MESSE DE MINUIT

Pour tous ceux qui se risque à la vie spirituelle, tôt ou tard, il y a une rencontre mystérieuse. Je l’appellerai le ‘triangle des Bermudes divin’

C’est à une croisée des chemins

Il y a le chemin humain.
Il y a le chemin divin.

Et de cette rencontre de chemins, il y a la présence invisible et il y a ce qui reste de plus ou moins visible.

Mais ça peut faire peur,

Quand Dieu reste à 10000 m au-dessus, pas de problème, il ne nous gène pas.
Quand le chemin humain se montre très humain, pas de problème. C’est basique.
Mais la difficulté c’est quand le chemin de Dieu rejoint le chemin de l’homme.
Parce que Dieu s’efface devant le chemin de l’homme.

Il efface ses traces.
Et cela est déroutant, c’est surprenant, parce que l’homme a beaucoup de peine à comprendre que pour saisir une réalité, pour s’unir à une personne, ou tout simplement vivre l’amour, il faut se cacher. Il faut savoir se faire secret.
Une expression le dit bien : ‘savoir s’abandonner’: abandonner soi-même.
Donner sa confiance.
Se perdre soi-même pour devenir l’autre.
Et c’est là que le discernement est très difficile: quand ce jeu est vraiment joué.
Parce que l’homme nu, dans sa vérité, rejoint Dieu – lumière pure, lumière divine – au plus profond de son cœur où toute chose devient invisible.
Mais alors… direz-vous… il n’y a plus rien à dire. Tout disparait quand on s’aventure dans le triangle des Bermudes divin !

C’est là le grand paradoxe auquel nous oblige Dieu pour vivre plus près de lui.
Tout ce qu’il y a d’important dans notre vie est invisible, trop pur pour être saisi.
Et cependant ce qui est invisible sera toujours caché derrière des apparences que Dieu veut et veut conserver.
La richesse invisible de la grâce sera derrière les apparences visibles de pauvreté, par exemple. Dieu aime ça. Il se sert de la pauvreté pour se cacher.
La fécondité invisible de la grâce de Dieu va apparaître derrière des apparences d’un cœur malade, de désir, d’un cœur qui semble vivre le désert.
Vous voyez il y a toujours des apparences, mais qui ne correspondent pas au feu intérieur de l’amour de Dieu qui nous brûle.
Et l’exemple le plus évident, le plus bouleversant, c’est celui que va vivre Éléonore, pour la première fois ce soir.
Tu vois Éléonore… invisiblement dans ton cœur, Dieu va ouvrir des flots de vie éternelle.
Invisiblement, Jésus va te murmurer… invisiblement et silencieusement… qu’il veut te donner tout son amour.
Il n’y a pas de plus grand bonheur quand Dieu dit à quelqu’un qu’il veut lui donner tout son amour.
À la Vierge Marie il a dit :  » tu es bénie entre toutes les femmes, parce que je te donne tout mon amour »
Et bien toi, Eléonore, Dieu, au moment de ta communion, va te dire :
 » tu es bénie entre toutes les petites filles. »
Allez.. ce soir il va même te dire :
 » tu es bénie entre toutes les jeunes filles, parce que tu as quand même 8 ans. Tu n’es plus petite »
Ça c’est invisible, dans le creux de ton cœur, une lumière grande comme un soleil.
Mais il y a quelque chose de visible pourtant…
Et qui a presque l’air de nous tromper !
C’est un petit morceau de pain.
De rien du tout.
Quelques petits grains de blé qui sont devenus un morceau de pain.
Il n’y a que ça qui reste visible.
Et bien Dieu a choisi cela pour toi, Éléonore, et pour nous aussi…
Pour faire passer sa présence éternelle plus grande que le ciel au fond de notre âme.
Quand on communie en a plus qu’une chose à faire.
C’est de tomber dans une extase de contemplation, d’amour.
Le prince infini d’amour viens donner à la petite princesse toute sa vie.
La princesse c’est notre âme. c’est ton âme, c’est mon âme, c’est l’âme de ton papa de ta maman et c’est l’âme de tout le monde ici.

Et là j’aurais pas besoin de beaucoup de discernement pour savoir que dans ton cœur il y a le cœur de Dieu.
Tout le monde va le comprendre.
Même moi.
Même si je ferme les yeux.
Même si je ne sais plus où tu es ça sera évident que tu es avec toi.
Et à chaque fois que je te donnerai la communion ce sera évident.

Mais il y a en plus un bonheur qui va nous transporter ce soir.
Il y a tellement de bonheur que je vais même pas avoir envie de dormir jusqu’à la fin de la messe.
Ce n’est pas la joie d’entendre des chants de toute beauté.
Ça c’est trop royal.

Ce soir il y a un autre bonheur encore pour lequel on chante, c’est que Dieu il est venu invisible, caché sous le nez d’un bœuf, et puis d’un petit âne.
Le bon Dieu il a vraiment de l’humour.
Un vrai humour.
Il aurait pu imposer sa lumière.
Il aurait pu jouer avec le miracle de la Transfiguration.
Mais ça n’aurait pas été amusant pour les hommes.
Son humour c’est qu’il s’est caché dans le ventre d’une jeune fille toute pure.
Alors évidemment pour Saint-Joseph c’était de l’humour un peu fort de café.
Mais pour nous, c’est de l’humour extrêmement respectueux et délicat.
Le plus grand souci de Dieu c’est de se cacher pour respecter la liberté sacrée de l’homme.

Et je dois dire que cela est divin.
Le respect de la lenteur de l’autre…
Le respect de l’imperfection de celui qu’on aime.
Et parfois même cela va jusqu’au respect de l’erreur et de la faute de celui qu’on aime.
Jusqu’à accepter de se mettre en position de fragilité, de grande vulnérabilité.
Cela n’est possible que dans l’inspiration de la grâce divine.
Parce que humainement on n’arrive pas à le vivre.
Dieu respecte notre pauvreté.
C’est à nous faire mourir de joie.
Et nous y voilà ce soir.
Éléonore tu vas communier dans un petit moment à celui qui se cache dans le corps d’un bébé.
Ce n’est pas une communion dans la lumière fulgurante de Pâques.
Ce n’est pas une communion à l’ombre de la croix.
Ce n’est pas la communion dans l’illumination de l’Esprit Saint.
Tu vas communier dans la grâce de Dieu qui se fait enfant tout doux, tout mignon, qui ne dit rien, et qui regarde l’étable avec des yeux tout neuf.
Le bébé, c’est celui qui force notre respect, parce qu’il n’est que vulnérable.
Le bébé et l’innocent.
Jésus a été bébé.
Tout vulnérable dans les bras de sa maman, Marie.
Il a été et il est toujours l’innocent.
Tout vulnérable dans un monde qui l’a conduit sur la croix.
Mais pour choisir cela, il faut être très très fort .

Noël, c’est la fête de la vulnérabilité… D’une vulnérabilité de Dieu, donné aux hommes.
C’est la fête qui nous apprend ce que c’est que le don.
Et le discernement il est difficile…
Pour Noël.
Parce que c’est tellement mignon Noël qu’on a envie de ne regarder que le côté humain et visible.
Le côté qui attire notre instinct d’émerveillement devant un tout petit, un tout vivant.
Mais le vrai discernement, c’est exactement le même que de reconnaître Jésus dans le petit bout de pain consacré.
Le discernement de la foi, le don d’intelligence de l’Esprit Saint, nous projette dans cet amour invisible, cette beauté invisible, cette présence immense et transformante, qui nous fait murmurer :
 » je suis à mon bien-aimé et mon bien-aimé est à moi »
Ta première communion Éléonore c’est le sourire de l’Enfant Jésus qui se réalise réellement dans ton cœur.

QUATRIEME DIMANCHE DE L’AVENT

Berger – sacrifice – communion

Pourquoi la Bible est-elle si séduisante, en tout cas si prégnante ?  Il y a plusieurs raisons :

D’abord parce qu’elle touche les plus profonds frémissements de notre cœur.Et on a besoin de sentir que notre cœur peut être compris. Ensuite parce que la Parole de Dieu dans la Bible unifie notre vie. Notre vie c’est-à-dire nos désirs;  elle nous donne une solution à tous les problèmes.Pas plusieurs solutions… une solution. Et par conséquent si l’on plonge dans la Bible on se simplifie.Et on a besoin de se simplifier.Et puis, la Bible est un reflet d’éternité. Je veux dire par là que le langage de la Bible est toujours actuel. Il peut nous provoquer, il peut nous gêner par sa vérité, mais il ne nous laisse pas indifférent. Il est pour l’aujourd’hui de notre âme.Enfin, la Bible enveloppe toute notre personne. Elle ne s’adresse pas simplement à des idées, ou à des lois, mais elle rentre dans notre histoire. Elle permet à notre histoire d’être resplendissante dans sa largeur, dans sa hauteur, dans sa profondeur, dans son extension. Alors je reprends cela avec les simples mots d’aujourd’hui. Le prophète Michée…Regardez comme c’est simple…Le cœur de l’affaire c’est que Dieu va sauver son peuple « au jour où enfantera… celle qui doit enfanter. »Et elle enfantera d’un berger…Voilà, ça c’est notre Bible. c’est notre religion. Aucune politique, aucune idéologie, aucune spéculation, aucune acrobatie d’esprit ou de complication scientifique ou psycho. La solution, c’est un berger qui sera porté bien sûr par la puissance du Seigneur.La puissance et la majesté. Ce berger donnera la paix. Il sera la paix.Ça c’est notre foi. Comme c’est simple !Et puis il y a la lettre aux Hébreux. Qui touche les profondeurs de notre cœur.Elle parle du sacrifice.Car la profondeur de notre cœur est traversée par le sacrifice.Notre nature respire et se développe en passant par des sacrifices –  ça c’est complètement original et ça vient de Dieu.Ce n’est pas spécifique à notre foi, c’est général à la nature humaine, et même à la nature tout court, de tout être, de la  toute petite fleur qui libère son pollen et l’offre à l’abeille et au vent pour faire d’autres petites fleurs… il y a déjà sacrifice. Et tout animal qui protège ses petits, qui mange un autre animal, qui se fait manger par un autre animal… entre dans une dimension de sacrifice. Et nos journées, frères et sœurs, sont un tissage permanent de sacrifices où il nous est demandé, pour aller plus loin, de sacrifier ce que nous venons d’acquérir. Et bien l’épître aux Hébreux nous explique que l’expression du sacrifice ( remarquez le sens du mot : faire du sacré) trouve son plus parfait accomplissement dans la relation avec Dieu. Dieu nous a tout donné, nous devons tout lui sacrifier.Celui qui n’a pas compris cela n’avance pas. Nous ne devons pas retenir, nous devons donner et nous donner. Et bien l’épître aux Hébreux va plus loin. Il dit que tous les sacrifices, petits et grands, manifestes ou secrets, trouvent leur source et leur perfection dans un seul sacrifice, qui est celui de Jésus-Christ.Que le véritable sacrifice qui nous ouvre les délices du ciel, c’est le sacrifice d’amour infini de Jésus-Christ pour nous.C’est la solution.Rien de plus simple même si elle ne nous plaît pas trop.Tous les actes d’amour, d’offrande, ou pour employer ce mot plus âpre, de sacrifice, sont reliés au seul acte d’amour de notre Sauveur Jésus-Christ.Sacrifice qui s’ouvre sur la résurrection.Notre religion, la racine de notre foi se trouve là .C’est-à-dire que tout ce que nous pouvons observer,  rechercher, désirer, trouve son sens plénier, si c’est relié au sacrifice de Jésus-Christ.Et pour nous, le relier au sacrifice de Jésus-Christ c’est le présenter dans un acte d’amour qui est la prière.Et puis, il y a cette rencontre si délicieuse entre Élisabeth et Marie.Une femme âgée, une jeune fille. Et c’est là c’est encore un sommet. Un sommet d’humanité. C’est incroyable parce que ces quelques lignes, sont toutes de retenue et de légèreté. Et pourtant elle produisent une résonance qui se poursuivra jusqu’à la fin des temps. En tout cas jusqu’à la fin de notre vie.C’est quasiment rien : » tu es bénie entre toutes les femmes et le fruit de tes entrailles est béni. »‘ Ton enfant a fait tressaillir mon enfant. ‘Ou plutôt tes paroles puissantes de la joie qui t’habite ont provoqué une onde de vie jusqu’à l’enfant que je porte. C’est vraiment trop délicat…! Pourquoi est-ce le sommet de notre religion ? Parce que dans la rencontre physique, corporelle, sensible, de ces deux femmes passe une communion très pure. Marie, dans sa simplicité de jeune fille, devait être incroyablement puissante d’expression. Et Elisabeth, dans sa sagesse de vie, devait être très réceptive au message et au regard de Marie. Deux femmes hyper sensibles de par leur grossesse et de par la joie qui les habitait. Mais pourquoi cette communion est-elle le sommet d’une vie humaine.? Parce qu’elle était fondée sur les deux enfants je dirais ‘inédits’, que le monde a produit :Un enfant Dieu, divin.Pas très gros, soit, un embryon de quelques jours, mais déjà sauveur du monde.Et un enfant prophète, qui commence ses prophéties alors qu’il a tout juste trois mois de vie. Notre foi, notre religion recherche ce qui est le plus essentiel à notre nature : la communion. Et cette communion ne se trouve en vérité que par la communion au Christ Jésus.Par Jésus-Christ nous sommes un seul corps, une seule communion, nous trouvons notre unité personnelle dans l’unité de l’Église, c’est-à-dire dans l’unité de la communion des Saints. Et voilà, frères et sœurs, nous avons maintenant tous les ingrédients de notre bonheur.Il n’est pas dans l’idéologie ni la sociologie, il est à la suite d’un berger qui s’appelle Jésus-Christ.Notre bonheur et notre paix ne sont pas dans la possession de toujours plus de confort et d’assurance.Mais dans l’union au sacrifice d’amour de Jésus-Christ.Et enfin, notre paix n’est pas dans l’accroissement de thérapies de bien-être, elle est dans la communion à celui qui fait battre notre cœur et qui s’appelle le Fils bien-aimé du Père.C’est tellement simple.Tout autre ambition ou projet nous éloigne de la joie qui nous est promise par celui qui vient à Noël.Berger, sacrifice, communion. 

TROISIEME DIMANCHE DE L’AVENT

Les foules venaient se faire baptiser par Jean…Ça me laisse toujours rêveur, ce frémissement des peuples dont on ne mesure pas les motivations.  Pourquoi les foules venaient elles à Jean ?

Ça reste un mystère… fascination qu’exerçait Jean ou appétit formidable d’un changement de société ?
Jean sortait de nulle part. Oui, bien sûr, c‘était un saint homme.

Un ascète. Un homme vrai. Mais qu’est-ce qui faisait la différence avec nombre de pharisiens, de sadducéens, ou encore des esséniens, ( d’ailleurs Jean fut peut-être un ancien adepte de la communauté essénienne), …? Jean vivait ce qu‘il prêchait, c‘était beaucoup déjà.

Et Jean nous le savons, ne fera pas de compromis avec la vérité, jusqu’à perdre sa tête. Et puis il y a une autre raison, beaucoup plus profonde et beaucoup plus vraie encore…C’est que Dieu a voulu Jean comme précurseur, annonciateur de la venue du Christ. Et ça cest la raison la plus sûre.

Parce que, par la Providence, Dieu dispose des moyens pauvres, souvent sans proportion avec la mission qui est demandée.

Les foules venaient se faire baptiser par Jean…
Ça me laisse toujours rêveur, ce frémissement des peuples dont on ne mesure pas les motivations.
Pourquoi ‘les foules’ venaient-elles à Jean ?
Ça reste un mystère… fascination qu’exerçait Jean ou appétit formidable d’un changement de société ?
Jean sortait de nulle part.
Oui, bien sûr, c’était un saint homme.
Un ascète.
Un homme vrai.
Mais qu’est-ce qui faisait la différence avec nombre de pharisiens, de sadducéens, ou encore des esséniens, ( d’ailleurs Jean fut peut-être un ancien adepte de la communauté essénienne), …?
Jean vivait ce qu’il prêchait, c’était beaucoup déjà.
Et Jean nous le savons, ne fera pas de compromis avec la vérité, jusqu’à perdre sa tête.
Et puis il y a une autre raison, beaucoup plus profonde et beaucoup plus vraie encore…
C’est que Dieu a voulu Jean comme précurseur, annonciateur de la venue du Christ.
Et ça c’est la raison la plus sûre.
Parce que, par la Providence, Dieu dispose des moyens pauvres, souvent sans proportion avec la mission qui est demandée.
C’est le cri de Jonas dans Ninive.
C’est Élie qui part tout seul dans le désert.
C’est Jérémie, seul contre tous.

Ce sont tous les prophètes que personne n’a écoutés.
Et qui pourtant ont averti du dessein de Dieu.
Et ont porté l’Histoire jusqu’au Christ.

Que préconise Jean le Baptiste ? : en fait, une justice toute naturelle.
Et aussi… l’attente d’une justice surnaturelle. Mais pas de lui.
C’est exactement une disposition spirituelle favorable à la grâce de Dieu.


Pour mieux comprendre Jean je vais faire un détour par un conte de Grimm qui s’appelle ‘le pêcheur et sa femme’.
Je le résume parce qu’il est assez long…
« …   Il y avait un brave pêcheur…
Qui un jour pêche un poisson, c’est normal.. une barbue.

Or, celle-ci se met a parler et le supplie de lui laisser la vie.
En fait, cette barbue est un prince charmant qui peut faire des miracles.
Le brave homme pris de pitié, remet le poisson à l’eau…
Quand le pêcheur revient près de son épouse, il raconte l’histoire.
Ça ne garnit pas leur assiette, mais la femme renvoie son mari au bord de l’eau et lui dit de faire un vœu auprès du poisson:
’Qu’il leur obtienne une maison plus belle que cette vilaine cabane qu’ils habitent au fond de la forêt.’
Son mari obéissant, s’exécute.
Il parle au poisson.
Et quand il revient chez lui, il trouve sa femme dans une belle maison, avec jardin, poules et lapins.
Le lendemain, la femme lui dit de retourner auprès du poisson et de demander un château.
Je résume…
Le vieux pêcheur obéit.
Il parle au poisson et le poisson le rassure.
Quand il revient chez lui sa femme le reçoit sur le perron d’un magnifique château avec servantes et serviteurs.
Quelques jours plus tard, la femme désire être reine…
Le vieux retourne au bord de l’eau, parle au poisson, et quand il revient il trouve sa femme couronnée, sur un trône, presque satisfaite.
Je dis ‘presque’ parce qu’elle n’a pas trop bien dormi, et elle a pensé que ‘impératrice’ serait quand même plus honorifique…
Le brave repart avec le message et la demande de sa femme.
Cet homme tout simple est un peu gêné par la dimension que prend l’affaire.
Mais le poisson magique lui répond : ‘ retourne chez toi, tu trouveras ton épouse déjà impératrice’.
Ainsi dit, ainsi fait.
Et le brave pêcheur dort dans des draps somptueux.
Son épouse dort un peu moins.
Si bien que le lendemain matin, ça ne lui suffit pas.
Elle voudrait commander au soleil et aux astres.
Alors au petit déjeuner, elle ordonne à son brave époux de retourner une dernière fois sur le rivage, et de demander au poisson de la faire devenir Dieu tout-puissant…!
Il ne sait plus trop où il en est, mais il retourne vers sa Barbue.

Mieux vaut obéir à sa femme qu’à sa conscience…
Et, un peu hésitant, il dit simplement :
’Peux-tu faire, gentille barbue, que ma femme devienne Dieu tout-puissant.
Et le poisson lui répond :
Retourne chez toi, tu trouveras ta femme dans sa cabane …
L’homme sans retourna et trouva sa femme dans sa cahute de bois au milieu de la forêt. »

Cette histoire est très belle.
Parce qu’elle nous explique, en négatif, la leçon spirituelle de Jean le Baptiste.

Dans notre vie, il y a une échelle qui monte vers le soleil.

Et de l’autre côté une porte… qui s’ouvre sur la paille.
Mieux peut-être… la porte ouvre sur le désert.
Si nous orientons notre vie sur l’échelle pour aller toujours plus haut, on se retrouvera un jour, et même plus vite que l’on ne le pense, à la fenêtre du Royaume des cieux.
Pour être le maître du lieu.
À la place de qui d’ailleurs ? à la place du bon Dieu.
Il y a des spiritualités comme ça, en rien catholique, de la grenouille qui veut se faire Seigneur de l’univers…
Mais il y a un autre choix, parce que c’est un vrai choix de vie…
C’est de se diriger vers la porte qui ouvre sur le désert.
Celle par laquelle un chameau ne peut pas passer.
C’est le choix de Jean-Baptiste.
Revenons à ce que Jean-Baptiste conseille aux pèlerins qui viennent le trouver :
 » tu partages »
 » tu essaies de ne pas trop escroquer tes clients »
 » et tu es content de ce que tu as. » C’est tout..
Rien de plus basique.
Disons, rien de plus modeste : un chemin de justice.
La vertu principale de Jean-Baptiste c’est la vertu de justice.
‘ tu donnes à celui à qui tu dois’
Jean ne va pas plus loin.
Et c’est là son génie.
Et il indique qu’un autre le dépassera.Il le connaît bien, cet autre, puisque c’est son cousin.

Vertu de justice et génie de l’humilité, voilà le portrait de Jean-Baptiste.
La grâce divine vient toujours ensemencer un terrain d’humilité.
On ne décrochera pas la grâce en gravissant je ne sais quelle échelle qui monte au Ciel.
Mais on se présente à Dieu, par la porte du désert, sur le seuil de notre cahute, et on reste là, ne sachant même pas comment Dieu va passer, ni quand.
Notre foi prend germe sur ce chemin tout banal.

Mais pour rester sur ce chemin tout banal, celui de Jean-Baptiste, ‘le plus petit dans le Royaume des cieux’ dira Jésus… pour le vivre dans sa banalité, nous devons accepter des purifications.
Je veux dire par là que pour vivre un chemin tout modeste, nous devons passer par des efforts soutenus de détachements et de purification, que seule la grâce de l’Esprit Saint nous permettra de vivre.

Pour résumer…

La grâce, elle peut nous élever à l’infini de la joie.
Mais on la cueille au ras des pâquerettes.
Et pour être au ras des pâquerettes nous devons viser à vivre plus bas que pâquerettes, dans le désert, intérieur et extérieur.
Sinon inévitablement, nous désirerons une belle maison, un palais, de la considération et du pouvoir.
Et quand nous sommes dans le désert, nous nous rendons compte que seule la grâce nous y a menés.

Nous aurons rencontré Dieu lorsqu’avec un cœur purifié et limpide et lumineux nous nous contenterons, avec une vraie joie, de notre petite cahute au fond de la sombre forêt.

Immaculée Conception 2024

 

Où es-tu ?
C’est la première parole de Dieu à l’homme pécheur… Où es-tu ?
C’est cette espèce de phrase qui provoque des séismes pour une vie
entière… Dans le genre : ‘ qu’est ce que la vérité ?’
‘ to ne or not to be’ Ou encore
‘ Pierre, m’aimes-tu ?’ Ou encore : ‘suis moi’ Si on a laissé l’une de ces questions toucher notre coeur, on ne s’en sort
plus, de toute notre vie. Toute notre vie, comme Jacob pendant son combat de nuit avec l’ange du
seigneur, nous serons blessé et nous resterons fasciné par le mystère. ‘Où es-tu ?’… Vous vous rendez compte, chers frères et sœurs… Adam vient de fauter. Ève à ses côtés. Il a tout perdu. Et par la sensation de vide de son être, il sait que sa faute est
incommensurable. Il est celui et il sera celui qui va tirer le genre humain dans le vide. Celui qui pourra pleurer à chaque souffrance d’un homme ou d’une femme. Parce que ce sera de sa faute, à lui. L’horreur… ce que porte Adam. Ce remord d’avoir abîmé la nature belle pour une bêtise d’un instant. Ce d’avoir abîmé la nature de tous les hommes jusqu’à la fin des temps.
’Où es-tu ?’
’Je suis nu…’ Ce n’est pas le fait qu’il soit nu qui gêne Dieu (Dieu en a vu d’autres. Il a vu toutes nos nudités jusqu’à la fin du monde…) mais c’est que Adam ait peur, qu’il ait honte, qu’il se rende ridicule à se cacher derrière un arbre, c’est
cela qui peine Dieu. Tristesse infinie… Dieu a créé l’homme à son image, et l’homme et la femme se cachent
derrière les arbres…!

Ils ont brisé leur prédestination à la communion et à la beéatitude. C’est à
pleurer jusqu’à la fin du monde.
’Où es-tu ?’ Réponse : ‘dans la peur.’ La peur de tout. Parce qu’il y a quelque chose de déréglé. Quand quelque chose en nous est déréglé, c’est la peur et l’agressivité qui s’installent. Et Adam s’est dit : ‘j’en ai pour un bout de temps avant que quelqu’un revienne récupérer ce gâchis…’
’Où es-tu ?’ L’homme, la femme, ne peut répondre que dans un élan d’amour. Sinon la réponse est impossible, introuvable. Nous pouvons savoir où nous nous trouvons que sous un regard d’amour. Il n’y a aucune autre issue. Je sais où je me trouve que quand je me sais regardé avec amour. Et Adam ne sait plus qu’il est aimé parce qu’il s’est regardé lui-même. Sans amour. Donc il ne se reconnaît plus. Ève l’a regardé, mais pas avec amour.
‘Tiens, prends de ce fruit, ça te fera du bien …’ Et Ève s’est regardée, mais en doutant de l’amour de Dieu sur elle… Et ni l’un ni l’autre ne savent plus où ils sont. Comme on dit avec justesse : ils sont ‘perdus’. Ils se sont perdus. Alors on peut essayre de voir où est-ce qu’ils se sont perdus, à quel moment
ils ont perdu le chemin… Et nous découvrons que ce n’est pas quand ils ont mangé le fruit. Ca c’est la finale, bien amère, soit…. Ce n’est pas quand Eve s’est rendu compte que le fruit était désirable. Ce n’est pas quand elle a mis en doute, sur les paroles du serpent, la bonté
de Dieu et sa toute puissance. En fait, Eve a perdu le chemin quand elle a tendu l’oreille aux premiers mots
du serpent. Elle n’aurait même pas dû répondre pour ne pas entrer en tentation. Elle aurait dû passer son chemin. C’est foutu à partir du moment où elle a prêté l’oreille à la vipère. Conséquences pratiques pour nous :
Simplement écouter un propos manipulé, ou plutôt qui nous manipule, même
si nous nous croyons très malin pour déjouer la manipulation, c’est déjà ne
plus écouter Dieu.

C’est déjà se détourner de Dieu. C’est déjà fausser notre amour et entrer en tentation. Et se faire avoir. Rien que par le fait d’écouter un propos détourné ou inutile. Eve n’aurait même pas dû répliquer au Diable dès sa première question, parce qu’elle a accepté, à ce moment-là, de mettre une distance, si minime
soit-elle, entre Dieu et elle. Elle a regardé vers la terre et détourner son regard du Ciel. Dès cet instant tout était perdu. Cela veut dire que notre écoute a ses limites. On ne doit pas tout écouter. Il faut laisser tomber tout ce qui n’est pas Dieu et tout ce qui ne provient
pas de Dieu. Si cela provient du Diable, expert en mensonge, il ne faut pas l’écouter. En rien. Si cela provient du monde, il faut savoir que le Diable est le prince de ce
monde. Il utilise le monde pour faire passer ses informations et nous
fatiguer de Dieu. Jésus nous dit :  » veillez et priez « .  » sans moi vous ne pouvez faire que du
rien « . Et depuis ce premier péché de Eve et d’Adam, la chair est devenue
ingérable. La chair, c’est-à-dire nos passions, nos réactions, notre jugement. Nous sommes des vases cassés, ou tout du moins fêlés.. Nous avons oublié la tendresse de notre Dieu, et tout nous porte à cet oubli,
le favorise… Nous oublions que nous ne pouvons nous connaître que par un autre, qui nous aime. C’est par la présence à Dieu que nous devenons présent à nous-même.
’Où es-tu ?’ La seule réponse valable c’est : ‘ je suis en ta présence.’ Or, Adam répond à l’inverse.
’ tu me gênes. Ton regard me gêne. Je veux rester loin de toi, maintenant.’ Et pourquoi la nudité d’Adam lui fait-elle si peur ?
Tout simplement parce que le sexe est conçu pour être le lieu de la vérité, en notre corps, de la plus intime vérité et fécondité. À partir du moment où la chair n’est pas vécue en présence de Dieu, n’est
pas reçue comme un don sacré de Dieu, elle devient un mouvement égoïste
de plaisir ou de domination; et parfois de soumission, ce qui revient au même. Elle devient mensongère. Pour soi. Et elle devient motif de division et d’incompréhension.

Et donc de camouflage. Elle, qui pour Adam et Ève, aurait dû être le couronnement de leur union à
l’image de Dieu, elle devient cause de conflits et de désaccords, de
mensonges et de peur quand elle n’est pas investie de la grâce de Dieu et de
l’amour gratuit de l’autre. (réciproque)
Alors, frères et sœurs, reposons nous. Ouvrons la porte de lumière. Par cette messe d’abord, et par l’Évangile. Par la Parole de Dieu. « Un ange fut envoyé par Dieu à une jeune fille Vierge. »
Vous voyez comme ça commence bien… Comme ça recommence bien… Dieu envoie. Et une jeune fille reçoit. Beaucoup mieux… une jeune fille vierge. Vierge d’esprit et de corps. Immaculée. Il n’y a qu’une disposition qui donne une virginité d’esprit et de corps. C’est d’être dans la grâce de Dieu, autrement dit en disposition de prière
continuelle. La Vierge Marie était en oubli d’elle-même pour être en présence de Dieu. Et cela devait lui donner une présence de beauté impressionnante dans son petit bled perdu d’Israël. Car elle portait la présence de Dieu. Il n’y aura jamais de plus présent au monde et aux autres que la Vierge
Marie. Excepté Jésus, bien sûr.. L’ange fut certainement impressionné lorsqu’il eut à dire :  » comblée de grâce »… Parce que ‘comblée de grâce’, ça n’appartient qu’aux anges. Il ne l’avait jamais vu pour une fille. Si Marie a tressailli aux premiers mots de l’ange c’est parce qu’elle a tout de suite pressenti la grandeur de cette rencontre annonciatrice. Elle a compris que le monde changeait. Avec elle. À ce moment-là. À chacune de nos grâces, c’est ainsi que ça se passe. Dieu vient à nous. Mais pour Marie, elle a compris que pour la première fois ce n’était plus l’homme qui devait recevoir des miettes de la lumière divine, mais c’était  Dieu qui se donnait à elle, sans retenue.

Beaucoup mieux encore. Dieu se donnait dans sa chair. Le Verbe se fait chair. « L’Esprit-Saint viendra sur toi… »
Mais Marie le connait bien l’Esprit Saint !
Seulement, ce qu’elle ne se doutait pas, c’est que Dieu voulait devenir par
elle, à l’image de l’homme. Par son corps à elle, Marie. Par son esprit et par son corps. Vierges. Vierge du diable bien sûr. Vierge du monde. Toute préservée des pollutions du monde. Et chose unique, vierge du péché originel. Vierge dans sa nature. Et ça, il n’y avait que l’ange pur qui pouvait l’apprendre à Marie. Parce qu’aucun homme, pas même les parents de Marie, pas même Joseph, le
bon Joseph, le chaste Joseph, ne pouvaient savoir ce que ça voulait dire. « Comblée de grâce ! »
Toute pure. Et Marie n’avait jamais pensé à ça. Parce qu’elle ne pensait pas à elle, tout simplement. Marie ne s’est pas regardée dans un miroir. Tout ce qu’elle savait, la jeune Marie, c’est qu’elle était aimée. Mais elle ne savait pas jusqu’à quel point. Elle ne le saura vraiment que lorsque Jésus, encore bébé, posera ses yeux dans les siens. Où es-tu Marie ?
Dieu ne pose même pas cette question, parce qu’il sait que Marie est dans
son Cœur. Et que c’est même la seule qui n’a pas quitté son Cœur depuis sa
prédestination, avant la fondation du monde, à être la Mère du Sauveur et la
gloire toute pure de l’Église.
‘Seigneur, où es-tu ?. Pour que je sache où je suis.
‘Marie, où es-tu ?’ pour que je sache où est mon Sauveur.

DEUXIEME DIMANCHE DE L’AVENT

DEUXIEME DIMANCHE DE L’AVENT
Frères et sœurs,
Quel est le message, ce dimanche ?
On a un paysage.
Des montagnes qui ne sont plus des montagnes, des chemins qui deviennent faciles, au milieu d’une histoire qui est celle de Jean-Baptiste, fils de Zacharie. Et puis dans la première lecture, le Prophète Baruch nous donne un goût de paix et de lumière; en tout cas, il promet à Jérusalem un temps de gloire, tranquille. Saint Paul… est lui aussi très apaisant vis-à-vis de ses Philippiens.
Mais si vous prenez quelqu’un dans la rue actuellement, quelqu’un qui est sur la place de Salernes, et que vous lui lisiez les phrases de Baruch ou d’Isaïe…
Je pense qu’il va vous regarder avec étonnement… Et peut-être même inquiétude.
Qu’est-ce que ça veut dire ?
Est-ce que ce langage est adapté pour notre temps?
Nous, nous sommes habitués.
Disons que chaque année nous réentendons ces lectures.
Il y a comme un air de musique, habituel.
Ça ne nous choque pas.
C’est comme la musique d’un petit ruisseau qui coule, au fond du jardin .
On ne va pas souvent près de ce petit ruisseau, mais on le tolère bien. Il est un peu rassurant.
En tout cas, pour notre monde de ce dimanche 8 décembre 2024, si on est vraiment objectif, c’est obsolète. On préfère le Père Noël.
Et pour tout dire, en l’an 590 avant Jésus-Christ, c’était tout aussi inadapté comme langage.
Et du temps de Jésus-Christ, c’était tout aussi inadapté comme langage.
Et un siècle après Jésus-Christ, c’était tout aussi inadapté.
Aujourd’hui c’est pas mieux…
Et pourtant, c’est bizarre, ce message touche avec douceur les fibres de notre âme.
 » la terre sera aplanie… »
 » les forêts et les arbres sentent bons… »
 » les passages tortueux deviendront droits… »
C’est gentil.
Mais ça fait rire les hommes sérieux.

Quant à ceux qui ne sont pas sérieux, ils se moquent et passent leur chemin.
Mais vous savez, le goût de Noël, ce n’est pas mieux.
Pour que Noël prenne de la saveur, nos frères qui n’ont pas la foi, (et parfois ceux qui ont la foi…) tartine cette fête toute en douceur, de haut-parleurs, de décorations toujours plus lumineuses et flashing, d’offres commerciales pour attirer le client…
Comment comprendre le prophète Baruch, comment faire passer ce message qui n’intéresse personne dans la rue ?
En fin de compte, comment ‘enlever la robe de tristesse’ de notre monde et transformer ses agitations en tranquilles arbres odoriférants ?
Je dois dire que depuis le temps que je cherche, je reviens toujours à la même solution finale qui se conjugue en deux temps.
Le temps de la prière et le temps du silence.
La prière donne la solution et la clé des mystères.
Et quand nous relisons les textes d’aujourd’hui, nous pressentons la profondeur qui éclaire la Parole inspirée.
Nous n’aurons jamais le sens des paroles de Baruch ou de Paul ou d’Isaïe ou de Jésus bien sûr, sans plonger dans l’inconnu de la prière. D’une prière persévérante.
Alors, dessous le langage mystérieux et coloré d’images de la Bible se dessine comme un message avec un nouveau relief.
Une autre grille de lecture.
Le images de montagnes qui deviennent des vallées, de désert traversé de torrents, d’arbres qui sentent bons de partout, invitent à une autre vie que l’on devine plus vraie et plus harmonieuse.
Mais c’est la prière qui nous introduit dans cette symphonie très réelle pour laquelle le monde reste sourd.
Et puis il y a le temps du silence.
Le silence qui est témoignage puissant.
Il est vrai que la parole permet de transmettre des messages, comme je le fais en ce moment.
Mais le silence est plus puissant encore pour communiquer Dieu.
Le silence qui monte d’un coeur silencieux.
Comme le disait Sainte Mère Térésa : « Dieu est ami du silence. (…) Dans la nature, les arbres, les fleurs, l’herbe, poussent dans un profond silence. De

même les étoiles la lune, le soleil, se déplacent en silence (…) Le silence nous donne une vision neuve des choses et nous avons besoin de ce silence pour arriver jusqu’aux âmes. »
Elle ajoutait : « Jésus nous attend toujours en silence. Il nous écoute en silence et c’est dans le silence qu’il nous parle au coeur (…) Toute parole qui ne vient pas du plus profond de notre coeur est vaine.»
[ une main de tendresse – ed Paulines 1980 – p 133]
Je dois dire que les âmes qui parlent par leur silence et qui brûlent d’amour sont celles qui m’ont toujours impressionné et irrésistiblement captivé.
Ce sont celles qui me parlent le plus !
Parce qu’elles portent l’intensité de Dieu.
Ces âmes comblent les ravins, elles abaissent les collines, et rendent droits les sentiers tordus. Le plus souvent sans en avoir conscience .
Et elles illuminent la nuit de notre monde.
Bien sûr, ce fut le cas de la Vierge Marie.
Mais on trouve dans les villages de la France profonde, des enfants, des jeunes, mais aussi des pauvres, des inconnus, et même des méprisés, qui sauvent le monde.
Ces âmes m’éblouissent de leur compréhension et de la grâce de pureté qu’elles vivent, la seule qui transforme le monde en profondeur.
Comme le dit saint Paul : « par la tendresse du Christ Jésus », qui vient à Noël.