RAMEAUX 2024

Frères et sœurs, ne sentez-vous pas dans cette fête des Rameaux une certaine ambivalence ?
Quelque chose reste ambigu.
Rien que la liturgie favorise ce sentiment d’instabilité.
Avant de rentrer dans l’église nous avons lu l’accueil festif que les foules font à Jésus.
Une fois rentrés, nous lisons l’évangile de la Passion…
On ne sait plus sur quel pied danser. Et c’est bien le cas.
Jésus vient à Jérusalem.
Il enseigne et il est épié.
Et puis, il retourne à Béthanie, pour être dans un environnement ami.
Ce n’est pas spécialement facile, parce que tout le monde ne le comprend pas. Ou plutôt, tout le monde ne l’accepte pas tel qu’il est.
Mais à Béthanie, il se repose des tensions.
Quand Jésus est quelque part, qu’est-ce qu’il se passe ?
Il se passe qu’il charge la réalité, les événements d’une saveur de vie.
Chaque parole, chaque geste, prend un goût de profondeur, une forte densité d’existence.
Ça peut paraître aux limites de la normale, – et ça l’est – mais on ne s’ennuie pas ! Une femme lui verse un parfum sur la tête…
Une autre, ou la même, lui essuie les pieds avec ses cheveux.
Il commande un repas, non pas par un coup de téléphone au resto, mais par une vision prophétique.
‘Vous allez rencontrer un tel, vous lui dites cela et il va vous répondre ça.
Il y aura un petit âne, etc, etc,..’
Jésus, c’est de la vie !
Alors d’où vient l’ambiguïté de cette fête des Rameaux ?
Elle vient que nous fonctionnons sur plusieurs étages.
Et que, souvent, – je n’ose pas dire toujours … – nous ne laissons pas circuler la vie entre nos différents étages.
On limite notre fonctionnement de tous les jours à un ou deux étages, presque étanches.
Je m’explique..
Nous avons en nous des possibilités d’amour, de relation, d’ouverture d’existence, presque à l’infini.

Et nous vivons sur un ou deux registres.
Pour les plus courts, ce sera sur une gamme étroite de désirs et de satisfactions. Pour d’autres, l’étage sera celui de leurs intérêts.
Matériels ou spirituels, dont ils tireront satisfaction.
Certains fonctionneront sur un amour pas toujours très pur.
Et en plus on ajoutera quelques péchés cachés qui réduisent encore notre vie.
Il y a quand même un étage supérieur : celui de la foi.
On fait partie de la religion…!
Bien que ce ne soit pas très bien vu maintenant, notre âme sait bien qu’il y a quelque chose de grand et de noble, de valeur, à faire partie de l’église catholique. Très bien…
Mais attention, si on ne ferme pas cette foi au 5° étage.
On peut s’élancer avec nos rameaux à la main, saluer celui dont on sait qu’il est Sauveur.. mais est-ce que nous lui ouvrons notre cœur ?
Est-ce que nous laissons la vie de Jésus irriguer nos journées ?
Si nous devons choisir entre Dieu et faire nos courses, ou faire un footing, est-ce que Jésus entre dans notre choix comme une source ou comme une option parmi d’autres ?
Est-ce que je dois aller faire mes courses ou aller à la messe, ou prendre une heure de prière ?
Réponse : je vais réfléchir. Mais à quoi ?
La réponse c’est que Jésus est notre vie, notre Dieu..!
Le seul qui nous donnera une jouissance éternelle…
Il n’y a même pas à réfléchir.
Sinon notre foi reste une part de nos intérêts, elle reste une option qui n’engage pas notre être.
Elle n’entre pas comme une surexistence vitale qui donne sens à tout ce qu’on fait et pense.
Donc, on peut bien acclamer Jésus, et le moment d’après critiquer l’Église ou son prochain.
Et par conséquent on vit dans l’ambiguïté. On en prend et on en laisse.
Sans s’en rendre compte, nous cultivons nous-même l’insécurité de notre cœur. Parce que notre cœur a besoin de se donner tout entier à celui qui est notre vie.

C’est dans sa nature.
Notre cœur a besoin d’un don entier.
Et quand on ne sait plus placer les priorités dans nos journées, un certain malaise de fond gêne notre âme. Normal.
Notre foi et faite pour transformer notre vie au cœur de nous-même.
Si on l’enferme à un étage, habituellement l’étage d’une croyance qui n’est pas enracinée dans un amour brûlant de Jésus et de l’Eglise, il y aura toujours quelque chose d’ambigu dans nos actes, quelque chose de pas tout à fait vrai.
Parce que ça n’ira pas jusqu’au bout.
On acclame Jésus, mais on se tait s’il faut affirmer notre foi devant des adversaires.
Ou bien, on retourne ce que Dieu nous propose à notre avantage.
Ça veut dire qu’on vit la foi dans son étage mais que notre cœur n’est pas irrigué de l’amour de Dieu.
Notre foi n’est pas un projet, ce n’est pas une morale, une discipline hygiénique pour vivre plus écolo… OU un confort de conscience.
C’est une source féconde qui irrigue chacun de nos instants d’un amour qui prend toute la place.
Comme notre vie, notre foi doit être branchée dans notre corps et notre âme. Et notre monde a besoin de flammes hautes et claires pour témoigner de Jésus.
Des flammes qui montent des sources de notre être et de notre personnalité capables d’éclairer et de réchauffer.
Il y en a heureusement qui se réveillent avec Jésus et dont le cœur bat toute la journée pour lui.
Ceux-là pourront traverser les ravins de la mort avec lui. Pour Lui.

Cinquième dimanche de carême 2024

« Je pardonnerai leurs fautes,
je ne me rappellerai plus leurs péchés. »
Je ne sais pas si le Seigneur notre Dieu n’a pas fait un petit mensonge dans cette prophétie…
 » je pardonnerai leur faute », ça c’est vrai, Dieu a pardonné nos fautes.
C’est le plus extraordinaire de notre foi catholique.
Dieu a été plus loin que la justice.
Il aurait pu s’arrêter à la justice.
Toutes les religions s’arrêtent à la justice.
Et même la religion juive.
Oh, il y a bien dans l’Ancien Testament de nombreux petits sauts de puces qui fait de Dieu un Dieu de miséricorde et de tendresse, mais la bonté de ce Dieu n’avait pas encore ouvert les sources du pardon.
C’est Jésus-Christ qui a dévoilé la profondeur de source infinie d’un amour qui va au-delà de la mort du péché.
Quel est, frères et sœurs, le plus grand péché de votre vie ?
Avez-vous tué quelqu’un ou laissé mourir quelqu’un ?
Avez-vous trahi Dieu en votre cœur, un jour de grand vent ?
Avez-vous cultivé la haine de votre frère, de votre sœur, un mauvais matin, sans que personne ne le voit; ou bien anémié votre âme, sans la nourrir suffisamment, pendant 40 ans ?
C’est inconcevable, mais Dieu vous appelle encore aujourd’hui, et vous ouvre son cœur.
Et non seulement, mais il veut faire briller votre âme par de nouvelles grâces.
Vous savez c’est comme si un ouragan passe dans votre jardin.
Il ne reste plus rien; les arbres sont cassés, la maison a perdu son toit, la clôture laisse passer les chiens errants… le désastre. Vous vous arrachez les cheveux.
Et vous regardez au-dessus de tout cela, et vous voyez que le ciel est bleu, et que le soleil peut encore briller.
Alors, Dieu passe par là.
Et tout le village va remonter votre clôture. (Une journée de travail.)
Et des camions amènent autant d’arbres qu’il y en avait auparavant, prêt à donner leurs fruits. Tout repousse.
Et non seulement cela, mais Dieu rajoute des espèces rares. gratuitement.
En même temps que le toit est reconstruit de tuiles sans défaut, Dieu va refaire la façade et rajouter une ou deux chambres qui manquaient auparavant.
Il va agrandir la maison.
C’est cela l’œuvre du pardon…
Et non seulement ça vous a permis de ne pas arracher tous vos cheveux, mais en plus vous pleurez de joie parce que c’est trop. Trop beau, trop grand.

Bon… « je pardonnerai leur faute » ça c’est vrai. Jésus-Christ l’a fait.. Et puis, il y a … » je ne me rappellerai plus leurs péchés…  »
Comment cela ?
N’est-ce pas une figure de style ?
Parce que, enfin ! le Christ, ressuscité, même au Ciel garde les marques des clous dans ses mains, dans ses pieds, dans son côté, les clous de la méchanceté des hommes, de leur imbécillité, de leur aveuglement coupable.
Les vipères de mon cœur.
Alors comment Dieu peut-il oublier ?
Nous sommes 15 jours avant Pâques.
Et je voudrais reprendre une question qui a été soulevée au partage d’évangile, mercredi dernier.
Quelqu’un s’est offusqué du scandale de la croix, de la souffrance du Christ, prévue et presque commanditée par le Père éternel.
Dieu le Père, notre Père, le Père de Jésus-Christ, a voulu la souffrance de son fils comme chemin de Rédemption.
Et ce chemin de rédemption reste toujours valable pour ses disciples et son Eglise. Je voudrais dans cette homélie, ajuster, ou du moins essayer d’ajuster la Passion de Jésus-Christ et le pardon de nos fautes.
Nous allons vivre la semaine prochaine un drame qui dépasse nos forces. « Si le grain de blé ne tombe pas en terre, il ne porte pas de fruits. » Jésus nous donne ici la clé de sa mission rédemptrice.
Toute la vie de Jésus forme un seul acte.
Pour nous, on avance dans la vie par créneaux.
Il y a l’époque où on se fait mal aux genoux, l’époque où on use nos fonds de pantalons sur les chaises de l’école, il y a les crises, les dérapages et les erreurs, il y a les remises en route, il y a l’âge des enfants, des petits-enfants…
Enfin bref, notre vie se déploie par morceaux que l’on comprend ou pas.
Pour Jésus, depuis sa conception, petites cellules dans le ventre de Marie, jusqu’à sa Résurrection et son Ascension auprès du Père, un seul acte, qui se dévoile avec des nuances et des modalités savoureuses ou dramatiques, progressives.
L’acte unique de sauver tous les hommes. De les rendre libres.
Une seule intention divine : vaincre le péché dans lequel les hommes s’enlisaient. Et dans le même élan, ce qui est tout aussi impossible pour les hommes, vaincre la mort.
Pour donner une réponse au scandale, chers frères et sœurs, il faut mettre de côté nos frayeurs de l’horrible souffrance sous tous ses aspects et le dolorisme.
Je prenais un exemple pendant le partage d’évangile.
Un enfant tombe à l’eau, et se débat dans les remous du fleuve.
La première qui s’en aperçoit c’est sa mère.
Que peut-elle faire ?

Elle court vers son mari et dans un cri d’effroi le pousse à l’eau pour qu’il sauve leur enfant.
Il ne pouvait pas le sauver en restant sur la rive, de toute façon, pense-t-elle. Ça va plus vite comme ça, le temps qu’il comprenne !…
Il va se noyer lui aussi, mais qu’importe, c’est le risque à prendre.
Et il va permettre à l’enfant de s’accrocher à un arbre qui va au gré des flots.
Eh bien, nous avons dans cet exemple la Passion du Christ.
Cette mère, c’est le Père, notre Père des Cieux.
Le père de l’enfant, c’est le Fils, Jésus Christ Sauveur.
Et l’enfant, c’est nous…
L’arbre, enfin, c’est la Croix, sur le fleuve boueux de ce pauvre monde bien nul.
La souffrance, l’agonie de Jésus, sa mort, ne sont pas voulues par le Père, directement et en soi.
Ce qui est voulu par Dieu, c’est l’expression de l’amour, sans limite.
« ayant aimé les siens, il les aima jusqu’au bout. »
La souffrance et la mort de Jésus étaient l’expression ‘jusqu’au bout’ de l’amour et du don de soi.
Parce que, pour sauver son enfant, une mère ne met pas de limite. Si elle est normale.
Son but, ce n’est pas de noyer son mari, mais à l’instant où elle voit son enfant boire la tasse elle pousse son mari à l’eau.
Dans ma comparaison, le mari n’est pas très volontaire.
Mais pour Jésus, il a accepté librement le don total de soi, qui passe par la souffrance – grand mystère qui nous aveugle de douleur – pour aller au-delà du fleuve du péché.
Alors évidemment, Dieu, et Lui seul, a des cartes dans son jeu qui sont de beauté infinie.
La carte de l’innocence de Jésus-Christ. Absolument pur et sans péché.
La carte de l’humanité unie à la divinité, dans sa personne.
C’est Jésus.
La carte d’un amour infini.
Un amour de chaque seconde, d’une puissance infinie, et d’une précision divine.
Et puis enfin, la carte de la Résurrection.
Quand Jésus agonisait de la multitude des péchés des hommes, et de nos péchés à nous aujourd’hui, lorsque le grain de blé disparaissait sur la croix, au moment même, Dieu le Père libérait la lumière de la vie éternelle du Ressuscité.
 » avec moi aujourd’hui même tu seras au paradis »
Le sacrifice d’amour de Jésus-Christ, vu de notre côté est obstrué par la souffrance. Insupportable.
Mais vu du côté du Père, il est déjà dans l’éblouissement de la Résurrection.
Sur la Croix, Jésus va plus loin que le péché.
Le démon est vaincu.
Et aucun péché ne résistera à cette offrande d’amour.

Par sa Résurrection, Jésus va plus loin que la mort.
Et le démon on reste ahuri d’étonnement.
Jésus l’a dépassé sur tous les fronts.
Et tous ceux qui seront capables d’ouvrir leur cœur à la vie éternelle – tous – seront libérés du péché, de la mort, et des rires moqueurs du démon.
Alors il reste cette dernière question :
‘ Dieu oublie t-il nos péchés ? pourtant inscrits dans le corps crucifié de Jésus…’ Et bien oui en fait !
Parce que les marques de souffrance de Jésus, conservées en son corps ressuscité tel que Jésus les a montrées à Thomas, Dieu les voit comme des marques d’amour de son Fils, comme des marques de victoire.
Parce que, quand on a sauvé quelqu’un, on ne voit plus les efforts que nous avons fait pour le sauver, mais on le regarde comme celui qui nous a fait aller encore plus loin dans l’amour.
Ce qui est étonnant, mais inscrit dans notre nature aussi, c’est qu’on oublie la souffrance de l’amour quand on regarde la Victoire de l’amour.
En Dieu il n’y a que lumière d’amour.
On ne pense pas à la cruelle disparition du grain de blé quand on regarde la blondeur de l’épi de blé sous le soleil.
 » Je pardonnerai tes fautes
je ne me rappellerai plus tes péchés. »
Oui, en vérité, quand ton cœur sera illuminé de la grâce et de la vie éternelle.

Quatrième dimanche de carême 2024

Je vais commencer par un dialogue écrit par Soljenitsyne dans son énorme fresque de la Révolution bolchevique : le premier volume : ‘Août 14’ …
‘ Le vieux Varsonofiev secoua longuement sa longue tête verticale et dit à Sania : «L’Histoire… ce n’est pas la raison qui la dirige !
l’Histoire est irrationnelle, jeune homme.
D’une certaine façon, l’Histoire est un fleuve .
Elle a ses lois qui régissent le cours, les méandres, les tourbillons.
(…) Sania posa sa main sur la manche de Varsonofiev et lui demande :
Mais les lois du courant, où doit-on les chercher ?
– Énigme. Peut-être sont-elles tout à fait hors d’atteinte pour nous.
(…) en tout cas pas à la surface, là où ira picorer la première tête chaude venue. Là, Soljenitsyne parlait des révolutionnaires qui croyaient donner un sens à l’Histoire, qui croyaient orienter l’Histoire…. !
Alors Varsonofiev leva son gros doigt comme un cierge et il ajouta :
« Et si on les cherchait ses causes, dans le Dessein de la Création. Et dans la destinée de l’homme. »
De toute chose, frères et sœurs, nous pouvons avoir une compréhension à des niveaux différents.
Ça veut dire, que chacun de nous, devant une situation, une chose, une personne, nous pouvons la comprendre avec des lunettes différentes. En musique, on dirait ‘dans une gamme’ qui nous est personnelle, presque unique.
Nous pouvons voir une chose ou une personne, selon ses apparences; nous pouvons la voir selon son utilité;
ou selon sa valeur, sa pureté d’existence;
nous pouvons la voir dans son histoire, dans son évolution,
ses promesses d’amour, de bonté ou de beauté;
nous pouvons la voir selon le message qu’elle porte;
nous pouvons la voir dans la lumière qui en est la source…
Chaque regard que nous portons sur elle tient de notre lumière intérieure.
Vous voyez, frères et sœurs, combien est riche notre saisie de la réalité. C’est pour cela aussi qu’il est si difficile de s’entendre.
Hé bien… ce que je viens de dire, cela est applicable aussi à l’histoire. L’histoire de nous-même, de notre voisin, où l’histoire d’une civilisation.
Seulement il y a des constances
Plus on plonge au cœur de l’existence, de l’existence des choses et des êtres, plus on découvre en même temps la Lumière Créatrice et la vérité de ces choses et de ces êtres.
Et plus alors on entre en communion profonde avec elles.

Quand Sainte Mère Térésa approchait d’un lépreux, elle voyait le cœur d‘un homme blessé, et elle voyait Jésus qui habitait le cœur de cet homme blessé.
Et le regard de Mère Térésa était porteur de vie.
Au contraire, plus on atteint les choses et les personnes, les événements, dans leurs aspects, passagers, émotionnels, ou d’intérêts, plus alors on a une explication limitée et particulière qui nourrit nos malaises et nos révoltes.
Aujourd’hui, nous avons une illustration très lumineuse de cette approche au cœur de la réalité.
Dans chacun des textes de notre messe.
Premier texte. Le deuxième livre des Chroniques.
Il expose un moment terrible de l’histoire du peuple juif.
Les familles juives ont été démantelées, déracinées, exilées, par les armées puissantes commandées par le roi de Babylone.
On pourrait dire que c’est normal.
Israël est un petit pays, et de toute façon il ne pouvait pas tenir le choc devant la masse guerrière de l’Empire Babylonien.
Et puis 70 ans plus tard la roue tourne, Babylone est vaincue par Cyrus, le Perse, qui lui-même est plus fort.
Et Cyrus libère les Juifs qui retournent chez eux.
On peut très bien donner cette explication de l’histoire.
C’est juste et c’est un bon devoir d’écolier.
Mais la Bible nous dit que l’histoire est chargée d’une autre lumière.
L’Histoire est chargée d’un sens moral.
Et la Bible fait le lien entre ce sens moral et le déroulement des événements.
Le sens moral, dit-elle – et elle le dit par la voix des prophètes généralement -, le sens moral, c’est que, à une infidélité, un dérèglement de la conscience, répond nécessairement un déséquilibre du corps tout entier.
Ce corps ce peut être une société, une civilisation, un petit groupe ou même une personne, bien sûr.
La perte du sens moral équivaut à une maladie de l’âme qui rend malade le corps, et qui l’affaiblit contre les attaques extérieures.
C’est pour cela que Jésus dira que celui qui croit dans le Fils de l’homme, celui qui est baptisé chrétien, pourra prendre des serpents dans ses mains sans être inquiété, il pourra boire du poison qui ne lui fera rien.
Parce que le premier principe de la santé c’est celui de notre âme, celui de notre intelligence morale, celui d’une vie intérieure saine et forte.
Israël était parti dans du n’importe quoi, dans des compromissions immorales, dans l’oubli de Dieu, dans des conduites uniquement d’intérêts.
Il était normal, non pas que Dieu se venge – et pourtant c’est ainsi que ça va être ressenti – mais que la nature se venge par la destruction de ce corps malade.

Et cette destruction elle est venue par Babylone.
Par un pays qui n’était pas édifiant, mais qui a servi d’instrument pour éliminer la dégénérescence.
Parce que Israël était le peuple choisi et que Israël se devait d’être porteur de la grâce divine.
Mais c’est dans sa vocation d’être fidèle à la grâce. Comme pour chacun de nous d’ailleurs.
Vous voyez frères et sœurs, comment l’histoire biblique nous donne une autre lumière sur les événements.
La lecture de la Bible nous mène à l’infini, jusqu’au mystère.
L’interprétation de cette période de l’exil à Babylone, peut facilement avoir une projection sur l’histoire politique de tous les temps.
Une politique qui ne reçoit pas ces valeurs morales du Christ, et pour nous maintenant de l’Eglise, qui est le Corps du Christ, devient une politique qui part à la dérive.
Une politique seule ne peut pas trancher sur les valeurs fondamentales. Inévitablement, elle suit des idéologies particulières qui la mènent à l’erreur. Au relativisme.
Seule, l’Église du Christ, je dirais même l’Église catholique, peut donner la lumière immuable qui promet l’équilibre de la nature humaine.
Il y a une hiérarchie de compréhension.
Un citoyen doit recevoir et respecter les règles morales de la société.
Si… bien sûr… cette société reçoit les principes moraux en accord avec la nature humaine. Et c’est l’Église qui les garantit.
Qui les garantit pourquoi ?
Parce qu’elle les tient de l’Esprit Saint, de Jésus, du Dieu créateur.
Une loi qui permet le meurtre est un Loi inique.
Et l’Eglise a la lumière supérieure pour dire si telle ou telle politique est dans l’erreur.
Mais le message de Dieu peut atteindre une autre épaisseur du mystère.
Pour nous, par exemple.
Et c’est le sens du Carême.
Plus je vais être fidèle à Dieu, plus je vais ouvrir mon cœur aux flots de l’amour divin, plus mon âme sera lumineuse de l’Esprit Saint, et plus alors je serai dans une harmonie de corps et d’esprit.
Contre vents et marées contraires.
Et là je peux rebondir sur l’Évangile.
Le jugement dit Jésus ‘n’intéresse’ entre guillemets… que ceux qui sont à côté de la plaque.

Et il est bien vrai que c’est celui qui est en faute qui se culpabilise.
Comme malgré lui.
Notre conscience se trouve bien quand elle est pure.
Et se révolte contre tout ce qui bouge quand elle est désaccordée.
Il n’est pas étonnant de voir que ceux qui font le plus de bruit et de remue- ménage sont ceux qui sont mal avec leur conscience.
Le diable ne peut pas se tenir tranquille.
Jésus dit que « le mal déteste la lumière ».
Mais il ne faut pas s’imaginer le mal dans une sorte de recoin sombre qui pleure sur lui-même.
Le mal est toujours en agression de la lumière.
Parce que le mal essaye toujours de récupérer le mal par un autre mal.
Et cependant, – quelle joie ! – la lumière divine, qui engendre la paix, pénètre et traverse, insaisissable, les ténèbres irritées.
Et les hommes continuent tant bien que mal d’analyser les contingences.
Ce qui ne les aide qu’à prolonger le mal.
C’est pour ça que je répète qu’il est inutile de se gaver d’informations.
Elle ne donnent pas la lumière explicative du chrétien.
 » celui qui croit échappe au Jugement » dit Jésus.
C’est par la foi, nue, que nous pouvons nous réfugier dans le cœur de Dieu qui nous donne toute vérité, par grâce.
Et je ne voudrais pas terminer sans vénérer Saint Paul.
Son génie plonge dans la surabondance de vérité dont il a reçu la mission d’annoncer.
Nous sommes ressuscités, frères et sœurs, et c’est ce qui fait la joie de ce dimanche.
Nous sommes ressuscités.
Déjà, là… aujourd’hui, dans cette messe.
Déjà, depuis notre baptême.
Nous avons la lumière du Christ qui guérit, nourrit notre âme de la vie éternelle. Et c’est cela, la résurrection.
Nous n’en mesurons peut-être pas la grandeur et la jouissance, mais par grâce nous sommes sauvés.
C’est par grâce que je peux vous annoncer la lumière du Christ.
Et Saint Paul ne se lasse pas d’enfoncer le clou lumineux.
C’est par grâce que nous avons la vie, la vie de notre âme.
Et ça, c’est un trésor que nous ne mesurons pas assez.
Il y a tant de morts-vivants qui courent les rues.
Par la foi, nous sommes des vivants-vivants.
Par la foi, nous sommes ressuscités dans un monde de ténèbres.
Par la foi, nous sommes près du Cœur du Christ.

Et je reprends Saint-Paul, parce que je ne peux pas dire mieux que lui.
 » On ne peut pas en tirer orgueil, mais on a déjà notre place dans les Cieux. On a déjà part à la richesse surabondante de la grâce de Dieu ».
Et qu’est-ce qui pèse à côté de cela ? : Rien.
Car on atteint la grandeur de notre âme pour laquelle elle est faite.
Vérité totale par Jésus-Christ. Dans son amour.
Nous sommes, chers frères et sœurs, dans une joie qui passe très profond à travers l’effondrement des planètes et des ténèbres.

Deuxième dimanche de carême 2024

Décadence

C’était il y a 3300 ans.
Un événement encore plus formidable que la libération du peuple d’Israël, de son esclavage en Égypte.
Beaucoup plus formidable, parce que par une parole d’inspiration divine, surnaturelle, Moïse clarifie pour son peuple les fondements moraux qui permettent à l’homme d’être en harmonie avec sa nature et avec le bonheur auquel il est destiné.
Ces fondements moraux donnent le code de la route de deux relations fondamentales pour l’homme :
– La relation avec Dieu.
– La relation des hommes entre eux.
Le code mis en lumière par Moïse c’est la formule 1 de la beauté de la vie humaine. Évidemment, il n’est pas facile de conduire une formule 1, et beaucoup, beaucoup… vont se retrouver dans le décor.
Il y a ceux qui vont avancer à 30 à l’heure avec leur formule 1. Des foules… Qui auront peur de tout.
Trop étriqués, la loi morale va faire d’eux des névrosés, des manipulés.
Mais peut-être vaut-il mieux des névrosés que des barbares…?
Et puis, il y a ceux qui vont gâcher les possibilités de la Formule 1 en faisant ronfler le moteur pour tromper leurs frères.
Tous ces nombreux pervers qui vont se servir de ces lois pour leurs propres intérêts.
Des faussaires, pharisiens ou publicains, escrocs sous l’apparence de gens honnêtes, qui feront du décor sans aller jusqu’aux profondeurs auxquelles les invite la grâce de Dieu.
Il y a deux intelligences.
Celle qui vient de la fidélité à Dieu, du vrai amour, qui commence par la crainte de Dieu.
Et l’intelligence qui trompe et fait du décor.
Moïse est le plus grand génie, par la grâce divine, du genre humain.
Mais comme il arrive toujours, les fils du génie, ses disciples, tous ceux qui suivent, ne reprennent que à petit pas, et avec beaucoup de complications ajoutées, le message simple et lumineux du Prophète.
Alors, nous, hommes des temps modernes, hommes et femmes des temps modernes, où en sommes-nous avec la beauté prototype de la Loi de Moïse ?
Depuis 3000 ans, nous avons eu le temps de régler les boulons, d’ajuster les rétroviseurs, d’apporter les dernières finitions – l’arrivée d’essence, le réglage des suspensions, le passage des vitesses automatiques et l’adhérence des pneus selon les conditions météorologiques…
On devrait avoir appris à conduire cette formule 1…
« Tu n’auras pas d’autres dieux en face de moi. Tu ne feras aucune idole,
aucune image de ce qui est là-haut
dans les cieux, ou en bas sur la terre,
ou dans les eaux par-dessous la terre.
Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux, pour leur rendre un culte. »
Qu’en pensez vous, frères et sœurs ?
Combien y a t il à Salernes de vrais adorateurs du Dieu unique ?…
Et nous, qui sommes normalement chrétiens ?
Ne mettons nous pas en face de Dieu quelques idoles, cachées ?
Et plus Dieu, le Dieu unique et infini, le Dieu d’amour, se fait évident à la connaissance des hommes, plus alors les hommes le refusent.
Étonnant et tellement affligeant…
Avant Jésus-Christ, bon… Il y avait quelques prophètes choisis, mais ce n’était pas encore évident.
Mais après Jésus-Christ… la lumière est en son plein.
Pour 1000 générations, maintenant, c’est 1000 fois plus clair que du temps de Moïse.
Et pourtant la haine et le refus se déchaînent.
L’Eglise sera toujours attaquée.
Et depuis Diderot, Voltaire et leurs amis que l’on appelle par dérision, ‘les Lumières’, les hommes et les femmes, des plus bêtes jusqu’aux plus intelligents, cherchent à se libérer de la présence d’un Dieu de bonheur.
C’est ridicule et inintelligent, mais allez expliquer à un enfant qu’il a besoin de manger sa soupe s’il veut grandir alors qu’il ne veut que des bonbons !
Beaucoup en notre monde fermé sur lui même, et qui se croit se suffire à lui-même, ne veulent pas recevoir de notre Dieu l’invitation à une relation d’amitié.
Ils préfèrent refuser l’idée de Dieu pour se prosterner devant des puissances humaines et qui tournent avec les vents du moment.
La science, les médias, les politiques, et surtout les innombrables opinions d’un jour. Ou la recherche d’un confort. Idoles des temps modernes.
« mais nous ne voulons surtout pas de Jésus Christ, de l’Église et de Moïse ! » Cependant, il y a toujours la bénédiction de Dieu qui se poursuit que 1000 générations à chaque petite prière lancée vers le Ciel.

Mais poursuivons…
« Tu n’invoqueras pas en vain le nom du Seigneur ton Dieu,
car le Seigneur ne laissera pas impuni
celui qui invoque en vain son nom. »
Qu’est-ce que c’est que de faire des prières en vain ?
N’est-ce pas faire toutes ces demandes qui n’entrent pas dans le plan de Dieu.
« Seigneur, donne moi ceci, donne moi cela…! Pour moi ! »
On fait dix prières ‘pour soi’ comme si Dieu devait nous obéir, et de temps en temps on ajoute : » que ta volonté soit faite. »
Invoquer le Nom de Dieu en vain, c’est dire : « que ma volonté soit faite.. »
« Que ta volonté Seigneur, soit d’abord la mienne…’ Depuis Moïse, nos prières se sont elles épurées ?
Et pourtant, à chaque prière pure, devant Dieu, Dieu poursuit sa bénédiction sur 1000 générations, même aujourd’hui..
Mais poursuivons…
‘Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier.
Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage ;
mais le septième jour est le jour du repos,
sabbat en l’honneur du Seigneur ton Dieu :
tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille,
ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes, ni l’immigré qui est dans ta ville’.
Jérémie, 700 ans après Moïse, maudissait ceux qui détournaient le repos hebdomadaire pour faire du commerce en douce aux portes des villes. [Jer 17, 19-27]
Et aujourd’hui, que voit on ?
On encourage les marchés et l’ouverture des magasins le dimanche.
Non seulement cela, mais on barre les routes qui mènent à l’église.
N’est ce pas pervers ?
Et nous, bons catholiques, n’allons nous pas favoriser cette inversion en faisant nos courses ou en construisant notre maison, ou encore en nous bourrant le crâne de films idiots et d’informations dignes des films d’horreur, le jour du Seigneur, réservé à la prière et à la présence de Dieu ?
Mais poursuivons…
 » Honore ton père et ta mère,
afin d’avoir longue vie
sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu. »
Comment ‘honorer son père et sa mère’, si ce n’est d’abord en honorant notre corps et notre âme qu’ils nous ont transmis.
Quand tu te souilles, tu déshonores ta mère.

Mais je dois dire qu’il reste un culte affectif des parents et des grands-parents.
 » Tu ne commettras pas de meurtre. »
Alors là, ça tombe mal…!
Au lendemain du vote favorable pour l’inscription dans la constitution du meurtre des enfants avant leur naissance.
Cela nous donne la mesure de notre décadence…
3300 ans après Moïse, on en arrive à une culture inversée, une culture de mort ? Au premier siècle après Jésus Christ, les premiers chrétiens, – qu’on assimilait encore aux juifs – étaient persécutés en les accusant de sacrifier des enfants pendant des réunions rituelles.
C’était absurde, mais il fallait bien manipuler les foules.
Aujourd’hui…
Aujourd’hui, on va condamner les chrétiens en les accusant… De ne pas vouloir tuer les enfants.
La culture de mort condamne le fait de vouloir préserver la vie des enfants à naître…
3300 ans après Moïse, nous sommes dans une régression totale de la conscience. Dieu dit que le châtiment retombe sur trois générations.
Il est vrai qu’une société dégénérée disparaît en quelques générations.
Ce fut le tarif des civilisations antiques dont on ne parlent qu’au passé.
Les Perses, les Nabatéens, les Romains, les Grecs, les Incas, et toutes les civilisations barbares… dégénérées sous un rapport ou sous un autre moralement. Mais nous savons, nous, dans cette église, que Dieu donne sa bénédiction pour 1000 générations à ceux qui, isolés dans ce grand chaos, restent fidèles à la grâce de son Esprit. Alors même que nos sociétés affolées s’effondreraient.
Mais poursuivons…
 » Tu ne commettras pas d’adultère. »
Où en est-elle, notre société moderne de la beauté de l’amour unique qui seul peut réjouir les profondeurs des cœurs et donner les vraies dimensions de l’homme ? Image de l’amour de Dieu trinitaire. Image de l’amour absolu.
… La Bérézina…
Une Bérézina de blessures affectives qui gangrènent nos sociétés.
Toutes ses blessures d’amour mal posé, mal compris, brisé par manque de grâce, de prière et de vie intérieure, tous ces amours fabriqués sur le mode pervers…
3300 ans pour en arriver à des avalanches d’amours brisés…
Avec leurs retombées…
Et les retombées des retombées…
Avec encore pire dans le pire, pour notre culture de mort :
L’exaltation de l’amour dévié.
L’abomination de la nature.

En fait, c’est si évident que les fervents de l’amour libre rejettent la notion de ‘nature’. La nature n’existe pas il n’y a que des phénomènes. En fait il n’y a que mes désirs en fin de compte… ‘dans le respect de l’autre’, ajoute-t-on hypocritement. On en frémit… Mais il y a quand même un avantage :
Dire simplement qu’on désire aimer dans la beauté de la grâce de Dieu et de notre nature peut nous valoir le martyre…
Mais poursuivons…
« Tu ne commettras pas de vol.
Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain. »
Avec ce que je viens de dire, ça file tout droit vers le martyre effectivement. L’adultère est un vol.
Le vol de l’amour de son prochain.
L’adultère, l’amour hors mariage tout simplement, est le mépris sinon l’oubli de Dieu.
L’amour hors du sacrement du mariage, c’est voler pour soi-même l’amour que Dieu nous donne par Providence.
Mais le vol, c’est aussi utiliser l’argent des impôts pour rembourser des actes que l’on réprouve et qui sont contraire à notre conscience.
Tu ne porteras de faux témoignages…
Mais que fait habituellement le mal pour s’imposer ?
Il fait comme au procès de Jésus. Il détourne une parole lumineuse pour la rendre inacceptable.
« détruisez ce temple et en trois jours je le relèverai. » dit Jésus.
Cette phrase est devenue dans la bouche des faux témoins :
« Il a dit :’je détruirai ce temple et, en trois jours, j’en rebâtirai un autre ». Absurde, mais la haine n’est pas à un mensonge près. Au contraire plus c’est gros plus ça passe…
« Chrétiens : homophobes !  »
Crie-t-on pour défendre l’absurdité.
Voilà le faux témoignage…
Alors qu’il n’y a pas plus charitable que de vouloir le bien de celui ou celle qui a une morale déviée. Et de lui dire son erreur et son mal. Parce qu’on l’aime.
En tant que chrétien, nous devons dénoncer clairement l’erreur si cela se présente. Avec les conséquences prévisibles…
3300 ans après Moïse, y a t il moins de lâches sur terre ?
Mais l’Eglise garde toute la bénédiction du Seigneur pour 1000 générations.
« Tu ne convoiteras pas…. »
En fait, tu ne convoiteras rien : ni femme, ni champ, ni âne, ni poisson rouge, ni même la servante ou l’esclave du voisin…

Pourquoi ?
Parce que tout simplement, le mouvement de l’amour vrai, c’est le mouvement de donner, de servir, non celui de s’approprier et de se faire servir. Quel que que soit l’objet du désir.
Ne serait ce que son conjoint.
Or, notre société, sur quoi joue t elle tout le jour ?
Elle joue sur l’exacerbation de la convoitise, de la chair, des biens à profusion, de l’étendue du confort…
Culture de mort du désir noble et de l’amour vrai.
Inversion de l’appel de la nature originelle.
Le bilan, chers frères et sœurs, est plutôt maussade. Mais non, pas tant que cela…
Parce que
 » nous proclamons un Messie crucifié,
scandale pour les Juifs qui se réclament pourtant de Moïse, folie pour les nations païennes, les nôtres.
Mais pour ceux que Dieu appelle,
ce Messie, ce Christ, est puissance de Dieu et sagesse de Dieu. Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes,
et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes  »
Que cela est bon, frères et sœurs…!
Nous sommes comme ces petites barques construites en feuilles de bananiers et posées, avec une petite bougie, sur les eaux du Gange, le fleuve le plus pollué de la planète.
Et notre petite bougie, elle ne disparaîtra un jour que dans le grand feu de l’amour divin.
Dans 1000 générations qui auront traversé les destructions de la culture de mort. Bien sûr, notre cœur est lourd de tant d’aveuglement et de souffrances inutiles. Pour les générations qui viennent, nous ne sommes pas fiers et notre cœur porte lourd…
Seulement, il n’y a qu’un chemin pour garder notre bougie allumée.
C’est de s’accrocher à Jésus-Christ, d’un lien d’amitié, dans la foi.
Le seul chemin qui ne sera pas de décadence.
Leçon de l’Histoire ….
Nous n’avançons pas dans un chemin de lente montée vers le progrès moral lumineux Quelques avancées : l’abolition de l’esclavage (dans les textes du moins).
Un plus grand espace d’expression pour les femmes, mais en fait pour tout le monde, pour les enfants aussi.
Une meilleure attention aux femmes, dans les textes, et dans la politique, du moins. Une législation contre les dérives en temps de guerre, dans les textes du moins… Car chaque plus fort continue de faire comme il veut, et écrase le plus faible.

Cependant, l’Histoire traîne des obscurités de plus en plus grandes et des aberrations de mieux en mieux travesties.
La perversité se perfectionne autant que le Bien devient discrètement lumineux. Mais nous avons l’Eglise, bénédiction de la grâce divine pour 1000 générations.
Et nous avons le Christ, Lumière sur le monde, notre Espérance, Sagesse de Dieu qui se rit de tous les tordus, grands et petits.