notre vie.A la sagesse primordiale.Nous ne désirons rien tant que de nous noyer dans l’amour infini.Et ça ça ne peut se faire qu’avec la grâce.Si Dieu nous aide à nous laisser saisir par celui qui nous aime.Parce qu’on est déglingué.Il n’y a que la grâce de Dieu qui peut nous apprendre à aimer à fond.Aimer… à fond.Se donner à l’Amour, à fond.Et comprendre alors que le mystère de la Trinité n’est pas à des années-lumière de notre âme, mais qu’elle est transformante.Quand vous mangez une orange, est-ce que vous savez combien de vitamines elle vous apporte, combien de minéraux, de fibres et d’antioxydants ? Non…Et pourtant l’orange agit en votre corps.Eh bien, la Trinité quand vous lui laisser sa place dans votre cœur par la prière, par l’amour du Christ, par l’appel de l’Esprit Saint, imperceptiblement, elle augmente le feu de votre désir, et vous fait succomber à sa perfection.Comment vous nourrit-elle de son mystère ?C’est comme pour l’orange, vous n’en savez rien, mais elle nous permettra de dire en extase, un jour de vie éternelle : » Père « … Dans un total abandon et en vérité. » Fils « …  Bien Aimé de mon âme. Et ce sera vrai ! » Saint Esprit « … beauté d’amour, pure.Je communierai à la fécondité jaillissante de Dieu.

Père, Fils, Saint Esprit.. jouissance éternelle, qui pourtant m’environne de partout dès maintenant, mais que je ne connaîtrai en vérité, d’union intime, que derrière le voile de la foi qui, pour l’instant, me préserve de griller de ta splendeur. 

PENTECOTE 2025

​​Parler en langues

Frères et sœurs, si vous êtes là pour cette messe de Pentecôte, c’est que, d’une certaine façon, vous cherchez l’excellence.

Noël, c’est la fête de l’admiration, de l’étonnement; notre monde est percé par une lumière pure brillante comme une petite étoile.
C’est l’oeuvre du Père qui envoie le Fils.
Pâques, c’est la fête de la libération, ( pas celle de telle ou telle guerre, mais la libération de la fin des temps) fête de la grandeur.
‘Enfin ! ça y est ! on peut respirer par la Résurrection.
On peut sortir de l’air vicié de notre monde.
C’est l’œuvre du Fils qui entre pour nous dans la Gloire.
Pentecôte, c’est l’excellence… c’est le silence juste après la dernière note de la symphonie et juste avant l’explosion des applaudissements.
L’instant de plénitude et d’harmonie. Tout est accompli.
L’Église sort de sa chrysalide…
C’est l’œuvre du Saint Esprit, de la circulation d’amour entre l’Amour et l’Amour…
L’amour Père et l’amour Fils.
Entre l’Amour qui engendre et le même Amour qui répond et se donne dans une joie infinie d’être aimé.
Et bien c’est lui ! cette plénitude jaillissante de lumière et d’amour qui vient communiquer son éternité… à notre terre.
Dans nos pauvres âmes.

On a le droit, frères et sœurs, de goûter à l’excellence.
Évidemment, ça nous fait un frisson.
Par le Saint Esprit , notre image  de Dieu, dans notre âme très intérieure, trouve sa correspondance.
Disons, son éclosion.
Et c’est pour ça alors que tout notre être peut être activé dans ses meilleures possibilités.
Mais cela c’est une œuvre que nous ne pouvons pas fabriquer, que nous ne pouvons pas imaginer.
C’est l’inspiration créatrice uniquement de Dieu qui vient pénétrer et enveloppé notre cœur embué, ’emboué’ ( ’emboué’,  c’est-à-dire lourd de la boue de la nature humaine et du péché humain..)
De la Pentecôte vont jaillir toutes les œuvres qui viennent couronner l’oeuvre du Christ.
Mais il ne s’agit pas d’œuvres bonnes et pieuses.
Nous comprenons que nous sommes fils…! C’est une autre affaire.

Être fils, c’est quand même d’une autre mouture que de faire des ‘œuvres bonnes’.
Le serviteur ou l’esclave cherche à faire des œuvres bonnes; le fils il attend la tendresse du Père.
C’est une caresse pour notre cœur abîmé, une caresse qui sauve tout, même si notre cœur reste blessé.
C’est quand même fou…
l’Esprit, le Saint Esprit, attendrit, c’est-à-dire ‘rend tendre’ notre cœur. Et pur …
Ce n’est pas étonnant qu’il fasse couler des larmes, douces.
On pourrait penser qu’une rencontre sentimentale fasse fondre notre cœur, hé bien, non, c’est l’Esprit Saint qui fait fondre.

« Mais il est trop haut le Saint Esprit  ! il est trop perché! » diront certains.
En fait, ceux qui n’ont pas le Saint Esprit pensent ainsi?
Parce que l’Esprit Saint il est l’esprit de vérité, et la vérité de notre cœur c’est qu’il est pauvre et qu’il a besoin de pleurer de pardon et de désir de communion.
Sa vérité, c’est qu’il a besoin, non pas de faire de ‘bonnes choses’, mais d’appeler un Père.
De trouver son père.
Ne l’oublions pas, l’Esprit Saint est le lien d’amour entre le Père et le Fils.
Si on touche l’Esprit Saint ou plutôt si on se laisse toucher par lui, pénétrer, on entre dans la reconnaissance de la tendresse du Père, nécessairement; et cette tendresse, elle va couler, c’est le psaume ( 133 ) qui le dit comme un parfum qui descend sur la barbe d’Aaron, elle va couler sur nos frères.

Tant que le chrétien n’est pas fini par le Saint Esprit , c’est un chrétien très fragile.
C’est un chrétien qui toutes les 5 minutes n’est plus chrétien.
Mais le Saint Esprit  peut venir finir un cœur qui n’est pas fini.
Un cœur blessé.
Il peut donner la joie à un cœur qui pleure.
Ou plutôt il vient ouvrir la voie à  un cœur qui ne refuse pas la tendresse du Père.
La tendresse du Père c’est la grâce qui fait battre notre cœur sur des accords d’éternité.
Ce qu’on attend tous en fin de compte.
Ça c’est le génie du Saint Esprit .
Il peut donner la force à un cœur qui va comme il peut avec ses extrasystoles et ses silences inquiétants et qui ne peut même pas mettre un pied devant l’autre sans trébucher.
Il peut donner la lumière, comme une aurore boréale, à une âme qui navigue dans les ténèbres.
Il peut donner de la douceur à un cœur qui a peur de tout ou qui est violent de tout, même contre lui-même.
À quelqu’un qui croit tout savoir, c’est-à-dire à quelqu’un qui n’a pas de jugement, parce qu’à quelqu’un qui croit tout savoir manque inévitablement de la noblesse d’esprit..
Et bien à quelqu’un qui n’a pas de jugement, le Saint Esprit  peut donner l’intelligence,  c’est-à-dire l’humilité.
C’est l’humilité qui est la plus belle des sciences.
Alors nous est révélé que tout ce qui n’est pas Dieu, c’est du vent.
Il y a rien de plus difficile pour Dieu que de donner  l’intelligence à quelqu’un qui n’a pas l’intelligence, c’est-à-dire qui se croit intelligent.
Le Saint Esprit peut y arriver !
Et puis le Saint Esprit, en même temps, il peut rendre claire notre foi. Il peut effacer nos doutes.
Pas par nos logiques fumeuses, mais en engageant notre être dans la communion à Celui qui est Vérité.
C’est complètement inédit.
Inutile de chercher des similitudes dans le monde.
Le monde il est largué avec le Saint Esprit .
Le Saint Esprit emprunte toujours l’itinéraire du cœur pour pénétrer l’intelligence.
Il n’y a que lui qui peut faire ça.
Et enfin, à celui qui cherche dans tous les sens quelques satisfactions, l’Esprit Saint enveloppe son cœur d’une saveur qui est la présence de Dieu.
Et qui comble toute frustration.
Il n’y a que l’Esprit Saint qui nous donne le goût de l’amour de Dieu.
Ce goût qui nous rend affamé de l’intimité éternelle.
Vous les avez reconnus, frères et sœurs, je viens d’évoquer les sept dons du Saint Esprit qui nous ouvrent le Ciel pour nous permettre de communier à un bonheur qui est plus grand que nous.

Vraiment, la Pentecôte c’est la fête qui réveille notre pauvreté, qu’on pourrait nommer plus justement de la misère, pour nous dire intimement :« tu es choisi(e). le Seigneur te veut dans son intimité d’un amour privilégié. »
C’est un peu comme si une bourrasque qui vient du ciel découvrait à la toute petite fourmi qui ne pèse rien, qu’elle a la puissance de déplacer la montagne au pied de laquelle elle vit.
En fait de déplacer la lourde montagne de son cœur dans la case bonheur.
Et bien ça, il n’y a que le Saint Esprit  qui peut le faire.
Ouvrir un cœur qui n’a jamais été ouvert.
Mais pas l’ouvrir pour une demi-heure, et puis s’en va…
L’œuvre du Saint Esprit elle se fait tellement en profondeur que tout ce qu’il fait c’est pour l’éternité, d’une œuvre qui demeure.
Cependant, des trois, le Père le Fils ou le Saint Esprit, c’est ce dernier qui passe le plus ni vu ni connu.
 » quand le Saint Esprit  nous a donné sa carte d’invitation, le Père et le Fils peuvent établir leur demeure dans notre âme.
Évidemment, comme nous sommes très maladroits, ils cachent leur présence pour qu’on ne salisse pas tout.
Ils la cachent dans l’obscurité de la foi, et ils la cachent dans l’éblouissement de la grâce.

Ça a l’air peut-être incompréhensible ce que je dis, mais ne sommes nous pas le jour où l’on peut parler en langues …?
Alors si vous n’avez pas bien compris, chers frères et sœurs, dites-vous simplement que le curé il a parlé en langues.
Ça paraît très curieux, mais aujourd’hui c’est possible, c’est un effet aussi, surérogatoire, du passage du Saint Esprit …..
Un petit luxe !
Vous pourrez donc dire que, une fois dans votre vie, vous avez véritablement entendu quelqu’un parler en langue……. !

Mais si vous voulez retenir quelque chose, j’arrête de parler en langue..
Dites-vous que le Saint Esprit n’attend qu’une chose :
Que nous soyons décidé à nous convertir, à changer, et que nous lui demandions avec insistance.
Il se charge du reste.
Sinon, les dons du Saint Esprit  :
‘ niet ‘!