VINGT-TROISIEME DIMANCHE ORDINAIRE A 2023

Frères et sœurs,
 » si deux ou trois d’entre vous demande n’importe quoi, Dieu les exaucera « . Comment parle Jésus ?
Jésus qui est la Parole…
Jésus parle en faisant descendre sa Vérité depuis les sommets jusqu’aux vallées. Comme les neiges éternelles quand elles sont près du ciel deviennent plus lourdes en bas des pentes.
Pour bien entrer dans la grâce de Jésus, la grâce de vérité, nous devons accueillir son message d’abord de sa présence, pour le vivre de la vie éternelle, jusqu’à la grâce qui enflamme notre désir de Dieu au fond de notre cœur.
Et tout devient lumineux.
 » si deux ou trois d’entre vous s’accordent pour demander n’importe quoi, Dieu les exaucera ».
Attention…
Il y a quand même cette mention : ‘d’entre vous…’
Vous, ce sont les disciples.
C’est à eux que Jésus s’adresse –
Les douze, ses fidèles, qui ne pensent, voient, que par l’amitié à Jésus auquel ils ont donné leur cœur.
Alors vous voyez frères et sœurs,
Les paroles de Jésus deviennent plus lumineuses, plus simples même, si on se rapproche de son cœur qui bat de la lumière éternelle.
Il faut laisser Jésus parler, il faut l’écouter jusqu’à la pureté de sa parole, pour accueillir la clé qui permet de descendre jusqu’au détail…
Le sommet :
 » quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux… »
C’est par là qu’il faut commencer, toujours commencer.
Le cœur des disciples, justement parce qu’ils sont « disciples », est tout donné à Jésus.
Il est inévitable alors, cela coule de source, que lorsque deux de ses disciples se mettent en prière sur n’importe quel sujet, ils demandent ce qui est précieux à Jésus.
Parce que, avant même de demander, ils pensent et respirent dans l’amour de Jésus.
Leur demande est inévitablement dans l’intention et dans la respiration de la grâce de Jésus.

Et alors…?
Je peux descendre du sommet…
Ce que ces deux-là auront lié ou délié correspondra inévitablement à ce que Dieu veut lier ou délier.
Puisque ce sera discerné dans l’amour de Dieu.
Et je suis le sentier de lumière…
2 ou 3, des disciples, qui sont dans l’amour de Jésus, qui demandent dans l’amour de Jésus, qui supplient dans l’amour de Jésus, que sont ils ?
Ils sont : l’Église.
Et l’Église, chers frères et sœurs, elle est toujours belle.
Même quand elle est salie par quelques pauvres malheureux, l’Église reste belle. Et de sa beauté, derrière les brumes des pauvres pécheurs qui lui font mal, l’Église propose, toujours, tous les jours, et partout, de la voûte étoilée jusqu’au recoin caché de notre cœur la lumière de Jésus…
L’Eglise propose le resplendissement de la joie de Dieu, de la joie de la vérité et de la charité.
Et vous voyez, personne ne peut prendre la place de l’Eglise. personne…
Parce que l’Église c’est Jésus qui parle à travers ses disciples fidèles, ses disciples amoureux.
Alors j’en arrive aux premières phrases de notre évangile d’aujourd’hui.
Vous voyez je suis descendu de la dernière phrase du texte, qui est la présence du cœur de Jésus, jusqu’à l’événement qui est mon frère dans l’erreur.
 » Si ton frère a péché contre toi…  »
Et maintenant nous pouvons résoudre cette phrase..
 » Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul la seul.  »
Il serait imprudent, téméraire, et même illusoire, de faire un reproche à son frère, si ce reproche n’était pas nourri de la parole de Jésus.
Pourquoi le disciple peut-il aller faire des reproches ?
Pour une seule raison.
C’est que quand notre frère a commis un péché contre nous, il a blessé l’Église. l’Église que nous aimons.
En fait, lui faire des reproches, ce n’est pas être justicier, c’est être un veilleur de l’Église et de la grâce de Dieu.
Quelle jolie et profonde expression du Prophète Ezekiel :  » je fais de toi un guetteur  »
Un guetteur, un interprète, un prophète.
Pourquoi je peux aller faire un reproche à mon frère ?Parce que ce reproche, il le vit déjà dans sa conscience, sous la lumière de l’Église. D’aller dire à mon frère qu’il a fait une faute, et quel que soit sa faute, c’est une faute contre moi, contre l’Église qui est en moi.
Hé bien, d’aller lui dire, à mon frère, s’est exprimer la tendresse de l’Église pour lui.
Jésus ne parle pas d’un redresseur de tort.
Jésus parle d’un guetteur, d’un prophète de la lumière de l’Église et donc de lui-même qui est tête de l’Église.
« Mon frère, tu as tort ».
 » mon frère, tu te trompes « .
Cela veut dire :
 » l’Église t’appelle à sa tendresse, et si je te dis que tu as tort, c’est parce que l’Église te propose son pardon, sa liberté, sa grandeur « .
Je ne suis qu’un interprète, mais quoique tu fasses, l’Église te rejoindra toujours de sa lumière.
Si tu l’acceptes, tu respireras la vie.
Si tu ne l’acceptes pas, c’est toi-même qui te coupes de la communauté et de l’amour de toi.
Frères et sœurs, nous comprenons alors pourquoi tant d’hommes et de femmes se tordent sur eux-mêmes pour fuir la lumière de l’Eglise qui illumine constamment les racines de leur conscience.
Nous comprenons pourquoi l’Église est la plus combattue au monde..
Parce que l’Église porte Jésus, parce que l’Église est toujours annoncée par des prophètes que nous sommes, si nous vivons en vérité et l’Église est notre vérité. Celui qui ne l’accepte pas veut faire taire sa conscience.
Œuvre désespérée des païens et des escrocs, des pervers.
Car le péché à ceci de particulier, qu’il aveugle et qu’il rend imperméable l’âme de celui qui est en faute.
Plus on est dans l’erreur du péché, plus on devient handicapé à accueillir la remarque de son frère et le retour à la paix et à la lumière.
La parole de Jésus dans son Église est comme une délicieuse mélodie qui caresse constamment les fibres de l’homme.
On peut essayer de crier, de faire du tapage, des fausses notes, mais inévitablement dans un recoin, au fond de notre cœur, la mélodie de Jésus et de son Église, de ses disciples, des cœurs qui sont unis au Sien, monte la musique qui fait le fond de la nature humaine.
Là où est l’Église là, notre conscience s’en trouve libre et heureuse. Là où est notre conscience, là l’Église chante sa mélodie.

Dans le monde, il n’y a pas de puissance plus grande que la force de la conscience. Il n’y a pas plus invulnérable qu’une conscience éclairée de la grâce.
 » va trouver ton frère, et chante lui la mélodie de l’Église.  »
Ce n’est pas toi qui va le lier ou le délier, c’est sa conscience elle-même qui va le libérer ou bien le rendre d’abord stérile, ensuite malade.
J’aime beaucoup cette petite phrase du Curé d’Ars, très simple :
 » Le soleil ne se cache pas de peur d’incommoder les oiseaux de nuit « .
Sous le soleil de la grâce de Jésus, notre âme ne peut pas trouver d’ombre où se cacher.
 » va trouver ton frère, et la lumière de l’Eglise inévitablement, si tu es d’Eglise, si tu es disciple, frôlera le mystère de sa conscience.
Tu auras été veilleur.
On ne te demande pas plus. »
Vous voyez jusqu’où descend la Parole de Jésus depuis ses sommets, purs, de vie éternelle…
« … et moi, je serai au milieu d’eux…  » Joie de leur cœur.

VINGT-DEUXIEME DIMANCHE ORDINAIRE A 2023

« Passe derrière moi Satan ! »
C’est quand même fort…
Pierre veut éviter à Jésus l’épreuve.
Il a une bonne intention Simon-Pierre.
Et Jésus dit que c’est Satan qui parle par Pierre.
Là, frères et sœurs, nous sommes vraiment au nœud de notre religion.
Ou plutôt, au point de divergence de notre religion catholique et de l’esprit du monde. Or, derrière l’esprit du monde, il y en a un qui se cache…
Nous sommes à la croisée des chemins même pour des chrétiens, ou les uns prennent à droite, les autres prennent à gauche.
L’épreuve, avec les souffrances qu’elle implique, n’est pas acceptable pour le monde. À la limite on peut imaginer un petit effort, allez, on peut accepter un effort plus conséquent pour un bénéfice juteux.
Mais envisager de souffrir et même de mourir sans tenter d’échapper au massacre… Le monde ne comprend pas.
Il met cela sur le compte de la maladie mentale.
Et même, le monde va obliger à se soigner devant de tels symptômes.. ‘Prend tes cachets’.
Combien j’entends de braves gens, et même des chrétiens qui disent s’être éloignés de Dieu parce que dans leur vie ils ont eu une épreuve qu’ils n’ont pas digérée…
Dieu n’avait qu’à pas me donner cette épreuve…!
Donc, je me venge. Je ne crois plus en lui !
Si Dieu était pour moi, il n’aurait pas permis que je souffre tant.
Alors que quand on y regarde de plus près, nous nous fabriquons si souvent nos souffrances, avec méthode, nous les entretenons… la plupart du temps souffrances tissées d’affectif mal placé.
Ce n’est pas simplement vis a vis de Dieu que l’on se venge.
On se venge de notre incapacité à franchir un passage obligé qu’on n’accepte pas.
Pourquoi, cette erreur d’esprit ?
Frères et sœurs, il n’y a que le chrétien qui puisse comprendre.
Le chrétien, je dis, le disciple du Christ qui veut vivre de l’Évangile.
Le chrétien de nom et de cœur.
En fait, l’homme, la femme qui a compris que Dieu n’est pas le Dieu du confort. Pas plus que le Dieu de la réussite.
Dieu et la souffrance

Notre Dieu n’est pas le Dieu mafieux qui nous fait gagner à tous coups dans nos affaires et dans nos jeux.
Il n’est pas le Dieu qui va nous ‘protéger.
Nous protéger de quoi ?
De la perte de notre emploi ? De la maladie ?
De l’incompréhension de notre conjoint ou de sa mauvaise humeur ou d’une divergence d’appréciation ou de caractère ?
Il n’est pas le Dieu qui va rendre sages les enfants.
Même pendant la messe…
Il n’est pas le Dieu qui garantit le pouvoir.
 » Passe derrière moi Satan !  »
Oui, le démon n’est pas loin de toutes ces conceptions qui n’ont rien à voir avec notre Sauveur Jésus Christ et son chemin de Rédemption.
Alors quel est notre Dieu, à nous chrétiens catholiques dans cette église ? Je proposerais deux approches :
Notre Dieu est le Dieu qui est là et nous aime.
C’est la seule certitude, qui ne garantit aucun succès, pourtant.
Deuxième approche, encore plus existentielle :
Les paroles de Jérémie dans la première lecture :
« tu m’as séduit, et je me suis laissé séduire ;
tu m’as saisi, et tu as réussi. »
Voilà notre Dieu, chers frères et sœurs !
C’est celui qui nous emporte le cœur.
Et après ?
Et bien après, on patauge…
On avance comme on peut, à travers nos pauvretés et celles des autres.
On avance à travers nos échecs et nos réussites, à travers nos souffrances et nos impossibilités, nos déserts et nos erreurs.
Et, inévitablement, à travers les obstacles et les persécutions.
Parce que si Dieu nous a saisi, c’est que la joie de la vie éternelle brûle notre coeur par monts et vallées et au delà des mers.
… Et au delà des gouffres.
 » Je me suis laissé séduire… »
C’est tout ce qu’on peut faire.
Après se présentent les difficultés… : les purifications indispensables, les épreuves communes à tout le monde, et celles spécifiques aux amis de Dieu, en plus…
Parce que si Dieu nous a séduit, quand il frappe à la porte du cœur, il y a une clause dans l’invitation à la séduction :
Il va nous donner envie de participer au Salut du monde – ce Salut que le monde ne veut pas, bien qu’il le désire du fond de sa nature –
Cette participation, elle se fait sur les pas du Christ.

Voilà, chers frères et sœurs, le programme de notre vie chrétienne.
Tout commence en séduction intime, – une petite grâce de rien du tout qui nous frôle d’une plénitude de joie.
Mais attention ! Si on lui dit bonjour, elle nous emmènera à la vie éternelle…! Même si au départ on n’en voulait pas tant.
Quant au reste de notre vie, rien n’est garanti..!
Enfin… si : joie du cœur et épreuves imprévisibles.
Certains diront :
‘mais Dieu ne m’a pas séduit… Snif !  »
Deux solutions :
Vous êtes-vous arrêté cinq minutes dans votre vie ? Arrêtez-vous une demie journée pour l’écouter, lui qui patiente depuis 20, 40 ans.
Et découvrez l’obstacle au profond de vous. Bien souvent l’obstacle qui demande le pardon.
Autre solution : c’est qu’en fait vous êtes déjà séduit, séduite, et vous croyez que ça doit se faire autrement, dans des signes plus évidents que semble avoir votre voisin. Mais non… Allez donc le rencontrer dans la prière silencieuse et vous verrez que votre cœur ne demande qu’à brûler de grâces divines.
Mais, dans un autre sens, si vous ne vous laissez pas séduire, sachez que vous ne pourrez jamais dire franchement :
 » arrière Satan !  »
 » Je vous exhorte, frères, par la tendresse de Dieu,
à lui présenter votre corps – votre personne tout entière –, en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu  »
Voilà ce que dit saint Paul au cœur doux et humble…
Alors, frères et sœurs… Votre choix ?
La tendresse intime de Dieu, ou les acouphènes de Satan ?

What do you want to do ?

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DIXSEPTIEME DIMANCHE ORDINAIRE A 2023

Le roi Salomon est célèbre entre tous.
Nous avons aujourd’hui ce magnifique dialogue, en songe, entre le premier roi laïc et Dieu.
Pourquoi le premier roi laïc ?
Parce que Salomon sépare ce qui est religieux de ce qui est civil et politique.
En quelque sorte, il devance la très belle distinction laïque de Jésus :
 » rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ».
Quelle belle charte de gouvernement…! :
 » donne-moi un cœur attentif pour qu’il sache gouverner ton peuple et discerner le bien et le mal  »
Salomon pose là le fondement minimal, non pas des droits de l’homme, mais des droits de gouverner… (Les droits de l’homme c’est Moïse qui les avait déjà posés)
 » un cœur attentif. Le discernement du bien et du mal « …
Il est vrai qu’il y a de la qualité dans cette demande.
Et Dieu le remarque :
 » tu n’as pas demandé de longs jours, ni la richesse, ni la mort de tes ennemis »
Y aurait-il donc des politiques qui demandent cela ? …
La demande de Salomon est bien propre.
Bien propre et très laïque.
Parce que le laïque ce n’est pas ce qui n’a aucun rapport avec Dieu.
Le laïque c’est ce qui n’a pas le seul religieux comme objectif.
Fabriquer son pain n’a pas besoin directement de l’aide du Saint-Esprit et n’a pas pour objectif uniquement d’entrer dans la vie éternelle.
On peut faire du bon pain sans être un saint.
Fabriquer son pain ou diriger un pays c’est dans un ordre naturel des choses.
Mais c’est là frères et sœurs, que nous nous distinguons des athées et, à vrai dire, de beaucoup de chrétiens qui le matin sont chrétiens et le soir sont athées.
A la maison, ils sont un minimum chrétiens. Et au travail ils deviennent athées. Parfois des chrétiens qui deviennent chrétiens quand ils entrent dans une église et aussitôt ressortis ils deviennent athées.
Chrétiens avec les chrétiens – athées avec les athées … !! Double personnalité qui conduit au désastre !
Quelle est l’erreur de ces chrétiens qui dansent sur un pied, puis sur un autre ? C’est une erreur très répandue.
Qui abîme d’abord le cerveau pour virer au cancer de la vie de tous les jours.
Cette erreur c’est de penser que notre nature humaine peut se mettre à part de la grâce de Dieu.

Que nous pouvons nous suffire dans les affaires courantes, les relations avec la boulangère, mais aussi peu à peu dans notre prière.
On a notre vie… et Dieu est là pour nous aider de temps en temps.
Et pourquoi pas Dieu doit nous obéir …
‘J’ai demandé ça à Dieu… c’est pour mon bien. Donc cela l’oblige. Dieu doit me l’accorder.’ Gare à Lui s’il ne m’obéit pas !
Vous voyez jusqu’où mène l’erreur ?
Frères et sœurs, il n’y a que le chrétien qui prie qui peut éviter cette erreur.
En vérité, notre nature contient en elle, mais de façon irrémédiable, nécessaire, essentielle, et en continu, un appel à la vie de Dieu.
Un appel à la vie surnaturelle, à la vie éternelle, intégré en nous.
Qui n’est pas optionnel.
Notre nature ne s’achève que par la vie de la grâce de Dieu.
C’est très important.
Et donc, un laïc qui n’est pas chrétien ne peut comprendre complètement ni l’homme, ni l’âme, ni le bonheur pour lui ou pour les autres. Son jugement est faussé.
Parce que le bonheur de l’homme ne se trouve pas dans sa nature mais dans un appel qui dépasse sa nature.
Un homme, une femme, qui n’entend pas l’appel de Dieu en son cœur est obligatoirement handicapée pour parler du bonheur de l’homme et handicapée dans ses jugements.
Dieu est au-dessus de la nature de l’homme, mais la nature ne peut s’équilibrer et être en paix que si elle est hissée jusqu’à Dieu par la grâce.
Elle ne désire que ça. Être élevée par la main de Dieu.
Reprenons les images de Jésus.
Elles ont toutes un environnement très basique.
Un champ, l’océan pour la perle ou les poissons, du pain…
Un environnement basique qui est bousculé par un événement d’exception.
Un trésor ! au milieu du champ… Et le champ devient une merveille. Comme si presque un champ c’était fait pour cacher un trésor…
Une perle qui vient changer le quotidien.
Une pincée de levain, qui vient transformer tout le pain qui gonfle à nous faire saliver…
Une graine minuscule qui devient un arbre… qui deviendra une forêt et abritera tous les oiseaux du Ciel. Etc…
Vous voyez, il y a une exception qui modifie l’environnement dans lequel elle apparaît, et puis elle devient le plus important, l’élément vital… Elle prend la première place. C’est exactement ce qu’on appellera un jour le processus de l’évolution des espèces.

Sauf que la théorie de Darwin est enfouie dans une multitude de paramètres que plus aucun scientifique ne maîtrise.
Cependant Jésus a expliqué depuis longtemps la théorie de l’évolution… spirituelle. Et qui marche formidablement bien…!
Il y a la nature. Bonne ou abîmée. Riche ou pauvre.
La nature qui regarde le bout de son nez (ce sont les athées) et la nature qui regarde très au loin, l’horizon.
Et puis, de nos jours, il y a ceux aussi qui se mordent la queue en tournant en rond et qui disent qu’ils n’ont pas de nature. Ils ont le tournis dans leur tête.
Plus de genre, plus de nature, plus rien. Uniquement : ‘moi et ce que je ressens’…. Ca ne peut provoquer que le tournis…
Je regarde donc, seule issue, un homme complet qui veut vraiment son bonheur. Autrement dit un chrétien, homme de Dieu, homme de foi…
Allez je suppose que c’est vous !
Vous marchez dans la rue. Vous pensez au travail, santé, famille, distractions, etc… vous êtes normal.
Et puis en passant devant une banque, celle devant laquelle vous passez tous les jours, le banquier sort et vous dit :
« voilà, c’est vous !
Quoi c’est moi ? Qu’est-ce que j’ai fait ?
Et le directeur de la banque réplique :
« Voilà les clés de la banque. Elle est à vous ! Tout est à vous. Les coffres, les
comptes, les intérêts …
Comme ça !
Et d’un coup le monde change pour vous !
Tout change. Enfin ! vous allez pouvoir acheter la PS 5 pour votre fils. Et même réserver la PS 6 pour 2027 ! ouah…! bonheur !
Bon… C’est quoi ce banquier ?
… Hé bien, c’est la grâce de Dieu.
Un jour, vous faites votre journée… normale…
Quelques plaisirs, des efforts, des succès et des ratés.
Avec, cependant… l’oreille tendue vers une attente.
Le mieux, c’est l’oreille tendue pendant un moment, à genoux. L’oreille du cœur .. Et Dieu sort.
Il vous tend les clés de votre cœur et de son Cœur à lui.
Etilvousdit: «c’estàtoi…»
– quoiàmoi?
– Hé bien oui, tout… Mes trésors, tes désirs profonds, je te donne tout.
Tu ne savais pas que je t’aimais comme cela… !

Vous pouvez essayer de trouver votre bonheur dans tout ce que la nature, ou l’homme, propose.
Mais il restera toujours une frustration profonde, alors même que vous serez comblé de biens matériels, de santé, et même d’amours humains.
Pourquoi ?
Parce que notre bonheur ne se trouve que dans la banque.
Quand on vous donne les clés de la banque.
Notre bonheur ne se trouve que quand Dieu se donne, totalement, Lui-même.
Et c’est la seule demande qui vaille : « Seigneur, donne moi les clés de ton Cœur. »
Alors je reviens à Salomon… Qu’est-ce qu’il demande ?
Il demande de bien gouverner. C’est pas mal, bien sûr.
Et Dieu lui accorde. C’est pas mal quand on voit tous ceux qui gouvernent mal.
Mais Salomon ne demande pas de gouverner pour Dieu.
Salomon n’articule pas le pouvoir de gouverner à la béatitude de l’homme.
Il va faire une politique laïque sans tenir compte de l’Esprit Saint.
On pourrait dire de nos jours que le laïque qui n’entend pas l’Eglise comme lumière suprême de la grâce de Dieu, c’est la catastrophe à échéance.
C’est ce qui arrive à Salomon.
Il va déraper. Il va conduire son peuple au confort, à l’excellence de son Histoire. Mais avec le manque de la grâce de Dieu en sa trajectoire. Le manque de l’essentiel. Salomon ne déploie pas la politique vers un horizon divin, bien qu’il construira le second Temple, magnifique. Et il fera de belles choses.
Il va dévier. Et, par là, il va semer les graines de divisions qui éclateront, dès sa mort, à sa succession.
Salomon va vivre sur l’impulsion surnaturelle de son Père David.
Mais en Roi laïc qui perd la Foi au Dieu unique.
S’il avait gérer son Royaume pour Dieu, il aurait dépassé son père David.
Mais il a cru qu’on pouvait réussir par son propre jugement humain. Et il en avait….! Sans tenir compte de la primauté de Dieu.
Et ce fut la catastrophe…
Notre cœur, au travail, dans notre cuisine, en jouant aux boules, en regardant les informations, en élevant ses enfants, à l’école et à la Poste, réclame toujours d’être plus près de Dieu et de se nourrir de la grâce du Christ.
Si on le reconnait, Dieu nous donnera les clés du trésor de son Cœur.
Une onction de grâce nous ouvrira le Royaume des cieux.
Voilà les clés.
Et c’est trop, mais vous ne dites pas non !
Et votre journée bascule complètement, votre vie bascule complètement. Elle bascule dans la direction qui fait son bonheur.

Si on ne le reconnait pas, si on fait des parenthèses dans notre vie, des espaces sans Dieu, notre nature finira sur elle-même, notre politique tournera à vide, notre morale deviendra incohérente.
Et le trésor du Royaume de Cieux, notre paix, nous échappera.
On ne verra qu’un champ ingrat, broussailleux et des graines de colère.

QUATORZIEME DIMANCHE ORDINAIRE A 2023

Ce que que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits…
Sainte Thérèse de l’enfant Jésus disait à sa sœur Céline cette petite recommandation : Bonbonne, il faut qu’elle se tienne dans sa position, qu’elle n’essaie pas d’être grande dame, jamais ! ».
C’est étonnant, mais du temps de Jésus il y avait des savants qui n’avaient pas tout compris…
Plus étonnant encore, de notre temps, il y a toujours des sages et des savants qui n’ont pas tout compris…!
Mais dans 2000 mille ans, frères et sœurs, les savants auront tout compris…
Sauf que Adam et Ève ont voulu être les premiers savants par eux mêmes et ils ont introduit la panique dans la raison et la logique humaine.
Ils avaient pourtant la science infuse. Ils connaissaient tout de science infuse dans leur état d’innocence.
Ils ont voulu devenir grands… Par eux mêmes.
Et nous avons mal de cette ambition. Très mal.
Que nous reste-t-il de cette joie primordiale ?
Il nous reste que plus on découvre l’infiniment grand, et plus on découvre l’infiniment petit, et plus on découvre la nature et l’homme et la femme, et plus on découvre n’importe quelle existence, en savant, par les effets qu’on observe ou qu’on fabrique, et plus tout s’embrouille et plus on augmente les déviations et le malaise.
On m’envoyait dernièrement l’adresse d’un site officiel du Ministère de la Santé (‘onsexprime’) qui a pour objectif d’avertir les jeunes de 10 à 20 ans des possibilités de la sexualité..
Et l’on se dit : que c’est affligeant !
Exposer la sexualité de l’homme animal sans prendre en compte la beauté de l’âme humaine. Le propre de l’homme et de la femme.
Et l’on décortique sans aucune précaution l’intimité de la bête humaine que Jean Paul II a mis des années à exposer dans sa beauté merveilleuse..
Et on arrive à un massacre.
Et du côté des enfants à un scandale.
Dostoïevski, dans son roman, ‘ les possédés’, montre très bien cet effort barbares de certains qui ne voient pas de différence entre une page de Shakespeare et une vieille paire de bottes.
D’où vient cette obsession à rabaisser la beauté de nos enfants ? Je vous laisse deviner… Un enfant de 10 ans, un tout petit, peut-il comprendre que les adultes se moquent de lui, par idéologie ?
Certains…

D’autres se suicideront, parmi les tout petits qui auront été scandalisés par une propagande aveugle et malade.
Beaucoup de familles souffrent pour leurs enfants, leurs tout petits, de cette ingérence de manipulations médiatiques ou dans leur enseignement, destinée à mutiler nos enfants dans leur âme.
Pourquoi n’est il pas dit au moins une fois sur le site :
 » si vous n’êtes pas bien avec votre âme, si vous n’êtes pas mûrs en votre personnalité, vous serez mal en votre sexualité, et la sexualité sans maturité est blessure irrémédiable de votre vie. »
On peut le dire aux enfants pour leur bonheur, on peut le répéter aux adultes.
Je suis étonné (ou plutôt je ne suis pas étonné… Je le constate tous les jours) que beaucoup de jeunes ne se sortent pas d’une sorte de désespoir qui couve une révolte intérieure.
Ils pressentent qu’on les emportent dans la tromperie, la réduction de leur beauté.
Il n’est plus rare que des hommes jeunes ou des femmes renoncent à leur fécondité, par crainte d’exposer leurs enfants aux délires du monde.
Pour quelques petits moineaux qui auront été sauvés de la marée noire, combien y en aura-t-il qui seront englués, pauvres victimes qui se débattront jusqu’à la fin de leur vie ? Il est de notre devoir, de notre conscience, frères et soeurs, d’annoncer tranquillement, sans complexe et avec intelligence: « jeunes, petits enfants, venez à l’Eglise… L’Église connaît les profondeurs de Dieu et les profondeurs de l’homme comme nulle autre. Elle peut donner bonheur à vos désirs les plus beaux et les plus élevés qu’aucun sage de ce monde ne vous donnera parce qu’ils présentent des modèles réduits de l’humanité. » Leur approche des réalités, en tous domaines, est affligeante. Et en même temps risible et pitoyable, parce que Dieu se joue de toute cette misère. Il donnera des grâces plus grandes et plus belles que je peux aussi observer à travers le désastre.
En fait, frères et sœurs, nous sommes toujours et nous le serons jusqu’à l’Église du Ciel, dans la même situation qu’au temps de Jésus.
La même situation ou plutôt la même problématique.
Le brouillage c’est qu’on a perdu l’articulation entre l’esprit et la matière, entre la chair et la vie pure de notre âme.
Entre le temporel et le spirituel.
Entre les efforts de l’homme qui se veut être seul et la nature des choses qui peut être dépassée, quand on l’accepte, par la lumière de la grâce divine, pour devenir merveille. Un philosophe (Jacques Maritain) que j’apprécie commençait l’une de ses conférence par ces mots :
« la leçon de la crise à laquelle nous assistons se dégage d’elle-même, c’est un rappel aux exigences de la vie surnaturelle, et une affirmation absolue de la primauté du spirituel. Et il ajoutait :
 » nous devons affirmer comme une vérité supérieure à toutes les vicissitudes du temps, la suprématie de l’Église sur le monde et tous les pouvoirs terrestres. Sous peine d’un désordre radical dans l’univers, il faut que l’Église guide les peuples vers la fin dernière de la vie humaine, qui est aussi celle des États. »
Ces mots ont été écrits en… 1927. [Primauté du spirituel ]
Ils auraient pu l’être du temps de saint Paul.
Les sages et les savants de toutes disciplines poursuivent tous pourtant cet idéal de l’homme unifié et libre qui est en fait le souvenir de l’unité perdue inscrite dans notre nature profonde.
Mais il est impossible que l’homme rejoigne sa joie en donnant la priorité à la matière, à la chair, et à plus forte raison au mensonge et à la manipulation.
Que les hommes l’écoutent ou non, l’Église est belle de vérité, resplendissante du message et de la vie du Christ.
En elle se trouve la grandeur des hommes.
Je me rappelle dans mes années d’adolescence une des premières intuitions qui m’avaient permis de jeter mon ancre et stabiliser ma barque.
C’est que si Dieu n’était pas, il n’y avait aucune règle ni aucun ordre qui tienne.
Tout m’était permis.
Ma destruction m’était permise, la destruction du monde, aussi, pourquoi pas.
Sans Dieu, je suis un parmi d’autres, et j’ai le droit de tout casser, moi et les autres. Le curé d’ars disait que si un village était sans prêtre pendant 10 ans, les hommes adoreraient alors les bêtes …
Avec Dieu, je suis choisi, et aimé. J’ai un Père. Et j’ai une fin glorieuse et lumineuse d’amour. J’ai une vocation. Un dessein unique pour moi, une prédestination, une âme faite pour la grandeur.
Ce fut peut être une intuition de tout petit, quand il me restait encore quelque chose de mon émerveillement d’enfant. Mais je m’en rappelle.
Ceci dit, je m’aperçois que jusques là je vous parle en sage et en savant…
Alors je voudrais terminer au moins en disciple.
Il y a quelques jours, je racontais à une âme attentive l’une de mes expériences auprès d’un saint.
Je l’ai peut être déjà racontée, mais c’est avec joie que je reviens à ce souvenir.
Ce sont mes rencontres avec frère Joachim.
Oh…, n’ayez crainte, personne n’a entendu parler de lui, nulle part.
Sinon peut être, dans un journal local des années 40, au moment où sa femme et sa fille, uniques et chéries, se sont tuées dans un accident de la route.
Immense coup de la Providence pour Joachim alors cheminot aux chemins de fer.
Je l’ai connu en sa dernière année, 50 ans après la tragédie de sa vie.
Le malheur de sa jeunesse l’avait projeté dans les bras de Dieu, de son Père du Ciel.
Il avait jeté son fardeau sur les épaules du Christ et avait choisi son amour, dans un monastère.
C’est dans sa chambre d’infirmerie que je l’ai connu, pliant des petits papiers pour la fabrique du monastère.
C’était son travail solitaire au long des jours.
Il était presque sourd et je devais forcer la voix pour communiquer.
Et lui, parlait très doucement, très doux, très doux par des mots brefs. Sur la prière. C’est tout.
Cette voix était inattendue d’un homme qui manifestement, à son physique, avait été une force de la nature, au visage taillé dans du roc, souligné par des sourcils qui étaient de vrais buissons.
Il ne me disait rien de neuf, rien de compliqué.
Je repartais avec les cordes vocales un peu irritées d’avoir forcer la voix et l’âme totalement apaisée et jubilante de ce moment exceptionnel.
J’ai appris par la suite que frère Joachim avait eu un tempérament irritable à l’excès, avec des colères volcaniques et fréquentes.
Je n’aurais jamais pu l’imaginer ainsi, si on ne me l’avait pas rapporté.
L’Esprit du Seigneur ne l’avait fait que douceur.
Doux et humble de cœur, il avait trouvé le repos de son âme à des profondeurs lumineuses que je ne comprends toujours pas.
La veille de sa mort, auprès de son lit, où il agonisait, sans médicament aucun, d’une gangrène qui lui avait pris tout le côté droit, je lui demandais s’il souffrait…
Silence… et de sa voix encore plus discrète, dans un souffle il me répondit. :
« oh oui, je souffre, petit frère…. »
Silence de tous les deux.
Et puis, quelques secondes plus tard, ou quelques minutes, je ne sais pas, il ajouta :
« si tous les hommes pouvaient s’aimer »
Le Christ ressuscité a pris ce tout petit, contre son cœur, le lendemain.