Priorités…
Il y a 15 jours j’ai essayé de sortir la foi de ses buissons.
Je disais que la foi, cette petite graine de moutarde, est la perle la plus précieuse de notre intelligence, un éclair d’intuition qui illumine de sa certitude notre relation au monde invisible.
La foi qui réclame d’être garantie par les vérités de l’Église. Pour investir de clarté les mystères qui nous dépassent.
Bien plus… qui nous met en contact intime avec celui qui nous regarde avec amour.
La foi qui nous permet de reconnaître dans notre vie l’action toute puissante, efficace et amoureuse de Dieu et la beauté divine de Jésus qui peut transfigurer notre monde.
Cela, c’est ce que j’ai essayé de faire passer dans cette précédente homélie.
Mais il y a une phrase dans l’évangile d’aujourd’hui qui me donne le frisson :
‘ le Fils de l’homme ( autrement dit Jésus lui-même quand il se désigne dans son incarnation toute humble)…
« Le Fils de l’homme quand il reviendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
Autrement dit, ne restera-t-il que quelques saints sur notre planète, en train de veiller, de prier, le cœur ouvert dans l’attente du Christ Sauveur ?
Alors, plutôt que de s’inquiéter sur la fin du monde, qui nous surprendra, posons-nous la question de savoir comment transmettre l’héritage de notre foi, de la foi de l’Église.
Dieu veut habituellement que la grâce de la foi, se transmette par enseignement et par notre témoignage.
Si on faisait le point…
La foi, je l’ai dit apporte clarté et intelligence dans notre vie, nos relations, dans nos amours.
La foi de l’Église est intelligente.
Et si elle est intelligente, c’est qu’elle a des priorités et elle a des aspects plus secondaires.
Quand vous transmettez un héritage, est-ce que vous allez écrire 15 pages pour décrire le petit olivier au fond du jardin que vous voulez léguer à l’un de vos petits-fils ?
Est-ce que vous allez faire une thèse sur le mouvement des planètes dans votre testament ?
C’est peut-être très intéressant tout cela, mais ce n’est pas l’essentiel pour faire comprendre vos intentions et transmettre vos immeubles, vos comptes en banques de Suisse ou des Bahamas et les tableaux de maîtres bien protégés dans vos coffres anti-effraction, et les bijoux de famille très rares qui datent de Napoléon.
Pour transmettre la foi, il faut placer en priorité ce qui est le cœur de la foi;
il faut vivre dans le cœur de Dieu.
Nombre de chrétiens, je parle de vrais chrétiens, de catholiques sincères, passent une grande partie de leur temps à grappiller ce qui n’est pas essentiel pour nourrir leur foi.
Dans notre monde perturbé et le plus souvent confus dans ses vérités, il est urgent de centrer notre foi sur l’essentiel.
Quant aux vérités, normalement ça devrait être très facile.
L’Église garantit le dépôt de la foi.
Et notre Pape est là pour nous donner les grandes lumières essentielles qui apaisent notre esprit.
Approchons-nous de Jésus par ce que dit l’Église.
Et surtout pas par les filtres empoisonnés du monde et des médias ou par quelques visionnaires surgi d’internet.
Mais ce qui me semble le plus important, c’est de poser en priorité les actes prioritaires de notre foi.
Ce n’est qu’à cette condition que nous serons des témoins solides, hommes et femmes épanouis de joie et de paix dans la volonté de Dieu.
Et c’est là que, je crois, nous avons quelques faiblesses.
Combien je vois de gens qui ont abandonné la pratique de la foi, tout simplement parce qu’on leur a présenté comme obligatoires, sur le même plan d’importance que le credo, des pratiques de piété un peu naïves confortées par quelques miracles douteux…
Quand les bourrasques sont arrivés ils ont tout laissé tomber. On les avait trompés.
Alors je reprends ce qui est prioritaire pour un chrétien catholique.
D’abord, ce qui est prioritaire pour un catholique c’est de pratiquer sa foi.
Parce que notre religion est une religion de relation et d’amour.
Ce n’est pas une religion de livres d’astronomie que l’on ouvre en secret une fois tous les trois mois.
La foi ne devient lumineuse que par la charité vécue.
Alors donc… où se trouve le cœur de la charité ? :
En priorité, dans la fréquentation de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ.
Où se développe la fréquentation de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ ?
Dans la prière.
L’acte le plus excellent de la charité est la prière.
Avec des degrés de prière où la charité sera plus ou moins infusée.
La prière d’adoration est la reine de la relation d’amour avec Dieu.
Si vous ne prenez jamais des temps de silence devant le Saint Sacrement – et cela c’est possible pour chacun de nous – comment prétendez-vous avoir la foi en Jésus-Christ qui est venu se donner par amour.
Il vous attend nuits et jours.
Si vous ne répondez pas à son attente comment prétendez-vous avoir la foi en Jésus-Christ ?
Tous les autres modes de prière sont tournés vers la reine et doivent favoriser la communion silencieuse avec le Bien-aimé divin.
Autre priorité : la communion au Corps et au Sang très saints du Christ.
Qui ne peut être féconde que parce que notre cœur est passé par l’illumination de la prière.
Et vous voyez, chers frères et sœurs, tout se tient merveilleusement.
Car la communion au Corps et au Sang du Christ, sommet de notre vie chrétienne, doit être soutenue, nourrie elle même, enrobée de sa garde d’honneur, que sont tous les autres sacrements.
Sacrement de la réconciliation fréquent et régulier.
Sacrement de la confirmation.
Sacrement du mariage bien sûr si l’on vit en couple.
Je ne parle pas du baptême puisque c’est la porte d’entrée.
Prière. Sacrements.
On ne peut pas se dire catholique si on ne pratique pas la prière et les sacrements.
Ou alors, annoncez la couleur.
Présentez-vous en vérité :
« je suis catholique mais je suis un catholique mort »
Un catholique aime Jésus-Christ.
Il l’aime parce qu’il est le bonheur profond qui fait battre son cœur.
Donc… il veut le connaître.
Et donc… priorité absolue pour le connaître : lire la Parole de Dieu.
La Parole de Dieu qui pétrit notre jugement de lumière.
Qui nous introduit dans la famille des amis de Dieu.
Et qui parle à l’oreille de notre cœur des trésors cachés de la vie éternelle.
Un chrétien qui n’a pas lu le seul livre qui le branche sur son bonheur, le seul parmi les millions de livres qui existent, cela me reste incompréhensible.
Vous pouvez avancer toutes les objections possibles, si l’on est chrétien, ne pas lire la Bible qui est le message direct de Dieu, c’est vouloir faire du pain sans farine.
Relisez Saint Paul : « grâce à elle, l’homme de Dieu sera accompli, équipé pour faire toutes sortes de bien. Elle a le pouvoir de communiquer la sagesse »
Voilà la charité en acte.
Par la prière, les sacrements, la lecture de la Bible.
Ensuite, toutes les formes de piétés particulières, les formes de charismes, les recherches de signes, les pèlerinages, tout cela est loisible, mais loin derrière, non essentiel, convenant à l’un mais ne convenant pas à l’autre.
Et surtout, conseillé avec prudence.
Il reste cependant une autre obligation incontournable pour être appelé chrétien :
C’est l’exercice des vertus chrétiennes.
Je ne dis pas qu’un catholique doit être parfait, mais il doit être sur la route de la perfection pour plaire à Dieu, et donc sur la route de la conversion, des vertus de charité fraternelle, bien sûr, si elle est vraiment de la charité fraternelle, mais pas simplement une bonté naturelle plus ou moins naïve ou intéressée.
Vertus de détachement du monde présent, d’humilité, de fidélité, de justice, de joie et d’espérance, vertu de force dans le témoignage, savoir s’affirmer chrétien… Etc…
Je viens d’avoir le témoignage d’une petite fille de 8 ans, qui lève le doigt en classe pour dire devant la maîtresse et devant les autres :
« moi je ne fête pas Halloween parce que je suis chrétienne »
Le Royaume des Cieux appartient aux enfants !
Voilà du témoignage.
A vous maintenant, de discerner votre point faible, et de décider de replacer vos priorités, afin d’être en correspondance avec votre présence ici et votre nom de catholique, et votre désir d’être en accord avec le Dieu de notre foi.
Prière, sacrements, Bible, vertus …
Le Fils de l’homme, quand il viendra trouvera-t-il sur terre la joie d’un seul cœur qui aura respecté les priorités de la foi pour ouvrir son âme aux dons du Saint Esprit ?
D’ailleurs, les dons du Saint Esprit, c’est un autre sujet qui mérite une homélie.
Chaque chose en son temps…