VINGT-TROISIEME DIMANCHE ORDINAIRE A 2023

Frères et sœurs,
 » si deux ou trois d’entre vous demande n’importe quoi, Dieu les exaucera « . Comment parle Jésus ?
Jésus qui est la Parole…
Jésus parle en faisant descendre sa Vérité depuis les sommets jusqu’aux vallées. Comme les neiges éternelles quand elles sont près du ciel deviennent plus lourdes en bas des pentes.
Pour bien entrer dans la grâce de Jésus, la grâce de vérité, nous devons accueillir son message d’abord de sa présence, pour le vivre de la vie éternelle, jusqu’à la grâce qui enflamme notre désir de Dieu au fond de notre cœur.
Et tout devient lumineux.
 » si deux ou trois d’entre vous s’accordent pour demander n’importe quoi, Dieu les exaucera ».
Attention…
Il y a quand même cette mention : ‘d’entre vous…’
Vous, ce sont les disciples.
C’est à eux que Jésus s’adresse –
Les douze, ses fidèles, qui ne pensent, voient, que par l’amitié à Jésus auquel ils ont donné leur cœur.
Alors vous voyez frères et sœurs,
Les paroles de Jésus deviennent plus lumineuses, plus simples même, si on se rapproche de son cœur qui bat de la lumière éternelle.
Il faut laisser Jésus parler, il faut l’écouter jusqu’à la pureté de sa parole, pour accueillir la clé qui permet de descendre jusqu’au détail…
Le sommet :
 » quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux… »
C’est par là qu’il faut commencer, toujours commencer.
Le cœur des disciples, justement parce qu’ils sont « disciples », est tout donné à Jésus.
Il est inévitable alors, cela coule de source, que lorsque deux de ses disciples se mettent en prière sur n’importe quel sujet, ils demandent ce qui est précieux à Jésus.
Parce que, avant même de demander, ils pensent et respirent dans l’amour de Jésus.
Leur demande est inévitablement dans l’intention et dans la respiration de la grâce de Jésus.

Et alors…?
Je peux descendre du sommet…
Ce que ces deux-là auront lié ou délié correspondra inévitablement à ce que Dieu veut lier ou délier.
Puisque ce sera discerné dans l’amour de Dieu.
Et je suis le sentier de lumière…
2 ou 3, des disciples, qui sont dans l’amour de Jésus, qui demandent dans l’amour de Jésus, qui supplient dans l’amour de Jésus, que sont ils ?
Ils sont : l’Église.
Et l’Église, chers frères et sœurs, elle est toujours belle.
Même quand elle est salie par quelques pauvres malheureux, l’Église reste belle. Et de sa beauté, derrière les brumes des pauvres pécheurs qui lui font mal, l’Église propose, toujours, tous les jours, et partout, de la voûte étoilée jusqu’au recoin caché de notre cœur la lumière de Jésus…
L’Eglise propose le resplendissement de la joie de Dieu, de la joie de la vérité et de la charité.
Et vous voyez, personne ne peut prendre la place de l’Eglise. personne…
Parce que l’Église c’est Jésus qui parle à travers ses disciples fidèles, ses disciples amoureux.
Alors j’en arrive aux premières phrases de notre évangile d’aujourd’hui.
Vous voyez je suis descendu de la dernière phrase du texte, qui est la présence du cœur de Jésus, jusqu’à l’événement qui est mon frère dans l’erreur.
 » Si ton frère a péché contre toi…  »
Et maintenant nous pouvons résoudre cette phrase..
 » Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul la seul.  »
Il serait imprudent, téméraire, et même illusoire, de faire un reproche à son frère, si ce reproche n’était pas nourri de la parole de Jésus.
Pourquoi le disciple peut-il aller faire des reproches ?
Pour une seule raison.
C’est que quand notre frère a commis un péché contre nous, il a blessé l’Église. l’Église que nous aimons.
En fait, lui faire des reproches, ce n’est pas être justicier, c’est être un veilleur de l’Église et de la grâce de Dieu.
Quelle jolie et profonde expression du Prophète Ezekiel :  » je fais de toi un guetteur  »
Un guetteur, un interprète, un prophète.
Pourquoi je peux aller faire un reproche à mon frère ?Parce que ce reproche, il le vit déjà dans sa conscience, sous la lumière de l’Église. D’aller dire à mon frère qu’il a fait une faute, et quel que soit sa faute, c’est une faute contre moi, contre l’Église qui est en moi.
Hé bien, d’aller lui dire, à mon frère, s’est exprimer la tendresse de l’Église pour lui.
Jésus ne parle pas d’un redresseur de tort.
Jésus parle d’un guetteur, d’un prophète de la lumière de l’Église et donc de lui-même qui est tête de l’Église.
« Mon frère, tu as tort ».
 » mon frère, tu te trompes « .
Cela veut dire :
 » l’Église t’appelle à sa tendresse, et si je te dis que tu as tort, c’est parce que l’Église te propose son pardon, sa liberté, sa grandeur « .
Je ne suis qu’un interprète, mais quoique tu fasses, l’Église te rejoindra toujours de sa lumière.
Si tu l’acceptes, tu respireras la vie.
Si tu ne l’acceptes pas, c’est toi-même qui te coupes de la communauté et de l’amour de toi.
Frères et sœurs, nous comprenons alors pourquoi tant d’hommes et de femmes se tordent sur eux-mêmes pour fuir la lumière de l’Eglise qui illumine constamment les racines de leur conscience.
Nous comprenons pourquoi l’Église est la plus combattue au monde..
Parce que l’Église porte Jésus, parce que l’Église est toujours annoncée par des prophètes que nous sommes, si nous vivons en vérité et l’Église est notre vérité. Celui qui ne l’accepte pas veut faire taire sa conscience.
Œuvre désespérée des païens et des escrocs, des pervers.
Car le péché à ceci de particulier, qu’il aveugle et qu’il rend imperméable l’âme de celui qui est en faute.
Plus on est dans l’erreur du péché, plus on devient handicapé à accueillir la remarque de son frère et le retour à la paix et à la lumière.
La parole de Jésus dans son Église est comme une délicieuse mélodie qui caresse constamment les fibres de l’homme.
On peut essayer de crier, de faire du tapage, des fausses notes, mais inévitablement dans un recoin, au fond de notre cœur, la mélodie de Jésus et de son Église, de ses disciples, des cœurs qui sont unis au Sien, monte la musique qui fait le fond de la nature humaine.
Là où est l’Église là, notre conscience s’en trouve libre et heureuse. Là où est notre conscience, là l’Église chante sa mélodie.

Dans le monde, il n’y a pas de puissance plus grande que la force de la conscience. Il n’y a pas plus invulnérable qu’une conscience éclairée de la grâce.
 » va trouver ton frère, et chante lui la mélodie de l’Église.  »
Ce n’est pas toi qui va le lier ou le délier, c’est sa conscience elle-même qui va le libérer ou bien le rendre d’abord stérile, ensuite malade.
J’aime beaucoup cette petite phrase du Curé d’Ars, très simple :
 » Le soleil ne se cache pas de peur d’incommoder les oiseaux de nuit « .
Sous le soleil de la grâce de Jésus, notre âme ne peut pas trouver d’ombre où se cacher.
 » va trouver ton frère, et la lumière de l’Eglise inévitablement, si tu es d’Eglise, si tu es disciple, frôlera le mystère de sa conscience.
Tu auras été veilleur.
On ne te demande pas plus. »
Vous voyez jusqu’où descend la Parole de Jésus depuis ses sommets, purs, de vie éternelle…
« … et moi, je serai au milieu d’eux…  » Joie de leur cœur.