VINGT TROISIEME DIMANCHE ORDINAIRE 2025

Être disciple
Le chemin de la pensée de Jésus dans sa tête semble clair.
D’abord, il y a un combat.
Pour fonder une vie spirituelle, il y a un combat.
Car la tour à construire, dont il parle, c’est bien le château de notre âme qui doit s’élever en vie éternelle.
Jésus parle pour les disciples.
Mais il le dit aux foules.

Bon… Alors , frères et sœurs, le sujet d’aujourd’hui, c’est d’être disciples du Christ.
Si l’un ou l’autre d’entre vous ne voulez pas être disciple,
Si vous ne voulez pas de vie spirituelle.
Si en plus vous refusez d’engager un combat…
Vous pouvez allez un moment sur le parvis de l’église, parce que cette homélie ne va pas spécialement vous correspondre. (…)

On a le droit de ne pas vouloir être disciple du Christ.
Rester parmi les disciples sans vouloir être disciple, c’est pas très bon.
Ça ne peut que nous faire monter la tension.

Bon, je reprends le propos de Jésus…
Si on veut être disciple, il faut se préparer au combat.
Celui de l’amour : de se donner par amour et de se laisser aimer.
On sera aidé par la grâce, mais ça reste une lutte acharnée.
L’idée de Jésus est simple :
Le vainqueur, l’homme le plus fort, c’est celui qui se sera détaché de tout..!
Qui n’aura plus rien, sauf…
Sauf… L’amour de Jésus.

Le combat est donc bien dessiné.
C’est un combat de détachement.
De tout ce qui est affection naturelle pour l’amour préférentiel de Jésus.

Bon il est encore temps, chers frères et sœurs, de sortir de cette église, je
ne vous retiens pas…!
Je serais même admiratif si vous sortiez…
Toujours pas ?

Alors je poursuis.
Pour bien montrer la difficulté du combat de l’amour préférentiel, Jésus donne
quelques exemples de détachement :  » père, mère, femme, enfants, frères et sœurs, et même sa propre vie  » Avec ça on peut faire déjà quelque chose…!
Si on n’est pas capable de se détacher de son père, de sa mère, frères et sœurs, et même sa propre vie, on sera perdant. Contre quel ennemi ?
Devinez… Excusez moi, frères et sœurs, avec ce que nous dit Jésus, on ne peut pas trop
tourner autour du pot… On est là pour être disciple d’amour d’un homme, Sauveur de notre bonheur
éternel, et même qui est Dieu, lumière et paix, et qui permet chaque battement de
notre cœur, et nous invite à une source éternelle de joie dans notre âme et notre
corps. Je veux gagner ce combat !
Avec lui. Je lâche tout ?
Hé bien, je lâche !
Tout. Jusqu’à laisser sa peau et le reste, pour le Christ. Le reste c’est quoi ?
Sa vie, dit Jésus. S’il vous plaît frères et sœurs, qu’il y en ait parmi vous qui sortent !
Pour montrer que vous comprenez la difficulté de l’enjeu. Que vous ne dormez pas… Bon, je poursuis. Être chrétien, c’est de pouvoir sacrifier ses biens matériels pour un meilleur bien. Ça fait drôle, et même pour certains ça crée des angoisses insurmontables. Vous vous rendez compte, lâcher sa télé, ou son portable pendant une demie
journée !
Ou lâcher un billet de 50. C’est presque la mort !
Un jour, le père Sérapion rencontra à Alexandrie un pauvre transi de froid. Il se dit en lui-même : « comment moi qui passe pour être quelqu’un de bien, je suis
vêtu d’une tunique alors que ce pauvre, ou plutôt le Christ, se meurt de froid ? je
ne veux pas être condamné pour cet homme au jour du jugement. »

Et se dépouillant il donna au pauvre le vêtement qu’il portait. Il s’assit avec le petit évangile qu’il portait toujours dans sa main. Vint à passer un gardien de la paix. Lorsqu’il le vit nu, il lui dit : « dis donc père, qui
t’a dépouillé ? »
Et lui montrant le petit évangile lui dit : « c’est celui ci qui m’a dépouillé ». Se levant de là, il vit quelqu’un qu’on embêtait pour une dette pour laquelle il
n’avait pas de quoi payer. Quand il rentre dans sa cellule, son disciple le voit nu et lui dit :
« père où est ta tunique ? »
L’ancien répond : « mon enfant, je l’ai envoyée là où j’en aurai besoin le jour du
jugement . » _ « et ton petit évangile ? »
« ah.. ! il m’a dit : vends ce que tu possèdes et donne-le au pauvre, je l’ai vendu pour
réduire une dette. Je suis plus en paix devant le regard de Dieu . »

Mais en fait c’est le petit début, cela. Un rodage pour un combat bien plus sérieux. Disciple ou pas disciple ?
En fait, le pire, c’est de se contenter d’un milieu, boiteux. Croire qu’on aime Jésus et se réserver d’autres amours tellement difficiles à
sacrifier. Bon allez, je fais un pas supplémentaire. « renoncer à tout ce qui nous appartient », dit Jésus… Il y a deux choses qui nous appartiennent intimement. Il y a d’abord nos passions. Qui ne peuvent être purifiées que si la Passion du Christ brûle notre cœur. Un jour, un ami de Dieu se rendit chez un autre ami de Dieu. Ce dernier fait cuire quelques lentilles et lui dit « faisons une brève prière. »
Et il récite jusqu’au bout les 150 psaumes. Et l’autre ouvre la Bible et lit le prophète Jérémie et le prophète Isaïe. Le matin venu le visiteur s’en alla. et ils oublièrent la nourriture… Quand un amour nous brûle, ce n’est pas qu’on rejette les autres amours, mais on
les oublie. Ils prennent une autre place. Nos affections naturelles en font partie. Tout le monde n’est pas sorti, mais bon… je vais plus loin. Quand vous aurez donné votre chemise et votre pantalon ou votre robe, quand vous
aurez oublié de manger pour rester à l’Église devant le Seigneur… Quand vos affections avec vos proches seront illuminées de la Présence du Christ. Il restera un dernier dépouillement..

Celui de votre jugement. Un homme de Dieu disait :
« croyez-vous que Satan veuillez infiltrer toutes vos pensées ? il n’en est rien, parce que c’est au moyen d’une seule pensée empoisonnée ou perverse qu’il veut
tuer votre âme et l’amener à sa condamnation. Il abandonne cette pensée en vous, vos n’en démordez pas, et c’est suffisant pour
que votre âme court à sa perte. Une seule mauvaise pensée que nous cultivons avec complaisance nous ligote avec
l’esprit mauvais. »
Et ça nous ouvre sur le combat de l’humilité de l’esprit qui est le plus difficile. Qui réclame beaucoup d’amour et de prière, et qui réclame l’obéissance.. Un ancien disait :
« après que tu aies lavé tes chemises, si tu les laisses dans la machine à laver, elles
vont s’abîmer et devenir inutilisables. Pour qu’elles soient nettes et sentent bon, tu dois les étendre au soleil. Ainsi tes pensées. Tu peux bien essayer de les purifier, mais si tu ne les présentes pas au
discernement d’un père spirituel, elles ne seront jamais lumineuses de la grâce du
Christ. Le père spirituel est comme le fil sur lequel tu accroches les pensées et les grâces
que tu viens de laver, pour qu’elles deviennent saines »
Alors, tu as une chance de recevoir le pardon de Dieu. En final
« les richesses sont la glue du diable. On met de la glue sur la baguette et on prend les oiseaux. C’est ainsi que les richesses sont la glue du diable ». Quelles richesses ?
Richesses matérielles ( on se plaint d’être pauvre, mais on ne se prive de rien), richesses de la chair, des passions et même de nos dons, et les richesses de
l’esprit, des pensées et des grâces que l’on garde au chaud sans vouloir rien lâcher. Et quand nous sommes libéré de tout cela, c’est la fête intérieure. Est-ce que quelqu’un peut aller avertir ceux qui sont dehors qu’ils peuvent
rentrer… Voilà le programme de la vie spirituelle d’un disciple…