TEMOIGNAGE DE VIE DE DENIS – JOUR DE LA PENTECÔTE

En fin de messe de la solennité de la Pentecôte, Denis  Tummino nous a partagé son parcours de vie et son retour à Dieu et à l’Eglise après de nombreuses années d’éloignement .

—————————————

En cette journée de Pentecôte, c’est avec une grande humilité que je me présente devant Dieu et devant vous, avec l’espoir de recevoir l’Esprit Saint ainsi que le pardon pour m’être détourné pendant un temps de l’Amour de Dieu.
J’ai été baptisé quelques mois après ma naissance, il y a environ 70 ans.
Je suis allé au catéchisme, fais mes communions privée, solennelle et confirmation. Je me suis mariée à l’église, notre fille est baptisée, notre petite fille, également.
J’ai suivi le chemin de l’église jusqu’à ce que je me détourne de la religion en ne pratiquant plus durant de nombreuses années. Il m’arrivait au cours de voyages, d’entrer dans des lieux de cultes ou je faisais une prière mais sans plus.
Je n’ai pas connu mon père, il est difficile pour moi de dire papa car ce dernier est décédé alors que je n’avais que deux ans.
En 1995, J’ai été victime d’un accident et suis resté dans le coma durant deux semaines. Au cours de ce coma, j’ai connu ce que les scientifiques nomment une expérience de mort imminente. Durant ce voyage intemporel, j’ai rencontré mon père qui m’a clairement dit que mon heure n’était pas arrivée
et que je devais encore parcourir un chemin sur terre. D’une façon bienveillante, il m’a reconduit à cette frontière séparant le monde réel du monde intemporel.
Après réflexion de plusieurs mois, je ne savais pas de quel chemin mon papa m’avait parlé.
J’ai opté pour entrer dans une association philosophique  servant au bien de l’humanité. C’est tout du moins comme cela que cette association se qualifie et se dénomme.
Cette association est présente dans tous les pays du monde, elle est universelle. Cette association possède ses lois, ses règles de conduite, se dit discrète mais non secrète et pas tout le monde peut y adhérer ou plus exactement y entrer.
On entre dans cette association après avoir subi, ce que j’appelle aujourd’hui des examens de passage. Cette association a pour nom : la Franc-maçonnerie.
Après avoir subi ces fameux examens de passage, la personne qui est jugée digne d’y entrer, cette personne dénommée profane, est initiée afin d’accéder au premier degré. Il y a trente trois degrés.

Au début, dans cette association, des titres sont donnés selon les degrés, en commençant humblement par : Apprenti, Compagnon et Maitre Lors de la cérémonie d’initiation, le maitre des lieux, appelé vénérable maitre, sacralise le lieu appelé temple et donne la lumière au profane en le sacrant
apprenti franc-maçon. Premier degré de cet ordre.
Mais qui est-il ce vénérable maitre, cet humain, pour sacraliser un lieu, pour donner la lumière et pour consacrer une personne ? La lumière ne nous a-t-elle pas été donnée le jour de notre baptême ?
Faisant croire à une certaine bienveillance, la franc-maçonnerie demande aux nouveaux initiés, lors de l’initiation, de prêter serment sur l’ouvrage de leur choix : bible, torah, coran etc. Afin d’éviter tout malentendu, il est demandé de
croire à une divinité dénommée d’un commun accord : Le grand architecte de l’univers.
En tant que franc-maçon, j’étais de plus en plus convaincu que nous devenions les meilleurs, les maitres du monde, les élus.
Cela m’a conduit à une démesure de l’égo. On se flatte mutuellement et notre ego enfle. On a l’impression que rien ne peut nous arriver, que l’on détient la vérité. Mais de quelle vérité parle-t-on ? Je suis entré en franc-maçonnerie le 17 janvier 1997 et en suis sorti en 2022.
J’ai occupé pratiquement tous les postes.
On apprend, sans aucune vérification, sans se poser de question, que l’on détient, soit disant, le secret des bâtisseurs des cathédrales. On nous dit que la Franc-Maçonnerie est à l’origine de la construction du temple de Salomon et que l’Arche d’Alliance est gardée dans un lieu sacré et secret que seuls les grands initiés en connaissent l’emplacement.
Puis, après quelques années passées dans cet ordre, dans cette association et dans les degrés subalternes, (apprenti, compagnon, maitre) seul un petit nombre, l’élite de l’élite, des élus parmi les élus entrent dans ce que la Franc-maçonnerie appelle : les hauts grades.
Là, les nouveaux titres se veulent de plus en plus élogieux, comme par exemple parmi la trentaine de titres, je nommerai :
Maitre secret, Grand élu, Prince de Jérusalem, Grand pontife, Grand inquisiteur commandeur ou encore Grand inspecteur général.
Au fur et à mesure de mon ascension dans cet ordre, au fur et à mesure des franchissements de degrés, au fur et à mesure de mon ascension dans les hauts grades, je me suis rendu compte que j’étais dirigé, que j’étais instrumentalisé mais que cette direction, cette instrumentalisation était de l’auto-
instrumentalisation.
Encore et toujours la flatterie, l’égo démesuré.
Au fur et à mesure des années et des franchissements de grades, on a l’impression de gravir une pyramide où, à chaque marche, il y a de moins en moins d’élus.
Une sorte d’écrémage ou comme écrivait Rabelais, on ne  retient que la substantifique moelle pour finir au sommet, seul et unique.
Peu à peu, alors que j’avais atteint un de ces titres dans les hauts grades, je me suis mis à douter du chemin pris en 1997.
Je me suis rendu compte que je ne vivais plus que pour la FM.
Que ma famille, mes connaissances s’éloignaient de moi. Mais est-ce elles qui s’éloignaient de moi ou moi qui m’éloignait d’elles ? J’étais entré dans un monde factice, un monde de mascarade dont mes parents, mes proches, mes amis étaient exclus.
Je me suis interrogé et j’ai pris conscience que mon égo avait pris une démesure innommable. Cette démesure m’a conduit dans les péchés que quelques personnes ici présentes en cette église et mon confesseur, le père Thierry Galant, connaissent.
Je me suis rendu compte que, plus je montais les marches de cette pyramide, plus je me prenais pour Dieu. La flatterie de l’égo poussait à son paroxysme.
J’avais perdu ma personnalité.
J’ai pris conscience que je ne servais pas Dieu mais Lucifer. Cet ange porteur de lumière. Cet ange déchu pour s’être rebellé contre Dieu. Peu à peu l’ange déchu a glissé vers Satan.
Je servais donc le diable.
Au bout de 25 ans d’errance, je me suis rendu compte que j’avais fait fausse route. Je n’avais pas fait le bon choix. Je ne suivais pas le bon chemin pour servir le bien mais le mauvais chemin pour servir le mal, pour servir l’esprit malin. Pour servir le diable.
Poussé par une force inconnue, je suis alors entré dans une église et je me suis mis à prier, j’ai appelé mon papa à l’aide. J’espérai que ce dernier réapparaisse comme dans mon coma et me donne la solution. Mais rien de cela n’est arrivé.
Seules des larmes se sont mises à couler sur mes joues.

Mes prières ont été entendues et m’ont conduit à la rencontre du père Thierry Galant. J’ai trouvé en ce prêtre une oreille attentive, un homme sans jugement, un homme d’écoute.
Il m’a conseillé de rencontrer Monseigneur l’Evêque, ce que je fis. Là encore, une oreille attentive à ma quête. Là encore, la bienveillance.
Je regrette profondément ces vingt cinq années d’errance, de mensonges, de parjure. J’ai abandonné Dieu durant ces années mais lui ne m’a jamais abandonné.
Alors que j’étais perdu, alors que je me trouvais hors du chemin, il a entendu mes prières, il m’a tendu la main et m’a reconduit au sein du troupeau.
Cette reconduite ne s’est pas faite sans difficulté. Le chemin était semé d’embuches, d’épreuves plus éprouvantes les unes que les autres. Le malin, Satan, ne voulait pas laisser partir le serviteur que j’étais devenu, son serviteur.
J’ai souffert de maux physiques divers et variés, visibles par radio, scanner et autres procédés que la science médicale n’a pu expliquer et encore moins apaiser.
J’ai prié la Vierge Marie, je l’ai appelé à l’aide. Les maux physiques disparaissaient sans laisser de trace mais d’autres faisaient leur apparition. Peu à peu, le combat engagé contre le diable est devenu moins éprouvant. Mais ce dernier ne lâche pas prise facilement. Ce combat est de moins en moins violent
aujourd’hui, mais il n’est pas terminé.
J’ai compris que l’appartenance à la franc-maçonnerie est incompatible avec la foi chrétienne. On ne peut servir Dieu et Satan à la fois. On ne peut faire l’apologie de l’un sans détruire l’autre.
J’ai retrouvé la foi. J’ai retrouvé le chemin de l’église. J’ai retrouvé ma famille.
J’ai retrouvé mes proches mais mon chemin de pardon n’est pas terminé. Sera- t-il terminé un jour ? Seul Dieu me le fera savoir.

Mon épouse, Odile, ici présente, ne m’a jamais lâché la main. Odile est là, à mes côtés depuis une cinquantaine d’années. Elle n’a jamais faibli. C’est un roc qu’aucune tempête n’a pu ébranler. L’amour qu’elle me porte m’a permis de
retrouver le droit chemin, le chemin de la lumière, de la vraie lumière.
Nous parcourons de nouveau, Odile et moi, ce chemin d’amour main dans la main.

 

HOMELIE DE LA PENTECÔTE

  • Messe avec premières communions de Marine, Léa, Mathias –
  • baptême de Méline
  • Profession de foi de Florine

—————–

Je pense que tout le monde ici a déjà joué au ping-pong…
Et si vous n’avez pas joué déjà au ping pong je vais vous expliquer.

Parce que aujourd’hui, fête de la Pentecôte, c’est le jour de l’invention du ping-pong divin.

Dieu a dit :  » qu’est ce qu’il me faut pour un nouveau jeu ?
Allez…. une table –  une balle –  deux raquettes –  et deux joueurs.
Je n’aime pas les choses compliquées. »

Ainsi a été créé le ping-pong surnaturel.
Assez jeune, je m’y suis essayé, et voici ce que j’ai découvert…

La table, c’est notre vie… disons, l’histoire de notre vie.
La balle ? elle ne pèse rien.
On la voit à peine.
Et c’est elle qui fait tout.
Elle fait les allers-retours, sans se fatiguer.
Elle touche près du bord de la table, elle rebondit en plein centre, elle part en l’air et file à la vitesse de l’éclair.
Vous avez deviné…
La balle, c’est la grâce de Dieu qui ne cesse de rebondir sur tous les événements de notre vie.
Et je vous dis… Depuis que je le connais, hé bien… Dieu ne s’est jamais essoufflé…! C’est un pro…
Je suis sûr même qu’il arrivera à battre les chinois qui sont vainqueurs du monde depuis 20 ans  !
En tout cas, la balle, c’est elle qui fait le plus de chemin. et pourtant elle ne pèse rien.
Le but ce n’est pas de l’attraper, mais de la renvoyer.
C’est ça une relation d’amour…
Quelqu’un nous appelle, nous attire – Dieu nous appelle – et on renvoie cet appel par une réponse.
Jamais on doit laisser tomber l’appel.
C’est le jeu de notre vie.
Il surprend souvent, l’appel de Dieu.
Il touche l’histoire de notre vie, la table… selon des angles multiples, à des vitesses toujours différentes.
La grâce peut-être liftée, venir d’un coup franc, d’un smash, ou amortie, coupée, etc…
Mais il faut lui répondre.
En moins d’une seconde.
Pas le temps de réfléchir.
Comme on peut. D’instinct.
Nous serions mauvais joueur si nous ne répondions pas à un appel d’amour.
Dieu appelle,
Qu’est ce qu’il dit ?
« je t’aime » ;  » tu fais ma joie… « .
 » Je veux ton bonheur  »
 » Regarde ma lumière, accueille-la dans ton coeur ».
Dieu a mille façons de nous dire « je te chéris ».
Et nous, on doit lui renvoyer son appel.
Par un désir, par une prière.
Et ça lui montre que l’on veut jouer avec lui.
Qu’on veut jouer le jeu de l’amour avec lui.
C’est ça la Révolution par le ping-pong.
Alors, évidemment, on ne doit pas renvoyer notre réponse n’importe comment.
Il y a un minimum.
On renvoie la balle sur la table…

Et les raquettes ?
Les raquettes se sont nos vertus, nos dons, c’est évident…
C’est toujours à peu près pareil : vertu de patience, de force, d’intelligence, vertu de compassion, d’humilité, de tempérance, de pureté, de prudence…
À chaque fois que l’on répond à Dieu, c’est par un petit coup de vertu qui peut aller chercher la balle très bas, ou la frapper avec force.
Et plus elle est précise, plus elle s’appelle ‘charité’!

Et puis… il y a les joueurs.
Et voilà la fête presque complète…
Parce que le joueur principal, ne croyez pas que ce soit vous ou moi.
Nous, nous sommes la table, la raquette,
La balle, c’est la grâce de Dieu.
Mais les joueurs, en fait, le joueur principal…. c’est le Saint-Esprit.
On entre dans le jeu du Saint-Esprit.
Le Saint-Esprit c’est l’intuition qui mène tout.
Quand vous jouez au ping-pong, vous ne mesurez pas à quelle vitesse file la balle.
200km heure.
Vous estimez instinctivement.
Et ce qui se fait par instinct, ça vient du Saint-Esprit, surtout quand il s’agit de renvoyer un appel amoureux.
Dieu lance son appel, et au plus profond de notre âme, le Saint-Esprit l’accueille et l’illumine.
Il l’illumine par un réflexe.
C’est pour ça qu’il est si difficile d’attraper le Saint-Esprit.
Parce que sa spécialité c’est de nous donner des réflexes.
Des réflexes d’amour.
Le Saint-Esprit nous place à la bonne distance de notre vie, de la table de ping-pong,
Il est la présence de Dieu qui harmonise nos mouvements, qui fait battre notre coeur, nous fait fléchir le genou, rebondir sur nos pieds, et anticiper le retour de la balle.
C’est lui, ce feu divin, intérieur, qui fait monter en nous le désir d’union avec le cœur de Dieu et qui pose sur nos lèvres les mots de la prière.
C’est la flamme qui oriente notre âme vers le Ciel.
Le Saint Esprit, c’est le sourire de Dieu qui rend le jeu aimable et joyeux.

J’ai oublié une chose.
C’est le filet.
Le filet, c’est l’obstacle à franchir.
C’est le petit démon qui veut attraper la balle pour la stopper dans son élan..
Même quand la relation avec Dieu semble facile, et peut-être même surtout à ce moment-là, on ne se méfie pas toujours du filet qui veut arrêter la balle.
Il reste comme aux aguets pour nous faire perdre le point, au milieu de la table.

Mais alors, qu’est-ce que dit la balle à chaque fois qu’elle vient sur ma raquette :
Que dit la grâce de Dieu à chaque fois qu’il l’envoie, c’est-à-dire en fait à chaque instant de mes journées, tout au long de ma vie.
Dieu me dit :
‘Tu comptes pour moi…’
Il dit aussi :
 » écoute mon fils, ma fille, tends l’oreille de ton cœur;
Réagis .
Il suffit de découvrir ma tendresse, ma tendresse divine.
Évidemment, au début, la voie du salut est toujours découverte avec maladresse, avec des hésitations, parfois des doutes…
Mais qu’importe ! Plus on avance dans la foi, plus le cœur se dilate, les réflexes deviennent plus justes et c’est avec une douceur d’amour qu’on court dans la voie des commandements de Dieu ». (RB Prol 48-49) …

Et plus on entre dans l’intimité de Dieu, plus il y a des réponses précises et simples.
Ce sont les dons du Saint-Esprit.
Réflexes de sagesse, d’intelligence, de science, des réflexes de piété, de crainte et de force, de conseil…

Et ces réflexes ont toujours la même direction.
Ils ont la direction de Jésus-Christ.
Le Saint-Esprit nous murmure, toujours et toujours…
 » Regarde Jésus-Christ. »
 » Écoute Jésus-Christ. »
 » Recherche une union d’amour avec Jésus-Christ. »
 » Où est-ce que tu vas trouver Jésus-Christ ? »
Le Saint-Esprit pose la question et y répond…
 » Tu le trouveras dans l’Église.
Tu le trouveras – et ça tu peux en être certain – dans la communion.
Et tu le trouveras dans tous les autres sacrements. »
Jésus-Christ est venu pour habiter notre cœur, pour guérir nos blessures profondes.
Il est venu nous montrer le chemin, la vérité et la vie.
Et le Saint-Esprit, il adore répéter cela.
Il adore nous dire que Jésus-Christ est adorable.
Il est adorable et il est abordable.

Marine, Léa, Mathias, Florine, même si la balle de jeu tombe quelquefois, dites-vous bien que si le Saint-Esprit met dans votre cœur le nom de Jésus-Christ, s’il met sur vos lèvres quelques mots de la prière, et surtout à chaque fois que vous viendrez recevoir le Corps de Jésus-Christ notre Sauveur, pendant la messe, dites-vous bien que vous aurez gagné votre partie de ping-pong.
Et que la grâce, toute légère, est en train de faire danser votre cœur au rythme du cœur de Dieu.

Si un jour, vous ne savez plus dans quel monde vous vous trouvez…
Si vous ne comprenez pas pourquoi les événements se développent si de travers (ça peut venir de quantité de causes, autour de vous ou même en vous) vous pourrez bien chercher des solutions, mais votre génie intime peut vous souffler un chemin de solution qui sera le vrai chemin :
Le Saint Esprit comme vraie solution.
Et c’est l’amitié avec Jéswus, reçu sous la forme d’un petit morceau de pain et de quelques gouttes de vin, – c’est rien, c’est le poids d’une balle de ping-pong… ! –
Et bien cette amitié réjouira votre cœur dans une lumière de vérité, de pureté, de grandeur aussi.
C’est cette lumière qui réjouit le nôtre ce matin.

Mais…. je ne me suis pas adresser à Méline…!
Pourquoi ? vous le devinez..
Parce que de sa hauteur, Méline ne voit que le dessous de la table de ping-pong.
Elle est encore trop petite, la petite dernière.
Hé bien, Dieu n’oublie personne.
Et il a un jeu qui est adapté pour les tout-petits.
Il n’y a pas de raquette mais il y a une petite balle.
Et la petite balle, pour Méline, c’est un grand sacrement.
La trajectoire de cette petite balle c’est un sentier, un tout petit sentier qui va toucher le cœur de Méline de la lumière de Dieu.
Dieu va murmurer à Méline aujourd’hui :
 » toi aussi tu comptes pour moi.
Et je veux venir demeurer dans ton cœur. »
C’est étonnant, parce que nous, quand on veut faire passer un message on le crie très fort, et puis ensuite l’écho va le porter très loin.
Dieu ne fait pas comme cela.
Dieu murmure, presque incognito, aux tout petits :
 » Aujourd’hui, je vais te faire visiter, Méline, le Royaume des cieux. »
Il le murmure et puis, ensuite, il le répètera tous les jours de la vie de Méline.
Jusqu’à ce qu’elle puisse jouer avec le Saint-Esprit son match de ping-pong…

HOMELIE CINQUIEME DIMANCHE DE PAQUES

Ces textes sont très clairs, frères et sœurs… Ça coule comme de l’eau de source Et pourtant, est ce que ça coule jusqu’à notre cœur ?

Imaginez…
Nous sommes sur un bateau.
Au loin, mais pas si loin, on pourrait voir les plages au sable d’or.
Mais pauvre capitaine que nous sommes, on monte sur le pont, on prend la lunette de vue.
Et au lieu de distinguer les fruits bien mûrs (de l’Esprit Saint) et les grappes abondantes (de charité) que nous promet ce pays neuf, nous poursuivons notre cap vers d’autres îles … pourquoi ?
Parce que, tout simplement, nous avons utilisé la longue-vue à l’envers !
Et on n’a rien vu !

Est ce que notre foi, notre religion, n’est pas comprise à l’envers.
On n’a pas toute assurance.
On s’étonne d’être si poussif.
Mais bien sûr… nous abordons notre foi par le gros côté de la lunette d’approche.

Voilà un exemple.
Une perle.
Jésus dit :
 » frappez et on vous ouvrira…
Demander tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous… »
Et on prie.
On prie avec feu et flammes.
Chapelet après chapelet, cierge après cierge, invocation après invocation.
Parfois, aucun fruit espéré. Dieu ne bouge pas.
Bon, on n’est pas à ça près. On se dit que ça ne peut pas marcher à tout coup…
Parfois derrière un petit frémissement de feuillage, on croit voir une tempête de Dieu. Un miracle.
Il faut bien se consoler. On se fabrique quelque illusion. On sauve la face.
Mais une autre fois, notre souhait se réalise.
Dieu nous a obéit ! le petit chat a guéri, ou on a retrouvé les clés que grand-mère avait égarées…
On a quand même l’impression que cela n’est pas vraiment à la dimension de Dieu.
Qu’on ne comprend pas tout.
Est ce que Dieu s’est incarné, est mort sur la croix, pour guérir le petit chat ou nous aider à trouver une place libre au parking ?

Frères et sœurs, et si nous essayions de regarder par le petit bout de la lorgnette, c’est-à-dire par le bon sens de la grâce de Dieu ?
Relisons l’Evangile.
 » celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruits. »
Autrement dit sa prière à celui là, porte du fruit.
Du fruit de vie éternelle et de gloire de Dieu.

Mais alors si on regarde par le bon côté de la lorgnette est ce que notre foi, ce n’est pas ‘de demeurer en Dieu’ ?
Jésus insiste pourtant.
Comme un sarment attaché au pied de la vigne, vivre de la sève de l’amour de Dieu.
Par quel phénomène ne l’écoutons-nous pas ?
Et nous reprenons nos prières, pour la guérison du petit chat, pour que le voisin fasse taire sa musique, pour que la belle fille enfante sans douleur…
Pour qu’il y ait moins de souffrance dans le monde.
Ou pour retrouver les clés de la porte du hall d’entrée !
Et Jésus nous dit :
 » je suis venu pour vous apprendre à mettre vos lunettes dans le bon sens… »
 » demeurer en moi, comme moi en vous »
Commencez par ça.
Continuez par cela.
 » si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous…. »
Y a-t-il plus clair que ce message ?
Pourquoi nous, braves chrétiens, mais des peuples entiers en fait, s’obstinent-ils à discuter de tout, à faire la morale de tout, à prier dans tous les sens, et même à courir dans tous les sens, sans vouloir commencer par ‘demeurer en Dieu’ ?
En 15 lignes, Jésus le recommande 10 fois.
Notre foi, notre charité, deviendra une grâce miraculeuse, quand nous l’aurons écoutée une seule fois, vraiment, en notre cœur.
Si on ne prend pas la lunette par le bon bout, il y a quiproquo.

 » demeurez en Jésus-Christ « .
Qu’est-ce que ça veut dire ?
Voilà une bonne question.
Et bien, ça veut dire que, avant même d’ouvrir les yeux le matin, votre cœur vous brûle du regard de Jésus sur vous.
Cela veut dire, qu’avant d’ouvrir les yeux à votre réveil, vous avez dit deux ou trois invocations amoureuses.
Que vous avez appelé l’Esprit Saint pour la journée.
Et puis, jusqu’au soir, que vous vous laissez envahir par la tendresse de Dieu.
Par 10000 petits cris et élans du cœur, même maladroits.
Que vous désirez entre deux courses aller vous réfugier près de la présence silencieuse de Jésus au tabernacle, à l’église.
Que vous faites tout pour ne pas manquer de communier au Corps du Christ.
Que, pour telle imperfection qui vous a échappé, vous demandez la bienveillance du pardon de Dieu. Pureté de cœur.
Qu’une fois par jour vous vous délectez de quelques phrases, ou de plusieurs pages de l’Écriture sainte.
Que vous suppliez Jésus de purifier votre volonté pour ouvrir votre cœur à la volonté de notre Père des Cieux.
Alors oui… vous expérimentez, comme un goût délicieux, la sève qui vient de la vigne divine.
Et vous touchez à l’accomplissement de votre foi.

 » celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruits, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire »
Voilà les mots de toute une vie.
Les mots d’une communauté chrétienne.
Qui nous font appartenir à la vérité.
Qui nous font ‘vivre vrai’ .

Je voulais aborder deux autres perles des textes de ce dimanche.
Pour prendre la lorgnette par le bon bout.
Mais je crois, en fait, que cela suffit pour aujourd’hui…
On pourra voir cela au partage d’évangile.

Troisième Dimanche de Carême 2024

C’était il y a 3300 ans.
Un événement encore plus formidable que la libération du peuple d’Israël, de son esclavage en Égypte.
Beaucoup plus formidable, parce que par une parole d’inspiration divine, surnaturelle, Moïse clarifie pour son peuple les fondements moraux qui permettent à l’homme d’être en harmonie avec sa nature et avec le bonheur auquel il est destiné.
Ces fondements moraux donnent le code de la route de deux relations fondamentales pour l’homme :
– La relation avec Dieu.
– La relation des hommes entre eux.
Le code mis en lumière par Moïse c’est la formule 1 de la beauté de la vie humaine.
Évidemment, il n’est pas facile de conduire une formule 1, et beaucoup, beaucoup… vont se retrouver dans le décor.
Il y a ceux qui vont avancer à 30 à l’heure avec leur formule 1. Des foules… Qui auront peur de tout.
Trop étriqués, la loi morale va faire d’eux des névrosés, des manipulés.
Mais peut-être vaut-il mieux des névrosés que des barbares…?
Et puis, il y a ceux qui vont gâcher les possibilités de la Formule 1 en faisant ronfler le moteur pour tromper leurs frères.
Tous ces nombreux pervers qui vont se servir de ces lois pour leurs propres intérêts.
Des faussaires, pharisiens ou publicains, escrocs sous l’apparence de gens honnêtes, qui feront du décor sans aller jusqu’aux profondeurs auxquelles les invite la grâce de Dieu.
Il y a deux intelligences.
Celle qui vient de la fidélité à Dieu, du vrai amour, qui commence par la crainte de Dieu.
Et l’intelligence qui trompe et fait du décor.

Moïse est le plus grand génie, par la grâce divine, du genre humain.
Mais comme il arrive toujours, les fils du génie, ses disciples, tous ceux qui suivent, ne reprennent que à petit pas, et avec beaucoup de complications ajoutées, le message simple et lumineux du Prophète.

Alors, nous, hommes des temps modernes, hommes et femmes des temps modernes, où en sommes-nous avec la beauté prototype de la Loi de Moïse ?

Depuis 3000 ans, nous avons eu le temps de régler les boulons, d’ajuster les rétroviseurs, d’apporter les dernières finitions –  l’arrivée d’essence, le réglage des suspensions, le passage des vitesses automatiques et l’adhérence des pneus selon les conditions météorologiques…
On devrait avoir appris à conduire cette formule 1…

« Tu n’auras pas d’autres dieux en face de moi.
Tu ne feras aucune idole,
aucune image de ce qui est là-haut
dans les cieux, ou en bas sur la terre,
ou dans les eaux par-dessous la terre.
Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux,
pour leur rendre un culte. »

Qu’en pensez vous, frères et sœurs ?
Combien y a t il à Salernes de vrais adorateurs du Dieu unique ?…
Et nous, qui sommes normalement chrétiens ?
Ne mettons nous pas en face de Dieu quelques idoles, cachées ?
Et plus Dieu, le Dieu unique et infini, le Dieu d’amour, se fait évident à la connaissance des hommes, plus alors les hommes le refusent.
Étonnant et tellement affligeant…
Avant Jésus-Christ, bon… Il y avait quelques prophètes choisis, mais ce n’était pas encore évident.
Mais après Jésus-Christ… la lumière est en son plein.
Pour 1000 générations, maintenant, c’est 1000 fois plus clair que du temps de Moïse.
Et pourtant la haine et le refus se déchaînent.
L’Eglise sera toujours attaquée.
Et depuis Diderot, Voltaire et leurs amis que l’on appelle par dérision, ‘les Lumières’, les hommes et les femmes, des plus bêtes jusqu’aux plus intelligents, cherchent à se libérer de la présence d’un Dieu de bonheur.
C’est ridicule et inintelligent, mais allez expliquer à un enfant qu’il a besoin de manger sa soupe s’il veut grandir alors qu’il ne veut que des bonbons !
Beaucoup en notre monde fermé sur lui même, et qui se croit se suffire à lui-même, ne veulent pas recevoir de notre Dieu l’invitation à une relation d’amitié.
Ils préfèrent refuser l’idée de Dieu pour se prosterner devant des puissances humaines et qui tournent avec les vents du moment.
La science, les médias, les politiques, et surtout les innombrables opinions d’un jour.
Ou la recherche d’un confort. Idoles des temps modernes.
« mais nous ne voulons surtout pas de Jésus Christ, de l’Église et de Moïse ! »
Cependant, il y a toujours la bénédiction de Dieu qui se poursuit que 1000 générations à chaque petite prière lancée vers le Ciel.

Mais poursuivons…
« Tu n’invoqueras pas en vain le nom du Seigneur ton Dieu,
car le Seigneur ne laissera pas impuni
celui qui invoque en vain son nom. »
Qu’est-ce que c’est que de faire des prières en vain ?
N’est-ce pas faire toutes ces demandes qui n’entrent pas dans le plan de Dieu.
« Seigneur, donne moi ceci, donne moi cela…! Pour moi ! »
On fait dix prières ‘pour soi’ comme si Dieu devait nous obéir, et de temps en temps on ajoute : » que ta volonté soit faite. »
Invoquer le Nom de Dieu en vain, c’est dire : « que ma volonté soit faite.. »
« Que ta volonté Seigneur, soit d’abord la mienne…’
Depuis Moïse, nos prières se sont elles épurées ?

Et pourtant, à chaque prière pure, devant Dieu, Dieu poursuit sa bénédiction sur 1000 générations, même aujourd’hui..

Mais poursuivons…
‘Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier.
Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage ;
mais le septième jour est le jour du repos,
sabbat en l’honneur du Seigneur ton Dieu :
tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille,
ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes, ni l’immigré qui est dans ta ville’.

Jérémie, 700 ans après Moïse, maudissait ceux qui détournaient le repos hebdomadaire pour faire du commerce en douce aux portes des villes. [Jer 17, 19-27]
Et aujourd’hui, que voit on ?
On encourage les marchés et l’ouverture des magasins le dimanche.
Non seulement cela, mais on barre les routes qui mènent à l’église.
N’est ce pas pervers ?
Et nous, bons catholiques, n’allons nous pas favoriser cette inversion en faisant nos courses ou en construisant notre maison, ou encore en nous bourrant le crâne de films idiots et d’informations dignes des films d’horreur, le jour du Seigneur, réservé à la prière et à la présence de Dieu ?

Mais poursuivons…
 » Honore ton père et ta mère,
afin d’avoir longue vie
sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu. »
Comment ‘honorer son père et sa mère’, si ce n’est d’abord en honorant notre corps et notre âme qu’ils nous ont transmis.
Quand tu te souilles, tu déshonores ta mère.
Mais je dois dire qu’il reste un culte affectif des parents et des grands-parents.

 » Tu ne commettras pas de meurtre. »
Alors là, ça tombe mal…!
Au lendemain du vote favorable pour l’inscription dans la constitution du meurtre des enfants avant leur naissance.
Cela nous donne la mesure de notre décadence…
3300 ans après Moïse, on en arrive à une culture inversée, une culture de mort ?
Au premier siècle après Jésus Christ, les premiers chrétiens, –  qu’on assimilait encore aux juifs – étaient persécutés en les accusant de sacrifier des enfants pendant des réunions rituelles.
C’était absurde, mais il fallait bien manipuler les foules.
Aujourd’hui…
Aujourd’hui, on va condamner les chrétiens en les accusant… De ne pas vouloir tuer les enfants.
La culture de mort condamne le fait de vouloir préserver la vie des enfants à naître…
3300 ans après Moïse, nous sommes dans une régression totale de la conscience.
Dieu dit que le châtiment retombe sur trois générations.
Il est vrai qu’une société dégénérée disparaît en quelques générations.
Ce fut le tarif des civilisations antiques dont on ne parlent qu’au passé.
Les Perses, les Nabatéens, les Romains, les Grecs, les Incas, et toutes les civilisations barbares… dégénérées sous un rapport ou sous un autre moralement.
Mais nous savons, nous, dans cette église, que Dieu donne sa bénédiction pour 1000 générations à ceux qui, isolés dans ce grand chaos, restent fidèles à la grâce de son Esprit. Alors même que nos sociétés affolées s’effondreraient.

Mais poursuivons…
 » Tu ne commettras pas d’adultère. »
Où en est-elle, notre société moderne de la beauté de l’amour unique qui seul peut réjouir les profondeurs des cœurs et donner les vraies dimensions de l’homme ?
Image de l’amour de Dieu trinitaire. Image de l’amour absolu.
… La Bérézina…
Une Bérézina de blessures affectives qui gangrènent nos sociétés.
Toutes ses blessures d’amour mal posé, mal compris, brisé par manque de grâce, de prière et de vie intérieure, tous ces amours fabriqués sur le mode pervers…
3300 ans pour en arriver à des avalanches d’amours brisés…
Avec leurs retombées…
Et les retombées des retombées…
Avec encore pire dans le pire, pour notre culture de mort :
L’exaltation de l’amour dévié.
L’abomination de la nature.
En fait, c’est si évident que les fervents de l’amour libre rejettent la notion de ‘nature’. La nature n’existe pas il n’y a que des phénomènes. En fait il n’y a que mes désirs en fin de compte… ‘dans le respect de l’autre’, ajoute-t-on hypocritement.
On en frémit… Mais il y a quand même un avantage :
Dire simplement qu’on désire aimer dans la beauté de la grâce de Dieu et de notre nature peut nous valoir le martyre…

Mais poursuivons…
« Tu ne commettras pas de vol.
Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain. »
Avec ce que je viens de dire, ça file tout droit vers le martyre effectivement.
L’adultère est un vol.
Le vol de l’amour de son prochain.
L’adultère, l’amour hors mariage tout simplement, est le mépris sinon l’oubli de Dieu.
L’amour hors du sacrement du mariage, c’est voler pour soi-même l’amour que Dieu nous donne par Providence.
Mais le vol, c’est aussi utiliser l’argent des impôts pour rembourser des actes que l’on réprouve et qui sont contraire à notre conscience.

Tu ne porteras de faux témoignages…
Mais que fait habituellement le mal pour s’imposer ?
Il fait comme au procès de Jésus. Il détourne une parole lumineuse pour la rendre inacceptable.
« détruisez ce temple et en trois jours je le relèverai. » dit Jésus.
Cette phrase est devenue dans la bouche des faux témoins :
« Il a dit :’je détruirai ce temple et, en trois jours, j’en rebâtirai un autre ».
Absurde, mais la haine n’est pas à un mensonge près. Au contraire plus c’est gros plus ça passe…
« Chrétiens : homophobes !  »
Crie-t-on pour défendre l’absurdité.
Voilà le faux témoignage…
Alors qu’il n’y a pas plus charitable que de vouloir le bien de celui ou celle qui a une morale déviée. Et de lui dire son erreur et son mal. Parce qu’on l’aime.
En tant que chrétien, nous devons dénoncer clairement l’erreur si cela se présente.
Avec les conséquences prévisibles…

3300 ans après Moïse, y a t il moins de lâches sur terre ?
Mais l’Eglise garde toute la bénédiction du Seigneur pour 1000 générations.

« Tu ne convoiteras pas…. »
En fait, tu ne convoiteras rien : ni femme, ni champ, ni âne, ni poisson rouge, ni même la servante ou l’esclave du voisin…
Pourquoi ?
Parce que tout simplement, le mouvement de l’amour vrai, c’est le mouvement de donner, de servir, non celui de s’approprier et de se faire servir. Quel que que soit l’objet du désir.
Ne serait ce que son conjoint.
Or, notre société, sur quoi joue t elle tout le jour ?
Elle joue sur l’exacerbation de la convoitise, de la chair, des biens à profusion, de l’étendue du confort…
Culture de mort du désir noble et de l’amour vrai.
Inversion de l’appel de la nature originelle.

Le bilan, chers frères et sœurs, est plutôt maussade.
Mais non, pas tant que cela…
Parce que
 » nous proclamons un Messie crucifié,
scandale pour les Juifs qui se réclament pourtant de Moïse,
folie pour les nations païennes, les nôtres.
Mais pour ceux que Dieu appelle,
ce Messie, ce Christ, est puissance de Dieu et sagesse de Dieu.
Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes,
et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes  »
Que cela est bon, frères et sœurs…!
Nous sommes comme ces petites barques construites en feuilles de bananiers et posées, avec une petite bougie, sur les eaux du Gange, le fleuve le plus pollué de la planète.
Et notre petite bougie, elle ne disparaîtra un jour que dans le grand feu de l’amour divin.
Dans 1000 générations qui auront traversé les destructions de la culture de mort.
Bien sûr, notre cœur est lourd de tant d’aveuglement et de souffrances inutiles. Pour les générations qui viennent, nous ne sommes pas fiers et notre cœur porte lourd…
Seulement, il n’y a qu’un chemin pour garder notre bougie allumée.
C’est de s’accrocher à Jésus-Christ, d’un lien d’amitié, dans la foi.
Le seul chemin qui ne sera pas de décadence.

Leçon de l’Histoire ….
Nous n’avançons pas dans un chemin de lente montée vers le progrès moral lumineux
Quelques avancées : l’abolition de l’esclavage (dans les textes du moins).
Un plus grand espace d’expression pour les femmes, mais en fait pour tout le monde, pour les enfants aussi.
Une meilleure attention aux femmes, dans les textes, et dans la politique, du moins.
Une législation contre les dérives en temps de guerre, dans les textes du moins… Car chaque plus fort continue de faire comme il veut, et écrase le plus faible.
Cependant, l’Histoire traîne des obscurités de plus en plus grandes et des aberrations de mieux en mieux travesties.
La perversité se perfectionne autant que le Bien devient discrètement lumineux.
Mais nous avons l’Eglise, bénédiction de la grâce divine pour 1000 générations.
Et nous avons le Christ, Lumière sur le monde, notre Espérance, Sagesse de Dieu qui se rit de tous les tordus, grands et petits.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

HOMELIE EPIPHANIE

 

Depuis 15 jours, on a un petit enfant.

Un petit enfant dans un bled perdu, Bethléem. Entouré d’un couple, d’un jeune couple, discret. Tout ça ne va pas faire la une des journaux. En apparence rien d’extraordinaire. Il y a quand même un frémissement. Un frémissement… d’anges. Je ne sais pas frères et sœurs, si vous vous êtes trouvés un jour dans un frémissement d’anges.

Mais en tout cas c’est difficile à filmer et même à enregistrer… Donc, nous sommes à quelques semaines de la naissance d’un bébé. Même si nous, nous sommes dans le secret, dans le secret de la Révélation, il n’y a pas grand chose qui change. Il n’y a rien vraiment qui apparaît de différent, ces jours-là. D’ailleurs, Marie, et Joseph aussi certainement, méditent, méditent en leur cœur. Marie essaie de débrouiller le mystère de ce qui lui arrive. Ça veut dire qu’il n’y a rien de saisissable, d’absolument évident, en tout cas rien de grandiose et d’achevé. Aucun miracle vient bouleverser la nature des choses. Je veux dire aucun effet spécial, grandiose.

Dieu s’approche à pas feutrés. C’est la manière divine. C’est déjà une première règle de la manière de Dieu. On voudrait, frères et sœurs, que Dieu nous éblouisse pour adhérer à sa présence… lui faire confiance. C’est un peu comme quand on mange du chocolat ( c’est le moment pour cette comparaison…) :
On prend un morceau de chocolat. Et ça ne suffit jamais. On a besoin d’un deuxième puis de la tablette du chocolat, puis de la boîte de chocolats. Comme si notre palais, notre goût n’en avait jamais assez pour savourer le chocolat.

Eh bien.. Dieu, par sa grâce, ne veut pas se faire avaler comme du chocolat. Sa manière, c’est de nous donner un tout petit filet de grâce pour nous demander une réponse d’amour. Pure. Petite mais pure. Je dirais que le miracle qu’on désire en gros paquets de grâces, c’est pour les goulus, les grossiers. Les effets spéciaux, Dieu en est capable, mais il les donnera quand nous ne voudrons pas les avoir : au moment de l’Apocalypse. Il a montré qu’il en est capable dans la Transfiguration du Christ et par certains miracles de Jésus ( l’apaisement de la tempête, la réanimation de Lazare, la conversion de Marie- Madeleine, la Résurrection, la Pentecôte…)
Mais toutes ces grâces exceptionnelles sont suivies ou précédées de la Croix ou d’un chemin très long de fidélité.

La manière habituelle de Dieu c’est le petit filet d’eau pure de la source. D’abord on l’entend… il fait glouglou, très léger, sous les feuilles des arbustes. Et si ce glouglou nous intéresse, nous allons découvrir de nos yeux ce petit filet de source.

Tout commence par là. Et se poursuit dans l’intimité.

Les grandes, les immenses conversions, ont commencé par des petits glouglous. Que s’est-il passé la nuit de Noël ?
Non pas un glouglou. Mais un froufrou… Un froufrou de plumes d’anges, au milieu des champs, la nuit, à des gens très simples : des bergers.

 » Aller voir l’enfant… et vous, gens très simples, c’est à partir de vous, les premiers, que le message révélé va se répandre sur la terre, aux alentours du petit village de Bethléem. Vous l’aurez vu, cet enfant, vous saurez que c’est le Messie. Mais rien de plus… Vous saurez tout du mystère, sans rien comprendre du mystère.

C’est un peu comme si on se trouvait devant la formule e=mc2, la relation de relativité restreinte de Einstein qui permet de comprendre le mouvement de l’organisation de
l’univers et des planètes. C’est très bien. On a tout, on est admiratif, la formule géniale, on s’incline devant, et on se dit qu’on aimerait bien la comprendre pour mieux la savourer.
’L’énergie est égale à la masse multipliée par le carré de la vitesse de la lumière.’ Vous voyez le petit enfant, là, sur la paille, c’est celui qui va changer le monde, non seulement le changer mais le sauver. On a la formule et on voudrait entrer nous-mêmes dans le mouvement. Ça ce sont les bergers. Aujourd’hui, il y a une autre espèce de simples qui se présentent à la porte du logis de Marie et de Joseph.

Ceux-là, ils n’ont pas de peaux de moutons pour ce vêtir. Ils ont de longs manteaux tissés et peut-être brodés. Ils ont des montures plus nobles, des chameaux. Ils ont des présents, précieux, pour offrir. Ils ont les symboles et le panache. Mais en fait, ce sont des simples, dans le sens noble du terme. Et c’est là que tout se joue, frères et sœurs. Parce que ces mages, qui justement ne sont pas des rois, ont une autre science que celle des bergers, mais ce en quoi ils leurs ressemblent, c’est par leur simplicité et leur droiture de cœur. Ce sont des sages qui sont simples et qui savent écouter les signes des temps, les signes de la nature, le clin d’œil d’une étoile. En fait, dans leur nature pure, autant qu’il soit possible, ils sont à l’écoute d’une grâce qui est très similaire au message que les anges ont transmis aux bergers.

Et là, frères et sœurs, je me sens accablé. Pourquoi ?

Parce que les bergers, et les mages sont des gens qui ne sont pas pollués. Or notre monde est archi-pollué. Nous sommes archi-pollués, par nos richesses, mais bien plus encore par le bruit, les bruits du monde et des informations, les bruits des mensonges, des intérêts et des perversités, en avalanches.

Cela veut dire que les premières grâces de Dieu pour attirer notre désir vers la révélation tout entière du mystère du Christ, mystère de joie – ces premières grâces sont
recouvertes par nos impuretés. Combien d’enfants sont détournés de la pure lumière qui habite leur cœur, alors qu’ils ont des grâces surnaturelles qui murmurent la présence de Dieu en eux.?
Ils sont détournés par le bruit de leurs parents, de leurs professeurs, le bruit de leurs écrans ou de leur téléphone… Et la grâce de Dieu murmure…

Or, ce bruit, n’était pas du temps de Jésus. Il envahit jusqu’en nos salons et cuisines. Du temps de Jésus, il y avait autre chose. Il y avait les maladies. Il y avait aussi tordus, bien sûr. Nous n’avons pas à être jaloux !
Les tordus qui ont tout pour boire le bonheur dans de grandes coupes pétillantes, mais qui choisissent de casser le monde et le bonheur. Un grand exemple, c’est Hérode Le Grand. Il a 10 fois plus de capacité de bonheur que les mages. Hérode est juif, il a la Torah, il a la Parole de Dieu, il a les sages, il a les Scribes, il a les Prophètes. Hérode préfère les ténèbres. Il fut un monstre jusqu’à tuer ses enfants. Hérode ne nous étonne pas, parce qu’il est très contemporain en perversion narcissique et en paranoïa. Mais il ne m’intéresse pas. Je n’ai guère de sentiment sur le sort d’Hérode Le Grand. Il est mort d’une maladie horrible quelques mois après la naissance du Messie, après avoir fait une tentative de suicide, tellement il souffrait.

Je reviens plus tôt à toutes ces foules, de nos frères contemporains, et de nos sœurs, peut-être pas pervers, mais pollués. Et c’est cela qui m’accable.

Dieu est si délicat, si maternel avec ses enfants, Dieu est un génie de beauté et de bonté, de subtile relation et d’amitié. D’élégance. Et notre monde sombre dans la grossièreté. Dans le harcèlement du grossier. Les petits cailloux blancs que Dieu sème sur notre chemin pour nous conduire aux délices
d’une paix intérieure. De la vie éternelle… ( d’abord à la guérison de notre âme, ensuite à l’élévation de notre union à la divinité…)
Et bien tous ces premiers petits cailloux blancs le monde les salit pour qu’ils soient méconnaissables sur le chemin. On abîme l’innocence.

Les mages ne laissaient passer aucun des petits cailloux blancs que Dieu leur proposait. Parce qu’ils étaient des simples. Et même, chaque grain de sable avait un sens pour eux. Or, aux mages comme aux bergers, Dieu ne leur a offert que les prémices du mystère de la Rédemption. Comme Jean-Baptiste aussi, plus tard. Tous ces gens étaient des pauvres, qui ont été comblés par un cadeau de pauvre.

Et pour nous… nous sommes des riches, incroyablement riches de toute la Révélation des évangiles. Nous sommes riches de la vie du Christ, nous sommes riches d’une théologie lumineuse, nous sommes riches d’une Église qui est l’épouse du Christ… nous sommes riches de la présence sacramentelle de Jésus ressuscité… Tous les jours nous pouvons vivre l’union surnaturelle à celui qui est la vie, à la messe… C’est un truc de ouf !

Et les foules ne savent pas distinguer un petit caillou blanc de grâce qui pourrait les conduire au Ciel. Elles piétinent les perles… Et ça, c’est infinie tristesse. Si nous avions la pureté et la simplicité de regard, la droiture de cœur des mages et des
bergers, notre cœur exploserait de joie. Mais je ne peux pas rester sur cette tristesse. Oui la tristesse provient de notre monde tellement lourd. Mais Dieu sait prendre d’autres voies pour inonder nos cœurs de sa joie. Dieu s’est servi de chants mélodieux dans le silence d’une nuit d’hiver à Bethléem. Dieu passe maintenant les bruits et les murs, les harcèlements et toutes les pollutions de notre monde, à la manière des rayons gamma. Il traverse pour illuminer notre esprit et notre âme. Il se sert de rayons gamma pour aller caresser notre cœur de tendresse. C’est sûr que la poésie est moins évidente
Je pense que plus notre monde ira dans le bruit, plus Dieu passera dans de nouveaux silences. Plus son passage sera mystérieux pour venir féconder les puissances de vie en nous, les puissances de vie éternelle.

Nous ne sommes même plus capables de concevoir l’existence des mages. Il nous paraissent d’un autre monde, et effectivement ils sont d’un autre monde. Trop purs pour nos esprits blessés et perturbés. Mais Dieu passera. Dieu continue de passer.

Autre émerveillement.

Relisons la prophétie d’Isaïe :  » voici que les ténèbres couvrent la terre, et la nuit obscure couvre les peuples. (Tiens, ça nous dit quelque chose quand même……)
Mais sur toi se lève le Seigneur, sur toi sa gloire apparaît… Tu verras, tu seras radieuse, ton cœur frémira et se dilatera… » Pour les mages, le chemin fut de sable, d’Écriture Sainte, et d’une étoile. Pour nous, cette prophétie s’accomplit, au carré de la vitesse de la lumière, en rayons gamma, et miracle, du même silence de la grâce qui touche notre cœur. En chemin, notre monde a perdu sa poésie.

Hommes sérieux que nous sommes, n’est-ce pas…!

Mais Dieu n’a pas perdu de vue la béatitude qu’il nous promet. Il y aura toujours des âmes fraîches et pures, qui garderont un coin de simplicité, caché, pour communier à la divinité de l’Enfant de la crêche.

Des amateurs des glouglous et du froufrou des anges.

Rien n’est impossible à Dieu. Dieu est grand.