Il n’y a de culture chrétienne que s’il y a des chrétiens qui la vivent.
Une culture, une société ‘chrétienne’ qui ne serait pas vécue par des hommes et des femmes et des familles qui cherchent le Christ et le Royaume de Dieu, serait une culture morte ou une société qui s’appuierait sur un décor sans fondements.
Et donc serait vouée à la dégénérescence et se dissoudrait rapidement.
Résoudre un problème religieux, spirituel, par des moyens politiques est une manœuvre vicieuse et c’est viciée.
Si la religion veut utiliser la politique pour vivifier un spirituel en perte de ferveur ou en déviations de doctrine, elle doit le faire avec beaucoup d’infinies précautions, parce que les moyens politiques (ou scientifiques ou sociologiques ou psychologiques) ne sont pas ses moyens propres et ne sont pas adaptés à sa fin qui est d’appeler au Royaume des Cieux; ses moyens propres sont spirituels et marqués de la Croix, du sacrifice et de l’amour.
Une religion décadente ne peut être vivifiée que par des réformes spirituelles qui viennent de l’Église et du cœur de chaque chrétien.
Dans l’autre sens…
Si la politique veut utiliser la religion pour consolider la société, la paix, le dévouement , etc… cela mène au désastre de la politique et de la religion.
Surtout quand la religion personnelle est compromise avec le monde et que la politique est dégénérée et corrompue…!
On ne peut pas mélanger les ordres.
Ce qui est spirituel est spirituel
Ce qui est politique et politique.
C’est le principe de Jésus : ‘ il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.’
Il est très louable de viser une société chrétienne ou une culture chrétienne.
Mais pas par n’importe quels moyens.
Pour fonder une société chrétienne, et pour élaborer et soutenir une culture chrétienne, il est nécessaire (et suffisant) que des chrétiens vivent leur vie chrétienne avec sincérité et engagement.
Que de nombreux chrétiens vivent leur vie chrétienne avec intelligence, tolérance, ferveur.
Emprunter d’autres chemins pour instaurer une société chrétienne mène au mensonge et au désastre.
Si on veut atteindre une fin sans pratiquer les moyens proportionnels à cette fin, il n’arrive que malheurs.
A fin spirituelle : moyens spirituels, autrement dit sanctification, pénitence, prière.
À fin politique, sociale : moyens politiques ;
Et les moyens politiques seront d’autant plus adaptés qu’ils accueilleront la lumière et les principes de l’Église. Car la politique ne se suffit pas à elle-même, elle ne ‘couvre’ pas tout l’homme et elle ne peut tirer d’elle-même sans relativisme, ses principes moraux.
il y a un ordre dans les choses.
Pour un chrétien la priorité consiste à se sanctifier.
Pour un politique, la priorité consiste à bien être éclairé et à bien gérer la prudence politique.
D’une certaine façon on ne peut pas mettre la charrue avant les bœufs.
Commençons par nous sanctifier et par sanctifier notre quartier, plutôt que de brandir des banderoles pour que les obstacles au Christianisme disparaissent.
Vouloir utiliser les valeurs du Christianisme sans entrer dans un projet de sainteté et de fidélité à l’Église et au Christ, c’est une intention qui tourne inévitablement au pharisaïsme et à l’hypocrisie.
D’autant plus que vouloir utiliser les valeurs du Christianisme sans fidélité personnelle au Christ est une œuvre vouée à l’échec rapide et catastrophique aussi bien pour la politique que pour l’Église.
