Tous ensemble, remercions Mgr Dominique Rey !


Cagnotte à l’occasion du départ de Mgr Dominique Rey

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TROISIEME DIMANCHE ORDINAIRE 2025

Foi essentielle

Plus nous engageons dans une chose importante, plus nous devons être précis pour atteindre notre cible.Et la chose la plus importante pour notre vie, c’est bien de vivre notre vie spirituelle, de vivre notre religion.Notre religion, notre foi, nous projettent vers notre meilleur bonheur, qui n’aura pas de fin.Donc il faut pas se rater.Notre religion, notre foi, engage notre âme, notre cœur, notre avenir et notre éternité.C’est quand même pas négligeable…On peut se rater sur le menu de midi, et se rattraper le soir ou le lendemain.On peut se rater sur le choix d’un métier, parce qu’on peut changer de métier ou rééquilibrer notre vie par d’autres amours.On peut se rater sur un choix politique, de toute façon tous les 15 jours ça change.C’est déjà plus difficile de se rater sur le choix d’une amitié, tellement une relation d’amitié engage tous les fibres de notre être.Relation d’amitié relation d’épouse ou d’époux…Mais l’engagement de foi, c’est, au sommet de notre personnalité, ce qui va orienter notre vie et influencer notre équilibre. Soit l’accomplir, soit entretenir un malaise si nos bases sont faussées.Notre âme, notre cœur, notre conscience et notre intelligence, et toutes les réactions nerveuses de notre  corps, notre santé, sont reliées, de près ou de loin, à une foi saine et bien équilibrée.Quand Jésus dit :  » aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’écriture »Il annonce qu’à partir de ce moment-là on peut vivre une foi pleine et harmonieuse.Ça veut dire que les dysfonctionnements habituels de notre monde peuvent trouver solution.Les pauvres, les captifs,on pourrait dire les bloqués psychologiques, les aveugles, peuvent trouver une liberté que réclame notre nature.Comment bien planter l’arbre de la foi ?Et, je le répète, c’est très important.Il est tellement facile de confondre les branches avec le tronc, ou de ne s’intéresser qu’à une ou deux branches avec des fruits on oubliant que c’est la sève de l’arbre qui compte le plus.Beaucoup de chrétiens même, tiennent leur foi par un bout, qui peut être une minuscule branche de l’arbre, et ne veulent pas qu’elle s’épanouisse en toute sa ramure. Ils tiennent un aspect et oublient l’essentiel.Certains semblent pourtant très sérieux.Ça peut être quelques habitudes de prières qui n’évoluent pas.C’est peut-être quelque recherche vertueuse : on cherche l’humilité, ou le service, l’altruisme même ou la vérité ou encore l’honnêteté.D’autres seront dans la recherche de signes ou encore dans une pratique fidèle. Ou la mission.Tout cela est très bien mais tout cela n’est pas l’essentiel de notre foi.Jésus est venu simplifier la recherche essentielle de notre foi.Simplifier et rendre tellement claire et forte notre ouverture à la vie éternelle.Quand Jésus repose le livre d’Isaïe, dans la synagogue, il dit à tous ceux qui l’entourent que tout s’accomplit, mais où ? : dans une personne.Cette personne c’est lui.Et cela a des conséquences définitives pour notre vie intérieure.C’est que notre foi est une démarche d’union avec quelqu’un.Dans l’Ancien Testament, évidemment que l’on visait la présence de Dieu.Mais c’était par l’escalier pénible de la Loi.Jésus simplifie tout dans une seule expérience.La rencontre avec lui-même.Le cœur de la foi c’est l’intuition de la présence de Jésus comme Dieu.Mais pour cela il faut se mettre en silence.Je reconnais Jésus comme celui qui est Dieu.Et donc qui me donne tout.Tout le reste, tout le reste… aussi utile soit-il passe après cette rencontre avec Jésus.Que ce soit la vertu, nos prières, et même les sacrements ou n’importe quelle autre pratique de la foi.L’expérience de Dieu et de Jésus comme ami, pose en vérité notre chemin profond de vie spirituelle et de guérison de notre cœur.Par conséquent, frères et sœurs, la première prière – et qui va tout mettre en place –  c’est de demander la rencontre intime avec Jésus.Ensuite tout le reste va se déployer :La pratique, les vertus, l’Église, le pardon, la véritable prière et la véritable humilité.C’est une grâce bien sûr.Rencontrer Jésus est une grâce qui nous est à tous proposée.Mais tant qu’on n’aura pas compris que c’est la première des grâces nous serons sur un chemin hésitant et sur un chemin de foi mal fondé, soit sur un accessoire, soit sur une illusion qu’on entretiendra.Ce qui fonde l’Église c’est la communion à cette rencontre à Jésus.Et c’est bien ce que Saint Paul affirme haut et fort.Notre foi, notre vérité de chrétien, notre équilibre intérieur, notre santé tout court tient d’une rencontre éminemment personnelle et intime pour chacun de nous, avec Jésus qui crée notre communion.Et comme par hasard cette communion on l’appelle l’Église.D’abord une intuition, même pour ceux qui étaient dans la synagogue au moment où Jésus lisait.Ensuite une communion… communion de tous ceux qui ont perçu cette intuition cette présence. Et qui devient missionnaire.Enfin délivrance, guérison, libération.Et l’on découvre que cette intuition ouverte à la communion et à notre guérison intérieure, conçoit l’Église, belle et sans tâche, corps du Christ, lumineuse de l’Esprit Saint, prémisse dès maintenant de notre joie éternelle.

DEUXIEME DIMANCHE ORDINAIRE 2025

Jésus totus

Le commencement des signes…C’est sympathique.  Cana …On va commencer par ce commencement..Cana, c’est à quelques kilomètres de Nazareth.Enfin, il faut quand même marcher une demi-journée.Ça descend raide, c’est sur une chaîne de collines, différente de celles de Nazareth.À l’époque, 5, 10 km à pied ça ne faisait pas peur.Ce qui ne fait pas peur non plus à Jésus, c’est la fête, de faire la fête.D’ailleurs, on découvre que Marie, 45 ans à peu près, ne vit pas en recluse. Elle ne dédaigne pas les joies simples.Bon… Joseph ne se montre pas…Nous avons avec le repas de Cana, un petit tableau tout simple de la vie quotidienne au temps de Jésus.Jésus et ses apôtres : un petit groupe de jeunes, autour d’un jeune maître qu’on commence à regarder avec curiosité et intérêt.Il y a quelque chose qui frémit avec ce Jésus.Oh,… il n’est pas en train de rassembler une armée.Il fait même pas de politique.Mais là où il pose son pied, on dirait que l’air devient plus pur.On dirait que la nature se met à l’écoute, qu’il y a une vibration de lumière qu’on n’avait pas encore perçue jusqu’alors.Et la première leçon de Cana, c’est que Jésus se présente dans un événement de la vie quotidienne.Il y a la prise de Toulon par Napoléon, en 1793. qui va révéler son génie de la stratégie.Mais c’est un événement héroïque, pour Napoléon et surtout pour ses soldats.Il y a la prise de Constantinople en 1453, par Mehmet deux, Le Conquérant.Par un acte insensé , il fait transporter les bateaux de guerre sur des rondins à travers les collines pour les amener dans la Corne d’Or et vaincre l’armée des Byzantins.Il y a plein de faits de génie et de bravoure qui ont révélé des grands hommes.Ghandi, et la marche du sel en 1930…Saladin et le massacre de l’armée des croisés sur les collines de Hattin (en juillet 1187)…Jésus, lui, arrive avec une dizaine de copains  ( non je ne dois pas parler comme cela. ils n’ont jamais été copains, ils étaient disciples, jeunes disciples, mais ils se sont toujours déclarés disciples de Jésus)Jésus arrive à la réception d’un mariageEt par cet événement festif nous allons tout apprendre du destin de Dieu sur le monde.. Alors vous allez penser, frères et sœurs, que le destin de Dieu sur le monde ça va pas impacter votre menu de midi, ou votre emploi du temps de cet après-midi.

Et bien détrompez-vous !Parce que la présence de Jésus à Cana en Galilée, ce jour-là, change l’histoire du monde.Et non seulement l’histoire du monde en général, mais notre position intime, personnelle ; change la situation de notre âme, de notre santé, de notre intelligence ou de notre ignorance, de nos choix et de nos amours.D’abord, il y a quelques anomalies dans ce récit de Cana.Les deux personnages les plus importants ne sont pas nommés.La mariée et le marié ne sont pas évoqués.Bizarre…Et ensuite, il y a quelque chose de curieux, d’extraordinaire…D’abord qu’on manque de vin…Tout ça c’est très bizarre.Mais ce qui est encore plus bizarre, c’est que Jésus va fabriquer environ 600 litres de vin.Y avait-il dans la petite bourgade de Cana, ce soir-là, plus de 2000 personnes ?Et puis enfin, il y a le miracle en lui-même: la transformation en très bon vin à partir de l’eau plate. instantané.Alors maintenant pénétrons la question.Par ce premier signe, Dieu vient signifier la dernière étape de l’histoire de l’humanité.Un accomplissement de tous les sens de la vie du monde et de notre vie.Et cette dernière étape c’est une ouverture au bonheur éternel.Pour un chrétien, il y a l’histoire du monde, politique, social, économique.C’est le principal sujet à l’école et de nos journées. La grosse cavalerie des discussions.Cette histoire est mesurable en grande partie, avec des dates,  des chiffres.Mais il y a l’histoire des cultures, de l’évolution des idées…Ça devient plus insaisissable, mais il y a quand même quelque accroche visible.Il y a des écrits et il y a souvent des conséquences qu’on peut peser.Dans les familles, aussi, il y a des moments d’enrichissement des relations, de rapprochement, ou au contraire de zizanie, de désaccords, qui tiennent à presque rien.On sait pas trop pourquoi mais la famille s’épanouit ou au contraire se rétrécit sur ses rancœurs. (un mot, une sympathie, ou une incompréhension)C’est une des dimensions de l’histoire que la plupart du temps on ne peut pas décrire.Mais pour le chrétien, en tant qu’homme ou femme de foi, il y a un autre niveau d’histoire qui le fascine.Parce que tout simplement, il sait que cette histoire le mène vers son bonheur (ou son malheur…)C’est l’histoire intime de son cœur.Et qui va correspondre à l’histoire aussi de la grâce, dans le monde et dans sa vie. Très liée avec la présence de Jésus.Or, que fait Jésus vis a vis de l’histoire et de notre histoire personnelle ?Ce qu’aucun événement ou personnage n’a fait depuis la création du monde.Il accomplit toutes les dimensions. tous nos désirs .Voilà la nouveauté totale de Jésus et ce qui nous donne la paix.Il va faire donner, comme quand on presse un fruit, tout son jus à l’histoire du monde et à notre propre histoire personnelle.Ou plutôt il va faire donner toute son intensité à toutes les dimensions corporelles et spirituelles.Ce n’est pas qu’il va d’abord changer quelque chose.Il peut le faire.Mais il va apporter une profondeur d’être, une densité de vie qui déborde tout le monde.Quand Jésus buvait un verre de champagne, chaque bulle de ce champagne nous invitait à vivre le plus intensément notre vie et nous propulsait dans la vie éternelle.Revenons à Cana.Jésus vient habiter notre histoire.Une histoire toute banale qu’il va faire exploser de vie.. .Et quand Jésus est là il y a l’Eglise.La mariée qu’on cherchait, c’est l’Église !

L’époux, c’est Jésus.Vous voyez comme d’un événement pauvre et tronqué, Jésus donne un sens.Marie s’inquiète… » ils n’ont plus de vin »…Pourquoi se tourne-t-elle vers Jésus ? parce que Jésus va propulser cette inquiétude dans un sens de mission universelle. » mon heure n’est pas venue.. » .. Jésus a une heure, qui sera en fait l’accomplissement d’un amour.De l’amour de Dieu pour le monde et pour chacun de nous.Jésus fait exploser la fête par des dimensions qui nous dépassent.De temps, de quantité, de vie éternelle.Il est bien dans l’histoire, mais il déborde l’histoire.Et vous voyez frères et sœurs, ce ne sont pas des mots, c’est une perspective pour notre vie.

Nous vivons nos événements sur une longueur d’onde habituellement.

Un caillou est un caillou.L’info du jour ( le dernier meurtre du tueur en série de l’Arizona) nous suffit comme émotion pour alimenter notre perversité.Ou même, soyons positif, si on peut rester agréablement surpris du dernier concert de musique classique. ..Mais nous sommes tellement courts, et certainement aveugles, parce que Jésus aurait donné à chacun de ces événements une infinité de sens et d’invitations au bonheur.Jésus à Cana, c’est le Messie qui ouvre accès à la table du ciel.Dieu s’est rapproché une fois pour toutes de la pauvreté de notre histoire.Et comme le dit saint Paul, il enrichit de sa plénitude l’évènement, n’importe quel événement.Notre coeur… Dans toutes ses dimensions, il le réjouit d’amour.Nos blessures… Il les connaît et leur apporte guérison et paix.Notre intelligence, il vient la simplifier et lui donner fécondité de lumière.Avec Jésus, on comprend mieux…Il ouvre notre âme à ses dimensions éternelles d’union à Dieu.

Il la rassasie.Notre société et l’histoire de laquelle nous héritons, il nous permet de ne pas nous y enliser.Tout cela, il l’a dit, un soir de fête, à Cana, en disant simplement :« remplissez d’eau ces jarres… »Et depuis ce soir là, les miracles n’ont pas cessé de couler sur notre monde.Frères et sœurs nous sommes grands de toutes les dimensions de vie que Jésus est venu très discrètement introduire au milieu du brouhaha de la fête à Cana.

Si nous lui demandons de transformer notre cœur.

TROISIEME DIMANCHE DE L’AVENT

Les foules venaient se faire baptiser par Jean…Ça me laisse toujours rêveur, ce frémissement des peuples dont on ne mesure pas les motivations.  Pourquoi les foules venaient elles à Jean ?

Ça reste un mystère… fascination qu’exerçait Jean ou appétit formidable d’un changement de société ?
Jean sortait de nulle part. Oui, bien sûr, c‘était un saint homme.

Un ascète. Un homme vrai. Mais qu’est-ce qui faisait la différence avec nombre de pharisiens, de sadducéens, ou encore des esséniens, ( d’ailleurs Jean fut peut-être un ancien adepte de la communauté essénienne), …? Jean vivait ce qu‘il prêchait, c‘était beaucoup déjà.

Et Jean nous le savons, ne fera pas de compromis avec la vérité, jusqu’à perdre sa tête. Et puis il y a une autre raison, beaucoup plus profonde et beaucoup plus vraie encore…C’est que Dieu a voulu Jean comme précurseur, annonciateur de la venue du Christ. Et ça cest la raison la plus sûre.

Parce que, par la Providence, Dieu dispose des moyens pauvres, souvent sans proportion avec la mission qui est demandée.

Les foules venaient se faire baptiser par Jean…
Ça me laisse toujours rêveur, ce frémissement des peuples dont on ne mesure pas les motivations.
Pourquoi ‘les foules’ venaient-elles à Jean ?
Ça reste un mystère… fascination qu’exerçait Jean ou appétit formidable d’un changement de société ?
Jean sortait de nulle part.
Oui, bien sûr, c’était un saint homme.
Un ascète.
Un homme vrai.
Mais qu’est-ce qui faisait la différence avec nombre de pharisiens, de sadducéens, ou encore des esséniens, ( d’ailleurs Jean fut peut-être un ancien adepte de la communauté essénienne), …?
Jean vivait ce qu’il prêchait, c’était beaucoup déjà.
Et Jean nous le savons, ne fera pas de compromis avec la vérité, jusqu’à perdre sa tête.
Et puis il y a une autre raison, beaucoup plus profonde et beaucoup plus vraie encore…
C’est que Dieu a voulu Jean comme précurseur, annonciateur de la venue du Christ.
Et ça c’est la raison la plus sûre.
Parce que, par la Providence, Dieu dispose des moyens pauvres, souvent sans proportion avec la mission qui est demandée.
C’est le cri de Jonas dans Ninive.
C’est Élie qui part tout seul dans le désert.
C’est Jérémie, seul contre tous.

Ce sont tous les prophètes que personne n’a écoutés.
Et qui pourtant ont averti du dessein de Dieu.
Et ont porté l’Histoire jusqu’au Christ.

Que préconise Jean le Baptiste ? : en fait, une justice toute naturelle.
Et aussi… l’attente d’une justice surnaturelle. Mais pas de lui.
C’est exactement une disposition spirituelle favorable à la grâce de Dieu.


Pour mieux comprendre Jean je vais faire un détour par un conte de Grimm qui s’appelle ‘le pêcheur et sa femme’.
Je le résume parce qu’il est assez long…
« …   Il y avait un brave pêcheur…
Qui un jour pêche un poisson, c’est normal.. une barbue.

Or, celle-ci se met a parler et le supplie de lui laisser la vie.
En fait, cette barbue est un prince charmant qui peut faire des miracles.
Le brave homme pris de pitié, remet le poisson à l’eau…
Quand le pêcheur revient près de son épouse, il raconte l’histoire.
Ça ne garnit pas leur assiette, mais la femme renvoie son mari au bord de l’eau et lui dit de faire un vœu auprès du poisson:
’Qu’il leur obtienne une maison plus belle que cette vilaine cabane qu’ils habitent au fond de la forêt.’
Son mari obéissant, s’exécute.
Il parle au poisson.
Et quand il revient chez lui, il trouve sa femme dans une belle maison, avec jardin, poules et lapins.
Le lendemain, la femme lui dit de retourner auprès du poisson et de demander un château.
Je résume…
Le vieux pêcheur obéit.
Il parle au poisson et le poisson le rassure.
Quand il revient chez lui sa femme le reçoit sur le perron d’un magnifique château avec servantes et serviteurs.
Quelques jours plus tard, la femme désire être reine…
Le vieux retourne au bord de l’eau, parle au poisson, et quand il revient il trouve sa femme couronnée, sur un trône, presque satisfaite.
Je dis ‘presque’ parce qu’elle n’a pas trop bien dormi, et elle a pensé que ‘impératrice’ serait quand même plus honorifique…
Le brave repart avec le message et la demande de sa femme.
Cet homme tout simple est un peu gêné par la dimension que prend l’affaire.
Mais le poisson magique lui répond : ‘ retourne chez toi, tu trouveras ton épouse déjà impératrice’.
Ainsi dit, ainsi fait.
Et le brave pêcheur dort dans des draps somptueux.
Son épouse dort un peu moins.
Si bien que le lendemain matin, ça ne lui suffit pas.
Elle voudrait commander au soleil et aux astres.
Alors au petit déjeuner, elle ordonne à son brave époux de retourner une dernière fois sur le rivage, et de demander au poisson de la faire devenir Dieu tout-puissant…!
Il ne sait plus trop où il en est, mais il retourne vers sa Barbue.

Mieux vaut obéir à sa femme qu’à sa conscience…
Et, un peu hésitant, il dit simplement :
’Peux-tu faire, gentille barbue, que ma femme devienne Dieu tout-puissant.
Et le poisson lui répond :
Retourne chez toi, tu trouveras ta femme dans sa cabane …
L’homme sans retourna et trouva sa femme dans sa cahute de bois au milieu de la forêt. »

Cette histoire est très belle.
Parce qu’elle nous explique, en négatif, la leçon spirituelle de Jean le Baptiste.

Dans notre vie, il y a une échelle qui monte vers le soleil.

Et de l’autre côté une porte… qui s’ouvre sur la paille.
Mieux peut-être… la porte ouvre sur le désert.
Si nous orientons notre vie sur l’échelle pour aller toujours plus haut, on se retrouvera un jour, et même plus vite que l’on ne le pense, à la fenêtre du Royaume des cieux.
Pour être le maître du lieu.
À la place de qui d’ailleurs ? à la place du bon Dieu.
Il y a des spiritualités comme ça, en rien catholique, de la grenouille qui veut se faire Seigneur de l’univers…
Mais il y a un autre choix, parce que c’est un vrai choix de vie…
C’est de se diriger vers la porte qui ouvre sur le désert.
Celle par laquelle un chameau ne peut pas passer.
C’est le choix de Jean-Baptiste.
Revenons à ce que Jean-Baptiste conseille aux pèlerins qui viennent le trouver :
 » tu partages »
 » tu essaies de ne pas trop escroquer tes clients »
 » et tu es content de ce que tu as. » C’est tout..
Rien de plus basique.
Disons, rien de plus modeste : un chemin de justice.
La vertu principale de Jean-Baptiste c’est la vertu de justice.
‘ tu donnes à celui à qui tu dois’
Jean ne va pas plus loin.
Et c’est là son génie.
Et il indique qu’un autre le dépassera.Il le connaît bien, cet autre, puisque c’est son cousin.

Vertu de justice et génie de l’humilité, voilà le portrait de Jean-Baptiste.
La grâce divine vient toujours ensemencer un terrain d’humilité.
On ne décrochera pas la grâce en gravissant je ne sais quelle échelle qui monte au Ciel.
Mais on se présente à Dieu, par la porte du désert, sur le seuil de notre cahute, et on reste là, ne sachant même pas comment Dieu va passer, ni quand.
Notre foi prend germe sur ce chemin tout banal.

Mais pour rester sur ce chemin tout banal, celui de Jean-Baptiste, ‘le plus petit dans le Royaume des cieux’ dira Jésus… pour le vivre dans sa banalité, nous devons accepter des purifications.
Je veux dire par là que pour vivre un chemin tout modeste, nous devons passer par des efforts soutenus de détachements et de purification, que seule la grâce de l’Esprit Saint nous permettra de vivre.

Pour résumer…

La grâce, elle peut nous élever à l’infini de la joie.
Mais on la cueille au ras des pâquerettes.
Et pour être au ras des pâquerettes nous devons viser à vivre plus bas que pâquerettes, dans le désert, intérieur et extérieur.
Sinon inévitablement, nous désirerons une belle maison, un palais, de la considération et du pouvoir.
Et quand nous sommes dans le désert, nous nous rendons compte que seule la grâce nous y a menés.

Nous aurons rencontré Dieu lorsqu’avec un cœur purifié et limpide et lumineux nous nous contenterons, avec une vraie joie, de notre petite cahute au fond de la sombre forêt.

Immaculée Conception 2024

 

Où es-tu ?
C’est la première parole de Dieu à l’homme pécheur… Où es-tu ?
C’est cette espèce de phrase qui provoque des séismes pour une vie
entière… Dans le genre : ‘ qu’est ce que la vérité ?’
‘ to ne or not to be’ Ou encore
‘ Pierre, m’aimes-tu ?’ Ou encore : ‘suis moi’ Si on a laissé l’une de ces questions toucher notre coeur, on ne s’en sort
plus, de toute notre vie. Toute notre vie, comme Jacob pendant son combat de nuit avec l’ange du
seigneur, nous serons blessé et nous resterons fasciné par le mystère. ‘Où es-tu ?’… Vous vous rendez compte, chers frères et sœurs… Adam vient de fauter. Ève à ses côtés. Il a tout perdu. Et par la sensation de vide de son être, il sait que sa faute est
incommensurable. Il est celui et il sera celui qui va tirer le genre humain dans le vide. Celui qui pourra pleurer à chaque souffrance d’un homme ou d’une femme. Parce que ce sera de sa faute, à lui. L’horreur… ce que porte Adam. Ce remord d’avoir abîmé la nature belle pour une bêtise d’un instant. Ce d’avoir abîmé la nature de tous les hommes jusqu’à la fin des temps.
’Où es-tu ?’
’Je suis nu…’ Ce n’est pas le fait qu’il soit nu qui gêne Dieu (Dieu en a vu d’autres. Il a vu toutes nos nudités jusqu’à la fin du monde…) mais c’est que Adam ait peur, qu’il ait honte, qu’il se rende ridicule à se cacher derrière un arbre, c’est
cela qui peine Dieu. Tristesse infinie… Dieu a créé l’homme à son image, et l’homme et la femme se cachent
derrière les arbres…!

Ils ont brisé leur prédestination à la communion et à la beéatitude. C’est à
pleurer jusqu’à la fin du monde.
’Où es-tu ?’ Réponse : ‘dans la peur.’ La peur de tout. Parce qu’il y a quelque chose de déréglé. Quand quelque chose en nous est déréglé, c’est la peur et l’agressivité qui s’installent. Et Adam s’est dit : ‘j’en ai pour un bout de temps avant que quelqu’un revienne récupérer ce gâchis…’
’Où es-tu ?’ L’homme, la femme, ne peut répondre que dans un élan d’amour. Sinon la réponse est impossible, introuvable. Nous pouvons savoir où nous nous trouvons que sous un regard d’amour. Il n’y a aucune autre issue. Je sais où je me trouve que quand je me sais regardé avec amour. Et Adam ne sait plus qu’il est aimé parce qu’il s’est regardé lui-même. Sans amour. Donc il ne se reconnaît plus. Ève l’a regardé, mais pas avec amour.
‘Tiens, prends de ce fruit, ça te fera du bien …’ Et Ève s’est regardée, mais en doutant de l’amour de Dieu sur elle… Et ni l’un ni l’autre ne savent plus où ils sont. Comme on dit avec justesse : ils sont ‘perdus’. Ils se sont perdus. Alors on peut essayre de voir où est-ce qu’ils se sont perdus, à quel moment
ils ont perdu le chemin… Et nous découvrons que ce n’est pas quand ils ont mangé le fruit. Ca c’est la finale, bien amère, soit…. Ce n’est pas quand Eve s’est rendu compte que le fruit était désirable. Ce n’est pas quand elle a mis en doute, sur les paroles du serpent, la bonté
de Dieu et sa toute puissance. En fait, Eve a perdu le chemin quand elle a tendu l’oreille aux premiers mots
du serpent. Elle n’aurait même pas dû répondre pour ne pas entrer en tentation. Elle aurait dû passer son chemin. C’est foutu à partir du moment où elle a prêté l’oreille à la vipère. Conséquences pratiques pour nous :
Simplement écouter un propos manipulé, ou plutôt qui nous manipule, même
si nous nous croyons très malin pour déjouer la manipulation, c’est déjà ne
plus écouter Dieu.

C’est déjà se détourner de Dieu. C’est déjà fausser notre amour et entrer en tentation. Et se faire avoir. Rien que par le fait d’écouter un propos détourné ou inutile. Eve n’aurait même pas dû répliquer au Diable dès sa première question, parce qu’elle a accepté, à ce moment-là, de mettre une distance, si minime
soit-elle, entre Dieu et elle. Elle a regardé vers la terre et détourner son regard du Ciel. Dès cet instant tout était perdu. Cela veut dire que notre écoute a ses limites. On ne doit pas tout écouter. Il faut laisser tomber tout ce qui n’est pas Dieu et tout ce qui ne provient
pas de Dieu. Si cela provient du Diable, expert en mensonge, il ne faut pas l’écouter. En rien. Si cela provient du monde, il faut savoir que le Diable est le prince de ce
monde. Il utilise le monde pour faire passer ses informations et nous
fatiguer de Dieu. Jésus nous dit :  » veillez et priez « .  » sans moi vous ne pouvez faire que du
rien « . Et depuis ce premier péché de Eve et d’Adam, la chair est devenue
ingérable. La chair, c’est-à-dire nos passions, nos réactions, notre jugement. Nous sommes des vases cassés, ou tout du moins fêlés.. Nous avons oublié la tendresse de notre Dieu, et tout nous porte à cet oubli,
le favorise… Nous oublions que nous ne pouvons nous connaître que par un autre, qui nous aime. C’est par la présence à Dieu que nous devenons présent à nous-même.
’Où es-tu ?’ La seule réponse valable c’est : ‘ je suis en ta présence.’ Or, Adam répond à l’inverse.
’ tu me gênes. Ton regard me gêne. Je veux rester loin de toi, maintenant.’ Et pourquoi la nudité d’Adam lui fait-elle si peur ?
Tout simplement parce que le sexe est conçu pour être le lieu de la vérité, en notre corps, de la plus intime vérité et fécondité. À partir du moment où la chair n’est pas vécue en présence de Dieu, n’est
pas reçue comme un don sacré de Dieu, elle devient un mouvement égoïste
de plaisir ou de domination; et parfois de soumission, ce qui revient au même. Elle devient mensongère. Pour soi. Et elle devient motif de division et d’incompréhension.

Et donc de camouflage. Elle, qui pour Adam et Ève, aurait dû être le couronnement de leur union à
l’image de Dieu, elle devient cause de conflits et de désaccords, de
mensonges et de peur quand elle n’est pas investie de la grâce de Dieu et de
l’amour gratuit de l’autre. (réciproque)
Alors, frères et sœurs, reposons nous. Ouvrons la porte de lumière. Par cette messe d’abord, et par l’Évangile. Par la Parole de Dieu. « Un ange fut envoyé par Dieu à une jeune fille Vierge. »
Vous voyez comme ça commence bien… Comme ça recommence bien… Dieu envoie. Et une jeune fille reçoit. Beaucoup mieux… une jeune fille vierge. Vierge d’esprit et de corps. Immaculée. Il n’y a qu’une disposition qui donne une virginité d’esprit et de corps. C’est d’être dans la grâce de Dieu, autrement dit en disposition de prière
continuelle. La Vierge Marie était en oubli d’elle-même pour être en présence de Dieu. Et cela devait lui donner une présence de beauté impressionnante dans son petit bled perdu d’Israël. Car elle portait la présence de Dieu. Il n’y aura jamais de plus présent au monde et aux autres que la Vierge
Marie. Excepté Jésus, bien sûr.. L’ange fut certainement impressionné lorsqu’il eut à dire :  » comblée de grâce »… Parce que ‘comblée de grâce’, ça n’appartient qu’aux anges. Il ne l’avait jamais vu pour une fille. Si Marie a tressailli aux premiers mots de l’ange c’est parce qu’elle a tout de suite pressenti la grandeur de cette rencontre annonciatrice. Elle a compris que le monde changeait. Avec elle. À ce moment-là. À chacune de nos grâces, c’est ainsi que ça se passe. Dieu vient à nous. Mais pour Marie, elle a compris que pour la première fois ce n’était plus l’homme qui devait recevoir des miettes de la lumière divine, mais c’était  Dieu qui se donnait à elle, sans retenue.

Beaucoup mieux encore. Dieu se donnait dans sa chair. Le Verbe se fait chair. « L’Esprit-Saint viendra sur toi… »
Mais Marie le connait bien l’Esprit Saint !
Seulement, ce qu’elle ne se doutait pas, c’est que Dieu voulait devenir par
elle, à l’image de l’homme. Par son corps à elle, Marie. Par son esprit et par son corps. Vierges. Vierge du diable bien sûr. Vierge du monde. Toute préservée des pollutions du monde. Et chose unique, vierge du péché originel. Vierge dans sa nature. Et ça, il n’y avait que l’ange pur qui pouvait l’apprendre à Marie. Parce qu’aucun homme, pas même les parents de Marie, pas même Joseph, le
bon Joseph, le chaste Joseph, ne pouvaient savoir ce que ça voulait dire. « Comblée de grâce ! »
Toute pure. Et Marie n’avait jamais pensé à ça. Parce qu’elle ne pensait pas à elle, tout simplement. Marie ne s’est pas regardée dans un miroir. Tout ce qu’elle savait, la jeune Marie, c’est qu’elle était aimée. Mais elle ne savait pas jusqu’à quel point. Elle ne le saura vraiment que lorsque Jésus, encore bébé, posera ses yeux dans les siens. Où es-tu Marie ?
Dieu ne pose même pas cette question, parce qu’il sait que Marie est dans
son Cœur. Et que c’est même la seule qui n’a pas quitté son Cœur depuis sa
prédestination, avant la fondation du monde, à être la Mère du Sauveur et la
gloire toute pure de l’Église.
‘Seigneur, où es-tu ?. Pour que je sache où je suis.
‘Marie, où es-tu ?’ pour que je sache où est mon Sauveur.