DEUXIEME DIMANCHE DE L’AVENT 2023

Qu’est ce que nous demande notre foi, frères et sœurs ?
Quand on est chrétien et qu’on essaye de vivre ce que demande l’évangile…?
On pourrait dire, notre foi nous demande de devenir meilleur. Autrement dit de nous convertir.
D’avancer dans le sens du bien.
Dans le sens de Dieu de préférence.
C’est déjà pas mal ….
Mais il y a un deuxième proposition de notre religion. Plus essentielle.
Qui engage notre cœur non pas dans ce que nous avons à faire, mais dans ce que nous devons être.
Et qu’est-ce que nous devons être ?
Nous devons être amour. Ami de Dieu qui nous fait participer à sa divinité.
Et amour de notre prochain qui nous fait lui donner Dieu.
Est-ce que nous avons tout dit en disant cela ? « je dois me convertir »
« Je dois aimer Dieu de tout mon cœur.
Et mon prochain comme moi-même. »
Et c’est là que notre ami saint Jean-Baptiste nous offre une solution qui va plus loin. Plus essentielle.
« Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi;
(…) moi je vous ai baptisés avec de l’eau ;
Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint »
Jean-Baptiste nous ouvre à la vraie et définitive religion.
Il a compris, lui, le dernier des prophètes de l’Ancien Testament, qu’il était dans une voie de garage.
C’est la gloire de Jean Baptiste. Son humilité et sa clairvoyance.
Il nous dit qu’il fait une chose, mais qu’il y a bien mieux.
Et que ce ‘bien mieux’ c’est Jésus qui peut le donner
Et il ne faut pas s’illusionner, le discernement de ce dernier des prophètes, reste à chacun de nous extrêmement difficile.
Mine de rien, nous nous arrêtons presque tous au Jean Baptiste avant qu’il ne rencontre Jésus.

Notre foi, notre religion, dépend maintenant du baptême du Christ, et non plus du baptême de Jean.
Et c’est très dur de ne pas se tromper.
On prend le chemin de Jean en ne voyant pas que Jésus veut nous donner du meilleur.
Notre religion est sur-naturelle. Au dessus de la nature.
Voilà la clé suprême de notre foi.
Cela veut dire que la solution du bonheur ne vient pas de ce monde.
Et c’est justement ce que Jean Baptiste va nous dire :
«je suis une petite souris à côté de la montagne de joie qu’apporte Jésus. » Sur-naturelle…. cela veut dire que notre foi n’est pas de l’homme, ni du monde, ni de la civilisation, ni de la culture.
Elle est de Dieu.
Et donc elle plus haute que tout. Elle vient de plus haut que tout.
Et elle nous demande de nous accrocher à la Lumière éternelle.
Non ! pas de nous accrocher ! mais de nous laisser saisir sous le regard de Dieu.
Se laisser transformer par l’Esprit Saint.
Supplier de perdre notre cœur dans la main de Dieu.
Pour que Dieu nous redonne un cœur qui transforme notre monde.
Et c’est exactement cela, le baptême dans l’Esprit Saint, annoncé par Jean et réalisé par Jésus .
C’est : « nous serons efficaces pour la transformation du monde, et de nous-mêmes, à partir du moment où nous aurons oublié le monde, et nous-même, dans l’abandon à la grâce de Dieu. »
Parce que notre unité et notre lumière viennent d’en-Haut et doivent être accueillies d’en-Haut.
Et pourquoi accueillir les grâces de Dieu ‘d‘en-Haut’ ?
Pas pour se les approprier, qu’en ferions-nous ?
Mais pour entrer nous-même dans le grand fleuve du plan de Dieu.
C’est très difficile d’entrer dans le fleuve de Dieu….
On préfère tirer le monde à bout de bras, ou bien réaliser des efforts surhumains de transformation du monde et de nous-même.
Mais pas de se laisser saisir… !!!
Parce que se laisser saisir annoncerait la transcendance de Dieu.
Et la mort de notre amour-propre.
Cela annonce qu’on reconnaît Dieu vainqueur de tout, du monde et de nous-même, et que l’Esprit d’intelligence nous souffle qu’il s’agit uniquement de reconnaître que nous sommes destinés à une autre vie.

Laquelle ? Mais nous n’en savons rien. Elle sera belle.
Nous savons simplement que cette vie qui se déploie en cet instant, prend racine dans l’éternité.
Et que l’inspiration évangélique, pas nous, mais par nous, emporte le monde vers son assomption à travers toutes ses destructions.
C’est cela notre espérance : que tout est gagné.
Notre vie n’est pas, frères et sœurs, dans un résultat humain à portée d’homme. Elle est dans l’avènement d’une lumière que nous avons reçue à l’heure de notre baptême.
Nous devons passer notre vie, non pas à vouloir faire des tas de choses pour Dieu, mais bien plus à recevoir de Dieu.
A écouter Dieu dans le silence de la prière.
« Plus l’homme se dégage de ce monde et s’attache à la crainte de Dieu, plus le rejoint la Providence divine; Il sent secrètement son secours et des pensées pures lui sont données pour comprendre ». [Isaac le Syrien – discours ascétiques 25]
Et c’est pour cela que la Venue du Messie n’avait pas besoin de tambour ni de trompette.
Jésus le Christ est venu simplement en petit bébé parmi nous, parce que dans un petit bébé peut passer une vie qui est océan. La Gloire du Seigneur.
Et à chacune de nos communions nous laissons passer une autre vie qui est la Gloire de Dieu.