22° DIMANCHE – B – 2024

Présence de Dieu première
Question fréquente, frères et sœurs… question somme toute difficile aussi, qui revient aux partages d’évangile, par exemple…
« Est-ce que quelqu’un qui fait le bien pourrait aller en enfer ? »
« Est-ce que quelqu’un qui respecte les commandements, les préceptes du Seigneur peut aller en enfer ? »
C’est-à-dire en même temps faire le bien et être dans le mal ?
Et c’est bien le doute que Jésus met dans notre cœur.
 » c’est en vain que ce peuple m’honore des lèvres…
Il me rend un culte, mais cela ne suffit pas… »
C’est terrible ce doute que Jésus glisse dans nos actions bonnes…
Ça veut dire que je peux être à la messe et que ça ne suffit pas.
Ça veut dire que je peux soigner mon voisin et que ça ne comptera pas pour mon entrée au ciel…
Mais alors Seigneur, que veux-tu ?
Imaginons: Quelqu’un veut faire du pain. Pour toute sa famille. 15 personnes.
Il a tous les instruments. Il n’est pas manchot et il sait pétrir
Il commence donc à pétrir la pâte.
Mais voilà… au bout de quelques temps, il s’aperçoit qu’il lui manque la levure et le sel.
C’est mal parti pour satisfaire tout le monde !
Eh bien, notre vie, sans Dieu, sans la prière, c’est du même calibre … L’intention peut être bonne… L’œuvre est insipide, au moins très incomplète.
Alors quoi ?… D’un côté la présence de Dieu dans notre cœur ne suffit pas, si elle n’est pas suivie de mise en pratique.
Mais si la présence de Dieu est vraiment réelle en nous, ne va-t-elle pas stimuler des actes ?
Mais, bien sûr ! et des actes charitables en vérité.
Cela veut dire que si on ne met pas en pratique par notre conversion et l’amour du prochain, il y a tromperie quelque part sur la présence de Dieu. On se trompe ou on trompe les autres.
Pour dire plus exact, la présence de Dieu suffit, si elle est vraie, parce qu’elle est active par elle-même.
Saint Paul dit :  » l’amour du Christ nous presse, nous saisit  »
Il n’y a qu’une chose que Moïse n’ai pas dite. C’est que les préceptes ne sont pas premiers.

Par exemple, un prêtre dit la messe… Et après avoir célébrer cette messe, il va au bar et insiste trop sur la bouteille ou va se trouver d’autres compensations pas très édifiantes.
On va dire : ‘il fait le mal.’
Et bien non…! nous devons aller plus à la source de son malaise et dire de ce prêtre, alors même qu’il célèbre la messe, qu’il n’est pas en présence de Dieu. Parce que, s’il était en présence de Dieu, il ne chercherait pas de compensation après la messe. Il n’aurait pas dérapé.
La messe serait sa joie suffisante.
Vous voyez la différence… ce ne sont pas nos actes qui nous font pencher dans le mal.
C’est avant tout le manque de présence de Dieu qui commencera bien évidemment par le manque de prière.
Mais pas seulement, manque de prière mais aussi manque de charité active.
La question c’est de savoir où commence le mal ?
Et le commencement du mal ne commence pas au mal, il commence par une insuffisance dans notre cœur, de la présence de Dieu.
S’il y a absence de la présence de Dieu, même les actes bons, qui semblent bons naturellement, ne suffiront pas.
Il manquera l’amour d’amitié pour le Seigneur.
Je dirais, nos actes naturels, même bons, ne perceront pas l’entrée à la vie éternelle.
Des actes bons qui ne se déploient pas jusqu’en la vie éternelle, qui ne sont pas portés par la Présence du Christ Sauveur, sont trop courts et trompent sur leur bonté.
Ils ne sont pas charité, ni de grâce surnaturelle.
La mise en pratique n’est pas première.
C’est la mise en présence qui est première et qui va inévitablement nous faire basculer en actes.
La présence de Dieu stimule notre charité, nos actes de charité.
Plus important encore,… la présence de Dieu va rendre justes nos actes.
Elle va nous permettre de ‘chanter juste’ par nos actes.
Elle va nous ‘justifier’, sanctifier nos actes les plus banals et dans un second temps faire surgir des actes qui ne seront pas banals.
Avec la présence de Dieu, on commence à faire du pain avec quelques grammes de farine et d’eau. Et la grâce nous fournit le sel et la levure.
Prenons une maman qui élève ses enfants.
Si cette maman ne parle jamais de Dieu, de Jésus, de la Vierge Marie, à ses enfants, elle aura beau les aimer de l’amour d’une mère, et se sacrifier pour eux, il manquera à son amour la dimension du bonheur complet pour elle et sa famille. Il manquera la joie que distille la vie éternelle dans le cœur de la famille.

Et donc, elle ne fera pas le bien pour sa famille.
Et si cette maman parle de Jésus, de l’Église, de l’histoire du peuple de Dieu… mais ne prend pas un temps de prière par jour, seule avec son Dieu..
très bien, mais ses mots ne seront pas suffisants…
Ils manqueront de vie.
Et n’ouvriront pas le ciel à une communion de charité pour la petite troupe familiale.
Mais, si cette maman prie, et ouvre son cœur à Dieu pour une relation d’intimité, très fidèlement, chaque matin (1/4 h ou une demie heure par jour), va à la messe, se confesse, inévitablement, qu’elle parle à ses enfants ou qu’elle ne parle pas, elle sanctifiera sa maison.
Elle ouvrira matin après matin, prière après prière, la porte de joie et d’espérance pour sa famille.
Comment ? elle ne le saura pas. Mais l’huile ne manquera dans la jarre.
Même si tout ne baignera pas dans la facilité.
Nous ne pouvons pas juger sur quelques actes ni même sur des proclamations de bonnes intentions.
Combien de pervers sont bienfaiteurs de l’humanité et grands moralisateurs, qui aident, encouragent, qui se dévouent pour récupérer à leur idéologie ou à leur profit vicieux, le semblant de leur bonté…
Le Diable même fait son fond de commerce de ce double jeu.
Conséquence pratique :
Sans la présence de Dieu, accueillie dans la foi de l’Eglise et dans la prière inévitable, quelques soient mes bonnes intentions, et quelques soient mes actes bons, ma bonté sera trop courte.
Avec la lumière du Christ en mon cœur, fidélisée par des temps de cœur à cœur, malgré mes chutes inévitables, je cueillerais des fruits de vie éternelle qui est la seule bonté complète que je peux vivre.
Je dois commencer par accueillir la grâce divine qui me montrera quel doit être l’acte bon et qui lui donnera les dimensions de la vie de Dieu.
Sans que personne cependant en puisse mesurer les fruits.

20° DIMANCHE – B – 2024

Sagesse et pardon du Christ
L’homme et la femme sont bizarres.
L’un et l’autre ont une capacité que l’on ne trouve dans aucune autre créature : La capacité à se croire dans la vérité et à essayer de le justifier alors qu’ils vivent dans une fausseté manifeste.
Aucune autre créature, n’arrive à s’enfumer soi-même comme le font l’homme et la femme.
La sagesse, c’est pour chacun de nous, normalement, à la fois un équilibre très secret et intime, à la fois un sommet de maturité, disons une lumière intérieure, stable, acquise à partir d’innombrables expériences, joies et épreuves.
 » mangez de mon pain, dit la Sagesse, prenez le chemin de l’intelligence ». Communément, la sagesse vient par le haut, – c’est une façon de parler « par le haut » – la sagesse vient par l’exercice clair et limpide, bien ordonné, de notre faculté qu’on dit ‘la plus haute’, la faculté de l’intelligence.
Or, contrairement à toutes les autres créatures, l’homme peut se tromper, s’emmêler les pinceaux, brouiller les trésors de son intelligence.
Pire, l’homme peut se convaincre, alors même qu’il marche sur la tête, qu’il a raison..
En pleine absurdité, on peut poursuivre au nom de je ne sais quel brouillard intérieur un chemin de destruction.
C’est comme si on voulait envoyer une fusée vers le soleil…. Tous les voyants sont au rouge, le compte à rebours prévient que tout va exploser.
Et jusqu’au bout, à part quelques angoissés qui crient qu’il faut tout arrêter, on continue le processus de mise à feu.
Absurdité, direz-vous …
C’est une chose propre de l’homme : de pouvoir être absurde.
Quand je dis ‘ab-surdité’, il y a dans ce mot la racine ‘surdité’.
Il y a ab-surdité quand on est sourd, qu’on ne s’en rend pas compte, et qu’on continue d’agir.
‘Absurdité’, c’est l’obstination à se rendre complètement sourd.
L’intelligence de l’homme devient sourde quand elle laisse sa place à un autre moteur.
Un moteur qui va s’emballer.
Ce peut-être un amour incontrôlé, c’est peut-être une passion, n’importe quelle passion qui prend les commandes, ce peut-être aussi quelques dérèglements du corps, favorisés par des drogues.
Aucun animal, ni aucun ange bien sûr, ne sait se détruire comme l’homme sait le faire.

 » Quittez l’étourderie et vous vivrez, prenez le chemin de l’intelligence « …  » ne soyez pas insensés  » dit saint Paul.
Ce mot ‘insensé’ est curieux aussi.
‘ insensé’, cela veut dire perdre le sens des choses.
Perdre aussi la sensation des choses.
Cela va ensemble.
On perd l’intelligence – si un jour on l’a trouvée -, et on perd aussi l’équilibre de nos passions, de notre psychologie, de notre corps.
Quand nous utilisons mal notre intelligence tout chavire, de notre corps, de nos sentiments, de nos relations, de toutes nos réactions..
Et quand c’est chaviré, comment faire pour retrouver la cargaison qui a coulé…? C’est impossible.
On risque de se noyer tout entier.
Mais impossible n’est pas divin.
Et c’est là qu’il y a la réponse de la foi.
Certains disent que le Bon Dieu n’est pas si bon pour avoir permis tant d’absurdités…
Et c’est vrai que devant l’ampleur du chavirement, à forces humaines, il semble ne nous rester que le désespoir.
Aussi bien pour notre vie personnelle, qu’au niveau de nos sociétés.
Je ne prendrai qu’un exemple parmi 10000 autres.
Celui du poète russe Essenine.
Il encourage la Révolution bolchevique d’Octobre 17, et il se suicide en décembre 1925.
Il écrit peu avant sa mort :
‘ il m’est très pénible de voir que l’histoire vit maintenant une époque si lourde de destruction de la personnalité vivante. (…) un être vivant s’y sent à l’étroit  » Les poètes captent souvent les vrais fils des réalités profondes…
Trotski qui avait l’âme moins poétique, commentera son suicide en disant qu’Essenine était ‘un être tendre, lyrique qui s’est simplement heurté aux angles durs de l’époque et qui s’y est brisé’.
Et voilà un autre témoignage, d’une femme de la même époque.
Evguenia Ginsbourg, moins lyrique qu’Essenine, et qui a été dissidente au régime soviétique.
Voilà ce qu’elle écrit après être revenue de nombreuses années de déportation au Goulag :
 » aujourd’hui où je touche à la fin de mes jours, je sais avec certitude que dans le cœur de chacun de nous bat un mea culpa, (‘c’est ma faute’) et la seule question est de savoir à quel moment nous commençons à entendre ces deux mots qui

résonnent au plus profond de notre être.  »
Frères et sœurs, voilà la réponse à la question de ce jour. Comment rejoindre la sagesse ?
Tant qu’on cherche à retrouver l’intelligence nous courrons derrière nos délires, et nous en rajouterons.
« Comme l’écrit encore Evguenia, si nous rejetons la faute sur notre époque, sur le voisin, sur la politique, ou notre éducation, ou sur Dieu, c’est encore plus pratique, c’est bien souvent pour étouffer la voix intérieure, douce et implacable, qui nous rappelle notre responsabilité personnelle. »
En fin de compte, c’est pour éviter de se convertir. D’envisager notre conversion.
Mais alors comment faire ? Ce n’est pas difficile… trop facile même…
Tout simplement, c’est de reconnaître que nous sommes pris au piège, et reconnaître que nous avons un Sauveur.
Tout chemin de sagesse, de restauration de notre intelligence passe par ces deux conditions :
Se reconnaître perdu, soi-même, pas le voisin, pas le pays, mais nous-mêmes !
Et nous savoir sauvé.
Par notre intelligence ? : Mais ça ne marchera pas !
Alors…
 » je suis le pain descendu du Ciel »
Alors évidemment… comme je le dit au catéchisme, Jésus n’est pas descendu du Ciel par une échelle, ou par hélicoptère…
Le Ciel, c’est une image. C’est le Ciel de l’esprit.
Le Ciel, c’est la vie éternelle de Dieu, c’est l’amour de l’Esprit Saint.
Et le grand miracle de Jésus, c’est d’être devenu le point de jonction entre le Ciel de l’esprit et la nature charnelle de l’homme.
Jésus-Christ est devenu ‘ pain ‘.
Il est devenu le pain que nous pouvons manger.
Tout en restant le pain de la sagesse.
Et ce pain, qui est bien réel – quand nous communions à la messe par exemple – ce pain guérit.
C’est par ce pain que nos yeux s’ouvrent de nouveau, que nos oreilles sortent de l’absurdité, que notre intelligence retrouve l’illumination de la sagesse.
C’est curieux et c’est miraculeux, mais c’est par ce chemin que l’homme retrouve son équilibre.
En mangeant le pain, pas n’importe quel pain… le Corps du Christ ressuscité… C’est en mangeant ce pain que nous retrouvons l’équilibre de la Sagesse.
Tout autre effort qu’il soit de bonne intention ou d’intention tordue nous conduira à un chemin de perdition ou du moins à compliquer les choses.

À chaque fois que nous communions au pain qui est le Corps de Jésus-Christ, nous ouvrons le passage de la sagesse guérissante.
C’est pas compliqué.
Nous communions et nous ouvrons la porte de la vie éternelle.
On est très loin des grandes révolutions, très loin des massacres, très loin des héroïsmes ascétiques, des philosophies compliquées, très loin des sessions chamaniques, des poisons ésotériques, des restaurations bioénergétiques …! Très loin du zen ou des méditations transcendantales, qui en rajoutent aux délires…
Dans la foi, mais une foi qui devient lumineuse de sagesse, Jésus-Christ, mort et ressuscité, présence sous forme de pain communié par chacun de nous, nous ouvre les fleuves de la sagesse inaccessible, et guérit nos dérèglements, nos péchés, nos absurdités….

ASSOMPTION 2024

Le jeu de Dieu ( le plan divin )
Par où commencer pour la Vierge Marie ?
L’Église elle même semble embarrassée.
Elle prend un épisode de la Visitation pour illustrer la montée au Ciel de Marie.
La Visitation, c’est première fois où cette fille dont personne n’a entendu parler ( peut-être Joseph quand même, parce que Joseph l’avait remarquée )…
c’est la première fois que Marie donne un message qui nous parvient, à une cousine, Élisabeth.
Première fois, parce que le dialogue avec l’Ange, personne ne l’a entendu.
 » voici la servante du Seigneur, qui me soit fait selon ce qu’il désire », personne ne l’a entendu : Dans les films, on peut le représenter, mais dans la réalité c’est passé inaperçu.
Est-ce curieux que l’Église nous donne le Magnificat le jour où nous célébrons le dernier jour de Marie sur terre ?
L’Église est sagesse de Dieu. Donc, son choix est lumineux.
Son message est parfaitement ajusté pour cette fête.
Les paroles de Marie à Élisabeth, en fait, sont les paroles de chaque jour de Marie, à Nazareth, à Bethléem, à Jérusalem, sur les routes et à la maison…
Peut-être, Marie ne les a-t-elles pas prononcer aux jours de la mort de son fils.
Mais elle ne les a pas reniées, même au pied de la Croix.
En tout cas, au jour de son Assomption, le Magnificat de Marie pèse de toute sa lumière. Il est d’actualité.
Je dirais même que le Magnificat de Marie, les premières paroles de Marie quand elle est enceinte de Jésus, conviennent dans une beauté encore plus pure au moment où elle entre au Ciel.
 » mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur… »
Non seulement cela, mais :
 » il s’est penché sur son humble servante !
Désormais tous les âges me diront bienheureuse… »
Le message est le même, identiquement le même, au jour où le Verbe divin est conçu en elle, et au jour où elle rejoint son Fils ressuscité dans l’éternité du ciel.
Parce que, en fait, qu’est-ce qui fait la pureté de Marie ? Qu’est-ce qui fait que Marie est pleine de grâce ?
Qu’est-ce qui fait la virginité et le silence de l’âme de Marie ?
Nous imaginons souvent que le silence, la pureté, la virginité, j’ajouterai la chasteté, sont les conséquences d’une restriction, d’une absence de parole, de souci ou de passion charnelle… bref, d’une frustration volontaire ou contrainte.

Mais on se trompe !
Si Marie est pure, si elle est silencieuse, silencieuse en son cœur, si Marie est chaste, et si Marie est restée Vierge, ce n’est pas qu’elle a manqué de quelque chose, ou cherché à faire du zen, c’est au contraire, qu’elle a été comblée.
Dans la vie spirituelle – et les hommes charnels ou les femmes charnelles ne peuvent pas comprendre cela… –
Dans la vie spirituelle, le silence est avant tout une présence.
La virginité ou la chasteté sont avant tout le ravissement d’un amour qui nous comble. La pureté n’est pas le cristal étincelant d’un vase vide.
La pureté dans la vie spirituelle c’est de laisser passer la lumière sans résistance.
Et Marie nous donne la profondeur de ce secret.
Présence, extase, lumière…
Quand il y a trop de bruit dans une société, une famille, un couple, quand on ne gère rien du silence, de la chasteté, de la pureté… ne cherchons pas si loin.
Il manque une présence.
Il manque le nom de Jésus, Fils de Dieu venu sur terre.
Le silence de Marie qui exulte au Ciel et au moment de son Assomption, c’est la présence de Jésus en elle.
Toute mère fait silence quand elle prend son enfant dans ses bras.
Mais quand Marie a reçu l’annonce de l’ange, un nouveau silence enveloppa son cœur pour toujours.
Son enfant était Dieu et Marie fut toute à lui.
Toutes les paroles de Marie à partir de l’Annonciation sont des paroles de silence. C’est ce que nous ne comprenons pas toujours.
Le silencieux n’est pas le muet, le silencieux c’est celui qui dit des paroles de silence. C’est celui qui dit la Parole de Dieu. celui qui sait écouter et qui dit la présence de Dieu. Ainsi Marie.
Et donc, quand Marie au jour de son Assomption retrouve son fils dans la gloire de la vie éternelle, Marie entre dans le silence le plus profond qu’aucune créature n’a vécu et ne vivra.
Elle ne peut pas être plus proche de Lui.
Et la chasteté de Marie…?
Mère très chaste… Vierge et chaste.
Bien sûr, que Marie ne fut pas une névrosée, frustrée de plaisir, incomplète d’expériences…
Si Marie n’avait pas été si pure, elle aurait vécu en extase.
Parce que ce qui l’a rend chaste, c’est l’intimité avec Dieu le Père.
On appelle aussi cette intimité : le Saint-Esprit.
Marie était épouse, comme aucune épouse ne peut être en vérité.
La chasteté de Marie et la chasteté en général n’est pas une affaire de pureté, elle est une affaire de vérité.

On est chaste quand on est en vérité, respectueux de nous-même et des autres.
Son fils, à Marie était la Vérité, et l’habitait totalement.
Et c’est pour ça que Marie fut chaste et Vierge, parce qu’elle a vécu sa vérité par la présence de son fils, en elle.
Il ne lui manquait rien.
Sinon de rejoindre par son fils glorieux la vie éternelle de la Trinité.
Et c’est par l’Assomption qu’elle accomplit cela.
Marie silencieuse, Marie chaste. Et enfin, Marie toute pure…
La pureté dans la vie spirituelle, c’est de nous mettre aucun obstacle à la vie du Christ et de sa grâce.
Aucun obstacle pour nous-même, aucun obstacle pour les autres.
Marie fut très humble.
Elle s’efface toujours devant son fils.
Alors, à son Assomption, Marie ne pense plus du tout à elle.
Elle est transparente à la grâce de Dieu.
C’est bien évidemment pour cela qu’on prie la Vierge Marie; non pas pour s’arrêter à elle mais pour se faire tout à Jésus.
C’est cela la plus grande joie de Marie.
Enfin, je voudrais évoquer le premier texte que nous offre l’Eglise. Celui de l’Apocalypse.
Pourquoi nous présenter une femme qui n’est pas Marie d’ailleurs, mais bien davantage l’Eglise en croissance dans les combats de la terre et du démon?
Sainte mais dans le combat.
Eh bien, parce que l’Eglise, toute belle, attend sa plénitude de joie.
L’Assomption, c’est Marie au Ciel, et Marie représente toute l’Église au Ciel avant que l’Église vive elle-même son Assomption, au dernier jour.
L’Assomption de Marie, c’est la perfection qui est promise à l’Église.
Marie est prophète de la beauté de l’Eglise au Ciel.
En ce moment, pendant que l’Église chemine dans le désert sur terre, avec tous les obstacles et les résistances du monde,
Il y a une seule représentante de l’Église en gloire, près du Christ, c’est Marie. Marie représente toute l’Église dans sa perfection immaculée à venir, en attendant la grâce que tous ici nous devons désirer :
La rejoindre dans sa mélodie silencieuse, dans sa pureté éclatante, dans sa chasteté exultante.

SAINT ROMAIN 2024

Martyre et décision
La saint Romain, c’est aujourd’hui ! C’est la fête au village !
Et c’est cette messe, sous le soleil de Villecroze.
Et si on pose la question aux enfants et aux moins jeunes qui passent là bas….
 » savez-vous pourquoi c’est la fête pendant trois jours à Villecroze ? »
Il y en a bien un sur 20 qui va répondre « c’est la saint Romain »…
Et sur ces 5% qui répondront ‘saint Romain’, combien peuvent dire ce que ça signifie ?
Et parmi vous, chers frères et sœurs, combien se sont-ils demandés, ce matin, ce que vous alliez fêter ?
Bon… Vous êtes là avant tout, pour recevoir la grâce du Christ dans la communion – Saint Romain ou pas…
Ceci dit, nous pouvons vivre sur deux vitesses.
Il y a ceux qui se promènent parce qu’ils se sont réveillés tôt, et qu’il y a une journée à tirer.
Il y a ceux qui dorment encore…
Et il y a ceux qui vont continuer à dormir jusqu’à ce soir, et demain, et peut être toute leur vie… en rêves ou en cauchemars.
Mais frères et sœurs, est-ce que nous nous sommes levés ce matin pour être à côté de la réalité ?
Et si nous fêtons Saint Romain, nous voulons savoir qui est Saint Romain.
Parce que si on fête quelqu’un, c’est qu’il nous apporte quelque leçon !
Alors quelle est la leçon ?…
En fait, la fête de saint Romain nous l’avons commencée il y a 4 jours.
Pas quand on a installé les barrières sur les parkings de Villecroze, mais quand on a fait mémoire de saint Sixte II à la messe.
Le 7 août.
Un 6 août, de l’an 258, Sixte II, 24° pape de l’Eglise catholique – ce n’est pas rien successeur de Saint Pierre – avait décidé de célébrer une messe, en toute discrétion pour vivre l’amour du Christ, et faire un petit enseignement, pour rendre gloire, par l’Église, au Sauveur du monde ;
dans les souterrains que les chrétiens avaient aménagés en cimetière, à la périphérie de Rome.
Seulement voilà, le César du moment, Valérien, avait décidé d’interdire toutes réunions chrétiennes.
Les chrétiens étaient trop dangereux, un peu mystérieux et ils évoquaient des vérités, un seul Dieu transcendant, Seigneur de tout.

Et ça risquait de remettre en question l’autorité du pouvoir politique.
Donc, poussée de colère de l’empereur et décision de leur montrer, à ces chrétiens lâches et faibles, qui se cachent comme des peureux, que le pouvoir politique est suprême en sa puissance.
On envoie une escouade de gens armés comme pour Jésus un certain jeudi soir, on emprisonne brièvement le pape et les misérables fidèles attrapés comme des lapins, dans les catacombes. Et notamment des diacres.
Et pour faire exemple, on les exécute rapidement.
Toujours ça de moins…
Évidemment, frères et sœurs, on est loin de ceux qui sont actuellement en train de prendre leur petit café sous les platanes de Villecroze ou de Salernes.
Tout ça, c’est de l’Histoire ancienne.
Un pape tué, martyr. Sang du Christ qui coule encore et encore.
Mais Saint Romain, là dedans, quel rapport ?
Eh bien non, Romain n’est pas parmi les compagnons de Sixte.
Alors ?…
Alors… Je vais vous parler de Laurent !
Sixte II, avant de célébrer sa messe a demandé à son diacre s’il voulait prendre le risque d’être arrêté, parce qu’il savait que cette messe était à haut risque.
L’un de ses diacres, il en avait 7, s’appelle Laurent.
Laurent est un fidèle, un homme amoureux du Christ, donné à l’amour du prochain, tout particulièrement aux pauvres.
Un homme de charité, une mère Teresa de l’époque, plein d’esprit.
On est loin des demies mesures dans cette communauté qui entourait l’humble pape de 258.
Si on a la foi en Jésus, si on suit le Christ, c’est pour lui donner sa vie.
Et quand Dieu rencontre des hommes et des femmes de vérité qui réagissent, qui permettent à la lumière de purifier en profondeur les fibres de leur être, alors il ouvre les fleuves de l’Esprit Saint… alors l’Église resplendit de grâces et de fruits.
Mais où j’en suis ?
N’est-ce pas de Romain que je devais parler ?
Qui est ce Romain qui sera Saint Romain, un jour ?
Hé bien, il y a Sixte, qui vit sa charité par son martyr.
Et puis Laurent qui attend 2 jours de plus, parce qu’en fait on croit qu’il détient l’argent de la communauté.
Avec insolence et fierté, il dira: « les richesses, vous voulez que je vous les livre. Eh bien les voici ! »
Et il fait avancer les clochards et les miséreux de Rome…
(il vient de voir mourir son supérieur…. Il a du cran d’avoir un tel humour) C’est de l’homme, cela !
Et évidemment, il est condamné à mort pour le lendemain.

Vous vous rendez compte, frères et sœurs, la communauté de Rome décapitée… Le cœur de l’Église transpercé. Quelle tempête chez les chrétiens.
Et Laurent qui sera tellement porté par l’Esprit-Saint qu’on le fera griller. Grillé à petit feu.
Et dans sa prison, qui ne devait pas être dorée… Il est perdu en Dieu.
Il chante les psaumes, il prie avec ses frères, il vit ses dernières heures en profonde paix, en profond amour.
Et là, de l’autre côté des barreaux, il y a un petit soldat. Au cœur droit.
Qui a envie de pleurer en assistant à cette préparation au martyr.
Ce soldat, il a une conscience.
Et il attend de la vie quelque chose d’intense.
Son boulot de soldat ne lui suffit pas.
Et il découvre des âmes de lumière.
Alors évidemment, il ne s’attendait pas à découvrir son destin, en cette nuit du 9 août 258.
Il découvre qu’il est appelé, par quelqu’un.
Il découvre qu’il est aimé, mais pas pour sa coupe de cheveux ou ses muscles encore vigoureux…
Qu’il est aimé dans le désir mystérieux de son âme.
Quelque chose, quelqu’un, d’une force d’amour invincible, l’invite à être lui même, à rompre ses amarres.
En cette nuit, témoin de la présence du Christ, cet homme comprend que jusque-là, il a dormi.
Il a dormi sa vie.
Un rêve s’achève et s’ouvre sur un plein de vie et de vérité.
‘mon Dieu… Comme on est loin de ceux qui dorment encore aujourd’hui ou ceux qui se promènent dans ce parc sans un feu à leur cœur.
Qui se croisent et qui disent :
‘ il fait chaud… ‘
Mais frères, Laurent a brûlé sur un grill chauffé à blanc,!
Et un obscur soldat a été pris d’une certitude, définitive, il a senti monter en lui une vague d’amour qui a fait irruption dans la nuit. Et il a répondu.
Il a compris qu’il touchait à l’essence de la réalité.
Il l’attendait mais pas comme cela.
Parce que, là, dans son couloir sombre, uniquement éclairé de torches qui sentaient la graisse grillée, il comprend, ce gardien de prison, qui en a vu d’autres condamnés à mort…
Il comprend que sa vie se joue.
Qu’il sort de son rêve.
Qu’il n’a pas spécialement beaucoup de temps pour apprendre à prier, pour connaître les nuances des paroles de Jésus, pour apprendre à aimer l’histoire

sainte et le peuple juif.
Il comprend qu’une vie, ça se joue sur un appel.
Il aurait pu attendre deux heures de plus et laisser passer la grâce…
Mais il s’approche de Laurent et lui dit :
« que faut il faire pour avoir la vie éternelle que je goûte déjà ? »
_  » tu as conscience de ce que tu me demandes, soldat ?
Tu vois ce que donne l’amitié infinie de Jésus, ressuscité. Vivant ? »
_  » oui, ma vie ne sera jamais plus comme avant, je suis presque en extase devant celui que vous priez, vous les chrétiens  »
Laurent lui demanda :
_  » quel est ton nom ? Ici même, je peux te baptiser.
Romain… Je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit !  »
Romain sera martyrisé le lendemain, à coups de bâton avec ses frères de Foi. Frères et sœurs, pourquoi sommes nous là ? Vous le savez maintenant ?
Sixte, Laurent, Romain, et vos compagnons, faites nous sortir de nos rêves !
Si la grâce de Dieu ne change pas quelque chose dans notre vie, si elle ne suscite pas au moins une demande de pardon d’être si nul, sommes nous sur la rive de Jésus mort pour nous, ou sur la rive de sable chaud à 3 années lumière du cœur de l’Église ?
 » Sixte, m’aimes-tu ? — Oui Seigneur, tu sais que je t’aime »
« Laurent, m’aimes-tu ? — Seigneur, impossible que tu en doutes. »
« Romain, m’aimes-tu ? — Seigneur, plutôt mourir que de ne pas reconnaître devant tout le monde l’immense grâce de paix qui a envahi mon cœur cette nuit, devant Laurent et les autres… »
« Thierry, (il parle au Père Thierry…) m’aimes-tu ? — Seigneur, c’est pas encore gagné…  »
 » Y a t il dans tes paroisses quelqu’un qui m’aime ?
Seigneur, je vois bien une personne qui brûle d’amour pour toi, mais elle n’est pas encore martyre… c’est pas encore gagné…..  »
La deuxième vitesse de vie d’un chrétien, c’est de se réveiller !
Romain savait que s’il adhérait à la foi, la folie de ses collègues le mènerait rapidement à la mort.
Mais il a préféré être réveillé et en paix avec son âme.
Ça c’est de l’homme !
Alors frères et sœurs, vous choisissez quoi :
Avancer dans les rêves du monde, être mort parmi les morts,
ou debout et en vérité ?

18° DIMANCHE – B – 2024

« Vous me cherchez parce que vous avez mangé du pain »…
Je crois que ce reproche de Jésus aux foules qui courent après lui, c’est la phrase la plus triste du Christ venu sauver l’humanité.
L’échec de sa venue. Sa souffrance intime sur la Croix .
Fedor Dostoïevski reprend cet épisode dans son roman grandiose, ‘ Les frères Karamazov’. C’est ce fameux chapitre intitulé La Légende du Grand Inquisiteur.
Ce grand inquisiteur qui fait la leçon au Christ.
« En continuant le miracle des pains, tu aurais calmé l’éternelle inquiétude de l’Humanité ! » Tu n’ignorais pas, tu ne pouvais pas ignorer ce secret fondamental de la nature humaine, et pourtant tu as repoussé l’unique drapeau infaillible qu’on t’offrait et qui aurait courbé sans conteste tous les hommes devant toi, le drapeau du pain terrestre.
Tu l’as repoussé au nom du pain céleste et de la liberté !
(…) le pain te garantissait le succès; ( c’est le Grand inquisiteur qui continue de parler…) car l’homme s’incline devant qui lui donne du pain, c’est une chose incontestée. (…)
Tu as accru la liberté humaine au lieu de la confisquer » [p 276 la Pléiade]
Ça c’est puissant ! c’est du Dostoïevski !
Mais en fait, le pain est premier, mais les hommes adorent … le pain et le spectacle; le pain et les miracles; le pain et la santé; le pain et les divertissements; l’extraordinaire, l’ivresse… ça les fait sortir de leurs angoisses.
Tout ça fascine les hommes et les femmes.
Et avec cela, des grâces sensibles – vraies ou fausses, ça n’a pas d’importance – Des grâces sensibles et du pain font courir les foules, ventre à terre.
Nous sommes horriblement, viscéralement, des malades de la réponse de Dieu. Malades ou immatures… Je pense que ‘immatures’ est plus juste.
Or, le chemin de la foi est tout autre… quand il est en vérité.
 » vous me cherchez parce que vous avez mangé du pain »…
Vraiment, c’est la plus triste phrase de Jésus devant ses pauvres gens.
Vous me cherchez parce que je vous ai été utile, parce que vous avez eu un retour qui vous a satisfait.
Mais ce n’est pas de l’amour.
C’est un simulacre. De foi… ou d’amour… je ne sais pas … mais pour eux-mêmes. Les foules suivent Jésus par intéret.
Elles courent là où il y a des signes.
Ça les rassure.
Quitte à les fabriquer en illusion ou en rêve

Mais ce n’est pas ce que veut Jésus… Ce n’est pas la lumière de Dieu.
Ce désir de signes, de sentiments en retour, a plein de variantes.
 » je saurais que tu m’aimes si tu me fais des cadeaux. »
C’est tellement enfantin cette réaction… Et on la cultive pour les enfants de notre temps, jusqu’à ne plus savoir où entreposer les cadeaux….
 » Je saurais que tu m’aimes si tu me donnes du plaisir, 4 fois par jour ». Mais c’est faux ! « Je saurais que tu m’aimes si je peux compter sur toi »
Je saurais que tu m’aimes si je…  »
Voilà le faux amour…
Car dans le vrai amour il n’y a pas de « si »
Dans le vrai amour, le ‘je’ n’est pas demandeur, encore moins profiteur ou manipulateur. Quelle que soit la qualité du profit.
« Je t’aime parce que je crois en toi. Voilà la vérité. Tel que tu es. »
Et cela n’est possible au niveau de l’homme et de la femme que si cette déclaration est faite dans la lumière de Dieu. Dans la foi. Sinon, c’est pas possible.
Et entre Dieu et l’homme la relation de l’amour est donnée dans la foi pure. ‘Je t’aime’. Quand je dis cela à Dieu, ça revient à dire : ‘ je crois en toi’ Mais croire c’est ne rien recevoir en retour.
C’est le chemin d’un chrétien.
Je n’attends pas de retour… Je crois, Seigneur Jésus, parce que tu t’es donné. Mais cela aussi… je le crois.
Je crois que tu m’aimes.
Mais je le crois, et je ne veux rien de plus.
Le vrai amour se donne dans un acte de foi.
Et le miracle, il vient… après… !
L’amour de Dieu, du Christ, il se manifeste ‘ après ‘ qu’on l’ait aimé.
‘ Seigneur à qui irions-nous… tu as les paroles de la vie éternelle ‘
‘ Seigneur toi tu le sais, tu sais que je t’aime ‘
‘ Marie, ne me touche pas. Je ne suis pas remonté vers mon Père et votre Père ’ Toutes ses phrases de l’Evangile, sont des phrases qui invitent à la foi pure.
Je t’aime parce que je sais que tu m’aimes.
Mais je le saurais encore plus quand je t’aurai aimé. Mon Seigneur et mon Dieu !
Il y a toutes les variantes psychologiques d’une attente de retour, selon la psychologie de chacun.
Mais la foi n’attend pas le retour.
Il est vrai que Dieu donne parfois, souvent… des grâces de conversion qui commencent par le sentiment d’être aimé, d’être inondé d’amour, d’être enveloppé de la tendresse du Père. Pas toujours….

Mais Jésus dit au début de sa vie de mission : « Bienheureux les pauvres de cœur…
Bienheureux ceux qui ont soif de la justice,
Bienheureux quand on dira toute sorte de mal contre vous, à cause de mon nom.
En fait, bienheureux ceux qui seront mal aimés…
C’est à dire en fait, Bienheureux ceux qui croient à l’amour quand ils n’ont aucun retour de cet amour.
Il n’est qu’à voir les foules de bons chrétiens qui aiment en attendant le profit…
En attendant quoi ? une protection…
Une protection de quoi ? des épreuves ? mais Jésus promet des épreuves spéciales pour ceux qui le suivent …!
En attendant des grâces – de lumière, de force, d’intelligence …- Mais Jésus nous dit : « heureux ceux qui ressemblent aux enfants, aux innocents, aux brebis qui se font manger par les loups, ceux qui portent leur Croix…. »
Et à la moindre égratignure, on les entend les foules chrétiennes s’offusquer.
« Nous sommes méprisées ! »
De l’Eglise on attend qu’elle nous donne. Ca ça marche ! de la charité, des enseignements. Bref, qu’on puisse compter sur l’Eglise…
Mais s’il s’agit de donner pour l’Eglise, de lui donner notre foi, où sont-ils passés les chrétiens ? on ne les retrouve plus, même sous les tables. Trop bien cachés !
Comme les grenouilles qui au moindre appel sur le bord de l’étang, se retrouvent toutes au fond de l’eau. Grand silence.
Quel beau témoignage. Quel bel amour !
Et quand ils se savent seuls et en secret, tout juste s’ils respectent les vases sacrés et la Présence de Dieu en son Temple … !
Quel amour ! quelle foi fondée en vérité !…
Excusez-moi, ce doit être Jérémie ou Isaïe qui m’inspirent… !
Y a-t-il eu progrès depuis les gémissements du peuple hébreux dans le désert…
« Si Dieu ne nous donne pas selon nos désirs, alors nous nous révoltons. On casse tout.
On traite Dieu et l’Eglise comme le patron de l’entreprise du coin.
On n’est pas content. On fait du chantage. On grince des dents comme des syndiqués.
Il est vrai que notre monde est blessé, profondément.
Tous les jours des misères se rajoutent aux misères : affectives, psychologiques, maladies en tous genres, brisures des familles, on abîme les enfants, on manipule, on ment, on triche.
Hé bien, Jésus nous donne la solution pour sortir de cette accumulation néfaste: « Jésus répond aux foules :
« L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. »
Il ne dit pas, ‘venez poser la tête contre mon épaule, je vous protègerais ’ Ildit:‘ Croyez ! ’

Si vous avez un manque affectif qui provient de vos parents insuffisants, par exemple – ça peut arriver… : ‘ Croyez ! ‘
Si vous ne sortez pas de vos blessures psychologiques, de vos traumatismes, de vos angoisses, de vos nuits agitées… ‘ Croyez ! ‘ Croyez en Jésus !
Mais croire ce n’est pas attendre des signes, c’est justement ne pas vouloir s’appuyer sur les signes.
C’est croire que, au-delà de tout signe, vous êtes aimé(e).
Et si on ne peut s’empêcher de s’accrocher à des signes que Dieu nous a donnés, même lumineux, plein de réconfort, pour nous consoler, on réduit la présence de Dieu à notre dimension humaine.
Il y a vraiment un quiproquo sur le verbe ‘croire’.
Jésus dit : ‘croyez en moi’ C’est quand même très simple. C’est clair ce qu’il dit . Et les foules lui demandent : ‘ quel signe vas-tu accomplir ? ’
Mais justement, croire c’est aller au-delà du signe !!
Et les foules reviennent par une sorte de blocage sur le signe !
Et Jésus se bat avec elles. Il les fuit. Ou il essaye d’insister : ‘mais le signe, c’est moi ! le pain, c’est moi ! vous n’aurez pas d’autre signe que le signe de la croix ! »
Et les foules reprennent (!) : ‘très bien… mais quel signe vas-tu nous donner ?
Elles ne comprennent toujours pas ….. !!!
Jésus nous dit que le seul signe c’est lui-même.
Nous avons l’Eglise, (elle est le Christ visible, actuel, ressuscité; pure et belle, épouse ! ) Nous avons la Parole de Dieu et la Parole des apôtres,
Nous avons les sacrements,
et les foules chrétiennes, ou pas chrétiennes, continuent de courir après les signes qui sont contraires à la démarche de foi.
« Hommes de peu de foi…»
« Et quel signe vas-tu accomplir ? »
… « Et quel signe vas-tu accomplir ? »
… «Et quel signe vas-tu accomplir ? »
Les foules sont obnubilées, obsédées, bloquées. Elles radotent …
« celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif… de signe » « Demeurez en moi et je demeurerai en vous »
et tout deviendra signe de Moi.
Et vous vivrez votre religion en vérité…