HOMELIE DU 30° DIMANCHE ORDINAIRE B

Jéricho : la ville la plus ancienne du monde…
Jésus remonte l’Histoire
Il va traverser d’abord les vestiges de la première Jéricho, première conquète du peuple de Dieu avec Josué – conquise d’ailleurs à moindres frais : quelques coups de trompettes pour une ville qui, semble-t-il, était inhabitée…
Et puis, Jésus va arriver une demie-heure plus tard, à 2 km environ plus au sud, à la nouvelle ville, embellie par Hérode pour en faire une ville de plaisance, pour ne pas dire une ville de plaisirs.
Jéricho, c’est aussi, à deux pas de là, l’endroit que Jean Baptiste avait choisi pour appeler à la conversion.
Que Jésus choisira pour son baptême, pour se laisser suivre par ses premiers disciples, pour initier sa mission de salut et la première Église qui est la nôtre.
Nous savons aussi que la scène de l’Évangile d’aujourd’hui, elle se passe quand même à quelques jours de la Passion et de la mort de Jésus (une quinzaine de jours)…
Jésus entrera dans Jérusalem avec la poussière de cette longue Histoire sous ses pieds.

Deuxième tableau :
Bartimée…
Vraiment un pauvre que ce fils de Timée…
On trouve difficilement plus indigent.
Dans un autre évangile, celui de Matthieu il est dit qu’ils étaient 2 aveugles ensemble, compagnons d’infortune.
Il n’y avait pas de structure d’aide sociale pour les plus démunis, à l’époque. On mendiait, maigre comme un clou, on faisait appel au sentiment de pitié, assis par terre.
comme en Inde encore de nos jours, ou en Éthiopie !

Jésus passe et il sème un chemin de grâce divine et de guérison.
Bartimée et son compagnon : guéris tous les deux ! Mais sauvés aussi dans leur âme. Ils ont reconnu et cru en Jésus.
Quelques instants plus tard, Jésus convertira Zachée et ira manger chez lui, avec certainement les deux aveugles qui désormais voyaient .

Puis Jésus partira le soir même ou le lendemain, pour Jérusalem…
‘ Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé !.’

Je ne peux m’empêcher d’associer dans cette dernière étape de voyage de Jésus le tracé du chemin de la grâce divine en nous et dans l’histoire du monde même…
Dieu ne laisse rien au hasard.

Jésus, Dieu, descendu au plus bas de notre humanité.
(je vous le rappelle, Jéricho est la ville la plus basse du monde : moins 300 mètres au dessous du niveau de mer)
C’est de là que notre Sauveur divin commencera sa dernière étape de restauration des âmes humaines.
Comme trente ans auparavant, il est descendu dans une étable pour ouvrir le temps l’accomplissement de salut du monde.
Et ce sera son chemin choisi pour accéder aux jours de sa Passion.
Jésus descend dans le Jéricho de nos âmes…
Et qu’est ce qu’il fait en nos âmes ?
Il rencontre ce qui cloche, ces zones aveugles et qui attendent paralysées dans la poussière.
C’est en ce qu’il y a de plus nul au fond de nous que Jésus va apporter la lumière et la vue.
Et toute cette zone pas très tranquille de nos incapacités, de nos erreurs ou nos fautes délibérées, – nous voudrions les faire taire.
Nous voudrions que personne ne les sache.
Jésus, un jour, passe.
Et il nous suggère que c’est possible que nous nous en libérions.
Au fond de nous, l’appel de sa grâce se fait entendre  : » c’est peut être ta chance. Le jour de ton miracle… Lui, il t’aime, et si tu tentais l’audace de lui demander de te changer. De transformer ton âme.
(Commençons par la zone blessée et mendiante qui te fait mal et dont tu n’arrives pas à te débarrasser.)

Bartimée abandonne son manteau – ça veut dire qu’il laisse tout.
Un manteau pour un mendiant, c’est extrêmement précieux. Et il va suivre Jésus.
Il marche, il voit, il a surtout compris que Jésus l’aime.
Mais attention, suivre Jésus, c’est repartir vers Jérusalem.
Ça ne s’arrête pas à ouvrir les yeux. C’est souvent l’erreur des convertis de croire que le premier miracle suffit.
Le chemin de Jéricho à Jérusalem, c’est un long sentier de désert où seules quelques chèvres et les petits ânes au regard doux se réjouissent de l’herbe rare.

Notre âme doit monter péniblement, avec quelques portions de grâces, le long de ce chemin de purifications.

Voilà, chers frères et sœurs, le tracé d’une vie intérieure… :
La vie intérieure doit commencer au plus bas de nous-même. Là où on touche notre pauvreté, un obstacle d’aveuglement.
Là où on ne comprend rien, où on ne voit plus rien.
Et on pressent le passage de Jésus .
Et parfois – c’est alors la bonne fois – on se donne la chance d’appeler Jésus.
Pas de l’appeler du bout de notre intelligence, ou avec la mollesse d’une volonté fatiguée, mais de l’appeler du cri du cœur.
« Seigneur, Fils de David, aie pitié de moi ! »
Notre indigence reconnue, on crie en vérité vers notre délivrance qui est Jésus.
Si notre foi manque de ressources, c’est très simple, il s’agit d’admettre notre aveuglement. Nous ne nourrirons jamais la foi dans le confort, dans nos certitudes, et nos recherches d’informations.
La foi grandit en nous laissant mordre par les ténèbres des profondeurs de notre âme. Et ensuite en les acceptant devant Jésus.

Et ensuite ?
Nous sommes invité à prendre le long sentier qui passe à travers les dunes désertiques de cailloux, arides et purifiantes, vers Jérusalem.
Une journée de marche où ça monte tout le temps. Vide autour de soi. Vide dans le cœur. Jambes douloureuses.
Jésus n’a pas parlé pendant ce trajet – en tout cas aucune parole n’a été retenue par les apôtres. Ça aussi c’est significatif –
Quand on monte vers la Croix et vers la résurrection de notre âme, on n’a pas envie de parler.
Une journée : le temps d’une vie.

Et ensuite ?…
Hé bien, vous demandez à Jésus avec confiance d’être près de vous.
En continue. « Seigneur, Jésus, Fils de David: aie pitié de moi … »
Que demandes-tu ? Maître, que je vois !
Et la vie se résume à bien poser cette demande. Et pour cela il faut le redire au moins 20000 fois, pour bien la dire.
Et à accueillir la réponse : ‘va, ta foi t’a sauvé’

29° DIMANCHE ORDINAIRE 2024

C’est le mot « siéger » qui passe mal…
Au Ciel, quand nous serons en la vie éternelle, il n’y aura pas de strapontin !
Il y a plusieurs demeures, mais pas de chaises, et le trône de Dieu, ce n’est pas celui des icônes. C’est le Ciel, dit le psaume.
Et le Ciel, c’est la vie éternelle et sa Toute-Puissance de miséricorde.
Alors….  avec le verbe ‘siéger’, il y a un sous-entendu de domination, un partage de pouvoir.
En tout cas, Jésus l’entend comme ça, puisqu’il parle ensuite du ‘pouvoir des grands’.
Dans la question des frères Zébédée, il y a bien l’espoir d’être près de Jésus pour toujours.
Mais cette question est quand même une grosse maladresse.
Mais elle va permettre à Jésus de faire le point sur l’ambition qui court au travers de l’histoire de l’Église, au travers de l’histoire des peuples et des cœurs.
Le désir du pouvoir, du gouvernement, d’être influenceur sur terre et au Ciel même.
C’est un désir à la fois légitime et bon, et à la fois vicieux.
Pourquoi ?
Parce que l’influence qu’on peut diffuser et parfois imposer, tient à la fécondité de notre vie.
Or, la fécondité sous toutes ses formes est le désir le plus profond et général de chaque créature.
La moindre petite violette ne pense qu’à répandre des multitudes d’autres petites violettes semblables à elle.
L’escargot, le hérisson aussi. Ils ne cherchent pas à faire des violettes… mais des petits escargots et des petits hérissons.
Et l’homme et la femme, des fils et des filles.
Et pour se distinguer du hérisson, des fils et des filles qui leur ressemblent, spirituellement, c’est mieux.
Des semblables d’esprit pour les aimer d’amour ou d’amitié féconde.
Et ceux qui sont moins capables spirituellement, choisissent alors une fécondité politique, jusqu’à parfois, utiliser la manipulation ou la contrainte.
Quand on a le pouvoir, on a l’impression d’influencer et d’exercer une fécondité, même dans le mal.
Toujours l’histoire de ‘siéger’…
Croit-on que l’Église depuis la réaction de Jésus est purifiée de cette tentation de domination ?
Pourtant Jésus le dit bien : ‘les derniers seront premiers’ dans l’amour et donc dans la fécondité de lumière.
« Celui qui voudra être grand –  mais grand de quoi, au Ciel ? – de perfection et de lumière, grand de participation à la divinité…
Il sera l’esclave de tous, sur terre. Au service. »
Il sera le plus intime du Christ.
Et il sera donc le plus uni au Christ, victime sacrifiée.
On associe dans nos têtes ‘gouvernement’ à ‘supériorité’
Celui qui ne gouverne rien, c’est l’insignifiant, celui qu’on oublie rapidement.
Et de là cette course à avoir son domaine, aussi petit soit-il, où l’on peut régner et soumettre les autres à son influence.

Mais comment résoudre cette déviation qui court depuis Adam et Ève ?
Si on change celui qui a le pouvoir, d’autres le prennent à sa place et reproduisent l’erreur.
Alors ?… Hé bien, donnons le pouvoir à plusieurs et même à tous, au peuple en politique, aux médias en tous les domaines, aux laïcs dans Église !…
Mais le problème n’est pas là, puisque le pouvoir cherche à dominer, qu’il soit d’un seul, du prolétariat, de la manipulation pour les médias, de l’Esprit du monde qui frappe la barque de l’Église de sa médiocrité…
Mais comment faire pour s’en sortir ?
D’où qu’on se tourne, aussitôt qu’il y a pouvoir, et recherche de gouvernement, il y a satisfaction d’être influent  ?
Qu’on soit seul ou des multitudes à le partager.
C’est l’une des questions que notre Pape essaie de nous faire comprendre.

Jésus est Fils de Dieu. Il a donc la réponse à notre question.
En fait à la question de Jacques et Jean…

Qu’elle est-elle, cette réponse ?
Elle est très simple.
« Pouvez vous me suivre ? »
Me suivre où ?
Jusqu’à la croix, jusqu’au sacrifice de vous-même.
Jusqu’à devenir esclaves et vous soumettre à tous les pouvoirs.

Ça veut dire quoi, cette réponse de Jésus ?
Ça veut dire que Jésus détourne la question.
Votre fécondité, elle ne se trouvera pas dans un pouvoir, elle se trouvera dans votre sanctification.
Et voilà la réponse  !
Avant de vous poser la question du gouvernement, posez vous la question de votre sanctification, de votre intimité à Jésus Christ, Messie, Dieu, mort en esclave crucifié.
Votre fécondité vous la trouverez dans votre sacrifice par amour à Jésus.
Et si par surplus, qui doit être gratuit et non recherché, elle vous est donnée dans une mission de gouvernement, ce gouvernement sera un service pour une fécondité de sainteté. Pour conduire les autres à la sainteté.
Le gouvernement n’a qu’une raison légitime  :
Celle d’être un instrument pour conduire à la sainteté.

Mais tout devient lumineux alors …! et harmonieux.
1 – Ça veut dire tout d’abord qu’on ne se décide pas supérieur tout seul, ni même en groupe.
On reçoit d’un autre une mission qui vient d’un discernement.
Non pas parce qu’on est capable d’organiser des défilés ou de rentabiliser une entreprise, mais parce qu’on est capable de discerner les chemins de sanctification pour chacun de nos frères.
Et c’est pour cela que l’Église est si mauvaise dans la conduite de ses entreprises et de ses rentabilités… Parce que son objectif premier est la sanctification qui se moque des chiffres de bilan.
Et il est assez rare en fait que coïncide un esprit avisé de chef d’entreprise et un esprit d’intimité avec Jésus, dans un même homme…
Mais ce qui compte avant tout en valeur de fécondité c’est l’esprit d’intimité avec Jésus.
La réussite du monde n’est pas essentielle, et bien souvent périlleuse, au contraire.

Deuxième conséquence  :
Le discernement pour la sanctification ne vient pas du grand nombre.
Ainsi donc, le gouvernement ne peut pas être du grand nombre. Il sera assumé par un seul missionné.
Aidé de conseillers pour affiné son discernement, mais un seul décideur qui doit davantage être à l’écoute des consciences de ceux qu’il gouverne que des besoins matériels de son territoire.
Parce que ses décisions seront avant tout pour faire avancer sur un chemin de conversion et de sanctification les âmes de ceux et celles qu’il gouverne.
Même si ces derniers ne sont pas à la place qu’eux-mêmes désireraient.
Demander à quelqu’un de porter la croix de Jésus n’est jamais enthousiasmant au départ pour l’heureux élu….
Inviter à une conversion de jugement est toujours mal digéré au départ….

Vous voyez, frères et sœurs, comme l’exercice du gouvernement dans l’Église est complètement divergent de celui du monde.
Dans le monde, c’est celui qui est capable et qualifié (en vrai ou en faux d’ailleurs –  tous les coups sont permis) qui prend la place.

Dernière conséquence de la conception de Jésus.  :
Il existe dans l’Église, institués par Jésus Christ, des apôtres et des successeurs des apôtres auxquels Jésus a confié les clefs du Royaume des Cieux.
Autrement dit du jugement de la grâce et des chemins de sanctification, dans l’Esprit Saint.
C’est donc à eux, au Pape, successeur de saint Pierre, aux évêques, successeurs des apôtres, et aux prêtres, collaborateurs des évêques, qu’il revient le discernement final et donc qu’il revient par la même l’instrument et le service du gouvernement qui aide à la sanctification.
Il n’est pas interdit à d’autres d’avoir une place, un siège…, et parfois d’émettre des jugements très saints dans l’Église, mais ce sera par mode habituel de conseils, qui éclaireront de façon très précieuse les décisions du magistère institué qui lui, sera à l’écoute attentive des voies de l’Esprit-Saint.

La collégialité, c’est l’expression de tous pour le discernement d’un seul.
Mais bien sûr, cela demande l’intention fondamentale de tous pour la sanctification, par la croix souvent, de toute l’Eglise, et cela demande une exigence d’obéissance qui, de fait, est rare dans le peuple de Dieu.
L’obéissance du disciple missionné au gouvernement, c’est son écoute de l’Esprit Saint.
L’obéissance de tous dans l’Eglise, c’est notre désir de sanctification reçue de l’Esprit Saint.
« Le Christ s’est fait obéissant jusqu’à la mort »
Pouvez vous boire à la coupe que Jésus a bue ?

HOMELIE DU 21° DIMANCHE ORDINAIRE B

Evidemment, frères et sœurs, vous avez été attentifs au conseils de saint Paul : «femmes, soyez soumises à votre mari…»
«Hommes, aimez votre femme jusqu’à vous livrer pour elle…»

Bon… du calme… On va reprendre cela tranquillement…

Évidemment, si on entendait cela sérieusement aui journal télévisé, la chaine risquerait d’avoir des ennuis. D’abord pour le mot ‘femme’ et pour le mot ‘homme’ . Saint Paul est scandaleux et irrespectueux de l’égalité des genres. Ensuite pour le mot ‘obéissez’ – ‘soyez soumises’ –

Ouaahhhhh …… !
Alors là, c’est franchement intégriste, extrémiste, ou pervers… Ca sent le roussi. Le mot ‘mari’ aussi est fautif… Ça tient du mariage, c’est d’une autre époque. ‘conjoint’, ‘compagnon’, c’est pas mal…
‘ Hommes, aimez votre femme jusqu’à vous livrer pour elle’ Alors là, c’est très simple : «… j’comprend pas …»
Et puis si on ajoute :
« comme le Christ se livre pour l’Eglise »… Là on est en plein dans le rêve, c’est certainement de l’idéologie du Moyen-Age pour asservir les hommes par des stéréotypes. On est chez les illuminés … !!!
Bon… on se calme… Ces paroles de la Bible sont quand même aiguisées. Elles son,t contraires à l’évolution actuelle de la libération des couples. « Femmes obéissez à vos maris»», ça veut donc dire qu’on admet un supérieur et une inférieure… Ça veut dire qu’on va contre l’égalité et qu’on favorise la discrimination !
Bref, cela veut dire que l’Eglise qui garde encore un horrible bonhomme comme saint Paul, dans sa liturgie, est complètement obsolète et qu’elle n’a rien compris à l‘évolution des temps. L’Eglise est bien le foyer d’obscurantisme le plus dégoûtant qui soit. A abattre !
Non seulement, ça fait 2000 ans qu’elle asservit les femmes, mais elle continue à vouloir conditionner les rapports sociaux qui pourraient tellement plus sains si chacun se réappropriait ses désirs et son corps. Sans limite. Dans la tolérance que tous les catho haïssent.

Tous des formatés… Heureusement qu’il y a quelques cathos qui veulent détruire l’Eglise, déconstruire la domination de genre. Si on veut y voir plus clair, relisons Pierre Bourdieu qui fut un grand promoteur du monde nouveau, après Simone de Beauvoir ( Sartre n’était pas loin – deux pédophiles mais enfin bon, il y a prescription maintenant pour eux deux…) et avec Christine Delphy, cette dernière je vous le rappelle est sociologue comme Bourdieu et entre autres cofondatrice du mouvement ‘les gouines rouges’. « Notre place, dit Delphine, est à l’intersection des mouvements qui libéreront les femmes et les homosexuels. Le pouvoir que nous revendiquons est celui de nous réaliser. »
Et pour revenir à Bourdieu, il éclairait la situation par une analyse sereine :
« Un des effets de la violence symbolique, écrit-il, est la transfiguration des relations de domination et de soumission en relations affectives, la transformation du pouvoir en charisme ou en charme propre à susciter un enchantement affectif » (Raisons pratiques, p. 165, 189)
Femmes, par pitié, désobéissez ! vous allez vous réaliser.

Je voudrais même innover une nouvelle formule : ‘désobéissez-vous !’ Tout cela est très puissant, surtout quand on considère les fruits de bonheur de ses efforts « pour vivre l’amour libre au grand jour, son corps désirant. »
Bon, frères et sœurs, un peu de sérieux… il me faut bien maintenant donner la parole à l’Eglise pour qu’elle transmette le message de Jésus-Christ. En fait, il faut toujours se demander où se trouvent les racines d’une orientation de vie. Et la racine de l’Eglise, c’est directement et vitalement : Jésus-Christ. Donc, si on parle d’amour, et un peu plus précisément d’amour d’amitié, ou encore plus spécifiquement d’amour conjugal entre un homme et une femme, l’Eglise ne les conçoit que dans une approche de foi, de grâce divine de cœur à cœur avec Jésus-Christ. Ça c’est son point de départ. Donc c’est le point de départ de Saint Paul. Inutile de vouloir lire saint Paul ou de vouloir l’écouter si on ne reçoit pas la lumière de la grâce divine. C’est le premier mouvement. Et c’est ce que je dis aux fiancés : «vous venez demander un sacrement qui vous unit, mais le sens de votre démarche c’est votre relation avec Jésus Christ Sauveur, Image du Père. Votre amour, votre intimité, vos relations homme-femme de couple doivent émaner de votre amour de Jésus-Christ.»
Alors, ce n’est pas tous les couples qui entrent dans ce jeu de la foi et de la charité… mais c’est le seul chemin vrai de libération par l’amour. Et que se passe-t-il quand un couple comprend, même de très loin, que leur amour est l’écho de l’amour de Dieu en eux ?

Il se passe que l’un et l’autre entre dans un mouvement d’écoute et de respect du mystère qui habite en l’autre. Et cela c’est merveilleux. C’est le plus beau de l’homme et de la femme. Saint Paul dit «obéissance» … «Obéissez-vous les uns les autres !»
«Femmes obéissez à vos maris», mais pourquoi ?
Parce ‘obéissance’ signifie justement écoute et respect des profondeurs du conjoint. Et qui va rejaillir sur le bonheur du corps
C’est une qualité exquise d’amour et de relation, quand on arrive à obéir à quelqu’un. Pas parce qu’il est plus savant ou qu’il domine (ceux qui n’ont pas la foi ne peuvent pas le concevoir autrement qu’en termes de rivalités) mais parce que l’autre, l’époux, contient le mystère de Dieu. L’époux est envoyé providentiel de Dieu pour ne faire qu’une seule chair par l’amour. Et c’est à ce mystère que l’épouse ‘obéit’. S’il n’y a pas mystère en l’autre, l’obéissance est impossible et avilissante, bien sûr. Ce n’est que dans la foi que s’illumine l’union de tendresse de deux époux. C’est rare, je l’admets, même dans les familles chrétiennes, mais c’est en cette lumière pure que parle saint Paul. Et du côté de l’époux… comment considère-t-il sa femme dans l’Esprit saint ?
C’est simple : il voit son épouse comme la pure Présence de l’Eglise sainte. C’est à dire exactement comme son épouse le regarde lui-même. L’épouse voit en son mari Jésus-Christ qui est l’Eglise, non pas qu’il soit Jésus-Christ mais parce que Jésus-Christ est en lui. Et l’époux voit en sa femme l’Eglise qui est Jésus-Christ, non pas qu’elle soit toute l’Eglise (la Vierge Marie seule pourrait le dire) mais parce que le mystère de l’Eglise, belle de sa pureté, habite son cœur et l’enveloppe de sa grâce dans la mesure où cette épouse est unie à Dieu. Ainsi, la conception des rapports homme-femme descend du Ciel, par l’Eglise, pour ceux qui ont la foi. Et alors l’union est envisagée et vécue comme magnifique parce qu’elle se donne et se laisse envelopper par un mystère. Corps et âme.

Donc, l’union qui inclut l’obéissance et le grand respect de l’autre, c’est à dire sa compréhension profonde qui se simplifie avec les années de fidélité, l’union ne peut pas être plus intime. Elle est constitué de la grâce divine. Évidemment, l’Eglise n’idéalise pas. Elle sait que c’est un long chemin de purifications, parce que l’homme et la femme aussi saints soient-ils, sont touchés par le péché originel qui introduit la souffrance dans leurs désirs et l’erreur dans leur union. Mais Dieu donne cependant un avant-goût de l’extase éternelle du Ciel au travers des ratés .

Je reviens donc à ceux qui n’ont pas la foi et surtout le revendique. La racine de leurs recherche ne se trouve pas dans le cœur, dans la nature donnée par Dieu, dans la grâce de Jésus, bien entendu ils le refusent ( je ne veux pas mesurer leur responsabilité dans ce refus, ce n’est pas mon propos). Le principe de la relation d’amour ( c’est bizarre quand même, ils reviennent inévitablement à l’amour, ça ils ne le refusent pas… mais un amour-plaisir?)… leur principe c’est la relation sociale, les rapports sociologiques qui viendraient faussés une pure liberté de faire n’importe quoi. En fait pour eux il y a toujours un conditionnement de la la société qui contraint à des habitudes de pensées ou de désirer involontaires. Mais surtout, qu’on ne parle pas d’où viennent ces désirs et ses pensées pures… Il faudrait admettre une source naturelle. En fait, on est en plein dans Rousseau et dans Descartes . Qu’est-ce que c’est ringard comme pensées fausses !
Et on s’enfonce toujours plus dans le délire de la subjectivité qui part en
cacahuètes incohérente… Si on n’a pas la foi de l’Eglise on arrive tôt ou tard, mais en refusant de l’admettre par orgueil, à manger des cacahuètes pourries de sa solitude. Mais comme l’homme et la femme ont une capacité presque infinie à s’enfoncer dans l’erreur, on entendra toujours, avec plus ou moins de hargne prosélyte:
«femmes désobéissez à tous les hommes ! parce que de toute façon vous seriez folle de n’en prendre qu’un… Ni un ni plusieurs, ni tous !
De toute façon, ils n’y comprennent rien et ils n’y comprendront jamais rien. Libérez-vous donc. Libérez votre corps. Libérez-vous de l’Eglise et de votre nature. Et surtout libérez-vous de saint Paul !!!
Soyez des mères de désobéissance. Hommes ! vous êtes tellement maladroits avec les femmes que vous n’arriverez jamais à rien… Soumettez-vous à l’impureté sous toutes ses formes. Vous y
trouverez au moins une consolation momentanée à votre malaise.

« Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi, dit Jésus, si cela ne lui est pas donné par le Père. »…

TEMOIGNAGE DE VIE DE DENIS – JOUR DE LA PENTECÔTE

En fin de messe de la solennité de la Pentecôte, Denis  Tummino nous a partagé son parcours de vie et son retour à Dieu et à l’Eglise après de nombreuses années d’éloignement .

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En cette journée de Pentecôte, c’est avec une grande humilité que je me présente devant Dieu et devant vous, avec l’espoir de recevoir l’Esprit Saint ainsi que le pardon pour m’être détourné pendant un temps de l’Amour de Dieu.
J’ai été baptisé quelques mois après ma naissance, il y a environ 70 ans.
Je suis allé au catéchisme, fais mes communions privée, solennelle et confirmation. Je me suis mariée à l’église, notre fille est baptisée, notre petite fille, également.
J’ai suivi le chemin de l’église jusqu’à ce que je me détourne de la religion en ne pratiquant plus durant de nombreuses années. Il m’arrivait au cours de voyages, d’entrer dans des lieux de cultes ou je faisais une prière mais sans plus.
Je n’ai pas connu mon père, il est difficile pour moi de dire papa car ce dernier est décédé alors que je n’avais que deux ans.
En 1995, J’ai été victime d’un accident et suis resté dans le coma durant deux semaines. Au cours de ce coma, j’ai connu ce que les scientifiques nomment une expérience de mort imminente. Durant ce voyage intemporel, j’ai rencontré mon père qui m’a clairement dit que mon heure n’était pas arrivée
et que je devais encore parcourir un chemin sur terre. D’une façon bienveillante, il m’a reconduit à cette frontière séparant le monde réel du monde intemporel.
Après réflexion de plusieurs mois, je ne savais pas de quel chemin mon papa m’avait parlé.
J’ai opté pour entrer dans une association philosophique  servant au bien de l’humanité. C’est tout du moins comme cela que cette association se qualifie et se dénomme.
Cette association est présente dans tous les pays du monde, elle est universelle. Cette association possède ses lois, ses règles de conduite, se dit discrète mais non secrète et pas tout le monde peut y adhérer ou plus exactement y entrer.
On entre dans cette association après avoir subi, ce que j’appelle aujourd’hui des examens de passage. Cette association a pour nom : la Franc-maçonnerie.
Après avoir subi ces fameux examens de passage, la personne qui est jugée digne d’y entrer, cette personne dénommée profane, est initiée afin d’accéder au premier degré. Il y a trente trois degrés.

Au début, dans cette association, des titres sont donnés selon les degrés, en commençant humblement par : Apprenti, Compagnon et Maitre Lors de la cérémonie d’initiation, le maitre des lieux, appelé vénérable maitre, sacralise le lieu appelé temple et donne la lumière au profane en le sacrant
apprenti franc-maçon. Premier degré de cet ordre.
Mais qui est-il ce vénérable maitre, cet humain, pour sacraliser un lieu, pour donner la lumière et pour consacrer une personne ? La lumière ne nous a-t-elle pas été donnée le jour de notre baptême ?
Faisant croire à une certaine bienveillance, la franc-maçonnerie demande aux nouveaux initiés, lors de l’initiation, de prêter serment sur l’ouvrage de leur choix : bible, torah, coran etc. Afin d’éviter tout malentendu, il est demandé de
croire à une divinité dénommée d’un commun accord : Le grand architecte de l’univers.
En tant que franc-maçon, j’étais de plus en plus convaincu que nous devenions les meilleurs, les maitres du monde, les élus.
Cela m’a conduit à une démesure de l’égo. On se flatte mutuellement et notre ego enfle. On a l’impression que rien ne peut nous arriver, que l’on détient la vérité. Mais de quelle vérité parle-t-on ? Je suis entré en franc-maçonnerie le 17 janvier 1997 et en suis sorti en 2022.
J’ai occupé pratiquement tous les postes.
On apprend, sans aucune vérification, sans se poser de question, que l’on détient, soit disant, le secret des bâtisseurs des cathédrales. On nous dit que la Franc-Maçonnerie est à l’origine de la construction du temple de Salomon et que l’Arche d’Alliance est gardée dans un lieu sacré et secret que seuls les grands initiés en connaissent l’emplacement.
Puis, après quelques années passées dans cet ordre, dans cette association et dans les degrés subalternes, (apprenti, compagnon, maitre) seul un petit nombre, l’élite de l’élite, des élus parmi les élus entrent dans ce que la Franc-maçonnerie appelle : les hauts grades.
Là, les nouveaux titres se veulent de plus en plus élogieux, comme par exemple parmi la trentaine de titres, je nommerai :
Maitre secret, Grand élu, Prince de Jérusalem, Grand pontife, Grand inquisiteur commandeur ou encore Grand inspecteur général.
Au fur et à mesure de mon ascension dans cet ordre, au fur et à mesure des franchissements de degrés, au fur et à mesure de mon ascension dans les hauts grades, je me suis rendu compte que j’étais dirigé, que j’étais instrumentalisé mais que cette direction, cette instrumentalisation était de l’auto-
instrumentalisation.
Encore et toujours la flatterie, l’égo démesuré.
Au fur et à mesure des années et des franchissements de grades, on a l’impression de gravir une pyramide où, à chaque marche, il y a de moins en moins d’élus.
Une sorte d’écrémage ou comme écrivait Rabelais, on ne  retient que la substantifique moelle pour finir au sommet, seul et unique.
Peu à peu, alors que j’avais atteint un de ces titres dans les hauts grades, je me suis mis à douter du chemin pris en 1997.
Je me suis rendu compte que je ne vivais plus que pour la FM.
Que ma famille, mes connaissances s’éloignaient de moi. Mais est-ce elles qui s’éloignaient de moi ou moi qui m’éloignait d’elles ? J’étais entré dans un monde factice, un monde de mascarade dont mes parents, mes proches, mes amis étaient exclus.
Je me suis interrogé et j’ai pris conscience que mon égo avait pris une démesure innommable. Cette démesure m’a conduit dans les péchés que quelques personnes ici présentes en cette église et mon confesseur, le père Thierry Galant, connaissent.
Je me suis rendu compte que, plus je montais les marches de cette pyramide, plus je me prenais pour Dieu. La flatterie de l’égo poussait à son paroxysme.
J’avais perdu ma personnalité.
J’ai pris conscience que je ne servais pas Dieu mais Lucifer. Cet ange porteur de lumière. Cet ange déchu pour s’être rebellé contre Dieu. Peu à peu l’ange déchu a glissé vers Satan.
Je servais donc le diable.
Au bout de 25 ans d’errance, je me suis rendu compte que j’avais fait fausse route. Je n’avais pas fait le bon choix. Je ne suivais pas le bon chemin pour servir le bien mais le mauvais chemin pour servir le mal, pour servir l’esprit malin. Pour servir le diable.
Poussé par une force inconnue, je suis alors entré dans une église et je me suis mis à prier, j’ai appelé mon papa à l’aide. J’espérai que ce dernier réapparaisse comme dans mon coma et me donne la solution. Mais rien de cela n’est arrivé.
Seules des larmes se sont mises à couler sur mes joues.

Mes prières ont été entendues et m’ont conduit à la rencontre du père Thierry Galant. J’ai trouvé en ce prêtre une oreille attentive, un homme sans jugement, un homme d’écoute.
Il m’a conseillé de rencontrer Monseigneur l’Evêque, ce que je fis. Là encore, une oreille attentive à ma quête. Là encore, la bienveillance.
Je regrette profondément ces vingt cinq années d’errance, de mensonges, de parjure. J’ai abandonné Dieu durant ces années mais lui ne m’a jamais abandonné.
Alors que j’étais perdu, alors que je me trouvais hors du chemin, il a entendu mes prières, il m’a tendu la main et m’a reconduit au sein du troupeau.
Cette reconduite ne s’est pas faite sans difficulté. Le chemin était semé d’embuches, d’épreuves plus éprouvantes les unes que les autres. Le malin, Satan, ne voulait pas laisser partir le serviteur que j’étais devenu, son serviteur.
J’ai souffert de maux physiques divers et variés, visibles par radio, scanner et autres procédés que la science médicale n’a pu expliquer et encore moins apaiser.
J’ai prié la Vierge Marie, je l’ai appelé à l’aide. Les maux physiques disparaissaient sans laisser de trace mais d’autres faisaient leur apparition. Peu à peu, le combat engagé contre le diable est devenu moins éprouvant. Mais ce dernier ne lâche pas prise facilement. Ce combat est de moins en moins violent
aujourd’hui, mais il n’est pas terminé.
J’ai compris que l’appartenance à la franc-maçonnerie est incompatible avec la foi chrétienne. On ne peut servir Dieu et Satan à la fois. On ne peut faire l’apologie de l’un sans détruire l’autre.
J’ai retrouvé la foi. J’ai retrouvé le chemin de l’église. J’ai retrouvé ma famille.
J’ai retrouvé mes proches mais mon chemin de pardon n’est pas terminé. Sera- t-il terminé un jour ? Seul Dieu me le fera savoir.

Mon épouse, Odile, ici présente, ne m’a jamais lâché la main. Odile est là, à mes côtés depuis une cinquantaine d’années. Elle n’a jamais faibli. C’est un roc qu’aucune tempête n’a pu ébranler. L’amour qu’elle me porte m’a permis de
retrouver le droit chemin, le chemin de la lumière, de la vraie lumière.
Nous parcourons de nouveau, Odile et moi, ce chemin d’amour main dans la main.

 

HOMELIE DE LA PENTECÔTE

  • Messe avec premières communions de Marine, Léa, Mathias –
  • baptême de Méline
  • Profession de foi de Florine

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Je pense que tout le monde ici a déjà joué au ping-pong…
Et si vous n’avez pas joué déjà au ping pong je vais vous expliquer.

Parce que aujourd’hui, fête de la Pentecôte, c’est le jour de l’invention du ping-pong divin.

Dieu a dit :  » qu’est ce qu’il me faut pour un nouveau jeu ?
Allez…. une table –  une balle –  deux raquettes –  et deux joueurs.
Je n’aime pas les choses compliquées. »

Ainsi a été créé le ping-pong surnaturel.
Assez jeune, je m’y suis essayé, et voici ce que j’ai découvert…

La table, c’est notre vie… disons, l’histoire de notre vie.
La balle ? elle ne pèse rien.
On la voit à peine.
Et c’est elle qui fait tout.
Elle fait les allers-retours, sans se fatiguer.
Elle touche près du bord de la table, elle rebondit en plein centre, elle part en l’air et file à la vitesse de l’éclair.
Vous avez deviné…
La balle, c’est la grâce de Dieu qui ne cesse de rebondir sur tous les événements de notre vie.
Et je vous dis… Depuis que je le connais, hé bien… Dieu ne s’est jamais essoufflé…! C’est un pro…
Je suis sûr même qu’il arrivera à battre les chinois qui sont vainqueurs du monde depuis 20 ans  !
En tout cas, la balle, c’est elle qui fait le plus de chemin. et pourtant elle ne pèse rien.
Le but ce n’est pas de l’attraper, mais de la renvoyer.
C’est ça une relation d’amour…
Quelqu’un nous appelle, nous attire – Dieu nous appelle – et on renvoie cet appel par une réponse.
Jamais on doit laisser tomber l’appel.
C’est le jeu de notre vie.
Il surprend souvent, l’appel de Dieu.
Il touche l’histoire de notre vie, la table… selon des angles multiples, à des vitesses toujours différentes.
La grâce peut-être liftée, venir d’un coup franc, d’un smash, ou amortie, coupée, etc…
Mais il faut lui répondre.
En moins d’une seconde.
Pas le temps de réfléchir.
Comme on peut. D’instinct.
Nous serions mauvais joueur si nous ne répondions pas à un appel d’amour.
Dieu appelle,
Qu’est ce qu’il dit ?
« je t’aime » ;  » tu fais ma joie… « .
 » Je veux ton bonheur  »
 » Regarde ma lumière, accueille-la dans ton coeur ».
Dieu a mille façons de nous dire « je te chéris ».
Et nous, on doit lui renvoyer son appel.
Par un désir, par une prière.
Et ça lui montre que l’on veut jouer avec lui.
Qu’on veut jouer le jeu de l’amour avec lui.
C’est ça la Révolution par le ping-pong.
Alors, évidemment, on ne doit pas renvoyer notre réponse n’importe comment.
Il y a un minimum.
On renvoie la balle sur la table…

Et les raquettes ?
Les raquettes se sont nos vertus, nos dons, c’est évident…
C’est toujours à peu près pareil : vertu de patience, de force, d’intelligence, vertu de compassion, d’humilité, de tempérance, de pureté, de prudence…
À chaque fois que l’on répond à Dieu, c’est par un petit coup de vertu qui peut aller chercher la balle très bas, ou la frapper avec force.
Et plus elle est précise, plus elle s’appelle ‘charité’!

Et puis… il y a les joueurs.
Et voilà la fête presque complète…
Parce que le joueur principal, ne croyez pas que ce soit vous ou moi.
Nous, nous sommes la table, la raquette,
La balle, c’est la grâce de Dieu.
Mais les joueurs, en fait, le joueur principal…. c’est le Saint-Esprit.
On entre dans le jeu du Saint-Esprit.
Le Saint-Esprit c’est l’intuition qui mène tout.
Quand vous jouez au ping-pong, vous ne mesurez pas à quelle vitesse file la balle.
200km heure.
Vous estimez instinctivement.
Et ce qui se fait par instinct, ça vient du Saint-Esprit, surtout quand il s’agit de renvoyer un appel amoureux.
Dieu lance son appel, et au plus profond de notre âme, le Saint-Esprit l’accueille et l’illumine.
Il l’illumine par un réflexe.
C’est pour ça qu’il est si difficile d’attraper le Saint-Esprit.
Parce que sa spécialité c’est de nous donner des réflexes.
Des réflexes d’amour.
Le Saint-Esprit nous place à la bonne distance de notre vie, de la table de ping-pong,
Il est la présence de Dieu qui harmonise nos mouvements, qui fait battre notre coeur, nous fait fléchir le genou, rebondir sur nos pieds, et anticiper le retour de la balle.
C’est lui, ce feu divin, intérieur, qui fait monter en nous le désir d’union avec le cœur de Dieu et qui pose sur nos lèvres les mots de la prière.
C’est la flamme qui oriente notre âme vers le Ciel.
Le Saint Esprit, c’est le sourire de Dieu qui rend le jeu aimable et joyeux.

J’ai oublié une chose.
C’est le filet.
Le filet, c’est l’obstacle à franchir.
C’est le petit démon qui veut attraper la balle pour la stopper dans son élan..
Même quand la relation avec Dieu semble facile, et peut-être même surtout à ce moment-là, on ne se méfie pas toujours du filet qui veut arrêter la balle.
Il reste comme aux aguets pour nous faire perdre le point, au milieu de la table.

Mais alors, qu’est-ce que dit la balle à chaque fois qu’elle vient sur ma raquette :
Que dit la grâce de Dieu à chaque fois qu’il l’envoie, c’est-à-dire en fait à chaque instant de mes journées, tout au long de ma vie.
Dieu me dit :
‘Tu comptes pour moi…’
Il dit aussi :
 » écoute mon fils, ma fille, tends l’oreille de ton cœur;
Réagis .
Il suffit de découvrir ma tendresse, ma tendresse divine.
Évidemment, au début, la voie du salut est toujours découverte avec maladresse, avec des hésitations, parfois des doutes…
Mais qu’importe ! Plus on avance dans la foi, plus le cœur se dilate, les réflexes deviennent plus justes et c’est avec une douceur d’amour qu’on court dans la voie des commandements de Dieu ». (RB Prol 48-49) …

Et plus on entre dans l’intimité de Dieu, plus il y a des réponses précises et simples.
Ce sont les dons du Saint-Esprit.
Réflexes de sagesse, d’intelligence, de science, des réflexes de piété, de crainte et de force, de conseil…

Et ces réflexes ont toujours la même direction.
Ils ont la direction de Jésus-Christ.
Le Saint-Esprit nous murmure, toujours et toujours…
 » Regarde Jésus-Christ. »
 » Écoute Jésus-Christ. »
 » Recherche une union d’amour avec Jésus-Christ. »
 » Où est-ce que tu vas trouver Jésus-Christ ? »
Le Saint-Esprit pose la question et y répond…
 » Tu le trouveras dans l’Église.
Tu le trouveras – et ça tu peux en être certain – dans la communion.
Et tu le trouveras dans tous les autres sacrements. »
Jésus-Christ est venu pour habiter notre cœur, pour guérir nos blessures profondes.
Il est venu nous montrer le chemin, la vérité et la vie.
Et le Saint-Esprit, il adore répéter cela.
Il adore nous dire que Jésus-Christ est adorable.
Il est adorable et il est abordable.

Marine, Léa, Mathias, Florine, même si la balle de jeu tombe quelquefois, dites-vous bien que si le Saint-Esprit met dans votre cœur le nom de Jésus-Christ, s’il met sur vos lèvres quelques mots de la prière, et surtout à chaque fois que vous viendrez recevoir le Corps de Jésus-Christ notre Sauveur, pendant la messe, dites-vous bien que vous aurez gagné votre partie de ping-pong.
Et que la grâce, toute légère, est en train de faire danser votre cœur au rythme du cœur de Dieu.

Si un jour, vous ne savez plus dans quel monde vous vous trouvez…
Si vous ne comprenez pas pourquoi les événements se développent si de travers (ça peut venir de quantité de causes, autour de vous ou même en vous) vous pourrez bien chercher des solutions, mais votre génie intime peut vous souffler un chemin de solution qui sera le vrai chemin :
Le Saint Esprit comme vraie solution.
Et c’est l’amitié avec Jéswus, reçu sous la forme d’un petit morceau de pain et de quelques gouttes de vin, – c’est rien, c’est le poids d’une balle de ping-pong… ! –
Et bien cette amitié réjouira votre cœur dans une lumière de vérité, de pureté, de grandeur aussi.
C’est cette lumière qui réjouit le nôtre ce matin.

Mais…. je ne me suis pas adresser à Méline…!
Pourquoi ? vous le devinez..
Parce que de sa hauteur, Méline ne voit que le dessous de la table de ping-pong.
Elle est encore trop petite, la petite dernière.
Hé bien, Dieu n’oublie personne.
Et il a un jeu qui est adapté pour les tout-petits.
Il n’y a pas de raquette mais il y a une petite balle.
Et la petite balle, pour Méline, c’est un grand sacrement.
La trajectoire de cette petite balle c’est un sentier, un tout petit sentier qui va toucher le cœur de Méline de la lumière de Dieu.
Dieu va murmurer à Méline aujourd’hui :
 » toi aussi tu comptes pour moi.
Et je veux venir demeurer dans ton cœur. »
C’est étonnant, parce que nous, quand on veut faire passer un message on le crie très fort, et puis ensuite l’écho va le porter très loin.
Dieu ne fait pas comme cela.
Dieu murmure, presque incognito, aux tout petits :
 » Aujourd’hui, je vais te faire visiter, Méline, le Royaume des cieux. »
Il le murmure et puis, ensuite, il le répètera tous les jours de la vie de Méline.
Jusqu’à ce qu’elle puisse jouer avec le Saint-Esprit son match de ping-pong…