NUIT DE NOEL 2023

 » Gloire à Dieu au plus haut des Cieux… »
Qu’est-ce que ça veut dire ?…
Quand on touche à la beauté, simplement quand on regarde la beauté, on est obligé d’y perdre des plumes.
Alors quand cette beauté est au plus haut des Cieux – au plus haut des Cieux, ça veut dire dans l’espace le plus pur de notre cœur, à l’origine de la pureté de notre cœur – là, on ne perd pas de plumes, on est plumé, on est tout nu, on est vierge. La beauté elle ne peut se saisir que par un regard vierge, une main vierge, une âme pure et saine, autrement dit ressuscitée.
Pourquoi Dieu a-t-il construit le monde ainsi ?
Je veux dire, de façon à ce que nous le comprenions vraiment, que lorsque nous aurons atteint la pureté de notre cœur, par grâce ?
Dans notre vie, les belles choses, on ne peut les saisir qu’après avoir renoncé à les posséder.
 » Gloire à Dieu au plus haut des Cieux… » de toute façon on ne le comprendra qu’après.
Il y a, pour chacun de nous, au fond de notre âme, le désir de se perdre dans un océan de délices, de Gloire.
Un appel mystérieux et inexprimable qui nous donne la note de ce que sera notre éternité.
Mais il y a eu un deuxième lieu de Gloire, délicieux, qui est aussi au plus haut des Cieux,
Un autre monde, oui…. C’est à la crèche !
Phénomène incroyable !
Cette Gloire qui est au plus haut des Cieux, Dieu s’est plu à la mettre sur la paille, sous le museau d’un bœuf, sous l’œil attentif, doux et têtu d’un âne.
Alors poursuivons notre lecture :
…  » et paix sur terre aux hommes… virgule…, que Dieu aime  »
Qu’est-ce que ça veut dire ?
Parce que, ça aussi c’est impossible de le trouver sur terre.
La paix entre les hommes !
Mais ce n’est pas ce qui est dit. Ce qui est dit : Paix aux hommes…
Autrement dit ce n’est pas une paix qui s’applique aux événements.
C’est une paix qui s’applique à l’intimité du cœur.
Enfin, pour être bref, c’est une paix qui se marie à la Gloire de Dieu au plus haut des Cieux.
Cette paix est aussi inaccessible que la Gloire de Dieu, si elle ne descend pas de l’Esprit Saint par une échelle qui vient du Ciel.
Chacun de nous connaît l’histoire de la belle au bois dormant.
La plus belle des filles, Princesse la plus douée, qui se pique sur la pointe d’un

fuseau, et puis … s’endort pendant 100 ans. C’était prévu par la mauvaise fée.
Non seulement elle mais tout son château, ses serviteurs et ses servantes, ses chiens et ses canards, et même le feu dans la cheminée… s’endorment…
100 ans pour qu’un jeune prince courageux trouve, au milieu de la forêt, un passage qui lui découvre le château.
Le château et la belle qui dort.
Il l’embrasse sur le front, je crois, et tout revit, et ils eurent des enfants et vécurent heureux.
Mais il y a mieux.
Encore plus beau que ce conte.
Il y a la crèche de Marie et de Joseph. Et de Jésus. A Bethléem.
Au moment où Jésus naît sous le museau du bœuf et celui de l’âne, le monde renaît. La différence avec le conte de la Belle au bois dormant, c’est qu’au moment du baiser du prince, tout le château ne va pas revivre d’un seul coup.
La différence, c’est que quand Jésus, Dieu lui-même – pas de Prince plus beau que lui : Prince de la Paix – quand Jésus apparaît dans l’étable de Bethléem, le monde va s’éveiller peu à peu, cœur après cœur.. jusqu’à la fin du monde..
On a besoin de quelqu’un pour nous réveiller.
On a besoin de quelqu’un qui nous a vu dormir et qui nous a aimé.
Hé bien, à chaque fois que quelqu’un va reconnaître Jésus, celui-là va se réveiller. À chaque fois que nous reconnaissons Jésus par une grâce nouvelle, notre cœur se réveille.
Nous sommes endormis dans notre monde, par le péché, et par la lourdeur de nos héritages, de nos peurs, de nos fragilités qui se ferment sur elles-mêmes, sur nous-mêmes.
Et nous avons besoin d’un baiser du bon Dieu sur le front, au profond de notre âme, pour nous réveiller à la lumière.
Mais Dieu ne veut pas réveiller le monde entier d’un seul coup.
Il veut que chacun de nous ouvre l’œil de son cœur.
Et le monde entier depuis 2000 ans se réveille.
À chaque âme qui se convertit, le monde se réveille, une nouvelle étoile scintille, une nouvelle pureté vient féconder l’Histoire du monde.
À chaque prière confiée à Dieu, qu’elle soit dite dans la paille, qu’elle soit dite au milieu d’un champ, qu’elle soit dite dans la nuit, dans le froid ou sous le plein soleil, une nouvelle beauté qui sommeillait rejoint la vie de la grâce divine.
Monte un peu plus haut dans la Gloire de Dieu.
Et le monde s’en réjouit.
Frères et sœurs, si vous avez l’impression que votre vie est endormie, pas depuis 100 ans mais quand même depuis trop longtemps, appelez donc le prince charmant, Jésus… il fera le nécessaire et vous redonnera du sel.
Mais il faut l’appeler sérieusement..

Un par un, Dieu veut que l’on se réveille.
Et il passe de châteaux en étables, de cœur abîmé en âmes affamées, au-delà des obscurités et des doutes, et, de ses lèvres divines, il frôle chaque âme et la réveille à sa vocation.
Tant que Dieu n’est pas passé, nous restons en sommeil, nous ne vivons pas notre capacité de joie et de bonheur.
On peut se croire dans un château, on peut se croire entouré de serviteurs ou d’amis, tant que l’on n’a pas reconnu le regard de Jésus qui nous aime ( et j’ajouterais, juste derrière lui, la beauté de Marie) tant que ne s’est pas allumé en notre cœur le feu d’amour que Dieu dépose par une grâce mystérieuse, très fine, très discrète, nous dormons et notre monde dort autour de nous.
Et il dort souvent dans des conditions misérables.
Alors nous comprenons enfin :
 » paix sur terre aux hommes, … virgule… que Dieu aime… » C’est la paix de celui qui se réveille au baiser de Dieu. Homme après homme.
Femme après femme.
Enfant après enfant.
Cœur après cœur.
Et puis ensuite….
Il faut passer de réveil en réveils, de grâce en grâces, jusqu’au plus haut des Cieux.
Jusqu’au plus profond de notre âme.
Jusqu’au sommet de l’intimité avec Dieu;
qui s’est trouvé dans la crèche;
et qui se trouvera dans l’Église triomphante à la fin des temps. Rendez-vous à ce festin.