VINGT-CINQUIEME DIMANCHE ORDINAIRE A 2023

 » l’histoire de toute société jusqu’à nos jours, n’a été que l’histoire de luttes de classes »
Vous reconnaissez certainement, frères et sœurs, une phrase connue du ‘Manifeste du parti communiste’
Comme beaucoup de jeunes, dans le temps, je m’étais penché sur ce livre pour changer le monde vers son bonheur.
Je dois dire que je m’étais tellement ennuyé avec ses principes faux que j’avais été voir ailleurs, vers d’autres cieux qui puissent faire palpiter mon cœur.
Pour notre rêveur, Karl Marx, la grande histoire du monde doit tendre vers une fin,
vers un apaisement final, qui serait la victoire de l’Homme devenu Dieu sur terre.
Une sorte de Royaume de Dieu dans la matière.
«la force matérielle ne peut être abattue que par la force matérielle», écrit Marx.
[contribution à la critique de la philosophie du Droit de Hegel]
C’est comme cela qu’on fait de la mauvaise philosophie. Géniale mais fausse :
En réduisant la réalité à un seul aspect. Pour Marx, le plus bas de l’Histoire des hommes.
Toute différence doit être nivelée à cet aspect.
Plus de premiers.
Plus de derniers.
Le moteur de sa révolution, c’est une lutte pour le nivellement.
Le grand génie de Karl Marx se trouve dans l’incitation à « la dictature du prolétariat ».
« Pouvoir conquis par la violence que le prolétariat exerce, par l’intermédiaire du parti, sur la bourgeoisie et qui n’est lié par aucune loi ». [ Lénine]
Karl Marx a compris que s’il incitait les masses à la haine, il lâchait dans l’Histoire des forces destructrices gigantesques.
Plus de premiers, plus de derniers, parce que les derniers auront éliminé les premiers… par la violence, inévitablement.
Tous ceux qui se considèrent comme des Caïn pourront tuer les Abel.
Après deux siècles de cette idéologie de mort nous savons combien de massacres cette justification de la violence a engendrés.
Lénine, Staline, combien de millions de morts pour le Paradis égalitaire…? 3 ou 20 millions ?
Des enfants de chœur à côté de Mao : 70 millions de morts.
Pour atteindre la fin bienheureuse de l’Histoire.
De leur Histoire.. de cauchemar..

Et cette conception, cette illusion perdure dans beaucoup de têtes mal placées, et dans pas mal de têtes chrétiennes, que l’histoire s’ouvrira sur un temps lumineux et doux, ressemblant davantage à un encéphalogramme plat qu’à une intense communion. La paix du Christ n’est pas un encéphalogramme plat..!
« Prolétaires de tous pays, unissez-vous … dans la haine !
’Plus de derniers, plus de premiers,’ ça nous dit quelque chose.
Ne serait-ce pas les propos de Jésus, 2000 ans auparavant ?
… pas tout à fait.
Jésus dit que des derniers seront premiers, et des premiers seront derniers. Ce n’est pas tout à fait pareil.
Pour Marx c’est le Parti de l’Homme qui juge..
Pour Jésus, c’est un Maître..
Mais un Maître d’une infinie bonté ( infinie…) lui-même créateur de tous les dons, par amour.
Par surabondance d’amour.
Au-dessus de la nature humaine, au-dessus des calculs humains.
Dieu perturbe les calculs humains de la matière et de l’esprit pour donner sa base : La base de l’amour.
Ce n’est pas une idéologie que vient dévoiler Jésus.
C’est la force d’une relation d’amour, émanant du cœur de notre existence.
Ce n’est pas une violence que vient réveiller Jésus.
C’est la primauté de la liberté d’un cœur qui aime. Qui est invincible.
Comment est constitué la grande Histoire des hommes, pour Jésus ?
Elle est constituée par un fleuve invisible qui est une relation d’amour entre Dieu et les hommes, entre les hommes et Dieu, entre les hommes entre eux..
Et que se passe-t-il dans le concret de l’Histoire ?
Le Seigneur passe dans des petites choses.
Et il repère la réponse, notre docilité à un appel insignifiant.
Quelque chose qui ne sert à rien et qu’on pourrait éviter très facilement, dans le secret de notre cœur.
Si on entend sa voix pour ce rien du tout, il peut déplacer les montagnes et les continents en réponse.
Et si on ne répond pas ( « Seigneur, j’ai quelque chose d’autre à faire, j’ai un meilleur plan à te proposer, mon Dieu… J’ai à te proposer mon plan… » )
Ce sera un torrent de grâces dont on ne saura jamais la teneur, qui restera dans le néant.
Inexistantes.

Parce que on ne sera pas entrer dans ce fleuve d’amour que Dieu nous propose.

Et Dieu poursuivra son Histoire, sa Providence, sans nous, vers un Royaume de joie intense.
Mais alors… pourquoi mon voisin est-il payé de même façon que moi qui aie travaillé avec tellement plus d’efforts ou même de qualité ou même de génie ?
La réponse de Dieu est très claire.
Ce n’est pas la mesure de nos œuvres qui permet de juger.
Le jugement porte sur l’amour seul qui soulève mon cœur.
L’amour ne se paie que par l’amour.
La rétribution de l’amour c’est une grâce d’amour plus grande.
Et, par conséquent au moment même où je regarde mon voisin pour me mesurer à lui, j’oublie Celui qui me donne l’amour qui seul peut combler mon cœur, peut combler mes dons, peut combler ma joie.
Que j’ai un denier de salaire, et déjà ça me suffit, que j’ai mal aux jambes d’avoir fait les vendanges, que j’ai mal de partout d’avoir été au chômage devant ma télévision, ce qui compte au final de l’histoire c’est l’appel d’amour de Dieu dans les grandes choses ou dans les choses absolument insignifiantes.
Ce qui me paye c’est la présence de Dieu qui va en fin de compte me réjouir à travers toutes les différences d’avec mon voisin.
Que je sois premier que je sois dernier.
Mais en fait que je sois dernier de préférence.
Puisque le dernier, c’est celui qui n’a plus rien que l’amour de Dieu dans son cœur.
En fin de compte, le chrétien véritable, uni à Jésus pour la vie et pour la mort est parfaitement libre.
Et le but de l’Histoire, de l’Histoire des sociétés jusqu’à l’Histoire très intime de mon âme, c’est l’union amoureuse avec Dieu.
Comme le disait sainte Thérèse de l’enfant-Jésus :
 » Au soir de cette vie, je paraîtrai devant vous les mains vides, car je ne vous demande pas, Seigneur, de compter mes œuvres. Toutes nos justices ont des taches à vos yeux. »
Elle désire donc être la dernière

Les mains vides…
Mais « en étant l’amour, dans le cœur de l’Église », dit-elle.
Donc première dans l’amour.
Et, en deçà, la caravane des grands génies maléfiques passe. Il n’en restera rien.

What do you want to do ?

New mail

What do you want to do ?

New mail