Sixième Dimanche – B – 2024

Principes et relativisme
Ce brave lépreux, il n’a pas tout compris.
Il a quand même vécu une aventure formidable.
Il guérit d’une maladie incurable et terrible.
Tout le reste alors, pour lui, s’évanouit derrière sa joie ! Presque normal.
Tout le reste, c’est quoi ?
C’est pourtant le plus important.
Le reste, c’est Jésus. Sa divinité. sa mission de salut.
Son sacrifice d’amour.
Le reste, c’est ce que lui demande Jésus aussi :
La Loi, la loi de Moïse, qu’il doit observer, et la discrétion.
En reconnaissance de sa guérison, ce lépreux aurait pu respecter ce que Jésus lui recommandait.
Le résultat c’est que sa jubilation a augmenté la difficulté de la mission de Jésus.
Ce lépreux n’a pas été jusqu’au bout. Il s’est arrêté à lui-même.
Ça veut dire que ce n’est pas parce qu’il nous arrive un bienfait, qui peut être un miracle même, ou une grâce, ou au contraire qu’il nous arrive un malheur, que nous devons oublier l’essentiel, plus grand encore.
Heureusement, l’Église veille à nous rappeler que ce n’est pas à partir de ce qui nous arrive en particulier que nous pouvons ériger des principes de conduite. Mais c’est l’inverse :
La morale ne se juge pas à partir du particulier.
Ni d’un cas particulier, ni de nombreux cas qui se ressembleraient.
Une morale qui s’établit à partir d’une jurisprudence est une morale qui va s’emmêler les pinceaux.
C’est malheureusement une erreur très commune de nos législations actuelles. Une morale saine se définit à partir de principes qui éclairent ensuite des cas particuliers.
En partant du particulier, l’esprit peut plier jusqu’aux erreurs les plus monumentales.
Comme le disait Léon Bloy : « si vous ne visez pas le cœur vous risquez d’atteindre en dessous de la ceinture »
Voici une parabole…
Au fond du jardin de Gaston, se trouvait depuis 3 ans une chaise cassée… Le voisin de Gaston, Hippolyte, n’avait juste qu’à tendre la main pour le débarrasser de cette chaise.
De plus Hippolyte est menuisier.
’Ce n’est pas voler son voisin, pense-t-il, que de le débarrasser d’un objet qui n’est même plus dans sa mémoire.
6° DIMANCHE – B – 2024

Il ne s’en aperçoit pas, donc c’est qu’il n’avait pas besoin de cette chaise.’
Le raisonnement est très pratique.
Ça ne fait de mal à personne et au contraire ça fait du bien à Hippolyte qui peut réparer la chaise et lui trouver facilement usage chez lui.
Dans la pratique, c’est justifié donc, et ça arrange tout le monde.
Hippolyte oublie les principes bien sûr. Puisque le principe dit qu’il ne faut pas voler. C’est tout.
Et en plus, le jardin de Gaston est plus propre.
Une nouvelle loi devrait être inscrite :
’À partir du moment où ça ne fait pas de mal à mon voisin, j’ai le droit de faire ce que je désire et qui m’est profitable.’
Hyppolite passe, dans sa tête du vol à une faute plus grande celle de croire que ce qu’il a volé, il a le droit de le voler.
Parce qu’il n’a pas fait de mal visible.
Les enfants utilisent souvent cet argument : ‘Je lui prends sa poupée parce qu’elle ne s’en sert pas…’
Huit jours après, notre brave Hippolyte à la porte de son garage, aperçoit Félicie, la femme de son voisin.
Il ne lui parle pas de la chaise, mais de sa voiture en panne.
Et Félicie lui dit que si son mari, qui est porté sur l’alcool, ne s’en aperçoit pas, il peut emprunter sa voiture.
Toujours même argument :
Ni vu, ni connu, donc ça arrange tout le monde.
Mais… Deux semaines après, Gaston croise Hippolyte.
Celui-ci le prend par l’épaule et l’emmène boire un verre, puis deux.
Cependant, Félicie, l’épouse, est un peu scrupuleuse, et elle risque de dire à son mari qu’elle que le voisin prend la voiture.
Ce serait une catastrophe pour Hippolyte …
A ce moment-là pourquoi ne pas pousser Gaston dans les escaliers et pourquoi ne pas justifier cela par une loi si on en a la possibilité?
Ou même inscrire la possibilité d’éliminer son voisin, dans la Constitution.
Vous voyez, chers frères et sœurs, où nous mène ce pauvre lépreux…
Ce joyeux lépreux !
Il nous montre que si l’on ne part pas d’un principe moral intangible, une vérité supérieure :
 » je ne tue pas  »
 » je ne vole pas. Je ne fraude pas « .
 » je ne convoite pas la femme de mon voisin »
 » je respecte le jour du Seigneur  »
( c’est-à-dire que ce jour-là, je ne construis pas ma maison, je ne fais pas mes

affaires, mes courses, mais je consacre ce jour à Dieu)
Si je ne pars pas des principes intangibles, je partirais de mon cas particulier, et je me ferais mes lois.
À coups de cas particuliers.
Et je pourrais tout justifier à partir de ce que je juge ‘mon bien’.
Si les lois sont promulguées en fonction de cas particuliers, la culture de mort se répand comme une marée noire.
Car toujours, pour défendre le cas particulier j’arriverai à la mort de mon prochain.
De mon prochain et de ma conscience.
Quand je restreins le bien à ce qui me fait du bien, sans écouter les principes des sommets, je produis du mal, je me fais du mal, visible ou pas, mais je fais du mal à toute la société.
Car inévitablement et je blesse la nature et quelqu’un va payer. Les petits généralement.
Mais cela va plus loin.
Dans la foi, je sais que non seulement j’abîme ma conscience, mais j’abîme mon dessein éternel.
J’abîme de façon infinie le plan d’amour de Dieu sur moi et sur le monde.
Cela veut dire que n’importe quel péché obscur, petit péché inconnu de tous que je fais quand les enfants dorment, réclame justice de la blessure que je fais à l’amour infini de Dieu.
Une loi qui provient de cas particuliers, qui protège ces cas particuliers, est une loi qui contient en elle-même des semences empoisonnées parce que son fondement ne sera pas la vérité, mais un intérêt.
Même si cet intérêt est noble (la santé du lépreux était un noble intérêt pour lui) ou même si cet intérêt est envié de tous.
Pour finir nos actes, nos œuvres, nos devons les suspendre à la vérité qui n’est garantie que par Dieu, par Jésus Christ, par l’Église.
Sinon nous sommes ce lépreux qui est tout content de sa guérison, mais qui perd la grandeur de sa vie. Et qui blesse l’Eglise.
Pour Dieu, toute joie, tout malheur aussi, est une invitation à appeler sa lumière de vérité et d’amour infini.
Plus nos choix et nos œuvres sont ajustés à Jésus Christ, plus ils deviennent intenses et puissants. Et nous porte au-delà de nous-mêmes.
Il nous demandent sacrifice bien sûr, mais ils plongent dans les profondeurs du Saint Esprit… qui couronne nos joies .

Cinquième dimanche 2024

Vérité et démon

Petite mise au point de ma dernière homélie, dimanche dernier.
Certains m’ont posé une question qui revient à peu près à cela :
 » mais étant marié peut-on atteindre la sainteté ?
La sainteté n’est-elle pas réservée aux consacrés célibataires ?
Le propos de Saint Paul était que l’homme ou la femme mariée ont des soucis qui viennent du monde et du couple.
Réponse très brève :
Le but de tout homme et de toute femme c’est de devenir saint. d’entrer dans le royaume de Dieu, le paradis, l’union à Dieu.
Or, il ne faut pas rêver, que l’on soit marié ou consacré dans le célibat, il y aura des épreuves. Et généralement des épreuves difficiles, parce que c’est notre cœur qui doit être purifié. Mais ces épreuves auront une teinte différente selon notre état de vie.
Pour quelqu’un de consacré, le combat spirituel aura davantage un goût de confrontation avec le démon dans le désert.
Je dis ‘davantage’, parce que un homme ou une femme consacrée n’est pas désincarné, il a des affections, des désirs, et un rapport avec le monde, mais qui seront plus simples que ceux le couple ou d’une famille.
Le consacré vit les dimensions charnelles, bien sûr, il ne peut pas s’en abstraire, mais il les rejoint par l’autoroute qui traverse le désert.
Il vivra ses épreuves de sanctification plus rudement mais avec moins de brouillard, le brouillard du monde.
Les couples mariés ont la même destination que les consacrés, mais le jeu principal, en tout cas celui qui se trouve en première ligne, c’est l’itinéraire par les petites routes.
Autre conduite.
Autre paysage où la nature impose d’autres trajets.
Les épreuves d’un couple et d’une famille seront davantage teintées de la lourdeur du monde et des brouillages des désirs de la chair et des variations des affections.
La chasteté du consacré se fruste du signe de la chair pour goûter à l’intimité de Dieu par la seule expérience de la grâce. ( S’il vit, bien sûr en droiture de foi, de doctrine et de fidélité à l’Eglise. Sinon, c’est un faussaire, il est pire que tout)
La chasteté des mariés goûte au signe du corps de l’autre pour accueillir l’amour invisible et pur de Dieu. ( cela ne s’applique bien sûr, qu’aux familles chrétiennes, qui visent la sainteté. quant aux autres, je dirais elle tâche de nager au minimum dans de l’approximation, et au pire dans du n’importe quoi)
En tout cas il n’y a aucune condition facile. Et c’est le Seigneur qui décide d’une vocation au célibat, signe et avant-goût de la vie éternelle.
Je préférais donner ces quelques nuances pour éviter l’opposition entre les deux chemins. Pour éviter que quelqu’un puisse se glorifier.

Mais je reviens à l’Évangile d’aujourd’hui…
Très curieux l’attitude de Jésus…
 » il empêchait les démons de parler,
parce qu’ils savaient, eux, qui il était « .
Cela veut dire d’abord que les démons ne sont pas benêts. Ils savent avant les autres la vérité de Jésus.
 » tu es le Saint de Dieu !  »
Cela veut dire aussi que la Vérité, la Vie, le Chemin, dérange le mensonge.
Ça m’est toujours une cause d’étonnement profond :
Pourquoi la vérité menace le mensonge, le gène dans son existence ?
Pourquoi sort-il de son trou quand il renifle l’odeur de la vérité ?
Il pourrait faire sa vie et ses affaires tordues, dans son trou, le Lucifer, et de se désintéresser de ceux qui font le bien…!
Eh bien non !
Il provoque, il bravade, il tourne comme un lion rugissant…
Il se montre dans tout son ridicule.
Ridicule, mais ridicule toxique.
Pourquoi ?
Voici une réponse :
C’est que le démon, le menteur, je l’appellerai aussi le désobéissant, il est éternellement dépendant de la vérité et de la lumière.
Il ne peut exister qu’en parasite de la lumière.
Il absorbe la lumière pour la polluer.
Mais en même temps il se sent condamné par la vérité qui lui rappelle en permanence qu’il est un raté de la Création.
Qu’il s’est raté dans son choix essentiel…
C’est horrible… Et bien oui !
Être esclave de son ennemi, qui est Dieu, qui le fait vivre et qui est toujours vainqueur. C’est le sort des démons..
Cela veut dire que les démons ne sont pas dans un pays lointain à jouer leur cinéma entre eux. Ils sont pendus à la gorge de la vérité qu’ils veulent saigner.
Le plus près de la vérité pour l’abîmer. Jusqu’à paraître être la vérité.
Et la vraie vérité n’en a que faire, parce que son chemin est libre, libre de la liberté divine, et qu’elle est toujours plus féconde dans la pureté.
Même si elle traîne comme une casserole le démon qui s’est attaché à elle.
Le démon agit toujours en fonction des autres.
Lui qui a fauté pour rester indépendant, c’est le plus relatif aux autres de tous les êtres créés.
Car celui qui est dans la vérité marche droit.
On pourrait dire aussi que la vraie vérité est un aigle noble qui joue dans son ciel, et que les vautours n’arrivent pas à l’imiter.

Troisième constatation :
Les démons peuvent dire la vérité et Jésus n’accepte pas une vérité, pourtant bien vue, de leur bouche.
Une vérité de démon, c’est nocif.
Parce qu’une vérité de démon cache toujours des wagons remplis de matières toxiques.
Ils utilisent une locomotive de toute beauté pour tirer des wagons déglingués qui feront dérailler le train.
Enfin quatrième constatation :
Il n’est pas bon pour la lumière d’être estampillée comme officielle.
La lumière est d’autant plus féconde qu’elle est silencieuse et humble.
L’amour aussi d’ailleurs.
Moins on en rajoute, plus on s’efface devant la Source, et plus la vérité irradie d’un cœur pur, plus elle est dans le cœur de l’affaire.
En ce qui concerne Jésus, il devait même être toujours en retrait de sa puissance de lumière, sinon il aurait vécu en transfiguration permanente.
Il est clair que la beauté de l’Église se découvre dans les petits, les silencieux, ceux qui ne font pas d’effets de langue ou de manche…
Je me condamne en disant cela, puisque je parle trop, mais je l’admets.
Bien des pauvres de notre sainte Eglise passeront avant moi et mes paroles aux réjouissances du Royaume des cieux.
Parce que le diable ne les aura pas vu passer.
Le diable se méfie moins de ce qu’on ne voit pas, parce que lui, il faut qu’il se montre.
Les anawims, les pauvres du Seigneur, les nuls du Royaume, seront avant moi et beaucoup d’autres bavards, et Jésus les aime.
Ceci dit, Jésus est vainqueur.
Alors que ce soit avec les premiers de la classe, comme Saint Jean ou la Vierge Marie; Que ce soit avec les impulsifs comme Pierre ou Paul;
Que ce soit avec les discrets comme Nathanaël ou Jude;
Que ce soit avec les rebelles comme Thomas, ou les inquiets comme Philippe;
Ou que ce soit avec les indifférents ou les démons de toute catégorie,
Sa grâce sera victoire.

Quatrième DIMANCHE – B – 2024

Chers frères et sœurs,
Si vous avez écouté attentivement les trois textes que nous venons de lire, – on peut ajouter aussi le psaume -, vous devez avoir eu un frémissement.
On est à des frontières.
On dirait presque qu’on s’approche du cœur du réacteur avec les risques que l’on encourt.
Par exemple :
Moïse parle au peuple qui ne veut plus entendre la voix du Seigneur mon Dieu.
« je ne veux plus voir cette grande flamme, je ne veux pas mourir’! »
C’est quand même très fort.
Surtout que ça se termine par un avertissement sévère : ‘si un prophète parle au nom d’autres dieux, il mourra’…
Ça rigole pas. Il veut mieux faire attention à nos paroles de prophéties…
Et saint Paul :
‘ l’homme ou la femme mariée, se trouve divisé. Mieux vaut rester vierge’ … Dont acte…
Quant à Jésus :  » ils furent tous frappés de stupeur »
C’est vrai que se confronter au démon crée toujours un peu d’émotions. C’est fort aussi.
Mais pourquoi notre religion, notre foi, mène-t-elle au bord de la stupeur de l’homme, de la sensibilité ?
Je vois deux raisons.
La première c’est que notre foi est une croissance dans la vérité.
Et que la vérité touche aux jointures de nos âmes.
Et ça secoue toujours quand on entre dans la vérité de notre âme. Il n’y a pas plus courageux qu’un homme de foi.
Ou une femme de foi, qui vit sa foi, bien sûr.
Et puis la deuxième raison c’est que cette vérité s’engage jusqu’aux frontières du surnaturel.
Et donc il y a une crainte inévitable, parce que le surnaturel, la grâce de Dieu, surtout quand elle est pure et vraie, est tellement simple qu’elle nous étourdit de sa beauté. Plus haut que le soleil… Mais dans notre âme.
Dans toute la Bible, s’approcher de Dieu est un risque.
Qu’il est terrible de s’approcher du Dieu vivant.
Parce que notre bonheur nous le cueillons, il nous est proposé à partir d’une vie

qui nous dépasse.
Et que tout ce qui nous dépasse suscite une certaine crainte, jusqu’à ce que nous donnions notre cœur en confiance.
Et c’est le mouvement de notre vie entière :
Ouvrir les zones résistantes de notre cœur dans la confiance d’un amour qui nous est donné. Pas toujours en douceur.
C’est la tâche la plus noble d’un homme ou d’une femme :
Accepter, avec discernement bien sûr, de s’ouvrir au risque de l’amour.
Et quand cet amour il est de Dieu, nous ressemblons à des petits papillons qui s’approchent d’une flamme grande.
Tant que nous n’avons pas compris que cette flamme, grande, nous fait mourir pour trouver la vraie vie, que la bonté de Dieu est plus grande que notre abandon, il restera dans notre pratique de religion une certaine raideur, comme un rétrécissement de la vie éternelle, à nos pauvres systèmes psychologiques ou politiques.
C’est pour cela qu’il y a tant d’hommes et de femmes qui préfèrent rester dans un petit cercle restreint, un cercle d’ambitions limitées, parce qu’il est plus rassurant de rester dans notre cocon plutôt que d’admettre que quelqu’un nous aime pour nous faire grandir et avancer.
C’est triste mais c’est un réflexe pour se rassurer.
Il y a des quantités de cas pratiques qui peuvent illustrer ce resserrement sur soi-même.
Par exemple, on va se suffire des opinions picorées sur Internet, plutôt que d’accepter le jugement définitif et majestueux de l’Église sur tel ou tel sujet. Ce serait trop simple l’Église.
Et en plus, l’Eglise nous invite aux limites de nous-même.
C’est là qu’on peut entrer dans la joie, avec l’aide de la grâce de Dieu.
Alors on en reste aux opinions d’un pauvre blogueur qui tâche d’être influençant de lui-même.
C’est étonnant cette incapacité, en nous, à porter le bien qui nous fait du bien. Il y a comme un réflexe qui réagit contre la paix de notre cœur.
Si nous approchons du silence de l’âme – c’est une joie tellement douce de goûter au silence intérieur, pourtant – hé bien, on se retourne pour se souiller, se polluer dans un de nos défauts habituels.
Il faut être courageux pour risquer le mystère et persévérer dans le mystère du silence de Dieu.
On prend une bonne résolution et on n’arrive pas à la soutenir dans la longueur.
Et Saint Paul… pourquoi conseiller à quelqu’un de rester vierge… pour les affaires du Seigneur..?

Cela ne réduit-il pas notre liberté ?
Rester vierge.
Ne pas utiliser son corps pour le plaisir, ou pour l’enfant.
Se soumettre à la frustration, si on est normal…
C’est contre nature !
L’argument de Saint-Paul c’est que le corps – je veux dire toutes les composantes de notre corps : psychologiques, somatiques, nos désirs et notre compréhension, se simplifient chez une personne qui se consacre au Seigneur, libérée des désirs du conjoint.
On peut aimer la complication, mais Dieu n’est pas compliqué.
Dieu est intense dans la plus pure simplicité.
La simplicité se trouve dans la virginité lorsqu’elle est vécue en vérité.
Non seulement vécue mais aimer en vérité.
Contrairement à ce que l’on croit, la multiplicité n’ajoute pas de piment à la vie, mais elle fait décroître l’intensité.
La simplicité de la grâce divine est un aliment bio qui nous fait grandir. Et nous libère.
Et celui qui n’est pas marié, celle qui est vierge, entre dans l’intensité de la simplicité.
Évidemment, notre monde ultra compliqué va tout faire pour nous séduire par le compliqué.
Il va tout rendre compliqué pour nous noyer dans les émotions et les problèmes. Il ne connaît que cela.
C’est tellement facile de multiplier les problèmes pour compliquer la vie de quelqu’un.
Une fois que quelqu’un est séduit par le compliqué il perd le goût de la simplicité. Considérez quelqu’un qui regarde plusieurs heures des films aux émotions violentes, qui enflamment la sensibilité.
Quels que soient les procédés.
Ce quelqu’un sera incapable de prier.
Parce que l’excitation est addictive.
Or, l’Eglise est tout l’inverse. Elle nous ouvre un chemin de simplicité et de force. Et je crois qu’un chrétien doit garder une certaine dose de naïveté.
Non pas une naïveté niaise, mais la recherche d’une naïveté, préservée, seul chemin, de jouir de la pureté de la grâce de Dieu.
Ceux qui le goûtent comprennent.
Regardez la sainte Vierge. A-t-elle blogué sur le web?
Bon… elle a trouvé la solution. Elle s’est mariée et elle est restée vierge. Mais l’Eglise n’accepte pas cela.
Parce qu’il n’y a que dans le cas de Jésus qu’une femme peut être mère et rester vierge .

Mais en tout cas, si on prie la sainte Vierge, c’est d’abord de sa simplicité qu’on devrait demander .
Mère très pure.
Mère très chaste.
Mère très pauvre…. priez pour nous
Mère de la persévérance.
Mère qui n’a pas connu le compliqué.
Et qui n’a pas craint la puissante flamme de Dieu.

Troisième Dimanche ordinaire – B – 2024

Sensibilité

 » Va à la grande ville païenne… « . C’est très curieux cette injonction de Dieu à Jonas… Parce que Dieu a largement assez à faire, d’habitude, pour essayer de convertir
son peuple prédestiné. Le peuple hébreu. Et là, Dieu veut convertir des païens. Le plus fort, c’est que ça va se faire. Le livre de Jonas n’est peut-être pas historique – sûrement pas – mais que veut il
dire ?
Je ne vais retenir qu’un aspect qui m’intrigue. Ninive, son roi et tout le peuple, se convertit. Quel est le déclencheur de ce revirement moral et spirituel ?
La peur ? Peur d’une vengeance divine qui reproduirait le scénario de la destruction
de Sodome et Gomorrhe ? … Ou bien serait ce par intelligence que Ninive se convertit ? ‘Tant qu’à faire, il vaut
mieux qu’on change. On a tout a y gagner…’ Ou encore, par fatigue d’une vie morale déconstruite ?
Je n’en sais rien. Mais quelle que soit la raison où la grâce de Dieu était déjà là, Ninive a été sensible
au message de Jonas. Pour se convertir, il faut être sensible. Il faut qu’il y ait en nous des cordes qui vibrent. Le message de Dieu, sa voix, sa douce voix, ne touche que les cœurs qui sont
sensibles. Et j’ajouterai : humbles. C’est l’avertissement de l’ange, dans le livre de l’Apocalypse à l’Eglise de
Laodicée : « Je sais que tu es ni froid ni brûlant . Alors je te vomis de la bouche…  » Le pire, c’est de s’installer dans la tiédeur.. Éviter les situations d’effort, se
laisser désensibiliser. Tout n’est pas gagné par notre sensibilité intérieure, parce qu’il y a des
sensibilités dispersées, certaines aussi détournées ou orgueilleuses. Et enfin des sensibilités bloquées, refoulées. La sensibilité dispersée est ce qui me fait le plus de peine pour les jeunes. Les jeunes sont sensibles. Ils n’ont pas usé leur capital sensibilité en des chemins sans issue. Les jeunes ont toujours envie de lâcher les fauves. Et en cela il y a quelque chose de magnifique en eux.

Alors que les anciens cherchent plutôt à calmer les fauves, à les garder en cage. Mais l’inconvénient pour les jeunes, et pour les anciens immatures aussi, c’est qu’ils sont prêts à croire tous les messages nouveaux, du moment que ça pétille. Et leur sensibilité se disperse. Elle se disperse dans les divertissements. Par curiosité, par une sorte de démangeaison que les médias nourrissent. Pour les jeunes et pour les anciens immatures. Notre monde est mauvais et favorise cette dispersion qui fatigue leur sensibilité. Et principalement leur sensibilité spirituelle. Le deuxième défaut est moins grave. Il peut être plus catastrophique, mais il est moins grave. Ce sont des chemins détournés. Les chemins qui ne visent pas juste. On investit alors notre sensibilité dans une recherche qui nous laissera sur notre
faim. Un idéal trop court ou mal orienté. Une recherche d’excellence, mais sur des bases fausses, de mauvaise philosophie
ou d’ésotérisme poison. Parfois de franc maçonnerie ou de pratiques New âge. Notre esprit et nos forces seront diminuées, mais notre sensibilité peut rester
vive, ouverte. Et j’ai envie de dire aux jeunes :  » n’ayez pas peur. Vous allez vous tromper, mais ce n’est pas grave. Visez loin. Car l’appel de la vérité pourra toujours faire vibrer votre cœur. L’échec, même s’il est humiliant, est source de grâces, parfois magnifiques. Il y a aussi la sensibilité bloquée. Où quelqu’un est sensible, mais ne peut supporter aucune remarque. On ne peut pas l’approcher car c’est toujours dramatique. D’aussi loin qu’on le frôle d’une petite plume de remise en cause, il y a des
cataclysmes qui grondent pour la paroisse et la terre entière. Plus personne n’ose faire la moindre petite remarque. C’est très dommage, parce que ces personnes font le vide autour d’elles, même si
elles cherchent à faire beaucoup du bien. La question n’est pas de faire du bien ou du mal dans ce cas-là… La question serait d’ouvrir sa sensibilité à l’humilité. Dieu voit les cœurs…. Ceci dit, au-delà de ces défauts, revenons à Ninive et aux apôtres. Conversions
réussies. C’était des pêcheurs. Mais des pêcheurs sensibles. Ils attendaient le poisson.

Avec l’effort persévérant. Mais leur cœur attendait un autre épanouissement, aux dimensions d’une Providence qui leur restait inconnue. Jésus dit ‘bienheureux les pauvres’. Parce que les pauvres ont un cœur ouvert. Les riches ont un cœur endormi, fatigué. Et beaucoup de chrétiens ont perdu de leur sensibilité. Le feu d’amour, le sens du sacré, le sel de leur âme. Ils avancent dans leur foi, à petite vitesse. En ce moment où je parle, certains parmi vous accueillez ce que je dis, avec
l’appétit de la grâce de Dieu. Pour d’autres, vous accueillez des mots, dans un brouillard tamisé qui ne rejoint pas
la réalité. Or, dans l’appel des premiers disciples, mais en fait de tous les disciples, et dans cet appel que Jésus nous fait à chacun de nous, il y a quelque chose de fabuleux. Jésus prend l’effort que nous développons et s’il est porté par une sensibilitégénéreuse… Jésus provoque même cet effort et lui donne une nouvelle lumière. La lumière de la grâce. Jésus ne va pas faire d’un architecte de blockhaus un compositeur de symphonie, mais il peut en faire un bâtisseur de cathédrale. Quand Jésus appelle les disciples, il unifie leur vie et la rehausse. Et la sensibilité des disciples va trouver un affinement ouvert sur l’éternel. C’est ce qui se passera bien entendu pour la conversion de Saint-Paul. Il va donner à son message des dimensions universelles. Et dans le petit passage que nous avons lu de l’Épître aux Corinthiens Saint-Paul
nous livre le secret de sa foi. Si vous vivez cela, c’est-à-dire tout ce qui peut vous plaire ou vous faire de la peine, sachez que la grâce surélève votre peine et votre joie. Et cette grâce vous décentre de vos expériences immédiates. Où est elle ?
Nul ne le sait.  » L’Esprit souffle où il veut. On ne sait ni d’où il vient ni où il va…  » Mais ce que l’on sait, c’est que derrière le rideau, derrière le rideau de notre
conscience, de notre sensibilité, il fait grandir une vie intense en notre âme, une joie indéracinable. Vous voyez, frères et sœurs, la vie de la grâce, c’est-à-dire en fait l’amour que
Dieu nous porte et nous transmet, elle nous promet un épanouissement 10000 fois
plus riche et correspondant à notre nature, que tous nos ressentis et toutes nos cogitations, tous nos bavardages seul ou avec les autres, et nos projets…Mais Dieu a besoin de poser cette grâce, insaisissable pour nous, dans un vase qui vibre de désir. Et pour que notre vase vibre de désir et de sensibilité intérieure, il faut qu’il soit unifié. C‘est le grand effort d’un chrétien pour notre temps : S’unifier. Dieu aime les cœurs pauvres et unifiés, c’est-à-dire dirigés sur un seul désir. Ce peut-être un désir fou, à la limite ce peut-être un désir faux, mal défini, – Dieu rectifiera – mais de toute façon ce doit être un désir qui veut aller au-delà. Le pire dans le chemin de Dieu, dans le chemin du bonheur tout simplement, c’est quand le désir s’affaisse, quand il se décourage, quand il prend une voie de garage. Et c’est pour cela qu’il faut pousser le désir quand on est jeune. Car avec l’âge, la tendance naturelle préfère davantage la prudence au désir. Affaires de blessures, affaires de lassitude. ‘ que celui qui est blessé vive comme s’il n’était pas blessé. Que ceux qui pleurent, que ceux qui rient, comme s’ils ne pleuraient pas, ne riaient pas…’ Évidemment, le plus dur c’est que ceux qui vivent avec une femme soient comme
s’ils en avaient pas. Mais rien n’est impossible à la grâce de Dieu.

Deuxième Dimanche ordinaire – B – 2024

Ame et corps
Cet appel des disciples est un sommet. Du cristal.
C’est un appel silencieux…
Jean le Baptiste dit simplement :  » voici l’Agneau de Dieu ».
Sur cette parole, une demi-douzaine d’hommes vont engager leur vie, entière, jusqu’à la mort.
Imaginez, frères et sœurs… je vous dis :
 » voici l’Agneau de Dieu, en désignant quelqu’un qui passe… »
Est-ce que vous êtes prêts à tout lâcher pour le suivre ?
C’est ce qu’on fait les disciples.
‘Jésus va et vient au bord du Jourdain.’
Il y a eu des regards échangés…
Et voilà que deux hommes vont suivre Jésus sur simplement 4 mots :
 » voici l’Agneau de Dieu »
Et le sommet se trouve dans cette première journée avec le jeune maître.
 » où demeures-tu ? »
‘ ils virent… Et restèrent auprès de lui ce jour-là’
‘ nous avons trouvé le Messie’.
Ils sont restés scotchés.
Et pourquoi c’est un sommet ?
Parce que ces deux disciples puis ces 4, 6, 12, ont compris leur vie éternelle.
La vie éternelle c’est de rester auprès de lui.
Et rien plus.
Il n’y a pas eu de demande.
Il n’y a pas eu de dialogue contradictoire.
Pas eu d’énigme à résoudre.
Il fait bon rester auprès de Jésus.
C’est tout.
Ils se donnent.
Nous touchons là au cœur de Dieu. La gratuité.
Dieu aime donner pour se donner.
Et l’homme doit mettre toute une vie pour comprendre cela.
Pour arriver à cette gratuité du don.
Et c’est de ce don gratuit qu’émerge la fécondité.
Celle de l’esprit avant tout, mais pas uniquement.
Celle du corps suit le même mouvement. Plus pauvre, mais similaire.
Il y a fécondité, quand l’homme pose ses valises de bénéfice et d’intérêt pour soi.
Et la joie suit de très près la fécondité.
Il faut toute une vie pour comprendre la gratuité de l’amour de Dieu.
Et les apôtres l’ont compris au premier jour.

Voilà pourquoi c’est un sommet.
La vocation, l’appel de Dieu sur nous, inscrit au premier jour ce que nous devons atteindre… au dernier jour.
Une vocation n’a de cesse de retrouver et d’entretenir la folie qu’elle a provoquée au moment de l’appel.
 » Je me donne à toi. Me voici. Je ne retiens rien. »
 » parle, Seigneur, ton serviteur écoute »
Je voudrais rebondir maintenant sur la lettre de saint Paul aux Corinthiens.
Si loin des barbouilles de notre société.
Qu’y a-t-il de plus beau que le regard de Saint Paul sur le corps de l’homme, de la femme ? La vocation du corps :
‘ votre corps est sanctuaire de l’Esprit-Saint’
‘ Il est sacré parce qu’il vous est donné de Dieu. ‘
Voilà la plus merveilleuse dignité de l’homme…
Notre corps ne nous appartient pas, parce qu’il est reçu de Dieu et qu’il doit être donné à Dieu.
Et là oui… il y a beauté.
Quand le corps n’est pas reçu de Dieu, il devient matière à manipuler, à supporter, à doper.
Matière sensible peut-être, matière à plaisir, mais matière.
Si l’on ne reçoit pas l’autre ( son conjoint par exemple), en son âme et en son corps, comme un don de Dieu, il devient objet.
Objet dont on voudra, inconsciemment ou volontairement, briser la résistance ou l’opacité.
Mais si cette personne bien aimée est reçue en son corps et en son âme comme un don sacré de Dieu, alors oui, elle devient le chemin respecté pour un don et une fécondité.
Parce que je te considère comme sacré, mystère d’esprit et de personnalité, et en ton corps vase sacré de l’Esprit Saint, alors par le don de mon corps je peux féconder ce mystère, en beauté.
Si je reçois ton corps comme sacré, par lui j’attends le mystère de la vie éternelle en te donnant mon corps.
C’est en considérant le corps comme don sacré, qu’il prend sa signification conjugale de complémentarité pour une communion.
Si nous voulons posséder notre corps, (‘ mon corps m’appartient….!’), alors il n’est plus l’expression de mon âme et de ma personnalité.
Je ne sais plus ce que je signifie.
La conscience de moi-même se dérègle.
Je ne sais plus qui je suis si je ne reçois pas mon corps comme don sacré de Dieu.
Mon corps n’est pas à moi, il est… moi !

Je suis mon corps au même titre que je suis mon âme.
Quand on veut définir son genre soi-même, il y a une erreur fondamentale du rapport de l’âme et du corps. C’est une maladie de la conscience de soi.
Si mon genre est une option qui dépend de ma perception, inévitablement, je m’embrouille les pieds et je perds ma signification profonde.
Je perds la signification du don gratuit de Dieu.
Je ne comprends plus que je suis fait pour une complémentarité, et que cette complémentarité c’est la plus pure joie que Dieu a posé dans sa création.
Si je peux décider ou définir mon genre (masculin ou féminin ou non-binaire ou fluide…) ce n’est plus un genre, c’est une option. Comme d’être gros ou maigre, sportif ou addic à la télé, matheux ou littéraire.
Mon genre, masculin ou féminin, est indissolublement lié à mon corps et à mon âme.
L’homosexualité est une déviation du projet de Dieu sur la nature humaine. Déviation souffrante, je l’admets, mais déviation.
Car la complémentarité qui engage la sexualité implique une différence inscrite dans notre nature avant notre naissance, masculin ou féminin, dans notre corps et notre âme.
Cela ne m’appartient pas.
En fait c’est très simple.
Dieu m’a créé dans un mystère que je dois respecter pour trouver mon épanouissement.
Ce n’est pas de me trouver qui compte.
Ce n’est pas de trouver l’utilisation de mon corps qui compte.
Ce n’est pas de définir mon désir qui compte.
Car de toute façon je vais me tromper si je le prends par ce bout.
Ce qui compte, c’est de me recevoir de Dieu pour pouvoir me donner, avec mon mystère.
Ça ne peut se vivre que si on prie souvent et régulièrement.
Lorsque deux époux unissent leur corps, et par conséquent bien sûr leur âme, puisque leur corps est expression de leur âme, ( il n’y a pas de neutralité dans la sexualité, notre corps engage toujours notre âme) lorsqu’il y a union des corps, par l’expression d’un désir – masculin d’un côté et féminin de l’autre – c’est le mystère de deux âmes qui se rejoignent. Soit dans la lumière de Dieu, soit dans la fausseté d’un mensonge.
Et évidemment, nos corps ont toujours une signification par rapport à l’autre.
Le masculin ne se définit pas en soi, mais par rapport au féminin, et réciproquement.
Même si l’on est consacré à la chasteté pour le royaume de Dieu.
En ignorant le mystère de Dieu, notre corps tombe dans la neutralité de la matière.
Un corps qui n’est considéré que matière devient le champ de bataille de notre sensibilité et du plaisir qui appartiennent au côté matériel de nous même.

Alors, évidemment, il y a un autre élément qui contrarie le langage du corps :
la morsure du péché.
Notre corps et notre âme, à cause du péché, ne peuvent plus trouver d’harmonie parfaite qu’ils désirent pourtant.
Ils s’amusent à se tromper l’un et l’autre.
Seule, la grâce du Christ nous permet de rétablir l’harmonie.
Autrement dit, un couple qui n’est pas marié à l’Eglise ne trouve pas sa signification ultime.
Il n’a pas accès à la gratuité d’amour que Dieu a inscrit au profond de la complémentarité de l’homme et de la femme.
Un couple qui n’est pas marié à l’Eglise ( et j’ajouterai, qui ne prie pas) joue un jeu de couple, mais ne peut pas être comblé jusqu’aux profondeurs de sa nature.
La grande question, et même le grand problème dans la rencontre d’un homme et d’une femme, ce n’est pas de découvrir l’autre, de le comprendre mieux, car à ce moment-là il serait beaucoup plus facile d’être homosexuel.
Ce n’est pas de découvrir l’autre, c’est de respecter l’autre dans son mystère de complémentarité qui nous appelle au secret de sa différence.
Et là, la foi est nécessaire.
Alors… Si je suis une femme, l’homme, par sa masculinité me révèle ma féminité. Par son mystère, que j’admets et respecte, et même que j’honore (pas facile, tellement ce mystère me provoque et tellement j’ai envie de l’amener au grand jour, de le résoudre une fois pour toutes, pour moi. ) je découvre donc, si je le respecte, que je suis un mystère moi même. Un mystère de femme.
Et si je suis un homme, – à vrai dire je crois que c’est mon cas (!) – d’admettre que l’autre, la femme doit être respectée en son mystère qui doit rester, dans la foi, mystère de complémentarité, va me donner l’occasion de grandir dans mon identité masculine.
Comment ? Mais je n’en sais rien !
C’est ainsi que Dieu le veut.
Être homme, ou être femme entre dans le même appel que la vocation, le même désir de Dieu sur moi.
Pour un mariage, c’est le conjoint qui provoque par la différence de genre, masculin ou féminin, à admettre la nécessité de la grâce du Christ, sinon tout s’embrouille et je ne sais plus où est ma place ni celle de mon conjoint.
Pour d’autres vocations, c’est l’Église qui suscite par sa grâce surnaturelle, un don de soi, féminin ou masculin et lui donne sa place,
Église personne humaine et divine, maternelle, qui porte à Jésus.